Maladies - GLOBE Network

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Emergence
des
maladies
infectieuses
maladies
infectieuses
Hommage
à Charles Nicolle
visionnaire de l’infectiologie
Dr Gilles CHAPPUIS
Un hommage particulier et une pensée reconnaissante doivent être apportés au Dr Charles Nicolle
en traitant aujourd’hui des « maladies émergentes ».
Il s’agit d’un concept déjà développé, mais qui
bénéficie d’une appellation plus « moderniste »
et d’une amplification médiatique de notre
présent !
Rapportons des extraits très succincts des
écrits de Charles Nicolle dans son ouvrage :
« Destin des Maladies infectieuses »
de 1933.
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Charles Nicolle
Poster n°1
Emergence
des
maladies
infectieuses
Poster n°2
Emergence
des
EmergenceRéémergence
Dr Jean-François SALUZZO
Dr Yves MOREAU
Le concept de maladie émergente a été établi en 1989 à Washington lors d’une réunion sur le thème des
maladies nouvelles. L’apparition du SIDA au début des années 1980 avait soulevé trois questions :
- aurait-on pu prévenir cette maladie ?
- d’autres germes pourraient-ils reproduire une situation semblable ?
- quels moyens devait-on se donner pour prévenir de telles épidémies ?
Dans le domaine vétérinaire pour les épizooties,
on applique également les critères du concept
d’émergence tels que définis précédemment ;
quelques exemples :
• En Europe, la parvovirose canine dans les
années 1980.
• La maladie de Carré pourtant connue depuis
longtemps ailleurs est apparue en Islande ou
encore la maladie de la langue bleue dans le nord
de l’Europe.
• En Europe occidentale, l’encéphalite spongiforme bovine (vache folle).
• En Europe, des épisodes de fièvre aphteuse
apparaissent, on parle alors de réémergence de
cette maladie.
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NB : la réémergence d’une maladie infectieuse sur un territoire où elle
avait été contrôlée est souvent la conséquence de l’abandon d’un
programme de vaccination (exemple : rougeole en Suisse) ou d’un
défaut de surveillance aux frontières (exemple : fièvre aphteuse).
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La légionellose, la maladie de Lyme et le SIDA
sont des maladies nouvelles, émergentes. Toutefois
la perception de nouveauté est toujours relative.
En effet, lorsqu’une maladie connue, apparaît ou
réapparait sur un territoire après une longue
éclipse, elle est perçue par les populations locales
comme nouvelle. Le terme de maladie émergente
peut s’appliquer aux cas suivants :
• Une maladie totalement nouvelle due à un
germe nouveau : le SIDA, l’ESB (vache folle), le
SRAS…
• Une maladie connue dont l’agent infectieux est
nouveau (c’est le cas des fièvres hémorragiques
virales dues à des virus nouveaux (Lassa, Ebola,
Marburg) ou encore la grippe pandémique.
• Une maladie non reconnue jusqu’alors mais qui
le devient à la suite de modifications quantitatives
ou qualitatives par exemple : la dengue hémorragique apparue en 1954 en Asie.
• Une maladie qui apparait dans une région
nouvelle : West Nile aux Etats-Unis, dengue hémorragique en Amérique du Sud et aux caraïbes.
• Une maladie connue due à un germe connu qui
réapparait dans une région : le choléra en Amérique
du sud dans les années 1980.
• Une maladie qui existait chez l’animal dont le
germe a franchi la barrière d’espèce et s’est
adaptée à l’homme. Par exemple : grippe aviaire.
maladies
infectieuses
Poster n°3
Emergence
des
« Une seule
médecine »
Dr Yves MOREAU
Cette expression aujourd’hui à la mode traduit
pourtant un concept ancien. Il y a deux siècles et
demi, un certain C. Bourgelat, fondateur de
la première école vétérinaire du monde (1761)
préconisait de s’intéresser à la pathologie comparée
de l’homme et des animaux.
Plus tard au XIXe siècle, des professeurs de cette
école, J-B. Chauveau, S. Arloing et P. Galtier
publièrent des travaux précurseurs de ceux de
L. Pasteur, sur la tuberculose, le charbon, la
rage…
Un peu plus tard, d’autres vétérinaires, E. Nocard
puis E. Leclainche ont aussi fait leur cette doctrine.
Enfin le Dr C. Mérieux dès les années trente
estimant que la médecine de l’homme et celle
des animaux voguaient sur la même arche
d’Hippocrate adopta à son tour ce concept qui
devint une sorte de colonne vertébrale de son
action : « Sans frontière entre les deux médecines »
répétait-il à ses équipes. Les historiens de la
médecine estiment vraisemblable que des maladies
infectieuses animales sont devenues humaines
pendant le néolithique (10 000- 7 000 ans av. J-C)
lorsque l’homme est passé du statut de chasseurcueilleur à celui d’agriculteur-éleveur. Ainsi la
tuberculose, la rougeole, la lèpre, la variole…
d’origine animale ont aboli la barrière d’espèce et
ont concerné des populations de plus en plus
rassemblées.
Depuis des siècles donc, mais aujourd’hui encore
un fort pourcentage (70 %) d’épidémies humaines
notamment celles qui émergent sont reconnues
d’origine animale.
