On distingue différents types de phobies scolaires : précoces, entre 5 et 7 ans
essentiellement corrélées à l’angoisse de séparation, et plus tardives, après 10 ans, avec des
mécanismes psychopathologiques plus complexes.
Sont également décrites des phobies scolaires aiguës ou chroniques, induites (par un
traumatisme insidieux résultant d’une relation pathologique parents-enfants (M.
SPERLING)), traumatiques, simples ou graves, névrotiques ou non névrotiques [4] …
En réalité, il s’agit d’une entité hétérogène qui n’a pas d’explication univoque. Ce
terme est l’objet de nombreuses controverses portant sur la signification « phobique » du
symptôme d’une part et l’organisation psychopathologique sous jacente d’autre part. Ainsi
BOWLBY, puis ABELSON préfèreront parler « d’angoisse de séparation », M KLEIN de
« trouble panique » et HERSOV de « refus anxieux de l’école » terme « athéorique, descriptif
et ne supposant pas l’homogénéité du trouble ». Annie BIRRAUX parlera même quant à elle
de « concept poubelle » [5]. Cette image donne à réfléchir mais semble cependant excessive
car il y va de ce symptôme comme pour d’autres, il correspond à des organisations
psychopathologiques différentes, et susceptibles de réaménagements rapides comme d’autres
expressions sémiologiques en psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent.
Ainsi après avoir cité quelques repères épidémiologiques et cliniques, nous aborderons
les principales lignes psychopathologiques autour desquelles se construira la discussion.
B. Repères épidémiologiques
HERSOV dans une revue de la littérature évalue la fréquence de la phobie scolaire de
1 à 8 % de la population consultante [6]. D. MARCELLI, à la suite de D.HOUZEL et
A.BASTARD [7] l’estime quant à lui à un peu moins de 2% de l’ensemble de la population
d’âge scolaire.
Les données concernant le sexe sont discordantes. Si A. BIRRAUX [1] ou C.
FLAVIGNY avancent en effet qu’il existe une prédominance pour les filles, B. GOLSE [8] et
S. LEBOVICI et A. LE NESTOUR [9] prétendent le contraire. En réalité il semblerait que le
sex ratio tende actuellement vers un relatif équilibre [4 ; 10 ; 11]. Cette évolution est
probablement à corréler au fait que l’accès aux études est désormais possible sur un mode
plus égalitaire. Les filles déclareraient leur symptomatologie un peu plus tardivement [11].
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