Fiche-Résumé des 12 problèmes relevés dans la zone des Mille-Îles

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FICHESRÉSUMÉ
LES PRINCIPAUX PROBLÈMES DE L’EAU
DANS LA ZONE DES MILLE-ÎLES
1
dynamique
des cours d’eau
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ÉROSION
m
Définition
Ensemble des processus qui enlèvent des matériaux à la surface d’une roche ou d’un sol.
Situation
COBAMIL 2011
Le territoire du COBAMIL est inclus en totalité dans les basses terres du SaintLaurent. Pour cette raison, la grande majorité des rivières et ruisseaux de la zone
des Mille-Îles s’écoulent dans des dépôts meubles abondants (ex. sables, limons,
argiles) qui sont plus vulnérables à l’érosion. Tous les cours d’eau du territoire
sont touchés par ce problème. L’encaissement (enfoncement) prononcé d’une
rivière et la sévérité des pentes en rive augmentent les risques de décrochement
de berges. Les sols aussi sont affectés par l’érosion, surtout lorsque le couvert
végétal est absent ou appauvri. Bien que le processus soit naturel, la modification
de l’environnement par l’homme tend à l’accentuer significativement. En 2001,
on estimait que les milieux naturels ne couvraient plus que 30 % du territoire du
COBAMIL. Des activités qui participent directement ou indirectement à l’érosion
occupent maintenant ces superficies nouvellement soumises à une influence
anthropique. Toujours en 2001, les terres agricoles et les milieux urbains occupaient respectivement 45 % et 19 % de
la zone des Mille-Îles, fragilisant les sols et les berges tout en modifiant profondément le régime hydrologique naturel.
Causes principales
Modification du régime hydrologique naturel (crues plus rapides et intenses)
• La disparition des milieux humides et naturels
• L’imperméabilisation du territoire (réseau routier, tissu urbain)
• Le drainage agricole et routier (fossés)
• L’artificialisation des cours d’eau (ex. canalisation, linéarisation)
Plus grande vulnérabilité à l’érosion
• Appauvrissement de la couverture végétale en rive
• Sols nus ou vulnérables (ex. activités agricoles, chantiers de construction)
Conséquences nuisibles
•
•
•
•
•
Perte de sol (ex. agriculture) ou de terrain
Dommages aux infrastructures (ex. ponts, routes, propriétés résidentielles)
Pollution de l’eau
Dégradation des écosystèmes aquatiques et riverains
Sédimentation/envasement pouvant nuire à la pratique d’activités nautiques
(voir les causes et conséquences de la sédimentation dans la fiche associée)
• Perte potentielle de rendement agricole
1. À l’état naturel, la majorité de l’eau de pluie est interceptée par le couvert végétal et s’infiltre
dans le sol. Suite à l’urbanisation, une grande proportion de l’eau ruisselle sur les surfaces imperméables (ex. rues, toits, stationnements) et ne s’infiltre plus. L’imperméabilisation des sols
participe aux problèmes d’érosion, d’inondation et de pollution de l’eau.
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SÉDIMENTATION ET
ENVASEMENT
m
Définition
Accumulation de sédiments ou de vase dans le lit d’un plan d’eau. La sédimentation se produit lorsque l’énergie
de l’eau (vitesse, turbulence) ne suffit plus à
transporter sa charge sédimentaire.
Situation
COBAMIL 2011
La sédimentation est intimement liée au phénomène
d’érosion, lequel est un problème important sur le
territoire du COBAMIL. Chaque année, plusieurs
tonnes de sédiments sont charriés et déposés
dans les cours d’eau, les fossés, les puisards et
nos réseaux d’égout. Malgré que le problème ne
soit pas documenté sur le territoire, on sait que
les zones propices à la sédimentation correspondent aux endroits de faible courant : les lacs ou
les élargissements de cours d’eau, les fosses,
en amont des barrages ou d’un embâcle, etc.
Sur le territoire du COBAMIL, on estime que les
dépenses liées à l’entretien du réseau d’égout
pluvial et des fossés routiers sont de l’ordre du
million de dollars annuellement. L’entravement
de l’écoulement des eaux par la sédimentation
semble préoccuper plusieurs agriculteurs ainsi
que certaines municipalités régionales de comté (MRC), lesquelles ont la responsabilité d’assurer le libre
écoulement des rivières et ruisseaux. Ce problème préoccupe aussi les utilisateurs du lac des Deux Montagnes
où la sédimentation peut nuire à certaines activités nautiques.
