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Selon Adam Smith, l'Etat doit entreprendre des travaux indispensables (infrastructures, grands
travaux) où les recettes seraient inférieures aux coûts de production en plus, des biens et
services publics dont tout le monde doit pouvoir bénéficier (électricité, télécommunications...)
mais qui sont contraignants pour le privé.
De leur côté, les différentes écoles néo-classiques considèrent qu'il incombe à l'Etat de
corriger les imperfections de la régulation par le marché. Cette vision a été depuis remise en
cause, notamment au vu des événements des dernières décennies.
Friedman fait une analyse monétaire de l'intervention publique. Il en ressort qu'elle est
synonyme d'inflation d'une part à cause des politiques de relance inefficaces et ensuite à cause
du déficit budgétaire.
Les néo-libéraux pensent eux aussi que trop d'intervention étatique est nocif à l'économie.
Tout d'abord, par sa fonction de redistribution, l'Etat ne favorise pas l'investissement. De plus,
si les impôts sont trop élevés, d'après la courbe de Laffer, ils exercent d’effets d’éviction sur
les offres privées ce qui les incite à diminuer leur production et donc à fragiliser la croissance.
L’Etat comme le marché souffre de l’asymétrie d’information et génère des externalités
négatives (évasion fiscale, corruption, développement de l’économie informelle, effets
d’éviction…).
Du point de vue de la théorie économique néo-classique du marché en concurrence parfaite,
l’efficacité d’un Etat, entendu comme autorité de régulation, est d’autant plus grande que son
intervention dans l’économie est discrète (Coppens, 2007).
Enfin, les différentes aides sociales peuvent dissuader les individus de travailler, d'où baisse
de la production. Les politiques de type keynésiennes sont inflationnistes.
Les projets de développement devraient donc adopter en conséquence une stratégie
d’encouragement du marché dans la plupart des domaines de l’activité économique.
L’ouverture au capital productif et financier international apparaît comme une nécessité. Dès
lors, le marché intérieur doit s'ouvrir et les exportations sont de plus en plus considérées
comme le moteur de la croissance future (Boyer, 1998).
Selon les adeptes du marché, l’intervention de l’Etat conduit nécessairement à une mauvaise
allocation des ressources et les imperfections du marché ne légitime pas l’intervention de
l’Etat.
C’est dans cette logique que l’idéologie du Fonds Monétaire International voulait imposer le
fanatisme du marché (Stiglitz, 2002) aux gouvernements des pays en transition ou en
développement. Le Fonds recommande, en fait, à l’Etat d’accélérer le processus de la
privatisation, de cesser de réglementer les prix des biens échangés, des biens domestiques ou