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S É Ç T I O N I I.
CONTENANT
L ’A N A L Y S E E T Y M O L O G I Q U E
DE QUELQUES ^ FRAGMENS ITALIENS, FRANÇOIS,
ESPAGNOLS , PORTUGAIS ET. ANGLOIS, _
A R TICL E XXI. /
Fragmens italiens *).
> '
a68> Les pièces rapportées ci-après fous ce
titre, nôus donnent Keu d’indiquer Fori^ine
d’une quanti de mots de différentes langues,
et ferviront en même tems à montrer leurs rap
ports réciproques. Lés premiers fragmens font
tirés de deux auteurs florentins, dont le langage
appartient au-fcle XIII, lès autres feront des
fiècles fuivants. ;
*) Dans les traductions que lon donne de ces fragments, oit
a moins cherché légance que lexactitude litrale au
tant que Je génie de la langue le permettolt. Quelques
fois on a préféré des traductions connues, quoique moins
litrales, pourvu quelles rendissent paflableinenj le £ens
de l'Original fnrtout lorsque la lignification précife des
, mots étoit rapportée dans les annotations analytiques.
QUATRIEME PARTIE.
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i , 'A ' '
238 LA C L EF D ES L A N G U E S,
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26g) Fragment I. tiré d’un ouvrage intitule*
Teforettà de Brùnettô Latini. 1
Ëflb fcomune faggio . '
Mi fece iuo meflaggio
AU* alto re di fpagna,
Ch era re d’alamagiia,
E la corona atîende
Che dio non la contende;
Che già fotto la luna
* Non il trova perfôna, /
. ' Che per gentil legnaggio .
Ne per alto bamaggio
Tanto degno qe-fuiTe,
Com eilo re Nanfufle.
Esso, vient dfife, ¿ipfum, ou de YàblSipfo* Comui^e la
tin cet adject. eit uilté en italien autant comme fubitan-
tifpar ellypfe que adjectif comme Horace femble l'avoir
employé' comme fubilantif oui! dit ; prit us il lis cenfus
erat h revis, comrhune magnum. En Italien on difoit il
commune, pour dire la communauté^ plutét ta répu-t
bliqüe ; saggio, du vieux latin fabius, au lieu de fapiens,
111 fece , me fecit. Messàggio, rivé de mijfus, dans
la baffe latinité. A llalto ; larticle atlo, alV, eit formé
àe acLlllum. ¿¡¡lto, dans leTens ordinaire ¿u latin ait Us,
nom ts ufi en nommant les princes et les puifiants
feignéurs. Re« parfyncopederegem, ou deiabl. rege: di
STAGNA, de Hispania. Ch* era, qui erat rex de AUama-
niay l a c o h o n a a t t e n d e , iliam coronam attendit, abuilve-,
ment pour expectqt. Che, ici vaut quam; DiOi deus
non illam CoiUendii, quod jeun fab lutta. Noif si t r o -
v a , non fë invertit, ou non invenitur, ct le feul mot
dans ces douse vers qui n'eil pas latin, mais gothique
pris de troffen, ou getroffân, participe de trejfen, rencontrer/
trouver. Gentil, rivé de gen et ûgnifîe la mime etiofe
#
i
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Trad* Cette même fage république me fit"
fon meffager, ( 1*1envoya fon ambaiïadeur) au
refi d'Espagne, *jui ¿toit roi d'Allemagne, et at
tend la couronne que dieu lui accorde. Car
déjà fous la lune ne fe trouve perfonne, qui par
noble lignée ni par haute feigneurie, en fut auüi
digne que ce,roi Alfonfe. ,
que noble; cefl-à-dire de bonne nation, ou naiitance
Lignaggio du Latin barbare lineaticUnu
Ne, nec, Paa, comme en Latin, et par en François ; bae-
waggio, poür baronaggio, fignifiant ieigneurie. Tanto
degno, tant dignus : N s, pris de en françois par la trans-
pofitîon d'une lettre, c’efl ainfi que à'ad, lItalien a lait
da; Ver da 'voi, vèniam ad vos; et que par uno
pareille transpoütion et par le changement d’une autre
lettre à*ab, ¿1 a fait conftamment da ; accette da te\ ac-
cipiam a tè. Fossa, fuijfet, transporté du plusqueparfaît
P, IQ, Art. V. 5. 21. Come, come, fait de quomodo,
, e/io, i/io, dont lItalien par ponasme a fait que/in.
