ment que leur gouvernement
– poseraient les bons gestes –
voient désormais leurs épargne
minée par des taux d’intérêt réels
négatifs.
Les citoyens perdent
au change
Les investisseurs ordinaires
voient également leur capi-
tal être grugé à la fois par
l’ination et la dévaluation
des devises.
Ceci force l’entrée d’un
nombre accru d’investisseurs sur
le marché boursier, provoquant
un effet de levier sur les valeurs,
malgré un manque agrant de
soutien au niveau des données
fondamentales. L’exception à
cette règle demeure bien sûr
Apple (AAPL-NASDAQ,
629,26 USD) dont l’explosion
du cours repose sur des assises
solides.
Alors que les devises
s’écrasent, je pense que les ac-
tions deviendront un choix sécu-
ritaire pour placer son épargne,
étant donné qu’elles s’appuient
habituellement sur des actifs
tangibles. Comme les actions
ont cependant été surachetées
récemment, je crois que nous
sommes tout d’abord mûrs pour
une violente correction.
La tenue prochaine
d’élections présidentielles
américaines, en novembre,
est un autre élément qui af-
fecte l’ensemble de la situation.
À ce sujet, j’estime toutefois
que, tant que le public américain
continuera de croire en la reprise
et à la croissance de l’emploi, le
président Obama sera suscepti-
ble d’être réélu.
L’absence d’un candi-
dat républicain charismatique
représente également une au-
tre donnée en faveur d’Obama,
même si toute nouvelle débâcle
économique risquerait de miner
ses chances.
Pour ces raisons, je suis
persuadé que les statistiques
économiques continueront
d’être falsiées, tandis que les
taux d’intérêts seront maintenus
à des niveaux plus bas que ce
qu’ils devraient être.
Je pense aussi que le groupe
de travail sur les marchés nan-
ciers, créé par le président, fera
des heures supplémentaires pour
continuer d’embellir l’image
du marché boursier et de faire
croire aux Américains que tout
va bien.
Malheureusement, tout ne va
pas bien. En vérité, la situation
est horrible. Les États-Unis sont
enfoncés jusqu’au cou, ayant vu
leur dette nationale croître de
5,6 billions de dollars au cours
des trois dernières années et
demie.
Cela représente en gros cinq
fois plus de dettes que ce que
les États-Unis ont accumulé au
cours de leurs 200 premières
années d’existence. En février
seulement, le décit de Wash-
ington s’est notamment élevé au
chiffre record de 230 milliards
de dollars.
Que peut-on conclure de
tout cela? Que si l’économie
américaine était le moindrement
en santé, un tel niveau de stimu-
lation scale devrait lui faire
connaître une performance
explosive.
Pendant ce temps-là, les
taux d’intérêt sur les bons du
trésor américains demeurent
dangereusement bas, nullement
inuencés par la menace crois-
sante d’un éventuel défaut de
paiement ou d’une dévaluation
extrême des devises.
Si les taux d’intérêts
représentaient la réalité – et
ils le feront éventuellement
– leur valeur actuelle serait
aujourd’hui multipliée, ajoutant
des billions de dollars au décit
fédéral américain au cours des
prochaines années.
En dépit des stimuli moné-
taires massifs de la Fed,
l’économie américaine demeure
remarquablement anémique.
Les statistiques sur l’emploi
ont notamment pris l’allure
d’une mauvaise blague.
Il est vrai que les États-Unis
ont créé 243 000 emplois en jan-
vier. Ce chiffre tenait cependant
de l’illusion, il ne s’agissait
que d’une fausse accalmie pro-
voquée par les ajustements sai-
sonniers et un calcul erroné du
ratio naissance/décès. En ré-
alité, les États-Unis ont perdu
l’équivalent de 2,7 millions
d’emplois. Ce tour de passe-
passe a permis à Washington
d’annoncer un taux de chômage
de 8,3 %.
Il s’agissait toutefois d’une
invention pure et simple, ré-
sultant d’une décision inex-
pliquée d’exclure des milliers
d’individus de la population ac-
tive en mesure de travailler.
Sur son site web shad-
owstats.com, John Williams an-
alyse les dessous des statistiques
gouvernementales. Selon lui, le
véritable taux de chômage at-
teindrait plutôt les 20 %.
Je pourrais poursuivre ainsi
longtemps, mais à quoi bon con-
tinuer d’enfoncer le même clou.
Un fait est certain, le véritable
élément clé dans le désastre an-
noncé réside dans l’incapacité
des États-Unis à trouver des
fonds pour payer les pro-
grammes Medicare et Medicaid,
de même que la sécurité sociale.
On parle ici d’un manque à gag-
ner avoisinant les 100 billions
de dollars USD. Disons-le tout
simplement, ces engagements
ne seront pas honorés.
En résumé, les États-Unis,
malgré les actuelles prévisions
optimistes, se dirigent à coup
sûr vers de gros problèmes.
Mais la catastrophe annon-
cée sera-t-elle pire que celles de
l’Europe et du Japon? Qui sait?
Est-ce si important après tout?
Tous les trois sont de véritables
désastres, aussi bien sur le plan
économique que nancier.
Je crois sincèrement qu’il
faudra plusieurs décennies
pour remédier à ce gâchis.
Qui plus est, je m’attends à ce
que le prochain problème ma-
jeur prenne la forme d’une ac-
célération rapide de l’ination
accompagnée d’une stagnation
de l’économie. Ceci se produira
lorsqu’on s’apercevra de la vé-
ritable ampleur du problème
actuel.
Dans cette éventualité, l’or
et l’argent atteindront nale-
ment de nouveaux sommets
alors que la demande pour ces
métaux dépassera grandement
l’offre.
Quelqu’un a tiré
des celles
Au cours des quelque 11 dern-
ières années de marché haussier,
non seulement a-t-on tenté de
freiner sans arrêt la progression
constante de l’or et de l’argent,
mais celle-ci a également été
marquée par des chutes ver-
tigineuses et étourdissantes. Ces
épisodes de baisses étaient visi-
blement orchestrés.
Malgré cela, le prix de l’or a
été multiplié par six, et celui de
l’argent par huit.
La majorité du grand public
a pourtant continué d’ignorer ce
qui se passait. Un pourcentage
important des gens qui avaient
compris est également sorti du
marché en raison de la nature
irrationnelle des variations de
prix.
Je suis non seulement per-
suadé que tout cela est à la
veille de changer, mais je crois
aussi que la hausse explosive
du prix de l’or, qui surviendra
bientôt, attirera de plus en plus
d’acheteurs.
Cela aura un impact bé-
néque sur les titres aurifères
et argentifères qui constitu-
ent actuellement, selon toutes
les données et ratios observés,
des aubaines remarquables.
John Embry est stratège en chef
des investissements au sein de
la rme torontoise Sprott Asset
Management.
© 2012 tous droits réservés par MPL Communications inc., reproduit avec l’autorisation de Investor’s Digest of Canada, 133 Richmond St. W., Toronto, ON M5H 3M8
0512197 05/12_ID_F