Cosmologie
ARCHEOPS ET PLANCK À L’ÉCOUTE
DU PREMIER CRI DE L’UNIVERS
lement chaud que les particules plus complexes qui pourraient se former sont « cassées » dès leur apparition.
Au fur et à mesure de l'expansion et du refroidissement, cela va devenir de moins en moins vrai. En perma-
nence, particules et antiparticules s'annihilent et se recréent. Mais avec le refroidissement général, les annihi-
lations vont l'emporter. Cependant, le fait que seule la matière subsiste pourrait s’expliquer par un léger excès
de celle-ci sur l’antimatière dans la soupe initiale.
4. Au bout d'une seconde environ, une évolution considérable a lieu : des protons et des neutrons commen-
cent à pouvoir se former. Ceci est suivi, à partir de la seconde minute, par l'association de certains de ces
nucléons dans des noyaux légers comme l'hélium ou le lithium. C'est la phase de nucléosynthèse primordia-
le. Au bout d'un certain temps, l'univers se trouve donc composé de noyaux légers, d'électrons et de photons.
Les photons empêchent la formation des atomes : tout atome formé est immédiatement cassé, comme l'étaient
précédemment les noyaux.
5. L'univers poursuit son expansion pendant un «petit» moment, pendant lequel les densités des différents
constituants, et la température, diminuent régulièrement. Au bout de 300 000 ans environ, un bouleversement
intervient : la densité des photons n'est plus suffisante pour empêcher la formation des atomes. Les photons
étaient jusqu'alors incapables de se propager car très sensibles à la présence des particules chargées. Ils sont
maintenant libres de se propager partout dans l'univers, qui leur est transparent. C'est l'époque du découpla-
ge. Et c’est la naissance du rayonnement cosmologique.
6. L'expansion se poursuit ensuite jusqu'à nos jours. L'univers est maintenant dominé par un mélange d'hy-
drogène et d'hélium qui évolue sous l'effet de la gravitation : s'il existe une région de plus forte densité, la
matière qui s'y trouve va se contracter. Ainsi vont apparaître, progressivement, des structures de plus en plus
complexes dans l'univers. Des nuages de gaz, qui en se contractant encore, vont donner naissance aux pre-
mières galaxies, environ un milliard d'années après le début de l'histoire de l’univers.
7. Quelques 10 milliards d'années après la «naissance» de l'univers, quelque part dans une galaxie bien nor-
male, dans les mers d'une petite planète, la troisième d'« une petite étoile de proche banlieue », des choses
bien étranges commencent à se produire. Mais ceci est une autre histoire .
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Les paramètres cosmologiques
●
Le modèle cosmologique évoqué possède un certain nombre de paramètres, parmi lesquels on peut mentionner : la « constan-
te » de Hubble (notée H0), qui est la valeur «actuelle» du taux d'expansion de l'univers. Ce taux peut varier pendant l'histoire de
l'univers.
●
la densité totale d'énergie de l'univers ; elle s’exprime par le
rapport
Ω
0de cette densité à une valeur critique qui (d’après la
Relativité générale) conférerait à l’univers une géométrie eucli-
dienne (ordinaire, plate), ce qui serait le cas si
Ω
0= 1.
Ω
0> 1 conduirait à une géométrie « fermée » (analogue à la géo-
métrie à deux dimension d’une surface sphérique, sur laquelle une
mouche marchant «droit» devant elle reviendrait à son point de
départ). Enfin
Ω
0<1 indiquerait une géométrie «ouverte» (illus-
trée par une surface en «selle de cheval»). Cette énergie présente
dans l’univers peut se décomposer en plusieurs parties :
❍
la densité de matière dans l'univers,
Ω
mqui se décompo-
se encore :
-la densité de matière «ordinaire», dite baryonique,
Ω
b
-la densité de matière «noire» (ou «cachée»),
Ω
CDM (invi-
sible directement mais déduite de l'observation de ses effets
gravitationnels)
❍
la constante «cosmologique», notée
Λ
; Einstein l’avait
ajoutée en écrivant les équations d'évolution de la géométrie de
l'univers. Sans elle l’univers aurait été soit en expansion soit en contraction, ce qu’Einstein ne pouvait imaginer.
Aujourd’hui cette constante est conservée pour des besoins théoriques :
Λ
s'apparente à une «densité d'énergie du vide».
Enfin certaines caractéristiques des fluctuations de densité issues de l'inflation (voir ci-après) sont aussi des paramètres
que l'on va chercher à mesurer en cosmologie, particulièrement avec le CMB.