1
UN CAMPUS POUR
L’AVENIR
Jean-Claude ROYNETTE
Faculté des Sciences d’Orsay
Université Paris-Sud 11, 91405 ORSAY Cédex
Avril 2004
Un nouvel environnement pour l’enseignement
et la recherche
sur le campus d’Orsay
2
Un Campus pour l’avenir
Contribuer à l’identification du campus par la valorisation de sa renommée scientifique,
de ses projets futurs et de son patrimoine naturel
Jean-Claude ROYNETTE
Doyen de la Faculté des Sciences d’Orsay
Université Paris-Sud 11, 91405 ORSAY Cédex
Le Campus d’Orsay est renommé pour sa remarquable situation au sein d’un vaste domaine
arboré de 236 hectares qui a pris naissance autour de la vallée de l’Yvette et s’est étendu rapidement
sur le plateau de Moulon. Il se présente ainsi comme deux entités séparées par un coteau boisé au
fort dénivelé.
La présence de vestiges d’un villa gallo-romaine du deuxième ou troisième siècle après Jésus
Christ atteste d’une occupation continue du site depuis une époque très ancienne, mais la
connaissance historique du campus remonte au 13ème siècle avec la présence d’un monastère sur le
domaine de Launay – domaine qui tirait son nom de l’aulnaie qui bordait les rives de l’Yvette.
C’est au 15ème siècle qu’un
premier château fut édifié agrémenté
au 18ème siècle d’un jardin à la
française dessiné par le jardinier
Michel Chevrotet. Après avoir été
vendu comme bien national en 1798,
à une famille de bourgeois, la famille
Bailly, c’est une fille de cette famille
qui confia ensuite le soin du jardin à
un paysagiste disciple de Jean-
Jacques Rousseau, Jean-Marie Morel
qui imagina un jardin parfaitement
intégré dans le paysage. Le campus
actuel porte la marque de ce jardin qui
a remplacé le parc à la française au
début du 19ème siècle.
vallée
Yvette
coteau
plateau
Yvette
Plan de l’Intendance (fin XVIIIe)
Archives départementales Essonne
Photo Yves Morelle
3
La dernière partie de l’histoire du campus est plus récente. Elle remonte à la fin de la seconde
guerre mondiale avec la confiscation du domaine à Bunau Varilla propriétaire du journal pro-nazi “Le
Matin”. C’est au début des années cinquante qu’Irène Joliot Curie qui cherchait à implanter hors de
Paris les laboratoires de l’Institut du Radium pour y développer de nouveaux instruments s’est
intéressée à ce domaine et a obtenu son acquisition par le ministère de l’Education Nationale. C’est
en 1956 que les premiers chercheurs ont commencé à s’installer à Orsay suivis en 1958 par les
premiers étudiants
De ce long passé historique, le campus a hérité d’un riche patrimoine. C’est pour conforter les
témoignages du passé et allier la préservation d’un environnement admirable avec les besoins du
développement d’un centre universitaire actif et dynamique que le centre scientifique d’Orsay a
souhaité se doter d’un schéma directeur de développement.
Avec 13000 étudiants et 3500 salariés, enseignants, chercheurs et personnels administratifs et
techniques, le campus d’Orsay accueille chaque jour la population d’une ville de taille moyenne. Il est
également le lieu de résidence de plus d’un millier d’étudiants vivant en résidences universitaires.
Lieu de travail, il doit donc aussi être pensé en tant que lieu de vie pour toute cette population, et les
questions de déplacements et de stationnement ne peuvent non plus être ignorées.
Au terme d’une quarantaine d’années d’existence, de profondes inflexions marquent aujourd’hui
les activités scientifiques et pédagogiques aussi bien que les modes de vie des étudiants et du
personnel. Dans les laboratoires, les thèmes comme les instruments de la recherche ont
profondément évolué dans toutes les disciplines, et la pédagogie n’est pas en reste avec la création
d’enseignements nouveaux, l’irruption du multimédia, l’évolution vers l’enseignement en petits
groupes, le regroupement des enseignements pratiques autour de plate-formes spécialisées, etc.
C’est dans la perspective du projet d’Université pour le troisième millénaire (U3M) du Ministère
de l’Education Nationale, de la Recherche et de la Technologie, associé au 12ème contrat de plan Etat
Région, que ce schéma directeur a été pensé. U3M s’était, en effet, donnée pour objectif prioritaire
d’intervenir sur les infrastructures des universités en terme de qualité. Soutenu par le ministère au
titre du contrat quadriennal de développement de l’université en 1998, le schéma directeur a été
établi dans le cadre d’un marché de définition, par l’équipe Lipsky-Rollet-Onne regroupant les
compétences d’architecture, d’urbanisme et de paysage.
