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SOCRATE, L’EXEMPLE DEVENU MODELE
SOCRATE, L’EXEMPLE DEVENU MODELE
LE PÈRE DE LA PHILOSOPHIE
Socrate est un cas singulier dans l’histoire de la philosophie : il est le
seul philosophe parmi les plus connus à n’avoir rien écrit, parent en cela
de Bouddha et de Jésus , qui ne furent pas des philosophes. Platon a été
son évangéliste. C’est lui, en effet, qui a fait de Socrate son mtre et le
père de la philosophie grecque.
Pourquoi cette position originaire ? Parce que Socrate fut le premier à
centrer sa réflexion sur l’humain, et seulement sur l’humain : rien de ce
qui est humain ne lui fut étranger. En ce sens, c’est bien Socrate et non
les présocratiques qi fixe la philosophie dans le cadre de la pensée
occidentale : la philosophie répond moins à la question de la nature des
choses ( la science se chargera de cette physique) .
L’IRONIE SOCRATIQUE
Cet art de l’interrogation s’appelle ironie, parce qu’aussi la feinte n’en
est pas absente.
« La seule chose que je sais, c’est que je ne sais rien! Mais eux, les
spécialistes » qui prétendent savoir, ils en savent moins moins que moi ,
parce qu’ils ne savent même pas qu’ils ne savent rien » disait Socrate. En
d’autres termes, celui qui dit savoir ignore tandis que celui qui dit
ignorer sait, car le premier ne sait même pas qu’il ignore tandis que
celui qui dit ignorer sait au moins cela. Ce n’est là que l’un des
paradoxes qui émaillent les ouvrages de Platon qui, presque tous, font de
Socrate le personnage principal.
« il y’a des hommes qui peuvent plus facilement compter leurs moutons que savoir qui sont leurs amis » … SOCRATE
LES PARADOXES SOCRATIQUES;
POUR APPRENDRE IL FAUT DÉJÀ SAVOIR
Comment, en effet, celui qui ne saurait rien pourrait-il chercher ce qu’il ignore , On
peut confirmer cette thèse par l’expérience du dictionnaire : pour prendre
connaissance d’une définition d’un mot dont on ignore le sens, il faut connaître le
sens des mots de la définition( si j’ignore le chinois par exemple, je ne peux saisir
la moindre définition de cette langue.
IL EST MEILLEUR DE SUBIR L’INJUSTICE QUE DE LA COMMETTRE
Les sophistes qui sont les interlocuteurs de Socrate pensent que celui-ci se paie leur
tête en affirmant cela. Tout dépend évidemment du sens que l’on donnera à
l’adjectif « meilleur ». Veut on dire par là le plus avantageux personnellement ou le
plus conforme à l’idéal moral du bien ? Socrate prend « meilleur « en second
sens.
LE TYRAN EST LE MOINS LIBRE DE TOUS LES HOMMES
Pour les interlocuteurs de Socrate, comme pour l’opinion commune, la liberté
consiste à faire ce que l’on veut, faire ce qui plaît. Dès lors, le tyran qui peut d’un
signe envoyer n’importe qui à la mort ou en exil est le plus libre des hommes.
Socrate objecte à cette opinion que le tyran est l’esclave de ses passions : il n’est,
littéralement parlant , même pas maître chez lui. Il est donc le moins libre des
homme.
LE PHILOSOPHE MARCHE A L’ESSENCE
En toutes choses, Socrate cherche l’essence, c’est-à-dire la nature profonde des
choses, au-delà des apparences et des évidences : qu’Est-ce que la beauté ? Qu’Est-
ce que la justice ? Derrière le cas particulier, l’exemple contingent il faut trouver le
concept : si un corps et un vase peuvent être dits beaux c’est bien qu’ils possèdent
un élément commun , la qualité d’être beau qu’il faudra déterminer. Socrate fut le
premier à lier de façon aussi explicite et systématique le vrai à l’universel: si une
idée est vraie, elle doit l’être dans toutes les applications de même type.
Lorsqu’on demande à Hippias le sophiste ce qu’est le beau, Hippias répond : « le
beau c’est une belle femme » . Au lieu de déterminer le sens universel du beau,
Hippias ne fait que citer un exemple. Mais cet exemple lui-même est
incompréhensible si l’on ne sait pas ce qu’est le beau : ce n’est pas le fait qui
qualifie l’idée, mais , à l’inverse, l’idée qui qualifie le fait. Il faut bien savoir au
préalable ce qu’est le beau ( quelle est son essence, son idée) pour reconnaître en
cette femme une belle femme.
NUL N’EST MECHANT V VOLONTAIREMENT
L’une des paroles fortes de Socrate rapportées par Platon , son disciple , constitue
peut être le centre ou l’âme de sa pensée. Il y’a une telle liaison entre la pensée et
l’action, entre la théorie et la pratique que c’est véritablement ignorer ce qu’est le
bien que mal agir. Connaître le bien, c’est le faire , l’ignorer, c’est faire le mal. «
nul n’est méchant volontairement » ne signifie pas que l’on doive disculper le
criminel ou le délinquant mais que l’action mauvaise n’est pas perverse. Au fond,
Socrate ne croît pas que l’on puisse faire le mal pour le mal. Il y’a selon lui une
domination du bien qui l’emporte à jamais : en fait, on agit toujours pour le bien, ne
serait-ce que pour le sien propre.
