ARCHEOPS : un ballon d’essai pour voir le Big Bang La première photo de l’Univers lorsqu’il était âgé de 380 000 ans révèle une mine d’informations pour l’étude de la cosmologie. De nombreuses expériences en cours mettent en jeu des technologies de pointe susceptibles de rendre la photo plus grande, plus nette et plus précise. Citons les ballons ARCHEOPS, BOOMERANG, MAXIMA et le satellite de la NASA, WMAP. ARCHEOPS a permis de tester en 2002 certaines des avancées technologiques qui sont à la clé de PLANCK, le futur satellite de troisième génération de l’ESA, lancé en 2008. ARCHEOPS a obtenu également des observations millimétriques inédites du rayonnement fossile à 3 K. de l’ordre de 10−5, d’une ligne de visée à une autre, sur e rayonnement de corps noir (CMB pour Cosmic des angles supérieurs à 10 degrés. Le paradigme de Microwave Background) à 3 Kelvin (– 270 degrés l’inflation, approfondissement du scénario du Big Bang Celsius) a été détecté dans les ondes radio centi(voir encadré 1) prenait alors une assise observationnelle métriques pour la première fois par Penzias et Wilson en sans précédent. La mesure des anisotropies est devenue 1965 dans toutes les directions du ciel. C’est une des en quinze ans l’objet d’un grand nombre d’expériences preuves majeures de l’existence d’une phase chaude et au sol et embarquées en ballon, qui ont culminé avec les dense au tout début de l’Univers. Le scénario du Big résultats du satellite WMAP (2002-2006). Bang est construit d’une part, sur la Relativité Générale d’Einstein et la cosmologie de Robertson, Walker, Friedmann et Lemaître – des fondations théoriques soliProuesses technologiques des – et étayé d’autre part par trois observations désormais classiques : l’expansion de l’Univers (décalage vers dans une nacelle de 500 kg le rouge de la lumière et loi de Hubble), la nucléosynthèse primordiale (abondance des éléments légers : hélium, ARCHEOPS est une expérience internationale, avec lithium, béryllium, bore 1) et enfin ce rayonnement fosune participation française majoritaire, embarquée en sile à 3 K. Ce scénario a reçu une éclatante confirmation ballon qui a permis une cartographie précise du ciel dans en 1992 avec le satellite COBE, entièrement consacré à la le domaine de longueurs d’onde millimétriques. En mesure du rayonnement à 3 K. Le rayonnement est effecdehors du plan galactique, le ciel y est dominé par les tivement celui d’un corps noir avec une incertitude inféanisotropies du rayonnement fossile à 3 K (voir rieure à un pour dix mille, sa température de figure 1). Archeops a utilisé pour la première fois en bal2,725 Kelvin est connue avec une précision absolue de un lon un grand nombre d’innovations technologiques qui milliKelvin. Les photons que nous recevons maintenant servent maintenant au satellite PLANCK, dit de troisième sont les plus vieux qui existent, puisqu’ils proviennent de la photosphère de l’Univers alors âgé de seulement 380 000 ans. A l’instar des photons du soleil que nous recevons sur terre et qui ont diffusé pour la dernière fois sur la photosphère solaire, les photons du CMB proviennent d’une surface dite de dernière diffusion, avant de se propager quasiment sans modification autre que le redshift (décalage en fréquence par un facteur mille environ). Cette surface, contrairement au cas du soleil, est vue « de l’intérieur ». Pour la première fois COBE a également décelé de légères variations relatives de températures, qu’on appelle anisotropies, Figure 1 – Carte de la voûte céleste observée par le ballon ARCHEOPS. L’échelle de couleur non- L 1. Voir l’article précédent de A. Coc sur la nucléosynthèse primordiale. 