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•Les fibres circulaires moyennes constituent le plan
moyen, prolongeant la couche moyenne du détrusor.
Celle-ci est formée d’anneaux musculaires circulaires
superposés de l’apex à la base vésicale.
En se rapprochant du col, ils s’orientent vers le bas et
l’avant, et sont de plus en plus denses jusqu’au niveau
de l’orifice vésico-urétral. Ils constituent ainsi l’armatu-
re de la base. Ils forment ici des anneaux concentriques
plus étendus en arrière et latéralement. En avant, ils
s’entrelacent avec les fibres profondes du faisceau lon-
gitudinal antérieur, si bien que la disposition concen-
trique s’efface au niveau de l’orifice vésico-urétral.
C’est ainsi que se trouve constituée l’armature de la
base plate de Hutch sur laquelle s’épanouit le trigone.
•Les fibres internes, de direction longitudinale, rejoi-
gnent les fibres superficielles du muscle trigonal et
convergent vers l’orifice vésico-urétral. Certaines se
fixent sur l’armature circulaire. D’autres se prolongent
vers l’urètre.
Au niveau du trigone vesical, ou base plate de HUTCH
[4] est ainsi limité en avant par l’orifice vésico-urétral,
en arrière par les orifices urétéraux. Il présente sous sa
muqueuse, dans la couche sous-muqueuse, le muscle
trigonal, émané de la musculature urétérale prolongée
jusqu’au niveau du col sur la face postérieure de l’urè-
thre et terminée au niveau du colliculus séminal (= veru
montanum).
Les fibres glissent de chaque côté du méat et s’étalent
contre le muscle vésical en soulevant la muqueuse du
trigone. En haut, les fibres sont très denses et forment
le muscle inter-urétérique. En bas, le muscle trigonal
s’engage dans l’orifice vésico-urétral et se prolonge sur
toute la paroi postérieure de l’urètre. L’axe du trigone
forme, avec celui de l’urètre, l’angle urétro-trigonal ou
vésico-urétral.
Les mécanismes passifs urétraux : ainsi dénommés
car constitués de fibres musculaires lisses, indépen-
dantes de la volonté, par opposition aux fibres muscu-
laires striées constituant le sphincter strié, qui vient en
partie les doubler extérieurement.
La musculature lisse de l’urètre se compose d’un plan
longitudinal interne et d’un plan circulaire externe
(Figure 3) prolongeant les fibres vésicales.
•Le plan longitudinal interne prolonge la musculature
vésicale. Ce sont les fibres vésico-urétrales ou vésico-
cervicales de Gil Vernet et les fibres longitudinales du
muscle trigonal.
• Le plan circulaire externe est constitué de fibres peu
denses; juste sous le col, elles sont clairsemées et forment
un anneau incomplet autour du col. Elle sont beaucoup
plus denses au niveau du sphincter strié de l’urètre où
elles constituent un anneau relativement important.
Le sphincter strié (Figure 3)
Encore appelé rhabdo-sphincter, sphincter strié intra-
mural ou sphincter externe. Il comprend deux parties
d’origine embryologique différentes :
•Le sphincter péri-uréthral.Il fait partie du plancher
pelvien et est séparé de la paroi de l’urèthre par un plan
de tissu conjonctif [3]; c’est ce que l’on appelle «le
sphincter urétral externe» classiquement décrit dans les
livres. Il est situé entre les deux feuillets de l’aponé-
vrose périnéale moyenne sous le bec de la prostate.
•Le sphincter para-uréthral ou intra-mural : ensemble
de la musculature striée allant du col vésical à l’aponé-
vrose moyenne du périnée. Il est intimement associé à
la musculature urétrale et forme un manchon doublant
extérieurement le sphincter lisse. On peut lui décrire
trois parties :
- une partie caudale formant un anneau complet autour
de l’urètre membraneux, sous l’aponévrose périnéale
moyenne. Ses fibres émanent des muscles bulbo-spon-
gieux (et à un degré moindre des muscles ischio-caver-
neux).
Ce muscle bulbo-spongieux (Figure 4), anciennement
appelé bulbo-caverneux, est resté jusqu’ici le parent
pauvre des descriptions anatomiques. Il s’agit pourtant
d’un muscle tout à fait essentiel dans les mécanismes de
continence. Chez l’homme, il constitue presqu’exclusi-
vement la partie caudale du sphincter strié para-urétral
ou intra-mural et forme une fronde à concavité posté-
rieure entourant l’urètre périnéal juxta-bulbaire [5].
C’est la raison pour laquelle la stimulation du réflexe
bulbo-spongieux provoque une augmentation de pres-
sion intra-urétrale sur l’urètre membraneux et le col au
niveau duquel on retrouve d’ailleurs des fibres muscu-
laires striées.
Son rôle est par ailleurs fondamental dans le mécanis-
me d’arrêt de miction.
- une partie centrale : du bec de la prostate au feuillet infé-
rieur de l’aponévrose moyenne du périnée. C’est la partie
la plus importante du point de vue fonctionnel.Elle forme
un manchon de 1 cm de haut et de 5 mm d’épaisseur.
- la partie craniale comprend deux parties :
- un segment intra-prostatique entourant les fibres
musculaires lisses de l’urètre et s’amincissant de haut
en bas; il s’arrête en avant au niveau du colliculus
séminal. Le segment rétro-uréthral sous-colliculaire est
grêle.
- un segment pré-prostatique recouvrant les faces
antérieure et latérale de la prostate et s’arrêtant au voi-
sinage du col vésical. Les fibres sont de plus en plus
obliques en haut et en arrière. Au niveau du col, elles
entrent en connexion avec les fibres du détrusor.