Tendances des communautés de poissons

Région des Maritimes MPO Pêches de l’ Atlantique
Rapport sur l'état des stocks 96/64F
Distribué par le: Bureau du processus de consultation de la Région des Maritimes, ministère des Pêches et des
Océans, C.P. 1006, Succ. B105, Dartmouth (Nouvelle-Écosse), Canada b2Y 4A2. Téléphone: 902-426-8487.
C-élec.: [e-mail]
An English version is available on request at the above address. juin 1996
Tendances des communautés de
poissons
Les pêches de la côte est du Canada exploitent
les communautés biotiques en insistant plus ou
moins sur certaines espèces qui présentent de
l'intérêt. Si nous contrôlons l'abondance et la
structure par âge d'un petit nombre d'espèces
commercialement exploitées, nous n'avons pas
en règle générale examiné les changements qui
se produisent parmi les espèces non
commerciales. Un examen de l’évolution de
l’augmentation et de la diminution de ces
espèces pourrait donner une idée des
mouvements de la production globale des
organismes, en particulier des poissons, dans
l’écosystème. Une fois que nous aurons
défini la nature de ces mouvements à grande
échelle, nous serons peut-être mieux en
mesure de prévoir l’évolution de l’abondance
des espèces commercialement exploitées. Le
présent rapport donne donc un aperçu de
l'évolution de la biomasse établie par les
campagnes d'évaluation scientifique du MPO
pour des groupes d'espèces, ce qui couvre les
formes commerciales et les formes non
commerciales.
Tendances de la biomasse des poissons
On trouvera dans la section suivante une
description des tendances de la biomasse
chalutable des espèces de poissons du sud du
golfe du Saint-Laurent, de l'est du plateau
néo-écossais et du sud du le plateau
néo-écossais. Ces trois zones sont actuellement
considérées comme des écosystèmes séparés
dont les liens les uns avec les autres ainsi
qu'avec d'autres écosystèmes contigus ne sont
pas encore définis. Le sud du golfe du Saint-
Laurent est fondamentalement une mer
intérieure peu profonde reliée aux eaux côtières
par le chenal Laurentien. Le plateau
néo-écossais est un plateau continental qu'on
peut subdiviser en une partie orientale et une
partie méridionale en fonction tant du régime
général de température que de la composition
de la communauté de poissons et de
l'abondance des espèces.
On calcule la biomasse chalutable en
multipliant le poids moyen de poissons d'une
espèce pris par trait normalisé par le nombre de
traits de chalut qu'il faudrait pour couvrir la
totalité de l'écosystème en question. La
biomasse chalutable n'est pas nécessairement
une évaluation de la biomasse absolue d'une
espèce, mais on suppose qu'elle en représente

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une proportion constante du total. Autrement
dit, si au cours d'une année donnée, une
biomasse chalutable de 1 000 t correspond à
une biomasse totale ou réelle de 10 000 t, ce
rapport demeurerait le même; ainsi, une
biomasse chalutable estimative de 500 t pour
l'année suivante représenterait un total de
5 000 t. La biomasse chalutable est donc un
indice de la biomasse totale. L'utilisation de la
biomasse chalutable pour déterminer la
dynamique des poissons dans ces écosystèmes
a comme inconvénient que les évaluations ne
sont pas strictement comparables d'une espèce
à l'autre parce que le potentiel de capture par
les engins de recensement n'est pas le même
pour toutes les espèces. Par exemple, une
biomasse chalutable de 1 000 t de morue
pourrait sous-entendre une biomasse réelle de
3 000 t, mais une biomasse chalutable de
1 000 t de hareng pourrait correspondre à une
biomasse réelle de 100 000 t. Le hareng est
beaucoup moins capturable que la morue au
chalut de fond. De plus, puisque l'actuelle
pêche du hareng se pratique en dehors de l'aire
de répartition de la campagne d'évaluation du
poisson de fond, le relevé pourrait beaucoup
sous-estimer l’abondance de hareng. Il faut
donc interpréter avec prudence la composition
relative des groupes d'espèces.
Biomasse totale des poissons
Dans le golfe du Saint-Laurent (le Golfe), la
biomasse chalutable des poissons a augmenté
pendant les années 70 pour atteindre des
valeurs assez élevées au début des années 80.
De son sommet de 1981, elle est tombée à un
niveau assez faible en 1984, puis s'est remise à
augmenter pour atteindre un second sommet en
1988. Entre 1988 et 1994, elle a diminué. La
biomasse actuelle des poissons dans le Golfe se
compare aux évaluations du début des années
70.
Dans l’est du plateau néo-écossais (le plateau
est), la biomasse chalutable des poissons a
augmenté pendant les années 70 et au début des
années 80 pour atteindre un sommet en 1986.
Depuis lors, elle a décliné pour atteindre, en
1994, un plancher situé un peu en dessous de
son plancher précédent, celui du début des
années 70.
La biomasse des poissons du sud du plateau
néo-écossais (le plateau sud) a connu une
brusque augmentation en 1982 et a continué à
augmenter petit à petit jusqu'en 1987. Depuis,
la biomasse des poissons du plateau sud accuse
un déclin un peu plus graduel que sur le plateau
est ou dans le Golfe, et les évaluations actuelles
la situent toujours au-dessus des chiffres des
précédents planchers atteints dans les années
70. Il y a lieu de faire remarquer que la
biomasse des poissons du plateau sud est
supérieure à celle des deux autres systèmes
depuis 1992. Les années précédentes, elle était
généralement plus faible.
La biomasse chalutable estimative des poissons
de ces trois systèmes est semblable, la
biomasse totale se situant actuellement dans
chacun entre 250 000 et 350 000 t.
Indice de biomasse chalutable
totale des poissons
0
100000
200000
300000
400000
500000
600000
700000
70 72 74 76 78 80 82 84 86 88 90 92 94
Indice
Plateau est
Plateau sud
Sud du golfe

