MISE AU POINT Génériques des médicaments antiépileptiques : doit-on se méfier des OGM (ordonnances génériquement modifiées) ? Generic of the antiepileptic drugs, is there any risk with substitution? A. Biraben* • Un médicament générique est la “stricte copie” d’un médicament original dont le brevet de commercialisation exclusive par un laboratoire pharmaceutique a expiré et appartient au domaine public. • Cette copie est certifiée par l’Afssaps (AMM). • Le générique d’une spécialité de référence a la même composition qualitative et quantitative en principe actif et la même forme pharmaceutique, et sa bioéquivalence avec la spécialité de référence a été démontrée par des études de biodisponibilité “appropriées” (directive européenne 2004/27). Encadré. Textes légaux. N otre santé coûte de plus en plus cher, et si la médecine permet de régulièrement prolonger la vie, c’est au prix de dépenses qui augmentent de façon presque exponentielle… C’est pourquoi les autorités de santé recherchent toutes les solutions possibles pour réaliser des économies. Ces mêmes autorités prennent par ailleurs de plus en plus de décisions médico-économiques, débordant sur les prérogatives habituelles des médecins, on s’en rend bien compte actuellement. Les médicaments génériques sont issus de ces programmes d’économie : il s’agit des seuls médicaments approuvés par l’Afssaps sans amélioration du service médical rendu. Parmi ces décisions récentes, de fortes incitations à utiliser les médicaments génériques sont exercées auprès des médecins et surtout des pharmaciens. Qu’en est-il en épileptologie ? Le médicament générique est-il identique au médicament princeps ? Pharmacologiquement * Service de neurologie, hôpital Pontchaillou, CHRU de Rennes. Le médicament générique d’une spécialité pharma­ ceutique est censé être la copie du médicament princeps ; sa bioéquivalence doit être démontrée (encadré). En pratique, certains médicaments génériques sont strictement identiques aux médicaments princeps, 48 | La Lettre du Neurologue • Vol. XIV - n° 2 - Février 2010 puisque issus des mêmes chaînes de fabrication, mais revendus par un génériqueur appartenant au laboratoire fabriquant le médicament princeps. Certains sont de composition et de forme semblables, quand ils sont fabriqués par des laboratoires différents mais avec les mêmes excipients ; les seules différences sont alors des résidus, des traces de solvants ou des impuretés liées aux processus de fabrication, qui peuvent être différents. Certains sont essentiellement similaires, contenant le même principe actif mais pas les mêmes excipients. C’est dans cette classe que l’on retrouve la plupart des génériques des médicaments antiépileptiques. La présence d’un excipient différent peut entraîner des différences de taux de dissolution, des différences d’absorption, des différences de stabilité de la molécule active. Pour cette raison, les autorités demandent que l’on vérifie la bioéquivalence. Le laboratoire du générique doit ainsi apporter la preuve de la bioéquivalence par des études de biodisponibilité. Pour cela, on teste l’évolution de la concentration en principe actif après la prise unique, en double aveugle, d’une dose de médicament princeps et de médicament générique chez des individus adultes sains (âgés de 18 à 55 ans) ne prenant aucun traitement, censés représenter la population cible du médicament. Sur les courbes de concentration obtenues au cours du temps, on note la concentration maximale (Cmax), le délai avec lequel est obtenue cette concentration maximale (Tmax), et l’aire sous la courbe (ASC) représentant la quantité de principe actif disponible au cours du temps. La Cmax et l’ASC Points forts »» La similitude entre génériques et princeps n’est pas absolue, et des changements d’excipients peuvent entraîner des variations de paramètres pharmacologiques. »» La substitution peut générer du stress, or les crises peuvent être favorisées par le stress ou le