20 Matériaux magnétiques en génie électrique 1
REMARQUES.–
– Au moment M directement lié à la polarisation maximum que peut présenter
la substance est adjoint le moment effectif M e = gJ J (J+1) μB, quantité reliée à
la température de Curie paramagnétique (que l’on introduira au paragraphe 3.2.1) et
qui figure dans le tableau 1.2. Me décrit la norme du moment alors que M écrit la
valeur maximum que sa projection sur un axe donné peut prendre. Alors qu’en
mécanique classique ces deux quantités sont confondues, la projection du moment
sur un axe donné ne peut prendre qu’un certain nombre de valeurs discrètes dans le
cadre de la mécanique quantique. Cela induit une différenciation qui conduit aux
deux notions distinctes Me et M. Une distinction de même nature pourrait être
introduite pour les moments de spins ou orbitaux, à l’échelle de l’atome ou à
l’échelle des contributions élémentaires.
– Le couplage spin orbite est d’autant plus important que le numéro atomique
de l’élément considéré est élevé. Energétiquement parlant, ce terme est ainsi 100
fois plus fort pour les éléments 4f que pour les éléments 3d. Cette différence dans les
ordres de grandeur aura une importance considérable quand il s’agira d’étudier le
moment magnétique de l’atome dans la matière condensée. Nous allons voir en effet
que le couplage spin orbite qui reste déterminant vis-à-vis des propriétés des
éléments 4f est relégué au second plan pour les éléments 3d pour lesquels les
interactions de champ cristallin deviendront prépondérantes. De manière plus
lointaine, nous verrons au paragraphe 1.3.5 que le couplage spin orbite est
également déterminant vis-à-vis des propriétés d’anisotropie que présentent les
milieux magnétiquement ordonnés.
1.2.3. Le magnétisme des atomes liés
1.2.3.1. Généralités
On constate qu’au niveau fondamental, la grande majorité des éléments réalisent
J ≠ 0 et présentent donc des propriétés magnétiques, mais relativement peu d’entres
eux restent porteurs d’un moment magnétique dès lors qu’ils sont intégrés à un
édifice polyatomique (molécule, cristal, composés et alliages, etc.). Cela résulte du
fait que les liaisons au sein d’un édifice reposent sur la mise en commun sur une
même orbite d’électrons provenant d’éléments différents pour donner lieu à de
nouvelles orbitales généralement non magnétiques.
Dans ces conditions, seuls les éléments dont les électrons responsables du
magnétisme appartiennent à des couches internes et donc « protégées » sont
capables de préserver leur caractère magnétique au sein d’un édifice. C’est le cas des
éléments du groupe du fer (couche incomplète 3d) et des éléments de la série des
terres rares (couche incomplète 4f) et c’est à leur seule étude qu’on se consacrera.