Causes principales
•
•
•
Érosion des rives et des sols (voir les causes de l’érosion dans la fiche associée)
Eaux de ruissellement routières et urbaines
Entraves à la circulation des eaux
Conséquences nuisibles
•
•
•
•
•
•
Dégradation des écosystèmes aquatiques
Coûts pour la société (ex. dragage de cours d’eau, nettoyage du réseau d’égout)
Accumulation de polluants dans les sédiments
Augmentation des risques d’embâcle et d’inondation
Nuisance possible pour la baignade (envasement)
Nuisance possible pour les activités nautiques (hauts fonds)
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inondations
m
Définition
Débordement de l’eau d’un cours d’eau hors de son lit provoquant la submersion des terres avoisinantes.
Situation
Jean-Michel Nadeau 2010
Selon un sondage effectué auprès des citoyens du territoire
du COBAMIL, environ la moitié des répondants estime
qu’il existe un problème d’inondation dans la zone des
Mille-Îles. Toutefois, ce problème demeure peu documenté. Dans les années 1970, les rives nord du lac des Deux
Montagnes et de la rivière des Mille Îles ont été marquées
par de nombreux débordements, mais plusieurs mesures
adoptées dans les années 1980 ont permis de limiter
significativement leur portée. Parmi ces mesures, notons
l’endiguement de berge, le remblayage et la régularisation du débit des rivières des Outaouais et des Mille Îles.
L’adoption de la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables a également contribué à
limiter le développement dans les zones vulnérables aux
inondations. Quant aux tributaires septentrionaux de la
rivière des Mille Îles et du lac des Deux Montagnes, des
inondations ont été rapportées aux abords de plusieurs
cours d’eau (rivières aux Chiens, Mascouche, du Chêne,
du Chicot et ruisseaux Rousse et La Corne), quoique leur ampleur et leurs impacts demeurent méconnus. Selon
les témoignages recueillis, elles semblent se produire plus fréquemment en secteur agricole.
Causes probables
•
•
•
Territoire propice à la formation d’embâcles naturels
Pluies abondantes et fonte des neiges
Augmentation des débits de pointe et des vitesses d’écoulement des cours d’eau due à
l’imperméabilisation du sol, l’artificialisation des berges et de la plaine inondable, le drainage agricole et
routier ainsi que la perte de milieux naturels
Conséquences nuisibles
• Érosion et sédimentation (voir fiches associées)
• Diminution de la qualité de l’eau (apport de matières en suspension, de phosphore et d’autres
contaminants; voir fiches portant sur la qualité de l’eau)
• Mesures de protection qui ont entraîné dans le passé une perte de milieux
naturels en rive (ex. digues)
• Dommages matériels et perte de valeur potentielle des propriétés
• Contrainte au développement urbain
• Perte potentielle de rendement agricole
2
qualité de l’eau
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Algues,
cyanobactéries
et eutrophisation
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Définition
L’eutrophisation des plans d’eau correspond à un enrichissement excessif par des éléments nutritifs (surtout le
phosphore et l’azote). Ce phénomène se manifeste par une prolifération des algues et autres végétaux parmi
lesquels on retrouve les cyanobactéries, aussi appelées « algues bleu-vert ».
L’eutrophisation est un problème marqué dans la zone des Mille-Îles. En effet, certains ruisseaux et lacs de la région sont victimes d’une prolifération de
plantes aquatiques. Le degré d’eutrophisation peut aussi se mesurer par des
concentrations élevées de chlorophylle a dans les cours d’eau du territoire du
COBAMIL où on observe régulièrement des dépassements du critère de qualité
associé. Dans la rivière des Mille Îles, les échantillons prélevés montrent des
résultats plus variables selon le secteur échantillonné (voir la carte au verso
de la fiche). Enfin, l’enrichissement excessif de l’eau en éléments nutritifs s’est
manifesté par l’envahissement de certains lacs par des cyanobactéries. Parmi
les plans d’eau du territoire, artificiels pour la plupart, deux cas de prolifération
d’algues bleue-vert ont été répertoriés en 2011.
