Interview OuvragesConservatoires et Jardins Botaniques
L'huile de palme, est extraite du
fruit du palmier à huile (Elaeis
guineensis). Très connue, elle est
l’huile la plus consommée au monde
car elle est présente dans l’industrie
alimentaire (80 %), les produits
cosmétiques (environ 20 %) mais aussi
dans les agro-carburants et huiles
biodégradables (1 %). Il y a donc
de fortes chances que vous l’utilisiez
sans même vous en douter.
POUR INFORMATION
Les trois principaux pays producteurs
sont (par ordre décroissant) :
la Malaisie, l’Indonésie, le Nigéria.
Que lui reproche-t-on ?
Dans l’alimentation : au niveau
nutritionnel, une consommation
modérée d’huile de palme peut être
proposée car elle se compose pour
moitié d’acides gras saturés (AGS).
Une trop forte consommation
peut avoir des e ets négatifs sur
la santé et notamment jouer un rôle
dans le développement de maladies
cardiovasculaires. Sachant que l’on
retrouve de l’huile de palme dans
de nombreux produits industriels
(céréales, margarines, biscuits divers,
pains industriels, barres chocolatées),
l’excès de cette matière grasse
est bien vite atteint.
D’un point de vue écologique :
planter des palmiers pour assurer
la production de cette huile, entraîne
la déforestation et l’extinction
de nombreuses autres espèces,
notamment en Asie du Sud Est...
À noter aussi que la culture intensive
des palmiers pour l’industrie provoque
l’expulsion des populations locales
et leur expropriation.
Que peut-on dire de plus ?
C’est l’huile la plus consommée au
monde : elle est devenue indispensable
pour les industriels car son coût de
production est très faible et s’avère
bon marché comparée à l’huile
de tournesol ou de colza.
Elle a, en outre, une grande facilité
de conservation et permet de donner
du moelleux aux aliments. Il ne faut
donc pas s’étonner que les industriels
l’utilisent largement pour toutes
ces raisons. Et voilà pourquoi nous
avons tant de mal à ne pas consommer
cette huile si célèbre !
Un peu d'humour : un étudiant
strasbourgeois de 25 ans a tenté une
extraordinaire expérience. Il a décidé
de vivre un an sans consommer d’huile
de palme. Un joli défi compte tenu
de ce que nous avons écrit plus haut.
Une chasse permanente à toutes
les étiquettes de composition des
aliments, savons et autres gels douches,
et beaucoup de temps passé à traquer
ce produit sous son appellation, mais
aussi par la myriade de noms sous
laquelle il se cache (graisse végétale,
huile végétale, additif E 304, E 305…).
À la fi n de son expérience, il a décidé
de conserver ses nouvelles habitudes
alimentaires « sans huile de palme ».
Expérience réussie !
L’HUILE DE PALME, AMIE OU ENNEMIE ?
Depuis des mois, toute la presse nous inonde d’informations sur l’huile de palme. Pas une radio,
un journal ou une émission de télévision qui ne nous met en garde contre cette matière grasse végétale.
Essayons d’y voir plus clair.
LA VIE EN VASE CLOS
Mais qu’est-ce qui a pris Monsieur Latimer,
cet octogénaire britannique, un beau matin de 1960,
de semer une graine d’une variété de cette plante
bien connue, la Misère, dans une grosse bouteille ?
Que cherchait-il ?
C’est tout simplement un jardinier amateur, curieux
et joueur, qui avait fait un pari un peu fou…
David Latimer a donc entretenu sa Misère durant
12 ans, avec beaucoup de soins. Puis, un beau jour,
il a arrosé une dernière fois sa plante, l’a scellée
défi nitivement dans sa « maison de verre » et parié
qu’elle continuerait à vivre.
Pari tenu, pari gagné !
La presse s’est ainsi fait l’écho de cette survie
en vase clos depuis 1972.
La clé de cette réussite ?
De la lumière solaire contribuait à la croissance de
la plante, l’oxygène rejeté était recyclé, l’eau absorbée
par la plante rejetée puis réabsorbée, et ainsi de suite.
Ajouté à cela, un terreau composé des feuilles mortes
alimentant la plante au fi l des années.
La nature n’est fi nalement pas si exigeante !
Un bel exemple d’autarcie …
Sources : le Quotidien du Pharmacien n° 2984
Regards Botaniques - Juin 2013 5