COMMUNIQUÉ
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Silos à l’anse au Foulon :
« L’exportation massive de granules n’est pas la solution » — Nature Québec
Québec, le 19 novembre 2013 —« Pour l’environnement, le climat et l’économie du Québec, l’exportation massive de
granules de bois vers l’Europe, à partir des silos du port de Québec, n’est pas la solution de valorisation de la biomasse
qu’elle peut paraître », déclare Amélie St-Laurent-Samuel, spécialiste de la biomasse chez Nature Québec. À l’aube du
Rendez-vous national de la forêt québécoise qui aura lieu à Saint-Félicien cette semaine, l’organisme demande au
gouvernement du Québec de définir une politique pour l’utilisation de la biomasse qui favoriserait et baliserait
clairement l’utilisation de résidus de bois pour le chauffage au Québec, en remplacement du mazout, plutôt que pour
l’exportation.
De plus, l’organisme souhaite l’arrêt de la construction des silos par Arrimage Québec, le temps de réaliser une
évaluation environnementale complète du projet. Pour Christian Simard, directeur général de Nature Québec « Le
gouvernement du Québec doit faire valoir ses droits à cet égard face au Port de Québec et interpeller, au besoin, les
tribunaux pour obtenir la tenue d’audiences publiques ».
Climat : l’usage au Québec plus profitable
Grâce à l’importation de biomasse, le Royaume-Uni tente d’atteindre la cible fixée pour toute l’Union européenne en
matière de lutte aux changements climatiques : 20 % d’énergies renouvelables en 2020. Pourtant, s’il peut paraître à
première vue intéressant de remplacer le charbon par la biomasse pour la production d’électricité dans ce pays, une
analyse du cycle de vie démontrerait qu’il n’en est rien. « D’un point de vue climatique, l’utilisation de la biomasse n’est
intéressante que si elle provient de résidus utilisés pour le chauffage ou la cogénération. L’utilisation d’arbres entiers,
surtout pour produire de l’électricité, n’est pas avantageuse, même par rapport au charbon, compte tenu de l’urgence
climatique et des objectifs à atteindre l’horizon 2020. Le transport par camion, rail et bateau à partir de forêts éloignées
contribue aussi à alourdir le bilan », a expliqué Amélie St-Laurent Samuel. Même à partir de granules provenant de
forêts québécoises, une telle analyse s’imposerait.
Très controversé au Royaume-Uni, la production d’électricité à partir de la biomasse venue d’Amérique est perçue
comme un moyen de faible valeur pour favoriser l’atteinte des cibles de changements climatiques. Elle repose sur
l’hypothèse que les émissions de gaz à effet de serre de la combustion du bois sont immédiatement compensées par la
croissance de la forêt alors qu’il faut du temps, parfois plusieurs décennies avant que ça ne soit le cas.
Pour Nature Québec, seule une évaluation environnementale complète, incluant une justification du projet, permettrait
de faire le point sur cette question majeure et de faire les meilleurs choix pour le climat.
Économie : c’est au Québec que ça se gagne
Un regroupement d’industriels, de coopératives et d’intervenants du milieu municipal, ainsi que d’organismes
environnementaux, sociaux et de la recherche, dont fait partie Nature Québec, a développé la Vision biomasse 2025.
Cette dernière mise sur une utilisation locale de la biomasse pour le chauffage et sur le respect d’engagements envers
l’environnement. Selon cette Vision, la valorisation de 1 million de tonnes métriques anhydres de biomasse résiduelle au
Québec permettrait de générer 3 600 emplois récurrents et d’améliorer la balance commerciale du Québec à hauteur
de 225 millions de dollars, tout en contribuant à la substitution de 400 millions de litres de combustibles fossiles. « Enfin
une proposition gagnante pour la biomasse, réunissant les aspects d’autonomie énergétique, de création d’emplois en
région et de lutte aux changements climatiques. Voilà un projet beaucoup plus porteur pour le Québec que la simple
exportation de granules vers l’Europe! », se réjouit Christian Simard qui l’appuiera lors du Rendez-vous national de la
Forêt Québécoise