Le phosphore est reconnu comme le principal responsable des problèmes
d’eutrophisation des plans d’eau. Il se retrouve en abondance dans la plupart
des cours d’eau du territoire du COBAMIL alors que la rivière des Mille Îles
montre des concentrations plus variables (voir carte au verso).
Causes principales
•
•
•
•
•
Fertilisation des cultures, de la pelouse et des golfs
Rejets d’eaux usées non traitées ou partiellement traitées (surverses du réseau d’égout, dérivations aux
stations d’assainissement, systèmes septiques déficients, fuites)
Animaux de ferme (fumiers et lisiers sur les pâturages et épandus sur les terres agricoles)
Utilisation de produits ménagers phosphatés dans les résidences non desservies par un réseau d’égout
Érosion des sols (voir les causes de l’érosion dans la fiche associée)
Conséquences nuisibles
•
•
•
•
Perturbation de l’écosystème aquatique et impacts sur la biodiversité
Diminution de la qualité esthétique de l’eau
Perturbation de certains usages de l’eau (ex. baignade, activités nautiques)
Risques pour la santé (en cas d’émission de cyanotoxines par les algues bleues)
1. La chlorophylle a est le plus important pigment chez la plupart des organismes pratiquant la photosynthèse et toutes les algues en contiennent. On utilise la chlorophylle a pour estimer la masse de
phytoplancton dans l’eau (organismes qui pratiquent la photosynthèse et qui vivent en suspension
dans la colonne d’eau).
COBAMIL 2011
Situation
Algues,
cyanobactéries
et eutrophisation
(suite)
PROPORTION DES ÉCHANTILLONS DÉPASSANT LES
CRITÈRES DE QUALITÉ POUR LE PHOSPHORE TOTAL
ET LA CHLOROPHYLLE A ENTRE 2007-2011
Notes :
- Critère de qualité du phosphore total : Le critère suggéré par le Ministère du Développement durable, de
l’Environnement et des Parcs (MDDEP) a été défini pour l’eutrophisation des écosystèmes aquatiques. Il est établi
à 0,03 mg/l en eaux courantes.
- Critère de qualité de la chlorophylle a : Ce critère est indicatif et ne représente pas une norme légale. Il est issu
de l’Indice de qualité bactériologique et physicochimique du Québec (IQBP). Selon cet indice, une concentration
de chlorophylle a supérieure à 8,6 µg/l dénoterait une qualité insatisfaisante à l’égard de l’état trophique du cours
d’eau. Les mesures de chlorophylle a ne sont effectuées qu’entre les mois de mai et d’octobre inclusivement.
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AUGMENTATION
DES MATIÈRES EN
SUSPENSION
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Définition
Les matières en suspension (MES) désignent l’ensemble des matières solides non sédimentées qui sont présentes
dans un liquide. Dans la plupart des rivières, les MES sont surtout constituées de particules minérales provenant
de l’érosion des sols, du lit et des berges.
Situation
Comme on peut le voir sur la carte (verso de la présente fiche), les
concentrations élevées de MES touchent davantage les cours d’eau
du territoire du COBAMIL que la rivière des Mille Îles. Les eaux de
cette rivière tirent leur source de la rivière des Outaouais, laquelle
est moins affectée par ce problème. Malgré tout, les crues et les
fortes pluies qui affectent son bassin versant peuvent entraîner des
concentrations très élevées en MES dans ses eaux.
Causes principales
•
•
Érosion (voir les causes de l’érosion sur la fiche associée)
Eaux de ruissellement en milieu urbain (transitant ou non par les égouts pluviaux)
Conséquences nuisibles
• Dégradation de l’habitat aquatique et réduction de la biodiversité
• Transport d’autres contaminants dans l’eau comme le phosphore (élément nutritif), les huiles
et hydrocarbures qui sont facilement transportés par des sédiments fins
• Perte de la valeur esthétique et ludique de l’eau (perception négative de la turbidité)
• Restrictions ou pertes d’usages de l’eau (ex. baignade, activités nautiques)
• Sédimentation, envasement (voir conséquences de la sédimentation sur la fiche associée)
COBAMIL 2011
Les cours d’eau de la zone des Mille-Îles ont un aspect typiquement
brunâtre et turbide, ce qui renforce l’idée chez les citoyens que l’eau
est de mauvaise qualité. En réalité, cette caractéristique s’explique
par la présence de MES dans l’eau. L’abondance de dépôts meubles
et fins tels que l’argile sur le territoire explique qu’on puisse retrouver
autant de ces particules en suspension dans l’eau, particulièrement
en période de crue ou après de fortes pluies. C’est effectivement lors
de ces événements que l’érosion est la plus active le long des berges
et sur le sol, un processus que les activités humaines ont significativement accentué (voir la fiche sur l’érosion). Par temps sec, alors
que l’érosion hydrique (par l’eau) est marginale, les teneurs en MES
peuvent redevenir tout à fait acceptables dans les rivières de la zone.
