Audition publique :
Accès aux soins des personnes en situation de handicap
Paris, 22-23 octobre 2008
4
accorder très largement l'écoute qu'ils méritent plutôt que de se contenter de prendre leur enfant
pour objet de soins, sans les écouter, sans parler avec eux. Et cela, quel que soit l'âge de
l'enfant, et surtout, surtout quand on n'a pas ou peu la connaissance, l'expérience du
polyhandicap. Et même quand on l'a car ce terme générique de polyhandicap recouvre des
réalités bien différentes, selon l'étiologie en cause.
Il faudrait même parfois les associer.
Je me souviens d'une période où mon fils était sujet aux otites. Aucun moyen de le savoir
rapidement, il ne pouvait même pas se toucher l'oreille comme font les bébés. J'avais donc
demandé à son pédiatre de m'apprendre à me servir d'un otoscope, pour savoir si une mauvaise
nuit, réveils, appels par cris nocturnes, étaient liés ou non à une otite. Refus catégorique, au
motif que j'allais me prendre pour un médecin et faire n'importe quoi. Le généraliste, lui, m'a
apporté l'otoscope et appris à reconnaître un tympan sain. Cela a évité à Grégoire bien des
souffrances inutiles grâce à une prise en charge rapide, et à moi bien des questions. Je pouvais
enfin faire venir le généraliste à bon escient, sans attendre deux jours que la fièvre se déclare,
et ne pas le déplacer juste pour une mauvaise nuit...
Il est artificiel, mais commode, de séparer deux grands types de soins, ceux liés directement au
handicap, et les pathologies plus ordinaires qui frappent tout un chacun, mais plus
particulièrement les personnes polyhandicapées, enfants ou adultes, souvent plus vulnérables
que d'autres.
L'accès au soins liés au grand handicap, c'est, généralement, l'hôpital, et dans notre cas dans
les services d'orthopédie et de neurologie. Egalement les soins de pneumologie et de gastro-
entérologie. En consultation "simple" ou en urgence. Avec les problèmes de délais, d'attente.
Mais c'est vrai pour tout le monde, hélas, et ce n'est pas la question qui nous occupe ici.
Nous pouvons encore nous considérer comme privilégiés, à Paris, d'avoir des hôpitaux
accessibles à portée de voiture.
Les généralistes et spécialistes habituels
Et puis il y a le reste, si je puis dire, les pathologies ordinaires. Mais on ne peut pas les séparer
du handicap. Entendons nous bien; le handicap n'est pas la cause première de leurs misères
banales, -otites, angines, bronchites, pneumopathies diverses, reflux, soucis digestifs, etc…Mais
il est toujours une circonstance aggravante, à cause par exemple de l'incapacité à se moucher,
des troubles de la déglutition, de la mobilité réduite à sa plus simple expression, de la difficulté à
signaler une douleur, à la décrire et donc à intervenir précocement, et j'en passe.
Ces pathologies ordinaires, c'est l'affaire du généraliste.
Parlons en, des généralistes. Ils sont, à mes yeux, les chevaliers des temps modernes,. Et s'ils
ne privilégient plus la veuve et l'orphelin, ils sont amenés à recevoir dans leur cabinet, à côté
des maladies ordinaires toute la misère du monde, qu'elle soit organique ou psychologique,
avec des horaires souvent lourds