Nous avons souhaité suivre une procédure originale d’approfondissement des thèmes abordés,
au sein de groupes de travail, afin que ce schéma directeur soit le fruit d’une réflexion largement
ouverte à tous les acteurs du site (étudiants, personnels, associations…). Il s’agissait pour nous d’y
intégrer les nouveaux besoins et les nouveaux usages, la qualité exceptionnelle du site, de sa
recherche et de sa pédagogie, aussi bien que les objectifs nationaux et régionaux.
Ce schéma directeur qui a été adopté par le Conseil de l’UFR des sciences d’Orsay et le Conseil
d’Administration de l’Université Paris-Sud 11 a donc l’ambition d’être un cadre de référence pour les
élus actuels et futurs, et de tracer pour la décennie à venir les contours des développements et des
évolutions souhaitables au sein d’une vision globale.
4
Le patrimoine architectural
De son riche passé historique le site a hérité de bâtiments anciens. L’ancien château a disparu
mais ses dépendances ont subsisté.
L’entrée du campus est marquée par deux pavillons de garde du 18ème siècle dont l’un est orné
d’anges car il servit autrefois de chapelle.
Du côté droit un magnifique corps de ferme est flanqué d’un pigeonnier au bas duquel se trouve
un ancien four à pain dont l’entrée est surmontée d’une curieuse inscription, “Ici on reçoit tout sinon le
traître et le larron”.
A gauche de l’entrée principale se trouvent les
bâtiments du moulin qui abritent des services de
l’université.
Un peu plus haut sur le campus, à la place de
l’ancien château démoli au cours du 19ème siècle
une vaste demeure bourgeoise abrite aujourd’hui
les services de la présidence de l’université et du
décanat de la faculté des sciences d’Orsay.
Pour terminer avec le patrimoine ancien, on
ne manquera pas de signaler la ferme du Moulon,
sise sur le plateau qui héberge la station de
génétique végétale et dont une grande partie date
du 18ème siècle.
L’essentiel des bâtiments qui constitue
maintenant le campus universitaire porte la
marque de la seconde moitié du 20ème siècle. Ce
sont des bâtiments parallélépipédiques de faible
hauteur, trois étages maximum, disposés de façon
un peu anarchiques dans la vallée et en bordure
du plateau. Implantés au sein d’une nature qui a
été heureusement préservée, ces bâtiments sont
noyés dans la verdure et bien qu’âgés maintenant
de plus d’une quarantaine d’années, ils ont assez
bien résisté à l’usure du temps quoique l’ensemble
appelle une large rénovation.
.
Dans la dernière décennie du 20ème siècle, le développement du campus a exigé de nouvelles
perspectives et c’est sur le plateau de Moulon que les bâtiments les plus récents ont été édifiés.
Construits au début des années 90, d’une facture plus moderne, ces bâtiments ont chacun une
personnalité différente, l’Institut de Biotechnologie des Plantes bâtiment vert d’eau et bleu turquoise
5
flanqué d’une vaste verrière, la Maison de l’Ingénieur due à l’architecte Rémon, la dernière en date,
le Pôle Universitaire d’Ingénierie d’Orsay, œuvre de Bruno Gaudin.
De ci de là, au gré des besoins du moment, le campus est aussi parsemé de bâtiments
préfabriqués en plus ou moins bon état, l’un d’eux est particulièrement remarquable par le côté
multicolore de la décoration réalisée par les étudiants. Ce bâtiment préfabriqué n’a pas vocation à
rester, il devrait laisser place dans un an ou deux à un bâtiment nouveau, la Maison de l’Etudiant
inscrite au contrat de plan Etat Région.
Conçu dès l’origine pour y accueillir de grands instruments, le campus n’échappe pas également
à la présence de bâtiments dont l’architecture est de type industriel. La vallée en particulier est
dominée par l’accélérateur linéaire, bâtiment de 200 mètres de long et de 25000 m2 de surface
SHON, surmonté d’une verrière, à l’extrémité duquel se trouve un bâtiment cylindrique en béton
coiffé d’une couverture engazonnée, l’Igloo. Cet ensemble abrite les équipements du LURE qui a
fermé ses portes en décembre 2003 et dont les activités se déplacent au synchrotron SOLEIL en
construction sur le plateau de Moulon. La restructuration de cette partie du campus constitue l’un des
enjeux majeurs de la prochaine décennie pour le campus d’Orsay.
Le patrimoine monumental
L’entrée du campus est dominée par la statue “Terra
Mater”. Cette statue due à Alfred Janniot, élève de
Bourdelle, a été attribuée à la Faculté des Sciences
d’Orsay au moment de sa création.
Aux abords de l’Institut de Physique
Nucléaire, une sculpture dont on peut imaginer
qu’elle représente l’homme aux prises avec
l’atome surmonte une petite pyramide de pierre
sur laquelle sont fixés deux médaillons
représentant Frédéric et Irène Joliot Curie. Cette
sculpture est due à Robert Couturier, disciple de
Maillol.
1 / 10 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !