Simulation médicale pour acquisition des compétences en anesthésie

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Mémoire pour l’obtention du Diplôme Inter Universitaire de Pédagogie
médicale
Année 2011-2012
Simulation
Chapitre 1. Définitions et situation du sujet
Anne Ducros
Urgences Céphalées
Hôpital Lariboisière
[email protected]
Résumé
La simulation médicale est un outil pédagogique qui correspond à l’utilisation d’un matériel
(comme un mannequin ou un simulateur procédural), de la réalité virtuelle ou d’un patient
standardisé pour reproduire des situations ou des environnements de soin, dans le but
d’enseigner des procédures diagnostiques et thérapeutiques, et de répéter des processus, des
concepts médicaux ou des prises de décision par un professionnel de santé ou une équipe de
professionnels. Elle permet la formation initiale et continue de tous les intervenants de la
chaîne médicale, grâce à des séances utilisant des simulateurs de plus en plus fidèles et des
scenarii de plus en plus complexes, suivies d’un débriefing. La simulation médicale permet de
répondre à un enjeu éthique majeur en postulant « jamais la première fois sur un patient ». A
l’instar de l’aéronautique, la simulation permet de former des équipes à la gestion de situation
de crises, toujours dans la volonté de réduire le taux d’erreurs médicales. La répétition est
possible, sans aucun risque pour le patient, jusqu’à acquisition optimale d’une nouvelle
compétence, avant de passer au réel.
1
Introduction
L’apprentissage par simulation est déjà incontournable dans de nombreux autres
secteurs où la réalité est trop dangereuse, trop coûteuse, difficile à gérer ou inaccessible. En
aéronautique par exemple, le simulateur de vol est obligatoire pour la formation initiale du
pilote, peut servir lors de la sélection à l’embauche et permet ensuite l’évaluation du pilote
tout au long de sa carrière pour le maintien de sa licence de vol. De plus, la simulation est
utilisée pour accroître la sécurité du transport aérien en améliorant non seulement les
pratiques individuelles des personnels navigants, mais aussi les pratiques collectives, par
exemple pour la gestion des crises. Pour toutes ces différentes raisons, la simulation
représente un outil pédagogique pour l’enseignement médical.
1. Définition de la simulation
La simulation se définie par l’action de simuler avec les sens de « représenter
exactement, copier, imiter, feindre, ou prendre l'apparence de » (Dictionnaire Le Robert). Le
nom de « simulation » désigne « une méthode de mesure et d’étude consistant à remplacer un
phénomène, un système à étudier par un modèle plus simple, mais ayant un comportement
analogue » (Dictionnaire Petit Larousse) ou encore « la reproduction expérimentale des
conditions réelles dans lesquelles devra se produire une opération complexe » (Dictionnaire
Hachette, 2004).
Concernant la simulation en santé, la définition suivante a été retenue dans le récent
rapport de l’HAS: « Le terme simulation en santé correspond à l’utilisation d’un matériel
(comme un mannequin ou un simulateur procédural), de la réalité virtuelle ou d’un patient
standardisé pour reproduire des situations ou des environnements de soin, dans le but
d’enseigner des procédures diagnostiques et thérapeutiques et de répéter des processus, des
concepts médicaux ou des prises de décision par un professionnel de santé ou une équipe de
professionnels » (Chambre des représentants, USA, 111th congress 02-2009)(1).
2. Classification de la simulation en médecine
Ainsi définie, la simulation regroupe un ensemble très vaste de méthodes et de
techniques qui sont résumées dans la figure 1 empruntée à G. Chiniara (2). La zone grisée
correspond aux méthodes de simulation les plus fréquemment utilisées aujourd'hui.
2
Figure 1. Classification de la simulation selon G. Chiniara, sur celle proposée par le Dr Amitai
Ziv (3) et par celle adoptée par la PennState University.
Cette classification distingue la simulation dite organique de celle dite non organique,
qui est elle même subdivisée en électronique ou synthétique, selon que l'information générée
par ordinateur y joue un rôle prépondérant ou non (2,3).
2.1. Simulation organique
Elle concerne premièrement tout le domaine de la simulation procédurale faite sur
cadavre humain ou sur l'animal.
