gène d’intérêt en vérifiant à la fois l’incapacité de la souche à digérer le lactose et sa capacité
à résister à l’ampicilline.
Image réalisée sous PlasMapper (http://wishart.biology.ualberta.ca/PlasMapper/) à partir
de données de séquences disponibles publiquement.
2. Le mécanisme de la conjugaison
La figure 3 ci-dessous présente un exemple de plasmide conjugatif, tandis que la
figure 4 est une illustration du mécanisme de conjugaison.
Le mécanisme de conjugaison débute par la mise en place d’un pili de conjugaison,
aussi appelé pili sexuel, que nous avions précédemment évoqué au chapitre 4. Cette
structure, située à l’extérieur de la cellule, est un long filament composé de protéines auto-
assemblantes appelées pilines. Le pili sexuel est attaché à la surface de la bactérie
donneuse. Lorsqu’il entre en contact avec une bactérie receveuse ne possédant pas le
plasmide, il s’amarre à des protéines de surface de la bactérie receveuse. Si la bactérie
receveuse possède déjà ce plasmide, cette étape peut être inhibée par des protéines codées
par des gènes plasmidiques, ce qui empêche l’amarrage du pili à une bactérie possédant
déjà le plasmide. Si au contraire le contact établi est stable, le pili commence à se rétracter
par dépolymérisation des pilines au niveau de la base, ce qui entraîne un raccourcissement
du pili et un rapprochement entre les deux bactéries.
La conjugaison nécessite une modification de la topologie de l’ADN plasmidique. En
effet, dans la cellule bactérienne, la forme habituelle de l’ADN plasmidique est une forme
« surenroulée », un peu comme un ruban de Moëbius ayant plusieurs tours. La seule
manière de désenrouler un ruban de Moëbius pour en faire un cercle à deux faces est de le
découper, et ce principe est identique pour les plasmides. La modification de la topologie du
plasmide est réalisée par les relaxases, des protéines capables de couper l’un des deux brins
de l’ADN plasmidique au niveau de l’origine de transfert afin de permettre son
désenroulement ; le plasmide prend alors une forme dite « relâchée ».
Sous cette forme, il est pris en charge par un complexe de protéines plasmidiques
appelé transférosome. Ce complexe a pour charge de transférer à la cellule-fille le brin
d’ADN coupé par les relaxases ; pour cela il forme un pore à travers les membranes des deux