Nanfussb, pour Alfonfe, exemple remarquable de ÎW
ajoutée au commencement du mot comme dans ninfemo,
inferno, et de L, changé en tif, puis l'ouf, en uffe,
par la prononciation vulgaire.
. PARTIE IV, SECT* H, ART. XXI; 239
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3 4 o la CLEF DES LANGUES, <
270) Fragment II. de la chronique de Ricordano
Malefpini chapitre cop mot à mot pat Jean
Villani, lib. VI. Cap. 74. Muratori Rer..
' Ital. fcripc. T. VIII.
Nel di Chriilo anno 1260, effendo affai tempo
prima per li Elettori d’Alamagna, eletti per dìfcor-
dia due Imperadori, et cfu, che i detti Elettori
dividendoli per discordia, 1* unfc parte eleflono
lo Re Alfons di Spagna, T altra parte èleffo.
Ricciardo Conte di Cornovaglia, fratello del Re
d'Ingil terra, et perchè lo Reame dì Boemia, era
in difcordia, et due fe ne faceano Re, ciafcuno
diede^ la fua bocè alla fua parte, et per molti
anni era fiata la difcordia di due eletti / ma la
Chiefa favoreggiava più Alfons di ^Spagna, ac-
tiochè con fu^ forza veniffe ad abbattere la fu-
jferbia del Re Manfredi, per la qual cofai Guelfi
di Firenze li mandarono àmbafciadori, per fo-
inuoverlp del paffare, promettendogli grande aju-
, to,
Essendo, rondif du verbe fubilantiF eflere. assai,
adjectif indéclinable et adverbe fynonyftie dans l*un et
lautre fens de molto, multus, a, um. Prima, adverbe tiré
de primum, qui équivaut ici kprlus, et â l’adverbe iran-
eois auparavant. E letti, electi, fe rapporte a offendo,
ce «jui rend l’expreion latine quurri effent electi duo im
peratores. Per, prép. latine tient lieu de ab, ab electori-
bus: le François l’a changé en par. Les mots fuivans
font également latins, quoique la phrafe ne feroit pasbi^n la
tine, Una parte BLBSSONO. Un nom ûngùlierqui régit un
verbe au pktrier efi exception de gle commune à tou
tes les langues, à caufe qu'una parte, en pareil cas, déHgne
multitude ou plurali. Dus se ite faceano Rb, duo fa 
ci ebant
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PARTIE IV, SÉCT. H, ART. XXI. ^ 4 1
to, acciochè favoreggjafle parte Guelfa, et V uno dei-
li ambafciadori fue il iavio Ter Brunetto Latiili,
huomo. di ,gran fenno, il quale fece molti Libri,
ipa inanzi che foife fornita la detta ambasciata,
i Fiorentini furono fconfitti à Monte Aperti, e
lo Re Manfredi prefe grande vigore è fiato in
tutta Italia, e'l potere della Chiefa molto ne
abafci'., ónde Alfons di Spagna lafciò la’mpre-
fa dello Imperio, et Ricciardo di Comovaglia
non la feguìo.
ci ebani fe: Ne, eft pronom lignifiant de Ilio, ou de fila,
'de iilis, comme le francois en extrait d'inde. Ciascuno,
chacun, fait de quoque unus, c. a. d. ¿'unus quhe. Boce,
pour /voce, commet boto > pour vot o* changement fort or
dinaire k la langue espagnole et au dialecte napoli
tain, que les écrivains florentins ont quelque fois adopté.
Favoreggiavi.-, favorifoit; lItalien a plufieurs verbes for-
més:par production en les dérivant dun nom ou dun par
ticipe; comme celui*-ci leil de fayor, favoris ; tempo-
, reggiare, temporifer, ti de tempks, temporis. C’eit dans
parais cas que lon -peut douter fi ces verbes ont été/ par
lItalien tirés du Francois, ou par le François de lItalien.
TOÄIE 11^ s l6
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