Les réservoirs animaux
sont nombreux, citons :
CHAUVES-SOURIS :
Ebola, rage, SRAS,
Hendra, Nipah…
BOVINS :
encéphalopathie
spongiforme
(vache folle)
SINGES :
paludisme,
fièvre jaune,
SIDA,…
CARNIVORES :
rage (chien
et renards)
OISEAUX :
grippes (canards
et oies),
West Nile…
MURINS
(souris et rats) :
peste, leptospirose,
fièvres
hémorragiques,…
CERVIDÉS :
maladie
de Lyme…
Les insectes vecteurs hématophages
jouent également
POUX :
un rôle princeps :
PUCES :
peste…
MOUSTIQUES :
- Anophèles : Paludisme…
- Aedes : fièvre jaune,
Dengue, Chikungunya
- Culex : West Nile
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hexanthematique…
PHLÉBOTOMES :
leishmaniose…
CULICOIDES :
fièvre catarrhale
ovine, fièvre
hémorragique
de Machupo…
TIQUES : maladie
de Lyme,
rickettsioses,
piroplasmoses…
Lorsque l’animal communique à l’homme la maladie dont il souffre on parle de zoonose :
• Virale : rage, grippe…
• Bactérienne : la fièvre de Malte (Brucellose), charbon, tuberculose, tularémie….
• Parasitaire : toxoplasmose, trichinellose, taeniasis, schistosomiase, fasciolose…
Enfin, les animaux s’ils sont souvent à l’origine des maladies infectieuses humaines, ont été et resteront
très utiles pour la préparation de sérums thérapeutiques et pour la production de vaccins (sur lignées
cellulaires ou œufs embryonnés) et leur contrôle.
« Pas de frontière entre la médecine humaine
et la médecine vétérinaire… »
(Dr Charles Mérieux)
© Photo Fondation Mérieux
maladies
infectieuses
Poster n°4
Emergence
des
Guerres & conquêtes
génératrice de
maladies infectieuses
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LA CHUTE DE L’EMPIRE ROMAIN
Les zones situées autour de Rome étaient
cernées par des marais impaludés dans lesquels
proliféraient les anophèles. Au cours des premiers
siècles de l’ère actuelle, beaucoup de paysans
romains durent quitter ces terres insalubres et
délaisser la culture pour se réfugier à Rome. Ceci
eut pour conséquence de faire dépendre encore
plus l’approvisionnement de l’Empire de l’apport
des colonies extérieures. Ces mouvements de
population participèrent ainsi à la déstabilisation
de l’Empire qui verra sa fin en 476 ap. J-C.
LA PESTE NOIRE DU MOYEN-AGE :
DEUXIÈME PANDÉMIE
La seconde pandémie de peste trouve très certainement son origine en Asie centrale. Caffa, située
sur la côte orientale de la Crimée (maintenant
Feodossia ou Feodosiya), était un comptoir Génois.
A l’intersection de la route de la soie, grande
route caravanière allant jusqu’en Chine, et de la
route des épices reliant l’Inde, c’était un centre
économique prospère. La Crimée était alors habitée
par les Tartares venus de la steppe sèche et
déboisée. La peste frappe l’armée tartare qui
perdit plusieurs milliers de ses membres. En 1347,
leur chef Khan Djanisberg fit jeter par-dessus
les murailles plusieurs centaines de cadavres de
soldats morts de la peste, « afin que les chrétiens
fussent anéantis par la puanteur ». Les marchands
génois chargèrent leurs bateaux en toute hâte et
prirent la direction de l’Italie.
La maladie aborda la ville de Marseille à la
Toussaint 1347 dont toute la population fut
atteinte en quelques semaines. En cinq années,
on estime entre 17 et 28 millions le nombre de
morts en Europe qui comptait alors 50 à 60 millions
d’habitants. Au niveau mondial, c’est le tiers de la
population qui fut décimé par la peste. Plusieurs
générations ont été nécessaires pour corriger les
effets désastreux de cette terrible « peste noire »
(le nom provient des taches foncées formées par
les petites hémorragies qui couvraient le corps du
malade).
LA DIFFUSION AU NOUVEAU MONDE
Entre le XVe et le XIXe siècle, on estime qu’entre
12 et 20 millions d’Africains furent l’objet de trafic
d’esclaves vers le Nouveau Monde. Les régions
concernées portaient surtout sur l’Afrique de
l’Ouest où sévissaient le paludisme et la fièvre
jaune. Les populations de ces régions, habituées
depuis des siècles à ces maladies, étaient relativement protégées, contrairement aux populations
blanches européennes et surtout indigènes
d’Amérique qui furent très largement exterminées.
Au XVIIIe siècle, l’île de St Domingue, aujourd’hui
Haïti, était sous la dépendance de la France. La
fièvre jaune qui était endémique dans le pays
anéantit 23 000 soldats de Napoléon dont son
propre beau-frère, le général Leclerc. Complètement
découragés, les français se retirèrent définitivement
de l’île et le 1er janvier 1804 fut créé le premier
état indépendant d’Amérique avec un président
noir à sa tête, Toussaint Louverture. Quelques
temps après, les émissaires du Président américain
Thomas Jefferson furent envoyés à Paris auprès
du ministre de la Guerre, Talleyrand, pour étudier
la possibilité d’acheter quelques villes de Floride
qui étaient sous dépendance française. Ils furent
étonnés d’apprendre que Napoléon, qui avait
complètement perdu l’espoir de s’installer dans
cette région du monde, et qui avait besoin de ses
troupes pour les conflits européens à venir leur
offrit, pour une somme dérisoire, une superficie
équivalente à un tiers des Etats-Unis et elle
permit aux colons d’effectuer leur migration vers
l’Ouest au cours de ce qu’on appelle « la conquête
de l’Ouest ».