manque de sommeil. »» La substitution semble entraîner une augmentation paradoxale des dépenses de santé par les patients (consultations, hospitalisations, consommations médicamenteuses, etc.). De nombreux cas de récidive ont été publiés avec tous les produits génériqués. Ces cas n’ont pas de valeur statistique, dans la mesure où ils ne font pas référence à une population donnée mais sont rapportés de façon anecdotique. Néanmoins, aucune étude d’ampleur n’a été à ce jour conduite pour connaître l’existence d’un risque. Le risque étant sans doute faible, il faudrait une importante population traitée par médicament princeps puis par générique… ce qui coûterait cher et ne permettrait plus de réaliser des économies. À moins que ces médicaments génériques ne subissent les mêmes essais que les autres médicaments nouveaux, mais leur prix s’en ressentirait d’autant. Les cas publiés ont toutefois valeur d’alerte. Il faut parfois de nombreuses années pour avoir la preuve de ce que l’on suspecte. Il a fallu plus de 25 ans pour être scientifiquement certain de l’effet tératogène de certains médicaments anti­ épileptiques après les premières alertes publiées. En 2008, M.J. Berg et al. ont publié les résultats d’une série de 50 patients ayant récidivé lors de la substitution de leur médicament antiépileptique (1). Chez la plupart de ces patients, les taux sanguins des médicaments antiépileptiques sont disponibles avant substitution, lors de la récidive après substitution, et après le retour au médicament princeps. Il apparaît A 150 40 100 30 50 20 10 0 0 2 4 6 Génériques Substitution Médicaments antiépileptiques Épilepsie Dépenses de santé Highlights The generic drug is not a perfect copy of the princeps drug and some pharmacological parameters may be affected. The drug substitution may stress the patients and stress or insomnia may trigger seizures. The generic substitution seems to paradoxically increase the health care cost of the patients (consultations, hospitalisations, drugs consumption, etc.). Keywords Generic Substitution Antiepileptic drugs Epilepsy Health care cost B Cinétique linéaire Concentration plasmatique (µmol/l) Concentration plasmatique (µmol/l) du médicament générique doivent être situées entre – 20 % et + 25 % de celles du médicament princeps pour que la bioéquivalence soit reconnue (avec un intervalle de confiance de 90 %). On notera que chaque générique est bien comparé avec le princeps, mais que les génériques d’un même produit ne sont pas comparés entre eux, alors qu’un patient peut recevoir un premier générique d’un princeps un jour puis un autre générique du même princeps un autre jour. La variation théorique de la C max et de l’ASC entre deux génériques du même produit pourrait atteindre alors – 36 % à + 56 %. Enfin, la figure 1 permet de voir que les écarts entre les concentrations peuvent se creuser au fil du temps avec la répétition des prises. C’est encore plus net si la cinétique du produit n’est pas linéaire (courbe de droite). Peut-on étendre ces résultats de bioéquivalence aux malades ? À ceux qui sont en polythérapie ? Aux personnes âgées, aux enfants ? Aux fumeurs, aux alcooliques, aux femmes susceptibles d’être enceintes ? Pour le patient, les différences de fabrication et d’excipients peuvent se traduire par une modification de couleur, de consistance, de goût, de sécabilité, de forme du comprimé ; nous verrons que cela n’est sans doute pas sans conséquences. En conclusion, quand il s’agit d’un autogénérique (le même laboratoire fabriquant le même produit sur les mêmes chaînes de fabrication, mais en le commercialisant sous deux noms différents), il s’agit du même médicament. Dans tous les autres cas, il y a des différences. Elles sont certainement, d’après les experts, infimes, mais on ne peut exclure ni la survenue d’une allergie par sensibilité à un nouvel excipient à effets notoires ni la survenue de variations des taux plasmatiques cliniquement significatives (sous- ou surdosage). Les pharma­cologues ne sont pas tous d’accord sur les critères de mesure à utiliser pour prouver l’équivalence d’efficacité biologique. Mots-clés 8 10 Cinétique non linéaire 150 25 20 100 15 50 0 10 0 2 4 Jours Est-ce pareil pour le patient épileptique ? Plusieurs questions se posent : y a-t-il un risque de récidive ou de multiplication des crises après substitution ? 