Un autre volet concerne la simulation humaine du vivant qui fait référence au
concept de patients standardisés ou de consultations simulées. Des patients volontaires ou des
acteurs sont sollicités sur la base d'un scenario préétabli et d'une description détaillée de leur «
rôle ». Ces techniques sont particulièrement utiles pour former les étudiants à l’interrogatoire
médical, l’examen physique, et pour développer leurs compétences en matière de
communication. Le type de situation pouvant être reproduit est illimité, par exemple:
formation à la consultation d’annonce de mauvaises nouvelles (maladie grave), à l’explication
d’un traitement au long cours avec notion de bénéfices/risques, à la gestion de situation
3
difficile (entourage agressif). Ce type de simulation est également utilisé en médecine de
catastrophe avec de multiples blessés simulés maquillés mis en situation dans des locaux
désaffectés ou en extérieur.
2.2. Simulation non organique électronique
Le premier type de simulation électronique est dit « à interface non naturelle ». Il
consiste en des logiciels de simulation consultés sur des interfaces écran (screen-based
simulation). Ce type de simulation permet d’appréhender des situations complexes, ou
d’étudier des concepts illustrés de manière plus concrète par des modèles informatiques (4). Il
est adapté à l’apprentissage à distance et au e-learning. Ces applications sont interactives et
permettent par exemple, l’apprentissage et l’évaluation des connaissances cliniques mais aussi
des processus de prise de décision (gestion d’un événement grave per-opératoire),
l’apprentissage du raisonnement clinique par résolution de problème, ou encore
l’apprentissage du diagnostic physiologique en cardiologie. Ce type d’enseignement est
classique en ACLS (Advanced Cardiac Life Support) (5). Ces différents programmes débutent
souvent par un rappel théorique puis un scenario pratique tout en restant devant un écran
d’ordinateur. Les situations simulées peuvent être plus ou moins complexes.
Au maximum, ce type de simulation propose un environnement en 3D et se rapproche
par son réalisme des environnements de jeux vidéo les plus performants. On parle de « serious
games » (6). Ces techniques ne présentent pas de limite théorique dans la diversité des
situations qu’il est possible de créer et permettent une immersion totale dans la situation mise
en scène. Cependant, le coût de création des environnements réalistes virtuels est très élevé.
Le second type de simulation électronique est dit « à interface naturelle ». On
emploie parfois le terme de « simulateurs à réalité virtuelle » car ils reproduisent
généralement des équipements réels mais font appel aux ordinateurs pour générer des données
et fournir la rétroaction à l'usager (output). Il peut s’agir d’un respirateur par exemple.
2.3. Simulation non organique synthétique
La simulation synthétique peut être procédurale lorsqu'elle sert à reproduire certaines
techniques précises (1). Certains simulateurs procéduraux sont dits « low-tech » (part-task
trainer) et permettent de reproduire une gamme restreinte de gestes, de manoeuvres ou de
techniques. Ils sont plutôt destinés aux novices. Les possibilités sont quasiment infinies, par
4
exemple : bras de perfusion pour apprendre la pose de cathéters intraveineux, rachis lombaire
pour apprendre les techniques de ponction lombaire et diverses infiltrations, tête et tronc pour
apprendre l’intubation, ou encore reproduction de bassin pour s’entraîner aux touchers
pelviens, avec des modèles simulant la normalité du col utérin ou de la prostate, mais
également des exemples pathologiques type adénome, cancer, fibrome ou kyste de l’ovaire.
D’autres simulateurs procéduraux complexes (complex task trainers) associent un
programme informatique et une reproduction haute-fidélité de signaux visuels, sonores et
tactiles. Ils permettent de reproduire des situations interventionnelles de haute technicité. Là
encore, les possibilités sont multiples, par exemple : simulateur de bronchoscopie
reproduisant toutes les étapes de la fibroscopie jusqu’aux biopsies (7), simulateur
d’endoscopie digestive ou simulateurs de chirurgie. Parmi ces derniers, les plus sophistiqués
procurent une sensation de retour de force ou de résistance au manipulateur, jugée très
réaliste. Ils permettent une maîtrise du contrôle oeil/main, avec autoévaluation de la
performance et de la dextérité. Ces simulateurs sont utilisables par des étudiants novices, mais
aussi par des praticiens confirmés désirant développer ou diversifier leurs compétences.