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Représentation de la peste blanche
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et St Jean l'Évangéliste.
Détail de l'Apocalypse
maladies
infectieuses
Dr Yves MOREAU
Catastrophes
naturelles et
maladies infectieuses
Poster n°5
Emergence
des
Il a été observé que les situations de catastrophes
géologiques (tremblements de terre, tsunamis) et
climatiques (sécheresse, inondations) peuvent en
l’absence de mesures correctrices ou préventives,
favoriser grandement les transmissions de certaines
maladies infectieuses humaines et animales. On
peut aussi assister :
• A l’introduction d’un nouvel agent pathogène
spécifique.
• Au changement de réceptivité d’une population
humaine ou animale.
• A la transmission accélérée ou accrue d’agents
pathologiques locaux.
En situation de catastrophe, l’approvisionnement
en eau potable est essentiel. Si la qualité de l’eau
est altérée (puits, rivières) le choléra, la leptospirose peuvent frapper les populations concernées.
Le manque d’eau potable associé à de mauvaises
conditions sanitaires et d’hygiène, augmente le
risque de maladies infectieuses, comme au Sahel,
en général, en Ethiopie et au Darfour et au Pakistan
actuellement. Les enfants souffrant de malnutrition
sont la cible d’épidémies de diarrhée aqueuse aigue
due soit à des germes entero-invasifs (bactériens ou
viraux) soit à des bactéries sécrétrices de toxines.
De nombreux cas de rougeole et d’infections
respiratoires sont également enregistrés.
Ce sont davantage les interruptions de programmes
de contrôles (traitements, vaccination, désinsectisations, dératisations) qui sont à l’origine de
l’émergence ou de la réémergence de maladies
infectieuses humaines (choléra, salmonellose,
paludisme, dengue, tuberculose, peste…) et
animales (éventuellement transmissibles à
l’homme (fièvre de la vallée du Rift, West Nile…).
La surveillance épidémiologique d’une population
désorganisée et de son cheptel est donc déterminante. La vigilance doit être renforcée vis-à-vis
des maladies dont la transmission est amplifiée
par le désastre.
Il est évident que les inégalités Nord-Sud climatiques,
économiques et sanitaires n’engendrent pas le
même niveau de surveillance (voir poster n°8).
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maladies
infectieuses
Dr Yves MOREAU
Poster n°6
Emergence
des
Maladies
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Tout rassemblement d’individus ou
d’animaux qu’il soit provisoire
(par exemple : la Mecque, marchés
agricoles, manifestations sportives)
ou pérenne (mégalopoles, élevages
industriels…) favorise l’émergence
de pathologies humaines, animales
ou zoonotiques parfois difficilement
maitrisables.
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Véritable vertige ! Aujourd’hui nous sommes
6,9 milliards d’humains, le chiffre prévu en
2050 sera de 9 milliards.
La population mondiale aura ainsi décuplé en
trois siècles : « Nous vivons donc une période
unique de l’histoire humaine » résume l’INED
(Institut National d’Etude Démographique).
La population augmente sans cesse dans les pays
en développement, elle stagne ou elle diminue
dans les pays développés.
Autre constatation, l’urbanisation. Plus de la
moitié de la population mondiale vit désormais
dans les villes dont la taille ne fait que croitre. Le
nombre de mégalopoles (supérieures à 5 millions
d’habitants) sera de 80 en 2025. Une des conséquences de l’exode rural et de cette concentration
non maitrisée est l’apparition de bidonvilles aux
infrastructures inexistantes. Alors le manque
d’hygiène, la promiscuité, l’invasion de vecteurs
animés (moustiques, tiques, puces…) facilitent
l’installation de maladies comme le paludisme, la
dengue, la fièvre jaune, la maladie de Chagas, la
peste, le typhus…
Tout porte à croire que ces problèmes vont
persister et que nous devrons faire face à un
nombre croissant
d’épidémies
en milieu urbain.
CHEZ L’ANIMAL
Depuis plus d’un demi-siècle, les élevages
industriels d’animaux de rente se sont développés :
l’objectif étant de sélectionner des animaux à
performance zootechnique améliorée (croissance
plus rapide, production plus importante…) afin de
disposer de viandes, d’œufs et de laitages à un
coût accessible pour tous.
Les élevages de volaille (canards, poules
poules)
rassemblent plusieurs dizaines de milliers
d’animaux. Ce type d’élevage développe ses
propres pathologies dont certaines peuvent être
dangereuses pour l’homme (grippe, salmonellose…). Les élevages porcins, on le sait, peuvent
aussi jouer le relais pour les grippes humaines.