30 linéaire montre à la fois l’émission des poussières concentrées dans le plan galactique (bande brillante horizontale) mais fait aussi ressortir les fluctuations d’intensité du CMB hors du plan (typiquement avec un écart–type de l’ordre de 100 µK sur une échelle angulaire du degré). La partie grisée n’a pas été observée. Article proposé par : François-Xavier Désert, [email protected], Laboratoire d’astrophysique de Grenoble (LAOG), Université Grenoble 1/CNRS ARCHEOPS : un ballon d’essai pour voir le Big Bang Encadré 1 Les deux inflations Pourquoi l’Univers est-il si homogène à grande échelle ? Pourquoi le rayonnement fossile a-t-il quasiment la même température dans des directions si différentes qu’elles n’ont jamais été en contact dans le passé ? Un argument qualitatif simple permet d’appréhender ce paradoxe. Le passage de l’état plasma à l’état atomique de la matière cosmique, appelé recombinaison, est dû à l’expansion et donc au refroidissement de l’Univers. Il rend la propagation des photons libre de toute interaction. Il a lieu 380 000 ans après le Big Bang lorsque l’Univers était mille fois plus petit que maintenant. Le rayonnement CMB que nous recevons maintenant a voyagé pendant environ 13,8 milliards d’années. Les régions causalement reliées ont une taille qui est au plus de 3,8 × 105 × 1 000 × c soit 380 millions d’années-lumière (le facteur 1 000 prenant en compte l’expansion de l’Univers, c étant la vitesse de la lumière). Rapporté à la distance parcourue, l’angle sous-tendu vaut 3,8 × 108/13,8 × 109 radians soit environ un degré. Ainsi, au-delà de quelques degrés, le Big Bang standard ne peut justifier l’isotropie presque parfaite du CMB. L’inflation est un complément au scénario standard du Big Bang, qui affirme qu’en réalité toutes les parties de l’Univers que nos télescopes peuvent observer proviennent d’une région d’espace plus petite qu’un milliardième de proton. L’inflation a amené cette infime région à la taille respectable de quelques mètres, par une croissance exponentielle en fonction du temps. Les différentes parties sont apparues ensuite comme causalement disjointes lorsqu’une expansion en loi de puissance a pris le relais. La question philosophique de l’unité de l’Univers trouve une réponse étonnante grâce aux observations du CMB : ses parties, même très distantes, ont une naissance commune. génération (après COBE et WMAP), préparé par l’ESA. L’étude du Big Bang grâce aux anisotropies du CMB, et bientôt sa polarisation, n’est possible que grâce à un faisceau convergent de savoirs dans des domaines aussi variés que la physique des détecteurs à basse température (0,1 K, voir encadré 2), la cryogénie embarquée, l’astrophysique, la cosmologie mais aussi la physique de l’atmosphère (l’ozone est l’émetteur résiduel majeur à ces altitudes) ou encore les télécommunications par satellite ou la technique de récupération d’une nacelle en Sibérie. L’ensemble de ces techniques doit être opérationnel au moment du lancement. Refroidir en continu des détecteurs à une température optimale de 0,1 K en ballon est un tour de force en soi. Ce problème a récemment trouvé une solution élégante grâce à l’emploi d’un cryostat à dilution à circuit ouvert. Contrairement au système à désaimantation adiabatique ou au pot de Torre-Chanin qui demandent des cyclages, la dilution du gaz d’3He dans un gaz d’4He refroidit en continu la plaque des détecteurs (3 kg). A raison de quelques micromoles par seconde d’3He diluées en proportion de 8 % dans l’4He, une puissance de refroidissement d’environ une centaine de nanoWatt En outre, l’inflation est une théorie falsifiable. Par exemple, on déduit grâce à la mesure de la taille angulaire typique des anisotropies du CMB, que l’Univers a une géométrie euclidienne. Cela veut dire que l’Univers est sans courbure spatiale, ou encore que la somme des angles d’un triangle à taille cosmique est bien de 180 degrés, ceci à mieux que 10 % près (bientôt testé à 1 % avec PLANCK). Et l’inflation prédit en effet que l’Univers doit être « plat » à une grande précision. Enfin, l’Univers n’est pas tout à fait homogène, sinon aucune structure n’aurait pu naître et… nous ne serions pas là pour en parler ! Les fluctuations quantiques du champ scalaire ayant donné lieu à l’inflation fournissent des conditions initiales suffisantes pour que, par effondrement gravitationnel, l’Univers se structure entre les galaxies individuelles, les grands filaments et les amas de galaxies. L’inflation primordiale, théorie assez « bizarre » au départ, a dorénavant acquis un statut de paradigme dont les prédictions ont été amplement