La simulation synthétique de patient, appelée aussi « haute fidélité », comporte des
mannequins grandeur nature pilotés par ordinateur, reproduisant un patient (nouveau-né,
enfant ou adulte) avec des structures anatomiques et des réponses physiologiques très réalistes
(1). Certains ont la possibilité de respirer, parler, et répondre à des stimuli lors d'interventions.
Certains de ces simulateurs nécessitent l'intervention d’un opérateur pour réagir aux
interventions des participants (script-driven) ; d'autres intègrent des modèles physiologiques
permettant au simulateur de réagir automatiquement aux interventions des participants
(model-driven). Grâce à des scénarii divers et de complexité croissante, ces simulateurs
permettent aux étudiants de s’entraîner pour atteindre des objectifs pédagogiques cognitifs
(mise en jeu et validation de connaissances théoriques), psychomoteurs (acquisition de
compétences procédurales et techniques) et affectifs (attitudes, comportement, aptitudes de
communication). Ces simulateurs permettent aussi d’entrainer des équipes (éventuellement
pluri-disciplinaires) à faire face à des situations extrêmes nécessitant des actions immédiates
individuelles et collectives (multitâches techniques), dont le bon déroulement avec une
communication optimale est essentiel pour la survie du patient (8). Si de surcroit le
mannequin est placé dans une salle d'opération ou de réanimation, les situations cliniques
5
vécues le plus souvent en équipe sont très proches de la réalité, faisant parler d’immersion
clinique.
3. Notion de fidélité
La fidélité est le degré avec lequel la simulation reproduit l’apparence ou les qualités
de la réalité (2). La conception classique distingue les simulateurs à basse fidélité (simulateurs
procéduraux) des simulateurs à haute fidélité (mannequins complexes avec ou sans
immersion clinique). Cette distinction est en partie inexacte. Comme mentionné plus haut,
certains simulateurs procéduraux reproduisent les sensations et les réactions propres à leur
modèle réel de façon bien plus proche de la réalité que ne peuvent le faire les mannequins. Par
exemple, les simulateurs de la fibroscopie bronchique en reproduisent toutes les étapes, de la
validation de l’indication de l’examen, jusqu’à la possibilité de faire des biopsies.
Une nouvelle conception de la fidélité en stimulation médicale s'inspire de l'aviation et
distingue trois dimensions : la fidélité psychologique en référence au degré avec lequel le
participant accepte la simulation comme une alternative valable à la réalité, la fidélité de
l'équipement en référence au degré avec lequel le simulateur reproduit l'aspect et le
comportement de l'équipement réel, et la fidélité de l'environnement en référence au degré
avec lequel le simulateur et son environnement reproduisent les signaux visuels et sensoriels
réels. Chaque type de simulateur peut être classé selon ces trois axes. Prenons le cas de
l’intubation (9). Une tête d'intubation simple ne se classerait pas très bien sur ces trois axes.
Une tête fabriquée à partir d’une IRM 3D d'un patient se classerait mieux sur l'axe de la
fidélité de l'équipement. Un simulateur de voies aériennes difficiles inséré dans la tête
d’intubation augmenterait la fidélité psychologique. Enfin, un mannequin de patient « corps
total » se classerait mieux sur l'axe de la fidélité de l'environnement. La fidélité maximale sur
les trois axes serait obtenue avec un mannequin ayant des voies aériennes modulables
(normales ou difficiles) placé en immersion clinique dans une salle de déchoquage. Enfin, il
est proposé de rajouter un 4è axe, la fidélité temporelle. Tout « raccourci » temporel réduit
cette dimension de la fidélité.
