INSOLITE
Cher câlin
C’est une machine à faire des câ-
lins, mais son affection a un prix. La
police de Buffalo, dans l’État de
New York, met en garde les hom-
mes contre une femme qui enlace
ses cibles pour mieux leur dérober
leur portefeuille.
Des dizaines de victimes sont si-
gnalées. Mais les enquêteurs esti-
ment qu’il y en aurait beaucoup
d’autres, trop embarrassées pour le
reconnaître.
Les enquêteurs pensent que la sus-
pecte est une femme de 48 ans, ar-
rêtée à 17 reprises entre 1998 et
2005 pour des faits similaires.
64ejour de l’année
Sainte Olive
Elle aurait été mise à mort
pour sa foi au IIesiècle.
Ses ossements seraient conservés
dans l’église Saint-Afra de Brescia
(Lombardie).
Les Olive sont simples.
Couleur : Le jaune.
Chiffre : Le 9.
D’autres 5 mars
1827 : Mort du physicien italien Volta, inventeur de la première pile
électrique.
1871 : Occupation symbolique de Paris par les troupes prussiennes.
1922 : Projection du film « Nosferatu le vampire ».
1944 : Mort du poète Max Jacob.
1953 : Mort de Joseph Staline.
1987 : Un tremblement de terre fait au moins 1 000 morts en Équateur.
2005 : Découverte, au nord-est de l’Éthiopie, du plus ancien squelette
bipède au monde, âgé de 3,8 à 4 millions d’années.
SCIENCES
ESPACE. L’astrophysicien bordelais Philippe Paillou décode les images provenant de Titan, située à plus
de 1 million de kilomètres de la Terre. Une planète qui n’en finit pas de révéler des surprises
Titan se dévoile à Bordeaux
Philippe Paillou. « Le vaisseau Cassini n’a balayé que 20 % de la surface de Titan et des zones entières
restent inconnues » PHOTO PHILIPPE TARIS
:Jean-Marie Vasquez
La Terre n’est pas la seule
planète du système solai-
re à avoir un cycle hydro-
logique actif. Titan, qui se
trouve à plus de 1 million de kilo-
mètres d’ici, en possède un égale-
ment. Cette découverte, faite
par une équipe internationale
comprenant l’astrophysicien
bordelais Philippe Paillou (1), est
à la fois inattendue et fonda-
mentale. Car même si toute vie
microbiologique est à exclure —
il fait 180 degrés en dessous de zé-
ro sur Titan —, le méthane conte-
nu dans les lacs apparaissant à sa
surface n’en fait pas moins partie
de la chaîne chimique qui a per-
mis l’apparition de la vie sur Ter-
re. De quoi relancer l’intérêt
pour cette exploration, une des
plus lointaines jamais entrepri-
ses par l’homme.
Huygens, déjà. Titan est une lu-
ne de Saturne située aux confins
du système solaire, à des dis-
tances que les scientifiques ap-
pellent joliment « les horizons
chimériques ». Avant que la pe-
tite sonde Huygens, protégée par
un bouclier thermique réalisé en
Aquitaine par EADS, ne s’y pose
en janvier 2005, au terme d’un
voyage interplanétaire de sept
ans, on ne savait presque rien de
l’atmosphère ni du sol de cette
mystérieuse planète. Les images
envoyées par Huygens, avant
qu’elle s’éteigne faute d’énergie,
ont permis d’en apprendre un
peu plus. Mais ce sont surtout cel-
les prises actuellement depuis le
vaisseau Cassini, en orbite auto-
ur de Saturne et qui frôle une fois
par mois Titan, qui renseignent
les scientifiques.
« Quand on a vu apparaître les
lacs et les rivières qui les ali-
mentent, nous avons eu la confir-
mation que les pluies d’aérosols
qui s’abattent sur Titan sont
bien alimentées par ces lacs et
peut-être même par un ou des
océans qui pourraient se situer
au pôle sud de la planète »,
estime Philippe Paillou en scru-
tant la dernière livraison d’ima-
ges transmises par Cassini. Le
planétologue bordelais a intégré
l’équipe scientifique internatio-
nale travaillant sur cette mis-
sion en raison de sa spécialisa-
tion dans le domaine de la
télédétection électromagnéti-
que.
Le satellite naturel de Saturne
est en effet entouré en perma-
nence de brouillard et de nuages
denses composés de méthane et
d’azote, comme la Terre à son ori-
gine. Seul le radar est capable de
percer cette atmosphère pour
réaliser des clichés. C’est donc
Philippe Paillou qui, depuis son
bureau à l’Observatoire de Floi-
rac, décode ces images pour
l’équipe scientifique.
Mystérieuses dunes. Les décou-
vertes soulèvent plus de ques-
tions que de réponses. Les cher-
cheurs ne s’expliquent pas le
cycle liquide du méthane ni son
origine. Ils supposent qu’outre
les pluies d’aérosols, la planète
renferme d’immenses réservoirs.
Sur une aussi petite planète, il ne
devrait pas non plus y avoir d’at-
mosphère du fait de sa faiblesse
gravitationnelle et, comme sur la
Terre, le méthane originel aurait
dû avoir disparu depuis long-
temps. Autre surprise : il y a des
dunes de cristaux glacés (et non
de silice) sur le sol de Titan. Se
sont-elles formées, comme sur
Terre, au moyen d’une énergie
éolienne, ce qui tendrait à prou-
ver qu’il y a des effets thermiques
jour/nuit avec le Soleil à la sur-
face de la planète ? Ou bien s’agit-
il d’un phénomène de marée pro-
voqué par la puissante attraction
de Saturne ? Impossible, pour
l’instant, de répondre précisé-
ment.
« Cassini n’a balayé que 20 %
de la surface de Titan et des zones
entières restent inconnues. A la
fin de la mission, dans deux ans,
près de la moitié de la planète se-
ra dévoilée, mais comme le bilan
scientifique est déjà excellent, les
Américains envisagent de la pro-
longer de quatre ans. Si c’est le
cas, nous pourrons explorer la
quasi-totalité de la planète », rêve
Philippe Paillou.
(1) Philippe Paillou travaille au Laboratoire
d’astrophysique CNRS Bordeaux 1.