Les élections présidentielles de 2012, constat et amertume

Anâ-Muslim
présente
Les élections présidentielles de 2012, constat et amertume
Les musulmans entre le marteau et l'enclume
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Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
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Les élections présidentielles viennent de s'achever dans l'hexagone. Comme à chaque
élection, de cette importance, nul n'a pu échapper à la familière amertume de voir les
musulmans dans leur grande majorité se ruer vers la mascarade électoraliste sans
omettre l’aberration théologique d'une telle posture.
Anâ-Muslim
D'après certaines études, sur 10 000 votants musulmans, 93% d'entre eux ont choisi, au
deuxième tour de l'élection, le socialiste François Hollande comme président de la république
française (60% au premier tour).[1]
Cette triste constatation fut le résultat des appels aux votes de nos tribuns prédicateurs pour
l'intégration démocratique en étroite collaboration avec nos comiques, chanteurs, philosophes
du dimanches, rappeurs, et autres collabeurs de la pensée dominante.
Une position qui ne fut pas sans confrontation interne parfois maladroite mais courageuse.
Posons-nous, à présent, les bonnes questions :
Comment une masse de croyants, prétendument adepte du monothéisme pur peut-elle, de nos
jours, se laisser encore illusionner par un système aussi bestial qui a pratiquement tout
démontrer de sa perfidie, son arrogance, son inefficacité et surtout son paganisme clair ?
Comment des musulmans, soucieux de leur foi et de l'avenir de leurs descendances, peuvent-
ils se ruer vers l'électorat démocratique en faveur d'un quelconque parti républicain portant
tous un seul et même projet de société : le néolibéralisme dévastateur. Porteur également, à
l'unisson, de la haine islamophobe ?
Comment le musulman peut-il, à ce point, croire à la préservation de sa communauté et de son
être par le biais de l'électoralisme quand bon nombre d'européens occidentaux eux mêmes
scandent leurs refus et leurs souhaits de mettre un terme à ce système, cause de leurs déclins ?
Comment le musulman peut-il, enfin, donner sa préférence et sa voix aux partis de gauche, en
générale, héritière de l'athéisme militant, du culte maçonnique, de la laïcité sanglante et du
progressisme ayant dégénéré l'Occident ?
Serait-ce par la cause des tromperies issue des slogans impérialistes faisant de la solution
« démocratique » l'unique source de bonheur pour les peuples (peuple arabo-musulman
encore fertile et vierge à l'artillerie idéologique occidentale) ?
Par la cause de l'ignorance généralisée de la réalité de ce que recouvre l'idéologie
démocratique ? Sans doute les deux comme l'a, en partie, expliqué l'auteur Aïssam Ait-Yahya
[2].
Mais soyons réalistes, avant de pouvoir exercer une illusion trompeuse en surfant sur
l'ignorance massive d'un groupe d'individus (en l'occurrence ici les musulmans), cette masse
doit avoir déjà perdu tout ses propres repères identitaires, théologiques, spirituels et moraux.
Avant de pouvoir ingurgiter des nouveaux aliments (empoisonnés), le corps doit déjà avoir
digéré et rejeté ceux qui étaient en place auparavant dans son estomac.
Autrement dit, vidé de son cœur et de sa raison la substance primaire afin d'être fertile à
nouveau pour cette intoxication idéologique intellectuelle :
Ce qui revient à couper et retirer une partie du dogme de l'Islam pour y coller à la place le
Anâ-Muslim
dogme de la modernité occidentale car pour adhérer à un autre système de pensée et faire sien
un nouveau cadre de vie en société, l’individu doit avoir mis de côté sa propre identité
profonde et son propre cadre d'origine.
Justifier l'injustifiable :
Il suffit d'analyser les justifications hilarantes de nos prédicateurs et imams afin d'amener la
masse musulmane à l'électoralisme démocratique par l'excuse du moindre mal - pour
conclure à l'absurdité d'une telle posture.
Des leaders autoproclamés de la communauté musulmane en France avouant, en toute
sincérité, ne pas maîtriser le contexte du système politique de leur propre pays et qui nous
pondent en pagaille des avis juridiques pour permettre la participation à la démocratie d'un
pays étranger dont ils ignorent, les fondements et les implications.
Pour ne pas faire, de ce modeste article, une énième réplique de leurs positions, analysons
seulement les conséquences de cette permission chez les musulmans :
La banalisation du système démocratique au sein de la communauté, « démocratie »
dont ils ignorent la réalité et les implications à long terme :
En invoquant systématiquement la permission d'user, souvent de manière abusive, simpliste et
arbitraire, de la voix électoraliste - tel qu'il a été défini par le corpus idéologique occidental - ,
les leaders de la pensée unique « communautaire » stabilise voir renforce le dogme
républicain auprès des nôtres et participe donc à l'illégitimité des solutions islamiques issues
de nos sources canoniques.
Dés lors, un principe politique islamique - comme une sunnah jamais appliquée - sera vu
comme une bizarrerie, une étrangeté, condamné à disparaître et à être remplacé par une
innovation (bid’ah), en plus d'être combattu par des individus se réclamant en plus de
l'Islâm !
Ainsi, il n'est pas rare de constater que celui qui invoque l'intégration politico-citoyenne (telle
qu'elle est voulue et comprise par l'oligarchie) comme solution au problème de la
communauté musulmane est perçu comme un homme raisonnable, un homme moderne, pris
en référence par tous et mis en avant par le pouvoir médiatique.
Quant à celui qui rejette toute participation au système laïco-républicain tout en proposant des
solutions adéquates issue de nos propres sources théologiques, issue des actes et paroles de
nos modèles ayant vécu dans un environnement hostile (prophètes, compagnons, ancêtre
pieux, savants,...) en faisant passer la préservation de l'Islâm au détriment, parfois, du confort
communautaire (ou individuel...) local, passe lui pour un homme dangereux, utopique, un
homme à marginaliser, à stigmatiser tant politiquement que médiatiquement et à abattre grâce
au bras juridico-policier du système.