Les principes pédagogiques actuels recommandent l'utilisation de simulations à basse
fidélité pour les novices et de simulations à haute fidélité pour les experts. De même, les
scénarios de simulation doivent être adaptés au niveau de développement des participants. En
effet, au-delà d'un certain niveau de fidélité et de complexité, l'apprentissage des étudiants
6
novices semble décliner. Pour les novices, l'objectif de la simulation est l'acquisition initiale
de compétences et le développement d’habiletés praxiques pour atteindre l'automaticité
(overlearning). Cet objectif peut s’atteindre avec des simulateurs à basse fidélité, des séances
de simulation monothématique et des cas cliniques simples dans lesquels le niveau de
« bruit » (éléments surnuméraires ou confondants) est bas. Pour les experts, en revanche,
l'objectif principal est le transfert des compétences apprises du simulateur vers
l'environnement clinique et le maintien de l'expertise. Or, l'expérience de l'aviation suggère
que ce transfert serait plus grand lorsque la simulation reproduit fidèlement l'environnement et
le contexte clinique. On privilégiera les simulations à hautes fidélités, complexes, avec des
événements multiples, beaucoup de « bruit » et un niveau élevé d'incertitude.
4. Déroulement pratique d’une séance de simulation
Chaque séance de simulation médicale comporte une mise en situation simulée d’un
individu ou d’une équipe, qui peut, selon les cas, être enregistrée par vidéo (1). Cette mise en
situation simulée suit un protocole préétabli appelé scénario, qui doit répondre à un ou
plusieurs objectifs pédagogiques. Elle peut comporter l’utilisation, selon les cas, de matériel
spécifique (mannequins plus ou moins complexes). Chaque séance doit se terminer par un
débriefing, soit immédiat soit différé. Cette dernière étape est indispensable. Il s’agit d’un
entretien, entre le(s) participant(s) et le(s) formateur(s), au cours duquel chacun rend compte
du déroulement de la séance pour en faire le bilan.
5. Les enjeux de la simulation médicale
5.1. Réduire le risque médical
La médecine est une activité à haut risque. Aux États-Unis en 2000, la publication du
rapport « to Err is Human » (10) a permis une prise de conscience de l’ampleur des erreurs
médicales qui sont responsables de 44 000 à 98 000 décès annuels dans ce pays, et de
l’importance du facteur humain dans ces accidents graves. Plusieurs études ont confirmé que
les erreurs humaines contribuent à plus de deux tiers des accidents médicaux évitables. C’est
l’organisation du système médical tout entier qui doit tendre vers plus de fiabilité. Le rapport
«to Err is Human » proposait déjà d’utiliser la simulation médicale comme l’un des moyens
de réduire la fréquence ou les conséquences des erreurs médicales.
7
5.2. Primum non nocere
L’évolution des mentalités des patients, du corps médical et de la société a favorisé
l’émergence du concept pédagogique et éthique suivant qui affirme que les patients doivent
être protégés autant que faire se peut de tout sur-risque, et ne sont pas des objets utilisables à
volonté pour la formation des professionnels de santé (3). Il s’en suit le postulat « jamais la
première fois sur un patient ». La conception classique de la formation médicale pratique
reposait (et repose encore largement en France) sur l’adage « see one, do one and teach one ».
Même si le formateur est encadre son étudiant pour des taches cognitives (interrogatoire,
annonce) ou procédurales (examen physique, ponctions diverses), le bien-être du patient peut
être plus ou moins largement compromis. Il est impensable par exemple que plusieurs
étudiants examinent successivement un nouveau-né. De plus, il est devenu inacceptable qu’un
patient coure un risque dans l’unique but de permettre l’enseignement, ou par manque
d’expérience du praticien. La conception actuelle de la formation pratique évolue vers « see
one, sim many, teach few… ». La simulation pourrait permettre aux étudiants d’arriver en
stage hospitalier déjà « débrouillés » après avoir acquis certaines compétences techniques et
cliniques basiques et/ou jugées indispensables au passage à la réalité.