confirmées par les observations du rayonnement à 3 K. Toutefois elle reste « phénoménologique » car la physique des particules n’a pas encore pu identifier la nature du champ scalaire quantique à sa source. Un nouveau rebondissement provoqué par de nombreuses observations, dont le CMB, a récemment eu lieu. Une nouvelle phase d’inflation, active depuis quelques milliards d’années seulement et pilotée par une énergie noire tout aussi mystérieuse que celle de l’inflation primordiale, est peut-être maintenant en train de nous emporter dans une dilution exponentielle fatale. L’Univers serait donc mortel. est obtenue sur un doigt froid à un dixième de degré audessus du zéro absolu. Un cryostat classique à 4He liquide permet un étage thermique de base, à 4 K pour cette technique. La détente (Joule-Thomson) du mélange gazeux de la dilution permet un étage intermédiaire à 1,6 K. Le mélange est ensuite soit stocké (ARCHEOPS), soit rejeté dans l’espace (PLANCK). Cette technique, développée au CRTBT (Centre de Recherche sur les Très Basses Températures, CNRS, Grenoble) a été testée grâce aux quelques vols d’ARCHEOPS, en autonomie complète (2000-2002). Il a été observé que les vibrations du cryostat, si elles dissipent trop de puissance près du doigt froid, peuvent provoquer un réchauffement catastrophique. Ce fut par exemple le cas sur la base de lancement à Kiruna en Suède lorsqu’un camion de déneigement est passé à proximité du hangar de préparation, créant un vent de panique pendant quelques temps ! L’expérience ARCHEOPS a été conçue pour mesurer les anisotropies dans un domaine d’échelles angulaires intermédiaires entre les 360 degrés, atteints uniquement par les satellites COBE, WMAP et dans le futur PLANCK, et le degré, mesuré par les expériences au sol et embarquées 31 ARCHEOPS : un ballon d’essai pour voir le Big Bang Encadré 2 Les bolomètres, détecteurs ultimes Deux techniques principales de détection sont utilisées dans le domaine millimétrique : une technique radio cohérente à base de transistor HEMT (High Electron Mobility Transistor), utilisée par exemple par WMAP et PLANCK-LFI (Low Frequency Instrument), et une technique bolométrique utilisée par ARCHEOPS, BOOMERANG, PLANCK-HFI (High Frequency Instrument), etc. Moins exigeante en termes de cryogénie, la technique radio a toutefois des limites en sensibilité et en couverture spectrale (seules les fréquences inférieures à 100 GHz sont accessibles actuellement). Le bolomètre (du grec bolo « jet, rayon, rayonnement », qui mesure le rayonnement) convertit la puissance lumineuse en chaleur de façon incohérente. Il fut inventé en 1881 par l’américain Langley (mort il y a cent ans exactement) qui voulait mesurer le spectre solaire. L’absorbeur est faiblement couplé à un bain thermique. Des variations de puissance sont obtenues lorsque le ciel défile devant le bolomètre grâce au mouvement du télescope devant la voûte céleste. Ces variations de puissance induisent des variations de température de l’absorbeur, qui sont converties grâce à un thermistor (résistance variable avec la température) en un signal électrique. La direction de pointage est généralement donnée par un senseur stellaire coaligné avec le télescope. L’étalonnage du bolomètre est obtenu grâce au signal connu du dipôle cosmologique. Notre vitesse particulière cosmique v ∼ 300 km/s est la somme de la vitesse orbitale autour du soleil, de la vitesse du soleil autour du centre galactique, et de la vitesse de notre galaxie par rapport à la trame cosmique. Elle produit, par effet DopplerFizeau, une variation à grande échelle angulaire de la température du CMB. Un contraste chaud-froid sur 180° –3 v ∆T d’écart angulaire, de ------- = ± -- ∼ ± 10 par rapport à la c T moyenne de T = 2,725K, représente ainsi un signal important qui sert d’étalonnage primaire. A partir du signal temporel du bolomètre, on peut donc reconstituer, par traitement des données, une carte des fluctuations spatiales de brillance du ciel, un peu comme le faisceau électronique balaye rapidement l’écran d’un téléviseur cathodique. Dans le bolomètre de la figure 1, la grille absorbe les photons