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Biomasse démersale
On trouvera dans la section suivante une
description de l’évolution de l’abondance des
poissons démersaux, c’est-à-dire ceux qui
vivent au fond ou près du fond. Pour ce qui
est du Golfe, les tendances de la biomasse
démersale sont analogues à celles de la
biomasse totale des poissons. La biomasse
démersale a augmenté pendant les années 70
pour atteindre un sommet en 1981. De 1988 à
1993, elle a diminué régulièrement; depuis, elle
s'est stabilisée à un faible niveau. La biomasse
démersale actuelle, qui se situe un peu en
dessous du plancher précédent, observé au
début des années 70, est la plus faible qu'on ait
connue dans les 25 ans d'histoire de la
campagne d'évaluation.
Sur le plateau est, la biomasse démersale a
augmenté entre 1970 et 1984 puis diminué pour
atteindre un plancher en 1994. D'après les
évaluations actuelles, elle demeure inférieure
aux niveaux du début des années 70.
Tout comme la biomasse totale des poissons, la
biomasse démersale accuse, sur le plateau sud,
un déclin plus graduel que dans les deux autres
systèmes. Ses niveaux actuels demeurent
cependant au-dessus des chiffres estimatifs des
années 70.
Indice de biomasse démersale
chalutable totale
0
100000
200000
300000
400000
500000
600000
700000
70 72 74 76 78 80 82 84 86 88 90 92 94
Indice
Plateau est
Plateau sud
Sud du golfe
Poissons du groupe de la morue
Les poissons du groupe de la morue (gadidés)
représentent en général une proportion variable
mais assez forte (de 20 à 80 %) de la biomasse
démersale dans chacun des systèmes en
question. Dans le Golfe et dans l’est du plateau
néo-écossais, les gadidés représentaient entre
15 et 30 % de la biomasse démersale pendant
presque tout le début des années 70. De 1975
environ au début des années 80, cette
proportion est passée à un niveau de 55 à 80 %.
Du début des années 80 à 1992, la proportion
de la biomasse des gadidés a décliné, mais elle
accuse depuis trois ans une augmentation telle
qu'elle représente maintenant environ 50 % de
la biomasse démersale. Dans les deux systèmes
susmentionnés, la proportion des gadidés est
actuellement supérieure aux valeurs constatées
dans les années 70.
Sur le plateau sud, la proportion de la biomasse
des gadidés a atteint un plancher au début des
années 70, puis s'est mise à augmenter
rapidement pour en arriver à environ 70 % de la
biomasse démersale totale en 1976. Depuis
lors, elle est en déclin. En 1994, elle était
redevenue aussi basse que dans l’évaluation du
début des années 70. Faisons également
remarquer que la proportion de la biomasse des
gadidés sur le plateau sud est plus variable que
dans les autres systèmes, vraisemblablement
sous l'effet de la biomasse de l'aiguillat
commun (voir ci-dessous).
Dans le Golfe, la biomasse chalutable de
gadidés était assez faible du début au milieu
des années 70, puis s'est mise à augmenter
rapidement pour atteindre un sommet en 1981.
La biomasse des gadidés est restée assez élevée
pendant les années 80, puis a décliné
régulièrement entre 1988 et 1992. Depuis lors,
elle est demeurée faible, mais stable, à peu près
au niveau du début des années 70.