LE PROCES DE SOCRATE
A la fin du Ve siècle avant J .C. , Athènes traverse une crise profonde dont elle ne
se relèvera jamais réellement. La guerre contre Sparte l’a ruinée. Le parti
démocratique accusé de la défaite et de la corruption a été balayé momentanément
par une camarilla d’aristocrates ou Socrate comptait un certain nombre de relations.
Lorsque ce gouvernement est balayé à son tour et que le parti démocratique revient
au pouvoir, Socrate devient prisonnier d’un règlement de comptes ou les motifs
politiques se mêlent aux motifs moraux et religieux. Des accusateurs portent alors
sur la place publique des plaintes contre lui ;Trois chefs d’accusation lui furent
dressés :
- Socrate ne reconnaît pas les dieux de la cité,
- Il veut en introduire de nouveaux
- Il corrompt la jeunesse.
Aux yeux d’un historien moderne, le procès de Socrate est de nature notablement
politique : le philosophe paie pour son influence et ses relations avec un parti qui a
profité des troubles dans lesquels la cité se débat pour asseoir une insupportable
tyrannie. Mais les chefs d’accusation lancés contre Socrate sont moraux et
religieux. L’accusation de corruption de la jeunesse vise directement l’influence,
jugée pernicieuse, du philosophe auprès d’un certain nombre de jeunes gens de
riches familles. Quant aux deux chefs d’accusation à contenu religieux, ils font
allusion au « démon » que Socrate disait entendre.
Mes accusateurs ont le pouvoir de me tuer, ils n’ont pas celui de me nuire. Je ferai taire les médisants en continuant de bien
vivre, voilà le meilleur usage que nous puissions faire de la médisance …… SOCRATE;
LE DEMON DE SOCRATE
Socrate disait entendre en lui la voix d’ un démon, c’est-à-dire d’une puissance
supérieure « le mot en Grèce n’a aucune dimension diabolique) lorsqu’il était tenté
de commettre une action mauvaise. La psychologie classique traduirait par «
conscience morale » le démon de Socrate., la psychanalyse parlerait de « surmoi ».
Cela étant, il convient de ne pas « psychologiser » à l’extrême ce démon. La
notion de conscience morale qui napparaîtra véritablement quavec le
christianisme, était étrangère aux Grecs qui ignoraient , l’intériorité du sujet, les
profondeurs et l’intimité du « moi ». Les mouvements internes de la pensée et de
la volonté étaient alors systématiquement rapportés à des forces extérieures,
personnifiés sous la forme ou figure de dieux.
LA MORT DE SOCRATE
L’émouvant récit que Pla&ton fit des derniers instants de son maître dans «
Phédon », prouve que l’on put, dans l’Antiquité, être un génie et un héros sans
cesser d’être un sage. Plus tard, le christianisme verra en Socrate une espèce de
saint païen ou laïc et le parallèle avec Jésus sera souvent établi: voilà deux hommes
sans œuvre écrite, qui ont bouleversé l’histoire grâce à leurs paroles et à leur
enseignement, deux modèles parfaits qu’une mort injuste a grandi aux yeux de
tous . Avec Socrate, la philosophie a son martyr: vingt cinq siècles plus tard, la
projection imaginaire fonctionne avec une certaine efficacité. Combien
d’intellectuels pourtant assez choyés par l’état, ont revêtu les oripeaux des
marginaux pourchassés, combien de professeurs chahutés de classe de terminales
de lycée pensent à l’injustice suprême subie par Socrate pour se réconforter.
Comme à propos de Jésus, c’est peu de dire que Socrate n’a rien fait pour échapper
à la mort : son orgueilleuse attitude devant les juges est même pour beaucoup dans
la sentence finale. Alors que , jugé coupable à une faible majorité, il lui est
demandé de fixer lui-même la peine, il répond crânement qu’il désirerait être nourri
au prytanée, c’est-à-dire en somme devenir rentier de l’état comme ceux qui ont le
mieux mérité.
En prison, dans les jours précédant sa mort, des amis lui annoncent que son évasion
a été réglée dans ses moindres détails. Socrate refuse et leur tient un beau discours
consigné par Platon dans « Criton » dans ce morceau de bravoure connu sous le
nom de « prosopopée des lois » Socrate imagine le reproche que les lois de la cité
lui feraient si lui, leur fils, leur désobéissait. Un homme doit sa vie, littéralement
aux lois de la cité. Il doit par conséquent leur obéir, quoi qu’il en coûte. Fidèle aux
principes selon lequel il vaut mieux subir une injustice que la commettre, Socrate
boit la ciguë ( le mode d’exécution d’alors) calme et confiant devant ses amis
éplorés. Pour lui, la mort est une délivrance. C’est ainsi qu’il faut interpréter le
dernier chant du cygne , car cet oiseau a la conscience de l’au-delà .
Qu’Est-ce ce que craindre la mort, sinon se prétendre en possession d’un savoir que l’on n’a pas ….. SOCRATE;
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