de longueur d’onde plus grande que la maille de la toile. En revanche, du fait de sa faible surface apparente, elle est relativement peu sensible aux particules du rayonnement cosmique qui pourraient, par dépôt de chaleur, perturber la mesure. Le thermistor est le rectangle central qui est connecté par les fils horizontaux arrivant au substrat. Une électronique de lecture qui se situe en dehors du bolomètre sur un autre étage thermique permet d’acquérir le signal. sous ballon. Une expérience en ballon permet de couvrir une gamme de fréquences plus grande qu’au sol, et de gagner notablement en sensibilité instantanée (réduction du temps d’intégration à rapport signal sur bruit constant), car l’atmosphère résiduelle est nettement moins néfaste qu’au sol. Afin de couvrir une grande sur32 Les bolomètres constituent les détecteurs ultimes en sensibilité. Le bruit de phonons se mesure par l’expres2 sion 4kT G où, k est la constante de Boltzmann, T est la température du bolomètre et G est la conductivité thermique. La puissance absorbée P, de l’ordre de T.G pour un bolomètre adapté, vaut quelques picoWatt (10−12W) pour les expériences ballon ou satellite. Ainsi, des puissances de bruit (écart-type du signal intégré sur une demi– 17 seconde de temps) inférieures à 10 W ⁄ Hz sont maintenant obtenues. Elles sont à comparer au bruit de pho– 17 2hνP ∼ 10 W ⁄ Hz pour des fréquences tons ν ∼ 150 GHz. Grâce à leur température de fonctionnement proche de 0,1K, la précision obtenue avec les bolomètres de PLANCK est donc limitée en partie par le bruit de photons du CMB lui-même, ce qui en fait des détecteurs ultimes dans leur catégorie. La contrepartie de l’extrême sensibilité d’un bolomètre est qu’il doit être protégé de tous les rayonnements parasites provenant de directions éloignées de la ligne de visée du télescope. Pour cela, il est couplé en vol par un système complexe de cornets métalliques et d’un télescope afin de former l’image d’un point du ciel et un seul (une tache de diffraction) sur le détecteur. En outre, la bande de fréquences requises doit être sélectionnée par un ensemble de filtres situés en amont du détecteur. Sur le ciel chaque bolomètre est sensible à une variation relative de température du CMB de seulement 100µK en une seconde d’intégration d’ARCHEOPS, et encore deux fois moins pour PLANCK. Figure 1 – Photographie d’un bolomètre en toile d’araignée de diamètre 5 mm (avec l’aimable autorisation de J. Bock, JPL/Caltech). face de ciel, des mesures de nuit s’imposent. Pour éviter les effets indésirables du soleil, un vol pendant la nuit polaire en Suède, depuis Kiruna, s’est vite révélé la meilleure solution logistique. La nacelle est mise en rotation autour d’elle-même, à raison de 2 tours par minute, par un petit moteur placé sur la chaîne de vol. ARCHEOPS : un ballon d’essai pour voir le Big Bang Figure 2 – Préparation et lancement d’ARCHEOPS. En bas à gauche : derniers ajustements sur le photomètre par deux physiciennes ; en bas, à droite : la nacelle de dos dans le hangar, montrant le photomètre en place, au-dessus de la boîte de télécommunications rose et blanche. On aperçoit les 6 pieds d’atterrissage de haute technologie, en carton-pâte ! Le tube extérieur sur la droite est un télescope optique permettant de connaître la position instantanée visée dans le ciel par repérage d’étoiles ; en haut, à gauche : la nacelle au moment du décollage ; en haut, à droite : le ballon, qui vient d’être libéré, va entraîner la nacelle soutenue, juste pour le décollage, par deux petits ballons auxiliaires. Le faisceau du télescope balaye alors le ciel à environ 45 degrés du zénith, pour constituer un petit cercle d’observation. Le déplacement du ballon et la rotation diurne terrestre font que ce cercle balayé par le faisceau se décale lentement sur la voûte céleste. La figure 1 montre qu’en 12 heures de nuit, une large fraction du ciel, de l’ordre de 30 %, a pu ainsi être observée par la vingtaine de bolomètres disponibles. Plusieurs vols (1999-2002) ont dû être organisés pour atteindre l’objectif central. Seul le dernier, en février 2002, a permis des mesures