6 8 10 Jours Bras thérapeutique 10 Dose (µmol/kg) Figure 1. Courbes de pharmacocinétique en fonction de la répétition des prises de médicaments. © Elsevier. Rang et al. Pharmacology 6e www.studentconsult.com La Lettre du Neurologue • Vol. XIV - n° 2 - Février 2010 | 49 MISE AU POINT Génériques des médicaments antiépileptiques : doit-on se méfier des OGM ? Phenytoin levels 30 Patient 5 Patient 6 Patient 15 Patient 16 Patient 21 Patient 22 Patient 23 Patient 24 Patient 37 Patient 57 Patient 69 25 20 15 10 5 0 Pre-switch level Level at time of breakthrough Level (after switch back to brand) Valproic acid levels 140 120 Patient 3 Patient 4* Patient 8* Patient 9 Patient 13* Patient 28* Patient 34* Patient 47 100 80 60 40 20 0 * Brand Extended Release Pre-switch level Level at time of breakthrough Level (after switch back to brand) Carbamazepine levels 16 14 Patient 10 Patient 27 Patient 31* Patient 38 Patient 49 Patient 64 Patient 66 12 10 8 6 4 2 0 * Brand Extended Release Pre-switch level Level at time of breakthrough Level (after switch back to brand) Figure 2. Évaluation des taux sanguins avant substitution, lors de la récidive des crises, puis après le retour à la molécule princeps. 50 | La Lettre du Neurologue • Vol. XIV - n° 2 - Février 2010 que, globalement, les taux sanguins sont plus bas sous génériques que sous princeps, avec retour au taux de base quand le patient reprend la spécialité princeps (figure 2). Il ne s’agit que de patients ayant récidivé, mais certains sont, comme ici, sensibles à la substitution. Y a-t-il un risque d’apparition d’effets indésirables nouveaux ? Il existe un risque lié aux excipients dits “à effets notoires” de type hypersensibilité ou autres. La présence d’excipients à effets notoires est signalée sur l’emballage du médicament. Là aussi, plusieurs publications font état de l’apparition d’effets secondaires nouveaux ; le plus souvent, il s’agit de signes de surdosage, d’intolérance digestive, de céphalées… et tous les médicaments antiépileptiques génériques sont cités. Mais la valeur statistique est encore une fois nulle, puisque ce sont des cas non référencés à une population. Pour les mêmes raisons économiques, la preuve de la responsabilité de la substitution sera difficile à apporter. ◆◆ Qu’en pensent les patients ? L’exercice de l’épileptologie permet d’apprendre que tout n’est pas rationnel. La plupart des patients sont sensibles aux variations d’humeur, d’anxiété, de sommeil, etc., et même sans variation de traitement, des crises sont susceptibles d’apparaître. En dehors de quelques syndromes de l’enfance dont le pronostic est connu, les patients prennent leur traitement de façon chronique. Deux tiers environ sont sans crise sous traitement et sont particulièrement attachés au produit qui leur permet d’avoir une vie quasi normale. Ils savent que la survenue d’une seule crise peut avoir des conséquences sociales et professionnelles très graves (perte du permis de conduire, changement de travail pour cause d’inaptitude), sans compter le risque traumatique et la stigmatisation quand la maladie devient connue… Cette pathologie est par essence très anxiogène, car les crises ne préviennent pas et les patients vivent dans l’attente de la crise suivante, sorte d’épée de Damoclès. Plusieurs enquêtes, réalisées auprès de patients, montrent que la substitution entraîne de l’anxiété chez 35 à 58 % des sujets (sur 974 patients [2] et sur 1 835 patients [3] substitués). Plus tard, 10,8 % des patients signalent une recrudescence des crises, 10 % se plaignent de “signes