o B. Accident vasculaire cérébral
o Les arguments généraux du diagnostic sont les suivants :
o – début brutal, datant de quelques heures, ou présent depuis le réveil ;
o – facteurs de risque vasculaire (HTA, diabète, dyslipidémie), antécédents
cardiovasculaires ;
o – âge (plus de 50 ans ; mais un AVC peut survenir chez le sujet jeune) ;
o – IRM encéphalique avec notamment séquence de diffusion ou, à défaut, scanner
cérébral, lequel peut être normal ou montrer déjà une hypodensité (accident
ischémique) ou une hyperdensité spontanée (hémorragie intraparenchymateuse).
o Avant l’IRM ou le scanner :
o – l’anamnèse aura fait préciser le mode d’installation (soudain ou par paliers, ou
précession par des AIT dans le même territoire, ou installation rapidement
progressive) ;
o – l’examen neurologique aura caractérisé le déficit (moteur pur ou sensitivomoteur,
brachiofacial ou proportionnel, atteinte d’un ou plusieurs nerfs crâniens, etc.) ;
o – l’examen cardiovasculaire aura cherché une anomalie du pouls, un souffle cervical ;
o – des examens complémentaires de première intention auront été réalisés : ECG, bilan
de coagulation et ionogramme sanguin.
o Après l’IRM ou le scanner, le malade sera dirigé chaque fois que possible vers une unité
neurovasculaire.
o En cas d’accident massif (déficit complet, trouble de la déglutition ou de la vigilance) : le
maintien des fonctions vitales est la priorité : position semi-assise, monitoring de la pression
artérielle, du rythme cardiaque et de la SaO2, voie veineuse périphérique pour perfusion,
sonde nasogastrique en cas de troubles de la déglutition, intubation et ventilation assistée en
cas de coma.
o En cas d’ischémie, une thrombolyse IV est indiquée si l’accident, non massif, s’est constitué
depuis moins de 4 heures et 30 minutes (mais il existe de nombreuses contre-indications : cf.
chapitre 29 « Accidents vasculaires cérébraux »). En l’absence d’indication de thrombolyse,
on n’administre pas d’anticoagulants (risque hémorragique) sauf à visée préventive d’une
phlébite surale ; l’aspirine (50 à 300 mg/j) est le plus souvent prescrit. Dans tous les cas :
o – maintien d’une pression artérielle élevée (jusqu’à 220/100 mmHg) pour assurer une
perfusion cérébrale suffisante ;
o – surveillance de la déglutition et suspension de l’alimentation orale au moindre doute ;
o – pas de perfusion de sérum glucosé.
o En cas d’hémorragie, les indications chirurgicales sont exceptionnelles.
o À distance, il s’agit de déterminer la cause de l’ischémie ou de l’hémorragie (cf. chapitre 29
« Accidents vasculaires cérébraux »).
o C. Processus expansif intracrânien
o Les arguments généraux du diagnostic sont les suivants :
o – début progressif en quelques jours, évolution « en tache d’huile » ;
o – hypertension intracrânienne : céphalées, vomissements, obnubilation ;
o – crise(s) d’épilepsie ;
o – IRM encéphalique, ou, à défaut, scanner cérébral avec et sans injection, lequel révèle
la lésion tumorale, avec :
o • effet de masse : effacement des sillons et/ou des ventricules en regard de la lésion,
déplacement de la ligne médiane,
o • œdème périlésionnel (hypodensité),
o • prise de contraste éventuellement.
o Le traitement est institué en urgence seulement en présence de signes d’HTIC : maintien des
fonctions vitales, corticothérapie (bolus de méthyl-prednisolone) en cas d’important œdème
cérébral, traitement antiépileptique en présence de crises comitiales ; transfert en
neurochirurgie où les investigations complémentaires seront entreprises (cf. chapitre 30
« Tumeurs intracrâniennes »).