AUGMENTATION
DES MATIÈRES EN
SUSPENSION
(suite)
PROPORTION DES ÉCHANTILLONS DÉPASSANT LE
CRITÈRE DE QUALITÉ POUR LES MATIÈRES EN
SUSPENSION (MES) ENTRE 2001-2011
Note : Le critère de qualité pour les matières en suspension (MES) est indicatif et ne représente pas une norme
légale. Il est issu de l’Indice de qualité bactériologique et physicochimique du Québec (IQBP). Selon cet indice,
une concentration de MES supérieure à 13 mg/l dénoterait une qualité d’eau insatisfaisante. Ce critère ne tient
pas compte du contexte géologique du territoire du COBAMIL.
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CONTAMINATION
MICROBIOLOGIQUE
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Définition
Pollution de l’eau engendrée par la présence de micro-organismes pathogènes comme des virus, des parasites ou
des bactéries qui posent un risque pour la santé humaine ou animale.
Situation
La contamination microbiologique est un problème récurrent dans les cours d’eau du territoire du COBAMIL
ainsi que dans la rivière des Mille Îles. Selon les données récentes disponibles, les échantillons des cours d’eau
étudiés dépassent régulièrement le critère de qualité défini pour les activités de contact primaire1. De plus, les
concentrations en coliformes fécaux dépassent parfois les critères établis pour les activités de contact secondaire2
et l’approvisionnement en eau potable. Les cours d’eau les plus problématiques à cet égard sont les rivières du
Chêne, aux Chiens et Mascouche. En effet, respectivement 43 %, 56 % et 53 % des échantillons prélevés dans
ces cours d’eau dépassaient cette norme. Les concentrations les plus élevées en coliformes fécaux sont généralement
observées après des précipitations importantes et à la fonte des neiges.
Causes principales
•
•
Rejets d’eau usée non traitée ou partiellement traitée (surverses du réseau d’égout, dérivations
aux stations d’assainissement, systèmes septiques déficients, fuites)
Animaux de ferme (fumiers et lisiers sur les pâturages et épandus sur les terres agricoles)
Conséquences nuisibles
• Risques pour la santé (activités de contact avec l’eau, diminution de la qualité de l’eau brute destinée à
la consommation)
• Restrictions aux usages de l’eau
1. Les activités de contact primaire impliquent un contact direct avec l’eau (ex. baignade, planche
à voile, ski nautique). On recommande une concentration maximale de 200 UFC/100 ml de
coliformes fécaux pour ces usages.
2. Les activités de contact secondaire impliquent un contact indirect avec l’eau (ex. navigation de
plaisance, pêche sportive).
CONTAMINATION
MICROBIOLOGIQUE
(suite)
PROPORTION DES ÉCHANTILLONS DÉPASSANT LES
CRITÈRES DE QUALITÉ RELATIFS AUX COLIFORMES
FÉCAUX ENTRE 2007 ET 2011
Note : Cette carte montre les dépassements de tous les critères de qualité confondus pour les concentrations en
coliformes fécaux. Ainsi, tous les échantillons qui dépassent le critère de qualité le plus sévère (concernant les
activités de contact secondaire et l’approvisionnement en eau potable; fixé à 200 UFC/100 ml) sont inclus dans
la proportion.
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Présence de
pesticides dans les
ressources en eau
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Définition
Substances destinées à limiter la présence ou à détruire un organisme que l’on juge indésirable ou nuisible
(ex. insectes ravageurs, mauvaises herbes, champignons).
Situation
COBAMIL 2011
Plusieurs activités se déroulant sur le territoire du COBAMIL
requièrent l’usage de pesticides. C’est notamment le cas des
cultures de fruits, de légumes, de maïs et de soya ainsi que de
l’entretien des pelouses en milieu urbain et sur les terrains de golf.
