La dernière partie de l’histoire du campus est plus récente. Elle remonte à la fin de la seconde
guerre mondiale avec la confiscation du domaine à Bunau Varilla propriétaire du journal pro-nazi “Le
Matin”. C’est au début des années cinquante qu’Irène Joliot Curie qui cherchait à implanter hors de
Paris les laboratoires de l’Institut du Radium pour y développer de nouveaux instruments s’est
intéressée à ce domaine et a obtenu son acquisition par le ministère de l’Education Nationale. C’est
en 1956 que les premiers chercheurs ont commencé à s’installer à Orsay suivis en 1958 par les
premiers étudiants
De ce long passé historique, le campus a hérité d’un riche patrimoine. C’est pour conforter les
témoignages du passé et allier la préservation d’un environnement admirable avec les besoins du
développement d’un centre universitaire actif et dynamique que le centre scientifique d’Orsay a
souhaité se doter d’un schéma directeur de développement.
Avec 13000 étudiants et 3500 salariés, enseignants, chercheurs et personnels administratifs et
techniques, le campus d’Orsay accueille chaque jour la population d’une ville de taille moyenne. Il est
également le lieu de résidence de plus d’un millier d’étudiants vivant en résidences universitaires.
Lieu de travail, il doit donc aussi être pensé en tant que lieu de vie pour toute cette population, et les
questions de déplacements et de stationnement ne peuvent non plus être ignorées.
Au terme d’une quarantaine d’années d’existence, de profondes inflexions marquent aujourd’hui
les activités scientifiques et pédagogiques aussi bien que les modes de vie des étudiants et du
personnel. Dans les laboratoires, les thèmes comme les instruments de la recherche ont
profondément évolué dans toutes les disciplines, et la pédagogie n’est pas en reste avec la création
d’enseignements nouveaux, l’irruption du multimédia, l’évolution vers l’enseignement en petits
groupes, le regroupement des enseignements pratiques autour de plate-formes spécialisées, etc.
C’est dans la perspective du projet d’Université pour le troisième millénaire (U3M) du Ministère
de l’Education Nationale, de la Recherche et de la Technologie, associé au 12ème contrat de plan Etat
Région, que ce schéma directeur a été pensé. U3M s’était, en effet, donnée pour objectif prioritaire
d’intervenir sur les infrastructures des universités en terme de qualité. Soutenu par le ministère au
titre du contrat quadriennal de développement de l’université en 1998, le schéma directeur a été
établi dans le cadre d’un marché de définition, par l’équipe Lipsky-Rollet-Onne regroupant les
compétences d’architecture, d’urbanisme et de paysage.
Nous avons souhaité suivre une procédure originale d’approfondissement des thèmes abordés,
au sein de groupes de travail, afin que ce schéma directeur soit le fruit d’une réflexion largement
ouverte à tous les acteurs du site (étudiants, personnels, associations…). Il s’agissait pour nous d’y
intégrer les nouveaux besoins et les nouveaux usages, la qualité exceptionnelle du site, de sa
recherche et de sa pédagogie, aussi bien que les objectifs nationaux et régionaux.
Ce schéma directeur qui a été adopté par le Conseil de l’UFR des sciences d’Orsay et le Conseil
d’Administration de l’Université Paris-Sud 11 a donc l’ambition d’être un cadre de référence pour les
élus actuels et futurs, et de tracer pour la décennie à venir les contours des développements et des
évolutions souhaitables au sein d’une vision globale.