5.3. Enjeux pédagogiques
La simulation est un outil pédagogique (1,2,11). Chaque séance doit comporter un ou
plusieurs objectifs d'apprentissage cognitifs, psychomoteurs (procédures et compétences
techniques) et/ou affectifs (comportement). Le savoir théorique est généralement acquis par
des techniques autres que la simulation (cours, lectures). Mais la simulation procédurale et
surtout, la simulation électronique, sont bien adaptées à l'atteinte d’objectifs cognitifs. Le
passage sur simulateurs synthétiques permet aux étudiants de mobiliser et d’appliquer
efficacement leurs connaissances lors d’une mise en situation, sans aucun risque pour le
patient, d’exercer leur réflexion, d’intégrer des connaissances cliniques et en sciences
fondamentales, d’acquérir de la confiance en soi en gérant leur stress. La simulation favorise
l’apprentissage actif. Elle est le plus souvent bien acceptée des étudiants. La formation sur
simulateur permet de répéter chaque geste ou procédure jusqu’à la maîtrise totale.
Un très grand nombre de situations peuvent être envisagées et simulées, des plus
fréquentes et banales aux plus rares et complexes. Ainsi, la simulation pourrait contrebalancer
les problèmes liés à l’augmentation du nombre d’étudiants hospitaliers alors que le nombre de
8
patients en hospitalisation traditionnelle diminue et que leurs pathologies sont de plus en plus
complexes. Cependant, toutes les situations cliniques ne peuvent encore être simulées, en
obstétrique notamment. De plus, certains mannequins manquent encore de réalisme, pouvant
représenter un frein dans l’implication de l’apprenant dans le scénario. Néanmoins, les
progrès sont permanents, et l’on peut espérer pour l’avenir des mannequins de plus en plus
performants et crédibles.
Outre la formation initiale des étudiants, la simulation représente un outil précieux
pour les internes en 3è cycle ou les praticiens devant et/ou désirant acquérir de nouvelles
compétences ou habiletés. Enfin, la simulation peut servir à évaluer les compétences (12).
5.4. Enjeux financiers
Les limites de la simulation sont principalement liées à un problème de moyens :
ressources humaines (et donc financières) pour faire fonctionner de manière optimale un
centre de simulation et l’entretenir, et ressources financières pour construire des locaux
adaptés et acquérir, maintenir ou renouveler le matériel. Ces coûts importants peuvent être un
frein au développement de la simulation. En effet, en médecine, à la différence d’autres
domaines, les coûts de simulation sont supérieurs à la situation réelle (exemple d’une heure de
vol sur un avion grande ligne) (1).
Cependant, ces coûts élevés devraient pouvoir être comparés aux gains potentiels (11).
Ces formations réduisent les temps d’acquisition et pourraient même raccourcir les cursus ;
certaines études montrent qu’elles réduisent aussi significativement les temps opératoires (et
donc les coûts) par une meilleure maîtrise des gestes des apprenants, particulièrement dans les
CHU. Enfin, il reste à évaluer leur impact sur la réduction des risques médicaux.
Conclusion
Comparés à l’aviation ou le nucléaire, la simulation médicale n’est qu’à ses débuts,
particulièrement en France. Pourtant, elle cumule les avantages. Elle apporte une solution à un
problème éthique majeur, en postulant « jamais la première fois sur le patient ». Elle permet la
formation initiale et continue de tous les intervenants de la chaîne médicale. L’étudiant
devient acteur de son propre apprentissage cognitif, psychomoteur et affectif, avec la
possibilité de répéter jusqu’à une maîtrise optimale. La simulation permet aussi la formation
et l’entraînement collectif à la gestion des situations de crise, où les facteurs humains sont
9
prépondérants dans la réussite ou l’échec d’une situation. Le développement de la simulation
est surtout freiné par son coût élevé ainsi que par les réticences de certains médecins.
Cependant, dans une volonté d’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins,
l’intégration de la simulation peut faire évoluer l’enseignement de la médecine dans les
années à venir au bénéfice premier de la sécurité du patient.
Références
(1) Granry JC, Moll MC. Rapport de la Haute Autorité de Santé. État de l’art (national et international) en
matière de pratiques de simulation dans le domaine de la santé. Dans le cadre du développement professionnel
continu (DPC) et de la prévention des risques associés aux soins. 2012 www.has-sante.fr
(2) Chiniara G. Simulation médicale pour acquisition des compétences en anesthésie. In: Société française
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(12) Jouquan J. L’évaluation des apprentissages des étudiants en formation médicale initiale. Pédagogie
Médicale 2002;3:38-52
10
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