D’ailleurs, les citoyens de la zone des Mille-Îles se préoccupent
de la contamination potentielle des ressources hydriques par les
pesticides. Bien que leur usage soit répandu sur l’ensemble du
territoire du COBAMIL, seuls deux cours d’eau, le ruisseau Rousse
et la rivière du Chicot, ont fait l’objet d’une étude permettant
d’évaluer leur concentration dans l’eau. Dans le ruisseau Rousse1, six pesticides (diazinon, perméthrine, trifluraline, chlorpyrifos, chlorotalonil, azynphos-méthyl) ont dépassé les critères de
protection de la vie aquatique (effet chronique2) alors que deux
(chlorotalonil et dicamba) ont dépassé les critères de qualité de
l’eau pour l’irrigation. Dans la rivière du Chicot3, seul l’herbicide
dicamba a dépassé les critères de qualité de l’eau pour l’irrigation.
Toutefois, la validité de ces études demeure discutable puisqu’elles se basent sur un nombre d’échantillons et
de stations restreint. De nouvelles d’études portant sur la contamination des eaux de surface et souterraines
seraient ainsi requises dans la zone des Mille-Îles.
Causes principales
•
•
•
Usage de pesticides pour l’agriculture et, dans une moindre mesure, pour l’entretien des pelouses et
l’horticulture ornementale
Érosion favorisant le transport des pesticides vers les plans d’eau
Mode d’application des pesticides favorisant leur migration vers les plans d’eau (p. ex. déviation du jet
d’épandage vers le plan d’eau)
Conséquences nuisibles
• Toxicité pour la flore et la faune aquatique et bioaccumulation
• Réduction de la biodiversité aquatique et dégradation générale de l’écosystème
• Risques pour la santé humaine qui varient selon les pesticides,
leur concentration et le type de contact avec les pesticides
1. Résultats issus de 16 échantillons prélevés dans le ruisseau Rousse entre 2007 et 2009
dans le cadre de 2 études distinctes
2. Exposition quotidienne durant toute une vie
3. Résultats issus de 2 échantillons prélevés dans la rivière du Chicot entre 2007 et 2008
3
écosystèmes
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Dégradation et perte
D’écosystèmes humides
et riverains
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Définition
Les milieux humides regroupent l’ensemble des écosystèmes dont le sol est saturé d’eau à l’année longue ou pendant une période suffisamment étendue pour que la végétation et le sol en soient influencés. Quant aux écosystèmes
riverains, on les définit comme la bande de terrain formant la transition entre le milieu aquatique et le milieu terrestre.
Les écosystèmes riverains comprennent souvent des milieux humides à cause de l’influence de la plaine inondable.
Situation
Gilles Grégoire 2012
GILLES GRÉGOIRE 2012
Ce problème représente une préoccupation importante
des citoyens de la région. Le contexte métropolitain dans
lequel s’insère la zone des Mille-Îles a induit un développement accéléré du territoire, faisant diminuer les
superficies occupées par les milieux naturels et causant
la dégradation des écosystèmes. On estime que la grande
région de Montréal a perdu 80% de ses milieux humides
d’origine. Les écosystèmes riverains ont aussi fait les frais
du développement territorial, bien qu’aucune étude ne
nous permette de quantifier leur disparition. En milieu
urbain, plusieurs kilomètres de berges ont été privés
de leur plaine inondable, par le relèvement de terrains
(remblayage) ou la construction de digues et murs de
soutènement. En milieu rural, les corridors fluviaux ont
été bouleversés par le nivellement et le drainage des
terres, le redressement de cours d’eau et la maximisation des surfaces cultivées. Les écosystèmes humides
et riverains qui demeurent aujourd’hui sont dégradés, affectés par de nombreuses perturbations. Ce mauvais
état de santé se manifeste par une biodiversité appauvrie et une diminution marquée des services écologiques
fournis par ces écosystèmes (filtration de l’eau, contrôle de l’érosion, régulation des crues, etc.).
Causes principales
•
•
•
•
Étalement urbain associé aux développements résidentiel, industriel et routier (drainage, remblayage de
milieux humides et riverains, artificialisation des berges)
Intensification de l’agriculture (drainage, remblayage de milieux humides et riverains, linéarisation de
cours d’eau)
Mauvaise perception des milieux humides et riverains, méconnaissance de leurs services écologiques
(ex. régulation des crues, protection contre l’érosion, filtration de l’eau, etc.)