subjectifs” divers, 8,8 % signalent des effets indésirables nouveaux. Enfin, des études récentes montrent que les patients épileptiques préfèrent payer la différence de prix eux-mêmes, dans 20 à 44 % des cas (suivant le MISE AU POINT médicament), alors que ce taux de retour volontaire au médicament princeps est de 2 % à 5 % pour d’autres spécialités prises chroniquement (hypocholestérolémiants, antihypertenseurs) [4]. d’avertir les patients en leur faisant signer un formulaire de consentement éclairé ou qu’il soit tenu de prévenir le médecin de la substitution. Le médicament générique fait-il vraiment gagner de l’argent à la société ? ◆◆ Qu’en pensent les médecins ? Plusieurs enquêtes d’opinion ont également été menées auprès des médecins prescripteurs de médicaments antiépileptiques (5-7). Elles montrent que les médecins signalent des problèmes lors de la substitution (53 % en France ; 68 % aux États-Unis ; 49,2 % dans les pays germanophones). Il s’agissait de récidives de crise dans un tiers à deux tiers des cas et de l’apparition d’effets indésirables nouveaux dans les mêmes proportions. En France, les médecins pensent que la prescription leur échappe, car c’est le pharmacien qui est devenu le principal acteur de la substitution sans que le médecin soit prévenu. Finalement, comme c’est sa seule finalité, est-ce réellement une bonne idée ? Nous ne nous poserons la question que dans l’indication “épilepsie,” ces médicaments étant maintenant prescrits dans de très nombreuses autres indications. Une enquête réalisée par IMS Health en 2006 nous apprend que l’épilepsie représente 38 % des indications, les douleurs ostéo-articulaires 15 %, les troubles de l’humeur 12 % et les douleurs neurologiques 10 %. D’après les données de Medic’am, la substitution des antiépileptiques a permis en 2006 une économie de 11 millions d’euros, dont 4,18 millions pour l’indication épilepsie, ce qui ne représente que 0,00015 % des 27 milliards d’euros remboursés pour les médicaments par l’Assurance maladie. Le tableau montre les différences de prix et l’économie réalisée par la substitution. Il faut remarquer que les génériques auront eu le mérite de tirer vers le bas le prix de certaines spécialités, puisqu’il n’y a plus de différence de prix. Il existe donc bien une économie en termes de dépenses de médicaments avec certains génériques, mais pas avec tous. Est-ce réellement une économie si les patients ont une consommation médicale qui augmente par ailleurs (consultations supplémentaires, passages aux urgences, hospitalisations…) ? En France, il est particulièrement difficile de trouver ces chiffres, mais il a été montré que, en Ontario (Canada), ◆◆ Qu’en pensent les sociétés savantes ? Pratiquement toutes les sociétés savantes ont émis des recommandations concernant la substitution des médicaments antiépileptiques (Ligues française, espagnole, germanophone, italienne, etc., contre l’épilepsie, Académie américaine de neurologie ; la Grande-Bretagne, l’Angleterre et l’Écosse ont pris des dispositions légèrement différentes). Elles recommandent de ne pas pratiquer la substitution chez les patients qui ne font pas de crises, de ne jamais remplacer un générique d’un médicament antiépileptique par un autre générique de ce même médicament. Certaines recommandations insistent aussi sur le fait qu’il ne faut pas pratiquer la substitution chez les patients traités par des doses extrêmes, soit très élevées soit très basses, car des variations minimes du taux sanguin peuvent être cliniquement significatives. Enfin, certains pays ont supprimé les génériques des antiépileptiques (Finlande, Suède). Il est parfois suggéré que le pharmacien ait le devoir Tableau. Coût (euros) Valproate (Dépakine®) Différences Nombre de comprimés par boîte Princeps Générique Dose Euros/jour Euros/an 40 13,12 9,47 1 g/j 0,24 87,60 (Trileptal®) 50 41,82 33,47 1 200 mg/j 0,34 121,91 Gabapentine (Neurontin®) 90 37,71 37,71 1 200 mg/j 0 0 (Tégrétol®) 