Les élevages industriels de veaux développent
des pathologies à virus respiratoires et intestinaux
voisins de ceux de l’homme (RSV : agent de la
bronchiolite, diarrhées
à rotavirus…).
maladies
infectieuses
Dr Yves MOREAU
Poster n°7
Emergence
des
Mondialisation
et maladies
infectieuses
DU SRASre
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L’HOMME ET SES DÉPLACEMENTS
Tous les êtres vivants, même les végétaux, sont
doués de mobilité. Mais à l’évidence, c’est l’homme
le plus envahissant car il ne sait pas voyager
seul. Il traine avec lui tout un cortège d’agents
commensaux et aussi d’agents pathogènes. Lors
de ses migrations et voyages il a aussi emmené
depuis toujours avec lui, des animaux domestiques
ou non porteurs de maladies spécifiques, réservoirs
ou vecteurs de maladies humaines. La première
mondialisation a donc été celle des maladies
infectieuses. Au fil des siècles, les moyens de
transport ont progressé. Si le héros de Jules Verne,
Philéas Fogg pouvait faire le tour du monde en
80 jours. Aujourd’hui, les avions modernes n’ont
besoin que de quelques heures pour faire le tour
de cette planète.
LA RAPIDITÉ DES DÉPLACEMENTS
La durée de ceux-ci, maintenant toujours inférieure
à celles des périodes d’incubation, a fait tomber les
barrières géographiques et écologiques (océans,
chaines de montagnes, déserts) qui jadis nous
protégeaient. On a assisté dès le néolithique jusqu’à
nos jours à une intensification de la mutualisation
des agents pathogènes (migrations massives,
guerres, découvertes de nouveaux territoires,
commerces et bien sur tourisme) (voir poster n°4).
LE CONTRÔLE DE CETTE MONDIALISATION
DES AGENTS PATHOGÈNES
L’éradication d’une maladie infectieuse humaine
ou animale n’est possible que s’il n’existe pas de
réservoir animal notamment.
La variole a été la première maladie humaine a
être éradiquée en 1979. Un effort considérable est
fait depuis plus de dix ans par l’OMS, la fondation
Bill Gates et le Rotary international pour la
poliomyélite.
La seule maladie infectieuse vétérinaire en voie
d’éradication est la peste bovine (selon l’OIE et la
FAO). Toutes les maladies qui possèdent un réservoir
ne peuvent être contrôlées que par la surveillance
épidémiologique, une politique sanitaire mondiale
(OMS et OIE) et la vaccination lorsqu’elle existe.
Dans ce monde « en partage », alors que les pays
du sud payent le plus lourd tribut, la mondialisation
des maladies infectieuses pourrait s’accélérer
avec des crises à répétition (voir poster 8).
ectée
opathie a été dét
Pays ou la pneum
« L’inattendu doit être attendu
avec beaucoup de vigilance »
(D. Raoult)
Poster n°8
Emergence
des
Emergence des
maladies infectieuses :
inégalités Nord-Sud
maladies
infectieuses
Dr Christophe LONGUET
Nous ne sommes pas tous égaux devant le risque
de succomber à une infection. Schématiquement
les maladies infectieuses prévalent au Sud,
c’est-à-dire dans les pays à ressources limitées,
et les moyens de les diagnostiquer et traiter sont
concentrés au Nord, dans les pays industrialisés.
Les infections sont parmi les principales causes
de décès dans les pays en développement où
elles participent significativement à la réduction
de l’espérance de vie à la naissance qui peut être,
dans certains pays, inférieure de 20 ans à celle
observée dans les pays industrialisés.
INÉGALE RÉPARTITION
DES MALADIES INFECTIEUSES
Les maladies infectieuses provoquent 14 millions
de décès annuels dans le monde dont 90 %
dans les pays en développement. Dans ceux-ci
elles sont responsables de 43 % des décès,
contre 1 à 2 % dans les pays du Nord.
La révolution industrielle du XIXème siècle, avec
l’amélioration de l’hygiène, de la nutrition et des
conditions de vie, puis l’apparition au XXème siècle
des vaccins et des antibiotiques, ont permis une
réduction massive des infections au Nord. Ce n’est
pas le cas au Sud où leurs facteurs d’émergence
sont multiples :
• Climats chauds et humides.
• Déforestation.
• Promiscuité avec les animaux domestiques et
sauvages .
• Faible niveau d’assainissement de l’environnement.
• Faible accès à l’eau potable.
• Promiscuité humaine, faible éducation et faible
possibilité d’hygiène.
• Moindre accès à la prévention vaccinale et aux
médicaments anti-infectieux.
L’émergence de nouvelles infections a presque
quadruplé ces 50 dernières années dont 70 % sont
passées de l’animal à l’homme, majoritairement
venant d’animaux sauvages. Les principales zones
d’apparition de ces infections émergentes ont été
l’Afrique sub-saharienne, l’Inde et la Chine.
Des résistances aux traitements ont aussi
émergé pour certaines infections très anciennes
comme le paludisme (dont 90 % des cas survien-nent en Afrique), et la tuberculose (multi-résistance
en Asie et Europe de l’Est, et extrême résistance en
Afrique australe).
INÉGALES RÉPARTITION DES MOYENS DE
LUTTE CONTRE LES MALADIES INFECTIEUSES
Dans le monde 2,4 milliards de personnes n’ont pas
accès à une infrastructure sanitaire élémentaire.