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Sur le plateau est, la biomasse des gadidés suit
à peu près le même schéma que dans le Golfe,
si l'on ne tient pas compte du déclin de
l'abondance constaté dans ce dernier entre 1981
et 1984. Sur le plateau sud, le schéma diffère de
celui des deux autres systèmes en ce sens que la
biomasse des gadidés y a augmenté lentement
du début des années 70 jusque dans la
deuxième moitié des années 80, mais depuis
1990, elle diminue à un rythme comparable à
celui du plateau est. À l'heure actuelle, la
biomasse des gadidés dans les trois systèmes se
situe à peu près au niveau des évaluations de la
première moitié des années 70.
Indice de biomasse chalutable des
poissons du groupe de la morue
0
50000
100000
150000
200000
250000
300000
350000
400000
450000
500000
70 72 74 76 78 80 82 84 86 88 90 92 94
Indice
Plateau est
Plateau sud
Sud du golfe
Autres poissons démersaux
La biomasse démersale des poissons autres que
les gadidés accuse, dans le Golfe comme sur le
plateau est, un déclin important depuis les
années 70, alors qu'elle augmente en général
sur le plateau sud. Actuellement, cette
biomasse est deux ou trois fois plus élevée sur
le plateau sud que dans chacun des autres
systèmes.
Indice de biomasse chalutable des poissons
autres que de groupe de la morue
0
50000
100000
150000
200000
250000
300000
350000
400000
70 72 74 76 78 80 82 84 86 88 90 92 94
Indice
Plateau est
Plateau sud
Sud du
golfe
La majeure partie de la biomasse démersale
consiste, dans le Golfe, en poissons plats et en
poissons du groupe de la morue. Les poissons
plats sont surtout de la plie canadienne, et les
poissons du groupe de la morue presque
entièrement de la morue franche. Ces deux
groupes dominants révèlent des tendances de
biomasse différentes dans le sud du Golfe. La
biomasse chalutable des poissons plats a
augmenté au début des années 70 pour
atteindre des niveaux élevés de la moitié à la
fin de la décennie et diminuer ensuite jusqu'en
1984. Depuis lors, elle est assez stable.
Certains indices semblent révéler un déclin
graduel depuis 1991. En 1995, la biomasse
des poissons plats était à son niveau le plus
bas dans l'histoire de la campagne
d'évaluation.

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Indice de biomasse -Sud du Golfe du
Saint-Laurent
0
100000
200000
300000
400000
500000
600000
700000
70 72 74 76 78 80 82 84 86 88 90 92 94
Indice
Démersaux
Gadidés
P. plats
Comme dans le Golfe, l'essentiel de la
biomasse des poissons démersaux de l’est du
plateau consiste en gadidés et en une
considérable quantité de poissons plats, la
morue franche et la plie canadienne
constituant les principaux représentants de
chaque groupe. La biomasse des poissons
plats accuse un déclin régulier depuis le
milieu des années 70.
Indice de biomasse - Est du plateau
néo-écossais
0
100000
200000
300000
400000
500000
600000
700000
70 72 74 76 78 80 82 84 86 88 90 92 94
Indice
Démersaux
Gadidés
P. plats
Sur le plateau sud, si les gadidés constituent
toujours une importante proportion de la
biomasse démersale totale, la biomasse des
poissons plats est négligeable. Depuis le début
des années 80, l'aiguillat commun représente
un fort pourcentage de la biomasse démersale.
Au début des années 90, son pourcentage était
égal ou supérieur à celui des gadidés.
Indice de biomasse - Sud du
plateau néo-écossais
0
100000
200000
300000
400000
500000
600000
70 72 74 76 78 80 82 84 86 88 90 92 94
Indice
Démersaux
Gadidés
Aiguillat
Biomasse des poissons cartilagineux
On trouvera dans la section suivante une
description de l’évolution de l’abondance des
poissons cartilagineux (groupe du requin).
L'aiguillat commun n'a pas été capturé au
cours de la campagne d'évaluation dans le sud
du Golfe avant 1984; ce poisson constitue une
petite proportion seulement (moins de 10 %)
de la biomasse totale des poissons, tant dans
le Golfe que sur le plateau est. Par contre, sur
le plateau sud, la biomasse de l'aiguillat
commun a augmenté pendant les années 80 et
au début des années 90. Actuellement, il
représente de 30 à 50 % de la biomasse
démersale chalutable de ce système.