Introduction d’espèces exotiques envahissantes
Conséquences nuisibles
• Perte de services écologiques fournis par les écosystèmes humides et riverains
(ex. protection contre l’érosion, filtration de l’eau, régulation des débits, etc.)
• Perte de biodiversité, risques d’extinction d’espèces menacées ou vulnérables
• Diminution de la qualité de vie des citoyens
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Dégradation
des écosystèmes
aquatiques
m
Définition
Les écosystèmes aquatiques réfèrent aux espaces occupés par de l’eau libre et qui constituent un milieu de vie et de
reproduction pour les organismes vivants (ex. poissons, flore aquatique).
Situation
COBAMIL 2011
Plusieurs indices portent à croire que les écosystèmes aquatiques de
la zone des Mille-Îles sont très dégradés. Le contexte géologique de
basses terres impose certainement ses propres contraintes à la qualité des écosystèmes (ex. turbidité de l’eau, sédimentation intense sur
le lit des rivières). Cependant, c’est l’intensité des activités humaines
qui induit le plus grand stress sur ceux-ci. Au début des années 2000,
les milieux naturels n’occupaient plus que 30 % de la zone des MilleÎles. Cette artificialisation du territoire n’a pas épargné le lit des cours
d’eau, leurs rives et les plaines inondables qui ont été passablement
modifiés au détriment de l’habitat aquatique. La densité du réseau de
transport et de l’occupation du territoire ont laissé plusieurs obstacles
à la circulation de la faune (ex. passages à gué, ponceaux mal aménagés), fragilisant davantage les populations d’espèces migratrices
(ex. poissons, invertébrés). À ces facteurs s’ajoute une diminution
générale de la qualité de l’eau, laquelle atteint parfois des seuils de
toxicité pouvant nuire aux espèces sensibles. Les rares inventaires de la faune aquatique effectués dans les cours d’eau du
territoire du COBAMIL révèlent une biodiversité appauvrie et une faune dominée par des espèces tolérantes à la pollution.
Causes principales
•
•
•
•
•
•
Artificialisation des berges et de la plaine inondable (remblayage de la plaine inondable, construction de
digues et de murs de soutènement, canalisation de cours d’eau)
Appauvrissement du couvert végétal en rive (bande riveraine)
Obstacles à la circulation de la faune (barrages, ponceaux mal aménagés, traverses à gué)
Introduction d’espèces exotiques envahissantes associée à l’aquariophilie (importation d’espèces
d’aquariums et d’étangs), l’horticulture ornementale, la navigation de plaisance et la pêche sportive
Érosion accrue des berges et des sols
Diminution de la qualité de l’eau; voir les fiches correspondant aux problématiques suivantes :
• Contamination microbiologique
• Enrichissement en éléments nutritifs menant à l’eutrophisation des cours d’eau
• Présence de pesticides
• Concentrations élevées de matières en suspension
Conséquences nuisibles
• Perte de services écologiques fournis par les écosystèmes aquatiques
(ex. maintien de la qualité de l’eau et du milieu, régulation des crues,
protection contre l’érosion, etc.)
• Perte de biodiversité, risques d’extinction d’espèces menacées ou vulnérables
• Diminution de la qualité de vie des citoyens
4
Consommation
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APPROVISIONNEMENT
en eau potable
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Situation
COBAMIL 2011
À la suite des faibles débits observés dans la rivière
des Mille Îles en 2001 et 2010, les citoyens du territoire
du COBAMIL ont craint que l’approvisionnement en
eau potable soit menacé. Il est peu probable que nous
subissions une pénurie d’eau potable dans les années
à venir, mais les stations de purification du territoire
rencontrent tout de même des défis importants.
D’abord, la qualité de l’eau brute des municipalités qui
puisent leur eau dans la rivière des Mille Îles diminue
en période de faibles débits. En étiage , la capacité de
dilution du cours d’eau est limitée et les concentrations en azote ammoniacal, provenant essentiellement
des déjections humaines, augmentent. Ce contaminant, qui réagit avec le chlore, diminue l’efficacité de la
désinfection à la station de purification. Par contre, les
travaux d’excavation réalisés dans la rivière des Mille
Îles en 2010 et 2011 devraient permettre de maintenir
un débit minimal empêchant les concentrations d’azote ammoniacal d’atteindre un niveau critique. Les épisodes
de précipitations abondantes entraînent également une altération de la qualité de l’eau brute. Les réseaux
d’égout étant fortement sollicités lors de fortes pluies, la fréquence des débordements augmente et par conséquent, la contamination bactériologique est plus importante dans la rivière des Mille Îles. Enfin, la hausse de
la demande en eau traitée, conséquence de la croissance démographique, vient accroître la pression exercée sur
les stations municipales de production d’eau potable. En effet, celles-ci doivent ajuster leurs infrastructures de
façon à satisfaire les besoins d’une population qui augmente.