Le nombre de lits d'hôpitaux pour 1 000 habitants
est de 2,7 dans les pays en développement, et
seulement 1,2 en Afrique subsaharienne, contre
7,5 dans les pays occidentaux. Le nombre de
médecins rapporté à la population est de 1 pour
25 000 dans les 25 pays les plus pauvres, dont la
grande majorité se situent en Afrique contre
1 pour 500 dans les pays du Nord.
Les dépenses publiques de santé moyennes, par an
et par personne, atteignent 2 500 € au Nord, elles
ne dépassent pas 2,5 € dans les pays les plus
pauvres.
Les capacités des pays du Sud à diagnostiquer et
traiter les maladies infectieuses sont ainsi très
insuffisantes.
Il faut cependant prendre conscience qu’à l’ère
de la mondialisation, un pathogène émergent
dans un pays du Sud peut avoir un retentissement
dans un pays du Nord (ex : le SRAS) voire donner
une pandémie (grippe A H1N1).
La Fondation Mérieux, parmi d’autres acteurs
comme les Instituts Pasteur et les CDC américains,
soutient le renforcement des infrastructures de
diagnostic des maladies infectieuses dans les
pays les plus pauvres.
« La connaissance des maladies infectieuses
enseigne aux hommes qu'ils sont frères
et solidaires » (Charles Nicolle).
Adultes et enfants
vivant avec le
2009
Rappo rt ONUSI DA et OMS
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Afrique subsaharienne
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Asie du Sud
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2 millions
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maladies
infectieuses
Dr Yves MOREAU
Dr Jean-François SALUZZO
Maladies
infectieuses et
pratiques agricoles
Historiquement, les spécialistes estiment qu’un
certain nombre de maladies infectieuses sont
passées de l’animal à l’homme à l’époque du
néolithique. En effet, l’homme entre 10 000 et
7 000 ans av. J.C. a évolué du statut de chasseurcueilleur à celui d’agriculteur-éleveur. Il y a ainsi
domestiqué les ruminants, le cheval, le chameau,
des carnivores… en Mésopotamie, le cobaye et
l’alpaga en Amérique du Sud.
Pour augmenter le rendement de ses cultures,
l’homme a très tôt, imaginé des systèmes
d’irrigation, le plus souvent très artisanaux mais
idéaux pour la multiplication des moustiques
(gites de ponte) vecteurs de maladies infectieuses
(paludisme, fièvre jaune, West Nile, fièvre de
la vallée du Rift, Chikungunya…)
Il faut signaler à titre d’exemple que l’écologie
d’une virose comme celle provoquant en Afrique,
la Fièvre de la vallée du Rift (FVR) connue depuis
1936 a été modifiée par la construction de barrages.
L’aménagement du barrage d’Assouan et le
développement agricole qui a suivi le long du Nil
(1979) expliquent la survenue d’une épidémie de
FVR chez l’homme et d’une épizootie chez les
ruminants. Le même évènement s’est produit
avec le même virus au sud de la Mauritanie
après la construction du barrage de Diama sur
le fleuve Sénégal (1987).
Très tôt l’homme, toujours lui, a incendié les forêts
sèches et les brousses pour chasser. Entrant ainsi
en contact avec des virus qui circulaient selon un
mode enzootique discret faisant appel aux animaux
sauvages (Virus Machupo responsable de la fièvre
hémorragique de Bolivie). Il a ensuite persévéré
dans cette déforestation pour augmenter ses
productions de riz, de maïs ou de soja. Il lui faut,
en effet, nourrir de plus en plus, d’individus et
d’animaux.
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Poster n°9
Emergence
des
En Corée (1978) la mise en valeur des terres pour
la culture du riz a favorisé le pullulement d’espèces
commensales de rongeurs entrainant alors une
fréquence accrue de rencontres homme-rongeur,
ce dernier étant le réservoir d’un virus responsable
d’une fièvre hémorragique (virus Hantaan) chez
l’homme. En Argentine (1953), l’utilisation
d’herbicide a favorisé la culture du maïs avec des
rendements plus importants, mais aussi a amplifié
les populations de rats (callomys) réservoir d’une
autre fièvre hémorragique (virus JUNIN) transmissible à l’homme. Au Japon (1924) le développement
des rizières et de l’élevage du porc a marqué
l’émergence et l’extension géographique en Asie
de l’encéphalite japonaise, maladie virale transmise
par les moustiques (Culex), avec la participation
d’hôtes amplificateurs ou disséminateurs
(porcs, oiseaux).
En Amérique du Sud à Trinidad (1955) puis
surtout au Brésil (1961) d’importantes épidémies
d’une infection fébrile associant des céphalées
et des arthralgies dues à un arbovirus (virus
Oropouche) ont pour origine la dégradation de la
forêt tropicale pour permettre la culture du cacao
dont les amas de fragments de coquille constituent
le gîte favori du vecteur (Culicoïdes).
L’homme persiste dans ses erreurs, car la
déforestation continue, pour des objectifs
divers, exploitation de bois exotiques (Asie),
culture de palmiers à huile (Indonésie), production
de charbon de bois (Madagascar), élevage
extensif de bovins (Brésil)…
On ne peut que constater que la réussite
démographique humaine débutée au
néolithique et due à l’agriculture et
au pastoralisme trouve souvent ses
limites dans le contact avec des virus
responsables de pathologies humaines
et/ou animales.
maladies
infectieuses
Dr Yves MOREAU
Dr Jean-François SALUZZO
Maladies
infectieuses et
pratiques agricoles
Nous sommes sur la planète
6 milliards 900 millions
d’habitants, peut-être
9 milliards en 2050
Il faut et faudra nourrir ces populations. A côté
d’une agriculture intensive de blé, de riz, de maïs, de
soja et d’une arboriculture également développée,
l’homme a sélectionné au fur et à mesure du temps
des espèces animales de rente à performances
zootechniques très améliorées.
