Reconnaissance d’une hypovolémie sur le tracé de
pression artérielle
Au cours de la ventilation mécanique, l’augmentation cyclique des pressions
intrathoraciques à chaque insufflation réduit le retour veineux et donc la précharge
ventriculaire droite. L’augmentation des pressions transpulmonaires à l’inspiration
peut simultanément augmenter la postcharge ventriculaire droite. Ces éléments
entraînent une diminution inspiratoire du volume éjectionnel du ventricule droit.
Quelques cycles plus tard, cet effet se transmet au ventricule gauche, dont la
diminution du volume éjectionnel se traduit par une diminution de pression
artérielle lors de la phase expiratoire. En revanche, ces effets sont résolus lors de la
phase inspiratoire lorsque la précharge ventriculaire gauche se rétablit et qu’il existe
même un effet de « purge » du réseau veineux pulmonaire.
Tous ces éléments sont amplifiés au cours des états d’hypovolémie, qui sont donc
caractérisés par une diminution de la pression artérielle et de la pression pulsée au
cours de la phase expiratoire (fig. 2).
Pour apprécier le phénomène, il faut toutefois que le malade soit bien adapté au
respirateur (éventuellement sous sédation profonde).
Cathéter veineux central
Le cathéter veineux central permet :
- l’administration éventuelle de larges quantités de liquides;
- l’administration de solutions irritantes (hyperosmolaires comme l’alimentation
parentérale, des concentrations élevées de potassium, des médicaments comme la
diphénylhydantoine ou l’amiodarone;
- la mesure de la pression veineuse centrale: la PVC est déterminée par la volémie,
la compliance vasculaire et la fonction ventriculaire droite. Sa valeur normale est
de 2 à 7 mmHg.
La pression veineuse centrale est déterminée par la volémie, la compliance
vasculaire et la fonction ventriculaire droite.
Sa valeur normale est de 2 à 7 mmHg.
L’examen attentif de la courbe de pression veineuse centrale, semblable à celle de
pression auriculaire droite, permet un certain nombre d’observations (fig. 3).
L’onde a, qui prend place juste avant le premier bruit B1, correspond à la
contraction auriculaire (elle disparaît en cas de fibrillation auriculaire). L’onde z,
négative, qui la suit, correspond à la relaxation auriculaire. La seconde onde positive
c correspond à la protrusion de la valve tricuspide dans l’oreillette droite au cours de
la contraction isovolémique ventriculaire. L’onde x, négative, correspond à nouveau
à la relaxation auriculaire. Quand la valve tricuspide se ferme, l’onde v correspond à
la distension auriculaire. Elle est plus importante en cas d’insuffisance tricuspide.
L’onde y correspond à la vidange de l’oreillette après l’ouverture de la valve
tricuspide. Elle est particulièrement abrupte en cas de péricardite constrictive. Le
tableau I reprend les principales anomalies de ces ondes.
142 Le manuel de réanimation, soins intensifs et médecine d’urgence
04 24/02/05 3:04 Page 142 (Noir/Process Black film)