Causes principales
•
•
•
•
Climatique : épisodes de sécheresse ou de précipitations abondantes.
Faible débit rencontré occasionnellement dans la rivière des Mille Îles
Augmentation de la consommation en eau potable due à la croissance démographique
et au développement économique et résidentiel du territoire
Diminution de la qualité de l’eau brute par la présence :
• d’azote ammoniacal et de coliformes fécaux (voir fiche associée)
• de matières en suspension (voir fiche associée)
Conséquences nuisibles
• Coûts pour la société (eau brute plus dispendieuse à purifier, ajustement
des infrastructures de distribution à la hausse de la demande)
• Menaces à la santé publique en cas de défectuosités aux stations d’assainissement
1. Niveau minimal des eaux atteint par un cours d’eau ou un lac
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Surconsommation
en eau potable
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Définition
Utilisation abusive des ressources en eau.
Situation
Selon les consultations publiques réalisées en 2011, la
majorité des citoyens estime que la population de la
zone des Mille-Îles utilise plus d’eau potable qu’elle ne
le devrait. Plusieurs facteurs nous permettent d’ailleurs
d’affirmer que la consommation d’eau, qui s’élève en
moyenne à 486 litres par personne quotidiennement
sur le territoire du COBAMIL, a un caractère abusif.
D’abord, on remarque un déséquilibre occasionnel
entre la demande en eau potable et la capacité des
municipalités à combler les besoins de la population.
En effet, en période estivale, la hausse de la demande
en eau, qui s’explique notamment par l’arrosage des
pelouses et le remplissage des piscines, force parfois
les municipalités à réduire la pression dans les réseaux
de distribution ou à puiser dans leurs réserves d’eau
destinées à lutter contre les incendies. De plus, certaines
pratiques entraînent un important gaspillage de la
ressource eau. En effet, certaines infrastructures ou
technologies utilisées dans les secteurs résidentiel,
commercial, industriel et institutionnel telles que les systèmes de réfrigération et de climatisation, les jeux d’eau
ainsi que les toilettes et les robinets, requièrent de grands volumes d’eau qui pourraient facilement être réduits.
Causes principales
•
Consommation élevée en eau potable en raison de son faible coût et du sentiment que la ressource
est abondante
• Réalité socio-économique aisée donnant lieu à des habitudes de surconsommation d’eau potable
(piscines, spas, arrosage des pelouses, systèmes d’irrigation automatisés pour pelouse, etc.)
• Fuite dans les réseaux de distribution
• Infrastructures consommatrices d’eau
Conséquences nuisibles
• Coûts élevés pour la société associé au traitement et à la distribution de l’eau
• Production de plus grands volumes d’eau usée qui peut augmenter
la fréquence des événements de surverse
5
usages de l’Eau
CONFLITS LIÉS
AUX USAGES DE L’EAU
Définition
Les conflits d’usage surviennent lorsqu’un quelconque usage de l’eau menace la viabilité d’un autre. Nous
tâcherons ici de dresser la liste des principaux conflits qui nous ont été rapportés par les acteurs du milieu.
Notez qu’il peut en exister d’autres.
Conflits relatifs à l’approvisionnement en eau
Consommation estivale d’eau potable
En période estivale, la consommation d’eau dans le secteur
résidentiel peut parfois tripler en raison notamment de l’arrosage
des pelouses et du remplissage des piscines. Or, nous avons constaté que les municipalités peinent parfois à répondre à cette
hausse temporaire de la demande et doivent, à certaines occasions, diminuer la pression dans les réseaux d’aqueduc ou puiser
dans les réserves d’eau servant à la lutte contre les incendies.