L’objectif est de permettre l’accessibilité à tous de
denrées alimentaires d’un coût modéré. On a vu
en quelques années les poulaillers de poulets de
chair, de dindes, de canards et de poules pondeuses
rassembler plusieurs milliers de sujets. Ces
derniers, le plus souvent entretenus en semiclaustration montrent des qualités sanitaires
améliorées au regard de la santé humaine mais
développent leurs propres pathologies infectieuses.
La densité de population animale, la promiscuité,
une rusticité défaillante favorisent la multiplication
rapide d’agents pathogènes qui pouvaient paraître
anodins sur les poulaillers d’antan. Ainsi la
bronchite infectieuse, les maladies de Marek, de
Gumboro, de Newcastle, le virus de la chute de
ponte ont nécessité la mise au point de vaccins
administrables soit dès le jeune âge au couvoir
(vaccination dans l'œuf avant l'éclosion), soit au
moment du transfert en parquet de ponte. Lorsque
ces élevages sont pratiqués en extérieurs, ils peuvent
jouer un rôle important d’amplificateur de pathologies
pour l’homme. Nous l’avons vu avec les élevages
de canards au Vietnam et de poules à Hong Kong
lors des épisodes de grippe dite aviaire à virus
H5N1.
Poster n°10
Emergence
des
Le porc dit industriel, dont la
filière comporte, aussi des unités
de sélection, de reproduction et
d’engraissement, a développé lui
aussi ses propres pathologies
infectieuses.
Chez les bovins, il n’est pas rare,
désormais de voir des fermes
laitières de plusieurs centaines
d’animaux dont l’alimentation est
supplémentée en permanence.
C’est sur ce type d’animaux que l’encéphalite
spongiforme (vache folle) s’est manifestée au
Royaume Uni et d’autres pays européens comme
la France. On sait que cette maladie dont l’agent
est encore peu connu (prion) a posé de sérieux
problèmes de santé humaine.
Tout rassemblement d’animaux peut donc
représenter un risque de foyer infectieux
grave pour l’espèce mais aussi pour l’homme.
On peut ainsi citer l’exemple de la fièvre de la
vallée du Rift, qui atteint ruminants et humains via
la transmission par le moustique Aedes. Le suivi
sanitaire des animaux de rente est donc une
obligation primordiale.
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maladies
infectieuses
Pr. Jean FRENEY
Les changements
climatiques et
les infections
A l’origine « El Niño », enfant Jésus, baptisé ainsi
par les pêcheurs péruviens, était un courant
chaud de faible intensité. Il apparaissait chaque
année au moment de Noël au large des côtes du
Pérou et de l’Équateur. Puis ce terme a désigné
des cas anormaux pendant lesquels ce courant
devient plus chaud, descend plus au sud jusqu’au
large des côtes du Chili et correspond à des
anomalies dans l’ensemble du bassin oriental et
central du Pacifique nord. Durant les épisodes El Niño,
la direction des vents s’inverse. Ces phénomènes
océaniques et atmosphériques sont désignés
sous le sigle ENSO : acronyme composé des
termes El Niño et « Southern oscillation » (El Niño/
oscillation australe). C’est un phénomène climatique
et océanographique reliant le phénomène El Niño et
l’oscillation australe de la pression atmosphérique.
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LE PALUDISME ET INFECTIONS
TRANSMISES PAR LES MOUSTIQUES
On observe une augmentation des
risques de transmission de maladies infectieuses
par les moustiques lors de cycles ENSO. Une
recrudescence de paludisme, de dengue et de la
fièvre de la Vallée du Rift est remarquée alors.
Dans les climats secs, de fortes pluies peuvent
laisser des flaques propices à la reproduction des
moustiques. A la suite de périodes de sécheresse,
il peut subsister dans le lit des rivières des
successions de mares qui offrent d’excellents
gites larvaires.
Au Venezuela et en Colombie, le nombre de cas
de paludisme a triplé à la suite de la sécheresse
provoquée par l’ENSO. Au Sri Lanka, avant
Poster n°11
Emergence
des
l’utilisation des insecticides, le nombre de cas de
paludisme augmentait lorsque la mousson ne venait
pas à cause de l’ENSO. En Afrique australe des
épidémies de paludisme ont lieu lors de pluies
inhabituelles.
Une augmentation de température peut étendre
la transmission du parasite dans les régions
montagneuses non infectées où les habitants son
faiblement immunisées, comme l’Afrique de l’est
(Ethiopie) et centrale, l’Asie au dessus de 1 4001 500 mètres et l’Amérique latine.
La réintroduction du paludisme dans les pays de
l’ex-URSS (par exemple Russie, Azerbaïdjan) a été
observée non pas à cause de changements
climatiques mais du fait de la dégradation des
conditions socio-économiques des systèmes de
santé, des guerres civiles, du déplacement de
populations, de l’abandon des activités de lutte
antipaludique et de la résistance aux antipaludéens.