30 5,96 5,96 800 mg/j 0 0 30 31,60 22,25 200 mg/j 0,62 226,30 Oxcarbazépine Carbamazépine Lamotrigine (Lamictal®) La Lettre du Neurologue • Vol. XIV - n° 2 - Février 2010 | 51 MISE AU POINT Génériques des médicaments antiépileptiques : doit-on se méfier des OGM ? la substitution coûtait finalement plus cher à la société (7 902 dollars versus 6 419 dollars) [4, 8]. Ces dépenses supplémentaires sont liées à des augmentations significatives des doses de médicaments antiépileptiques (de 20,4 à 24 boîtes), à des augmentations du nombre de spécialités prises après substitution (de 26,4 à 32,8 boîtes d’autres traitements), au nombre de visites chez le médecin, qui passe de 8,7 à 9,8 par an, et à des durées d’hospitalisation passant de 3,29 à 4,86 jours par an. Cette augmentation globale de la consommation médicale était déjà soulignée, mais non chiffrée dans les enquêtes allemandes et françaises. Il existe donc une suspicion forte que la substitution des antiépileptiques dans l’indication épilepsie soit une fausse bonne idée, qui fait courir un risque, même minime, aux patients, pour des raisons rationnelles ou non, et qui coûte finalement, indirectement, plus cher à la société. L’Afssaps a pris conscience du caractère particulier de cette maladie et des antiépileptiques. En mars 2008, elle a adressé aux pharmaciens et aux médecins français une lettre dans laquelle il est clairement dit que le médecin et le pharmacien doivent s’assurer que la prescription de médicaments génériques ne suscite pas, après une information approfondie, d’anxiété particulière chez le patient. La mention manuscrite “non substituable” apposée par le médecin ne peut être contournée par le pharmacien, qui doit, en outre, indiquer sur l’ordonnance ce qu’il a délivré. Les laboratoires commercialisant des médicaments princeps et ceux qui commercialisent des médicaments génériques font des bénéfices et ont des actionnaires à rémunérer. Les premiers assument le coût de la recherche et du développement de nouveaux produits (16 à 25 % des bénéfices), et ce coût augmente. Les laboratoires de médicaments princeps assurent également la visite médicale, dont le rôle est de promouvoir des médicaments, mais aussi de proposer certaines missions de formation, de faire remonter des effets indésirables, de rappeler régulièrement aux prescripteurs certaines règles (par exemple, les précautions d’instauration de la lamotrigine, ses possibles interactions avec le valproate), ce que ne font pas les laboratoires des médicaments génériques. Conclusion En épileptologie, la substitution des médicaments antiépileptiques pourrait entraîner, dans de rares cas, des récidives de crises, que ce soit du fait des petites différences pharmacologiques, de l’anxiété du patient ou de troubles du sommeil dus au traitement. Les rares études médico-économiques à notre disposition indiquent que le bilan est négatif dans certains pays en termes de dépenses de santé. Toutefois, nous ne savons pas ce qu’il en est en France ; or, la raison d’être des génériques est de permettre de faire des économies. ◾ Références bibliographiques 1. Berg MJ, Gross RA, Tomaszewski KJ et al. Generic substitution in the treatment of epilepsy: case evidence of breakthrough seizures. Neurology 2008;71:525-30. 2. Haskins LS, Tomaszewski KJ, Crawford P. Patient and physician reactions to generic antiepileptic substitution in the treatment of epilepsy. Epilepsy Behav 2005;7(1):98-105. 3. Goodwin M. The importance of brand continuity in epilepsy drugs. Nurs Times 2005;101(25):26-7. 4. LeLorier J, Duh MS, Paradis PE et al. Clinical consequences of generic substitution of lamotrigine for patients with epilepsy. Neurology 2008;70(22 Pt 2):2179-86. 5. Biraben A, De Toffol B, Semah F, Rouaud T. Utilisation des médicaments génériques des anti-épileptiques en France : résultats d’une enquête auprès des neurologues et revue de la littérature. 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