COBAMIL 2011
Aménagement de barrages artisanaux
Afin de disposer de réserves d’eau pour l’irrigation, certains
agriculteurs aménagent parfois des barrages artisanaux en
travers des cours d’eau. Or, ces ouvrages illicites entraînent
inévitablement une réduction du débit en aval limitant ainsi les
usages des autres riverains, notamment pour les agriculteurs
qui dépendent également du cours d’eau pour s’approvisionner.
Conflits relatifs à l’assainissement
Assainissement des eaux usées et activités récréatives
La vaste majorité des eaux usées produites sur le territoire du COBAMIL sont rejetées dans la rivière des Mille
Îles. Évidemment, cette eau est normalement traitée avant d’atteindre le cours d’eau. Or, lorsque les réseaux
d’égout sont surchargés, notamment en périodes de précipitations abondantes, des ouvrages de surverse
permettent d’évacuer les surplus d’eau avant qu’ils n’atteignent les stations d’assainissement. Dans les cours
d’eau, il s’ensuit une contamination fécale pouvant restreindre les activités aquatiques telles que la baignade
et la navigation de plaisance.
Assainissement des eaux usées et approvisionnement en eau potable
Les prises d’eau des usines de production d’eau potable ainsi que les émissaires des stations d’assainissement
des eaux usées s’alternent tout au long de la rivière des Mille Îles. Cette proximité entre les points
d’approvisionnement et les points de rejets exerce des pressions, tant sur les stations de purification que les
stations d’assainissement. L’une doit s’assurer que l’eau qu’elle rejette ne menace pas l’approvisionnement en
eau potable alors que l’autre doit composer avec une eau brute de qualité variable.
CONFLITS LIÉS
AUX USAGES DE L’EAU
(suite)
Installations septiques autonomes et contamination fécale
Dans les secteurs non desservis par les réseaux d’égouts municipaux, les propriétaires ont la responsabilité
de se munir d’une installation septique autonome afin d’assainir leurs eaux usées. Or, il peut arriver que les
installations septiques ne soient pas adaptées au nombre d’usagers, notamment dans les établissements
récréotouristiques où l’achalandage fluctue tout au long de l’année. De plus, chez les particuliers, les propriétaires doivent vidanger leur installation septique une fois tous les deux ans, mais cette obligation ne semble pas
toujours respectée. Il en découle une contamination bactériologique qui peut entrer en conflit avec d’autres
types d’usage comme les activités aquatiques.
Gestion des eaux pluviales en milieu résidentiel
Les égouts qui recueillent les eaux usées afin de les acheminer vers les stations d’épuration sont conçus pour
accueillir certains volumes d’eau. Or, des branchements illégaux peuvent surcharger les conduites. Par exemple,
l’eau des drains de fondation, des pompes submersibles ou des gouttières peut parfois être dirigée vers le
réseau d’égout sanitaire plutôt que vers les conduites pluviales ou vers l’environnement, bien que la loi
l’interdise. De cette surcharge s’ensuivent des rejets d’eau usée non traitée dans l’environnement ainsi que des
pressions sur les infrastructures d’assainissement.
Accessibilité à l’eau et récréotourisme
Accessibilité aux rives
La proximité des plans d’eau dans les secteurs résidentiels, dans la mesure où ils sont accessibles, peut contribuer
à améliorer la qualité de vie des résidents. Toutefois, plusieurs intervenants du territoire du COBAMIL estiment
que le mode de développement résidentiel privilégié actuellement limite l’accès aux cours d’eau. En effet, les
habitations les plus convoitées sont souvent consommatrices d’espace et favorisent la privatisation des rives.
Plaisanciers sur le lac des Deux-Montagne
Le lac des Deux Montagnes constitue un lieu de prédilection pour la navigation de plaisance dans la région
métropolitaine. Une grande variété d’activités nautiques, tant motorisée (motomarine, bateau à moteur, bateau
à vitesse, etc.) que non motorisée (canot, kayak, voiliers, catamarans, etc.), se déroulent sur ce plan d’eau en
saison estivale. Il en résulte un défi au niveau de la conciliation des usages, certains plaisanciers et riverains
démontrant un agacement à l’égard de la présence de nombreux bateaux à vitesse (speed boat, cigarette
boat). Ils estiment que ces bateaux, qui atteignent de grandes vitesses, menacent la sécurité des autres
utilisateurs et suscitent des désagréments en raison du bruit et des vagues qu’ils engendrent.
Jean-Michel Nadeau 2010
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