LE CHOLÉRA ET LES MALADIES
D’ORIGINE HYDRIQUE
ET ALIMENTAIRE
Les modifications climatiques sont
associées à l’émergence de maladies liées à
l’eau. La moitié des épidémies d’origine hydrique
qui se sont déclarées aux Etats-Unis entre
1948 et 1994 avaient été précédées d’épisodes
de précipitations intenses.
En Alaska, la population ressent déjà quelques
effets des changements climatiques. Dans un
climat plus chaud, elle ne peut conserver correctement des denrées périssables dans la glace, la
neige ou le froid ambiant. Des intoxications,
comme le botulisme, causées par la consommation
d’aliments conservés à des températures trop
élevées ont ainsi été observées.
LE CHOLÉRA
Rita Colwell a montré que le réchauffement des eaux à la suite du
phénomène El Niño favorisait la multiplication du
zooplancton. Ces petits crustacés ou copépodes
sont capables de fixer un grand nombre de bactéries
(Vibrio cholera) responsables du choléra. Ceci
explique les épidémies survenant régulièrement
en Asie, Amérique du sud et en Afrique.
Une technique développée en Inde pour éviter
d’être contaminé par le choléra consiste à filtrer
l’eau de boisson dans les saris que portent les
femmes afin de retenir les copépodes porteurs
des bacilles cholériques.
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Fot
ol i
a
Dr Yves MOREAU
Poster n°12
Maladies infectieuses et
climatologie
dans nos contrées
L’histoire nous rappelle, que le climat a toujours
varié avec des amplitudes plus ou moins longues
peu perceptibles à l’échelle d’une vie humaine
(canicule au Moyen Age, petit âge glaciaire un peu
plus tard). Par contre de nos jours on constate que :
• la banquise arctique se disloque
• les glaciers reculent
• les cyclones et inondations catastrophiques se
succèdent
• la biodiversité est mise à mal…
Dans ce « climat » actuel, les spéculations vont
bon train et d’aucuns nous prédisent l’arrivée
brutale dans nos contrées européennes de maladies
tropicales.
Rappelons tout d’abord que la transmission des
maladies emprunte des voies extrêmement variées
et complexes, qu’elle soit directe ou zoonotique,
avec ou sans la participation d’un réservoir
animal et/ou d’un insecte vecteur. Les facteurs
écologiques et comportementaux de l’homme, de
l’animal réservoir et du vecteur interagissent lors
de la « réussite » d’une transmission de maladie
infectieuse.
RÉGIONS/PAYS À RISQUE DE TRANSMISSION
DE LA DENGUE
ME PALU
La température, la pluie et donc l’humidité
sont importantes dans la dynamique
saisonnière de cette transmission.
L’histoire du paludisme en Europe est
démonstrative. Si le moustique Anophèle
a surement colonisé le Nord de l’Europe au
temps de la préhistoire ce n’est qu’au néolithique
(7 000 av. J.C) que l’introduction de l’agriculture
avec l’accroissement des populations a créer les conditions
favorables à la transmission du paludisme (et d’autres maladies).
Plus tard, Homère, Hippocrate, en Grèce puis Horace, Lucrèce,
Tacite dans la Rome impériales ont décrit les fièvres intermittentes
dues au paludisme.
Les alternances de périodes froides puis chaudes (au Moyen-âge)
puis à nouveau froides (pendant l’âge glaciaire) n’ont pas modifié
la présence de l’endémie paludéenne rapportée par les écrits de
Dante (1372), Chaucer (1400) et plus tard Shakespeare (1590).
Le déclin du paludisme en Europe n’a commencé que dans la
deuxième moitié du XIXème siècle pour disparaitre malgré des
cas isolés jusqu’en 1939. Ce déclin a été possible grâce :
• à des modifications écologiques du paysage (drainage,
récupération des eaux stagnantes…)
• à des pratiques nouvelles de culture et d’élevage
• à une meilleure protection des habitations
• aux soins médicaux (utilisation de la Quinine) et à l’usage du
DDT contre le moustique.
PA
DISME
L’évolution du climat peut-elle influencer
l’émergence et/ou le devenir des maladies infectieuses dans nos régions ? On attend dans les
années à venir une augmentation significative de
la température. Y-aura-t-il des conséquences sur
l’extension des aires d’endémicicité de nombreuses
maladies infectieuses et notamment celles
transmises par les insectes vecteurs (paludisme,
dengue, fièvre jaune, West Nile…) ?
E
maladies
infectieuses
PALUDIS
Emergence
des
L U DISM
Enfin rappelons que deux des principales arboviroses (virus transmis par les moustiques) la fièvre
jaune et la dengue ont sévi dans l’hémisphère
nord. La fièvre jaune a constitué un frein à la
conquête du Nouveau Monde (on parlait de fléau
pour l’Amérique). Des milliers de nouveaux arrivants
mouraient chaque année de cette redoutable
fièvre hémorragique en Amérique du nord.
Quant à la dengue la plus importante épidémie
touchant plus d’un million d’habitants eut lieu en
Grèce en 1927-1928.