Soyons donc sincères avec nous-mêmes en rappelant que, malgré les excuses martelées pour
Anâ-Muslim
nous montrer que le recours au propre pseudo-solution du système qui est à la base même de
notre oppression - tel que le vote - est un mal nécessaire pour la « Ummah » de France, c'est
valider entièrement et inconsciemment le dogme républicain alors que le dogme islamique, en
tant que système de vie et de société est soit ignoré, soit vu d'une manière strictement spirituel
et cultuel (vision justement laïc de l'islam) et pire, soit complètement rejeté.
Quelle idéologie prend donc l'ascendant sur l'autre chez les musulmans ?
Une conception erronée :
Quelle est la définition du moindre mal chez nos tribuns du « minbar » ? Avoir une nouvelle
boucherie halal ? La permission d'agrandir la mosquée ? Obtenir des subventions de l'état ?
Laissez les musulmans « tranquilles » ?
Leur définition est volontairement floue et non détaillée, car souvent et peut être de bonne foi,
ils ne savent pas la définir, ni l'appliquer à son véritable contexte, ni ne comprennent la nature
de notre contexte actuel.
En fait cette définition est laissée à la libre appréciation du musulman lambda (exemple
parfait de l'individualisme mocratique). La signification juridique, « islamiquement »
parlant, de ce terme est complètement occultée dans leurs discours.
Ainsi, toute faveur et obtention même insignifiante pour la communauté peut devenir un
moindre mal et donc susceptible d'obtenir le vote « musulman ».
Même un simple discours de compassion pendant quelques semaines (période électorale
oblige) devient synonyme de « moindre mal ».
Voilà comment le communiste athée et antireligieux Mélenchon encore la norvégienne
laïque, libertaire Éva Joly, sont devenus, en l'espace de quelques mois, les favoris de
l'électorat « musulman » ! Sans oublier le grand socialo-sioniste Hollande, défenseur de la loi
contre le voile à l'école.
Comment analyser cette conception surprenante du « moindre mal » selon certains
musulmans ? Très simple à vrai dire.
En fait tout ce qui porte atteinte à l'Islam en tant que religion n'est plus validé comme un mal
abominable entrant dans le cadre du « moindre maux ».
Pourquoi ? Car l'insulte, la critique, le blasphème, l'attaque contre l'Islâm et ses symbole font,
à présent, partie du paysage républicain et laïcard (en réalité les attaques à la
transcendance/Dieu et la religion- sont à la base historique de cette pensée...).
Tous les partis politiques et même certains « larbins » se prétendant de « culture »
musulmane, sont unanimes sur cette option fondamental dont la défense est le socle même de
la « république indivisible ».
Anâ-Muslim
Les atteintes judiciaires et verbales à la religion sont coutumières, les musulmans en sont
conscients, donc pourquoi prendre cette caractéristique en compte ? C'est, de toute façon,
inexorable car elles font partis de « notre société ». Les atteintes aux conforts, aux libertés
cultuelles et culturelles de la communauté musulmane ont donc remplacé celles portées contre
l'Islâm.
En gros c'est comme s'ils leurs disaient : « Vous pouvez insulter, critiquer, attaquer l'Islâm de
quelque manière que ce soit certes mais tant que vous nous laissez pratiquer, prier, avoir nos
mosquées, nos boucheries et nos écoles, cela est primordial pour nous : c'est un petit symbole
ridicule qui soulage quand même nos pauvres petites consciences totalement inconscientes »
Le fait de volontairement occulter la définition réelle du « moindre mal » en Islâm a donc
entraîné le musulman lambda à considérer, au début de la promotion de ce principe, la
préservation de la communauté locale comme prioritaire à la préservation de sa propre foi et
du lien global de la « Ummah ».
Or, aujourd'hui ce n'est même plus l'intérêt de la petite communauté locale qui semble
pertinent mais la défense de son petit bonheur individuel, son avenir professionnel et sa petite
situation...
Dés lors, pas étonnant de voir le petit prédicateur « salafiste » de service qui jouait les lions en
incitant ces petits moutons de fidèle à effectuer l'émigration (hijrah), mais devant le risque
d'une Marine Lepen présidente se transforme en chaton apeuré en appelant à voter et
obligeant même le vote de peur d’être expulsé, le moindre mal disait-il !! Oui et l’émigration
obligatoire alors ?
L’inversement des valeurs :
Chez nos chers prédicateurs et chefs de l'opinion communautaire, le moindre mal est
exactement équivalent au moindre mal inculqué par la pensée dominante.
Comment cela ? Et bien remarquez que pour une majorité de nos coreligionnaires en France,
les partis de gauche sont synonymes du moindre mal vers laquelle il faut apporter notre
soutien indéfectible tandis que les partis issue de la droite nationale sont synonyme de mal
absolu. Que dire des « abstentionnistes » ? Des véritables démons personnifiés anti-système !
Malheureusement, beaucoup ignore les convictions profondes de cette tendance socialiste
embourgeoisée :
Cette gauche héritière des lumières « maçonniques », de la révolution française génocidaire et
sa république, de la laïcité criminelle, de l'athéisme militant, de la colonisation justifiée, de la
collaboration avec l'envahisseur durant la seconde guerre mondiale, de mai 68 et sa débauche
planétaire, de la haine du religieux, du libéralisme libertaire...
C'est vers cette tendance, aux antipodes de nos valeurs, que certains musulmans ont appelé à
donner nos voix ?! Les partis de gauche n'ont pourtant jamais dévié dans leurs idéologies
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