satisfaisantes, avec 12 heures d’intégration effective. Les autres vols (quatre) ont permis une série d’améliorations significatives de l’ensemble de la chaîne de vol, sans compter les aléas des ballons littéralement ballottés par les courants stratosphériques. Le contact avec la nacelle en vol se fait par modem et télé- phone satellitaire. Les données sont enregistrées à bord. En fin de vol, la nacelle est séparée du ballon et atterrit en Sibérie (entre l’Oural et la ville minière de Norilsk). Localisée par GPS, elle est récupérée par une équipe russe héliportée, opérant par – 40 degrés Celsius en cette période hivernale. En 1998, une mémoire flash de 2 GigaOctets a dû être conçue en laboratoire pour stocker les données à bord. De nos jours, une clé USB de même capacité peut s’acheter facilement dans le commerce ! Le précieux contenu est ensuite analysé par les laboratoires participants. Il s’est avéré que la formation des équipes à traiter des données de type PLANCK a été grandement facilitée par ce ballon d’essai. De nombreux algorithmes de dépouillement ont pu être testés, améliorés ou abandonnés à l’épreuve de vraies données et non plus seulement de simulations. L’ozone est le gaz 33 principal émetteur d’une forêt de raies de rotation très faibles aux fréquences mesurées (de 143 à 545 GHz). L’émission parasite, et malheureusement hétérogène, a fortement compliqué l’analyse du CMB à grande échelle. Les premiers résultats scientifiques d’ARCHEOPS ont été confirmés quelques mois après, avec une meilleure précision, par WMAP. Ce satellite à détection de type radiométrique compense la faible sensibilité par le long temps d’intégration de plusieurs années et est immune aux effets parasites du voisinage terrestre. Toutefois les cartes d’ARCHEOPS restent uniques dans le domaine millimétrique. Par ailleurs, ARCHEOPS a pour la première fois détecté la polarisation de l’émission diffuse des poussières interstellaires, orientées par le champ magnétique de notre galaxie, la Voie Lactée. Bientôt PLANCK Le satellite PLANCK de l’ESA doit mesurer le CMB avec une sensibilité améliorée d’un facteur trente par rapport aux expériences ballon précédentes, et un facteur dix par rapport à WMAP, avec une résolution angulaire et une couverture spectrale bien meilleures. Au prix modique d’un euro par européen, PLANCK permettra de mesurer les anisotropies du CMB, avec une précision telle que presque toute l’information permettant de contraindre les paramètres cosmologiques (constante de Hubble, densité des composantes de l’univers, etc.), en sera extraite. Il doit être lancé par une fusée Ariane 5 en 2008 en même temps qu’HERSCHEL, 34 un satellite d’observations astrophysiques submillimétriques. La partie haute fréquence de l’instrument PLANCK, qui comporte une cinquantaine de bolomètres, est sous responsabilité française. L’expérience acquise, entre autres, sur ARCHEOPS se révèle capitale pour en concevoir l’étalonnage au sol, en vol ainsi que l’analyse des données. Les grands observatoires spatiaux ne peuvent exister sans un accompagnement substantiel par des expériences au sol ou sub-orbitales. Enfin, l’après-PLANCK est déjà à l’étude avec des projets de mesure de la polarisation des anisotropies du CMB (entamée par PLANCK) grâce à des matrices de plusieurs milliers de pixels. Pour en savoir plus A. Benoit, P. Ade, A. Amblard, et al., « Astronomy & Astrophysics, Cosmological constraints from Archeops », 399, 25L, 2003. F.-X., Désert, « coordinateur, Comptes Rendus Physique, Académie des Sciences, Dossier Le rayonnement fossile à 3K/ The Cosmic Microwave Background », 4, 819, 2003. www.archeops.org Nous remercions la collaboration ARCHEOPS conduite par Alain Benoit (CNRS-CRTBT, Grenoble) pour la ténacité et la résilience qu’elle a montrées tout au long du fleuve peu tranquille des courants stratosphériques et humains. Les contributions des agences et Universités suivantes sont vivement remerciées : CNRS, CNES, CEA, Agence spatiale italienne, CNR italien, Agence spatiale suédoise, Univ. Cardiff, JPL/Caltech, Univ. Minnesota, les instituts Landau et de recherche spatiale russe de Moscou.