On voit que les viroses qu’on appelle de nos jours
tropicales ont connu une extension importante
dans l’hémisphère nord. Nous avons su nous
débarrasser de ces fléaux (paludisme, fièvre
jaune, dengue) on peut s’attendre qu’il en soit de
même des futurs agents infectieux introduits
dans nos contrées en raison du réchauffement
climatique. Il n’en est pas de même pour les pays
du sud très démunis face à ces menaces.
Même si quelques cas de paludisme et de
dengue importés sont signalés régulièrement
(aéroports), nul ne peut affirmer à partir d’analyse
simplistes qu’il y aura des poussées épidémiques
et d’autre maladies tropicales en Europe dans
un avenir proche. Les cas "autochtones"
devraient rester l'exception.
Insecte tigre
(aedes albopictus)
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Dr Christophe LONGUET
Dr Guy VERNET
Des laboratoires
pour la surveillance
Poster n°13
maladies
infectieuses
des maladies infectieuses
LE LABORATOIRE À LA DÉCOUVERTE
DES MICROBES
La responsabilité d’agents transmissibles,
invisibles à l’œil nu, a longtemps été suspectée
dans l’apparition des épidémies. Les premiers
microbes ont été observés grâce au microscope à
la fin du XVIIème siècle. Deux siècles plus tard,
Pasteur, Koch et d’autres pionniers de la microbiologie, ont réussi à cultiver dans leurs laboratoires
un grand nombre de ces microorganismes et à
reproduire expérimentalement les maladies
observées dans la nature, prouvant ainsi la théorie
microbienne des maladies infectieuses.
Depuis, le laboratoire a étoffé ses outils. La biologie
moléculaire permet maintenant de connaître
l’identité génétique des parasites, bactéries et
virus responsables de maladies anciennes,
comme le paludisme et la tuberculose, ou
émergentes comme le SIDA, la grippe aviaire
ou la grippe A H1N1.
DES LABORATOIRES POUR
LA SURVEILLANCE DE L’ÉMERGENCE
DES MALADIES INFECTIEUSES
Le laboratoire de microbiologie est un élément
central dans le dispositif de surveillance des
maladies infectieuses. En relation avec les hôpitaux
et centres de soins sentinelles dans lesquels les
malades sont accueillis, le laboratoire permet de
confirmer l’agent infectieux suspecté cliniquement ou de découvrir un agent infectieux encore
inconnu. Il permet de s’assurer de l’absence de
résistance au traitement.
En France, l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) réunit
les missions de surveillance, d’analyse et d’alerte
dans tous les domaines de la santé publique.
L’InVS s’appuie sur un réseau de centres
nationaux de référence comprenant
environ 80 laboratoires pour la
surveillance et la recherche
concernant plus de 50 maladies infectieuses.
Un réseau mondial d’alerte et d’action en cas
d’épidémie a été établi par l’Organisation Mondiale
de la Santé. Appelé « GOARN », il collabore
notamment avec un des plus anciens et importants
réseaux de surveillance des maladies infectieuses,
le Réseau International de l’Institut Pasteur,
comprenant 32 laboratoires sur tous les continents.
Les « Centers for Disease Control and Prevention »
des Etats Unis soutiennent aussi le GOARN et
ont établi six centres, en Thailande, Kenya,
Guatemala, Chine, Egypte et Kazakhstan.
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maladies
infectieuses
et maladies infectieuses
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1
2
Guerres biologiques,
bioterrorisme
LA RUSSIE ET L’EXEMPLE
DE SVERDLOVSK
Les Soviétiques avaient
développé un nouveau centre
à Sverdlovsk (aujourd’hui
Ekaterinbourg) en 1946 dans
lequel furent étudiés tous
les microbes d’intérêt guerriers tels que ceux
responsables de la peste, du charbon, de la
tularémie, du typhus, du botulisme et bien
d’autres. Un peu plus tard, en 1952, un centre
de recherche à ciel ouvert est créé sur l’île « du
renouveau » Vozrodjdiénié sur la mer d’Aral où se
déroule actuellement une catastrophe écologique
avec l’assèchement progressif de la mer intérieure
par le détournement des deux fleuves qui
l’alimentaient. Enfin, en 1973 est créé Biopreparat
3
4
5
6
7
8
9
Poster n°14
Emergence
des
10
11
qui avait pour but de « développer des agents
pathogènes génétiquement modifiés résistants
aux antibiotiques et aux vaccins… ». Cette activité
occupait 60 000 personnes dont 6 000 chercheurs
de haut niveau.
En 1979, dans un bâtiment militaire situé près de
la ville de Sverdlovsk, une petite quantité de
spores de bacilles du charbon fut libérée involontairement dans l’atmosphère. Celle-ci entraîna selon
les autorités soviétiques la mort de 68 personnes et
décima un troupeau de chèvres qui broutaient dans
un pré situé à 50 kilomètres de distance. Selon
les sources américaines, le nombre de personnes
touchées aurait été beaucoup plus élevé avec
plus de 1 000 victimes !
La convention internationale de 1972 interdit
l'utilisation d'agents pathogènes à des fins
terroristes ou guerrières.
Octobre 2001
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Les lettres p
Palm Beach County
Le 4 octobre 2001, le «
ride annonça le décès
Health Department » en Flo
on de Robert Stevens,
par la maladie du charb
tabloïd anglais Sun.
63 ans, photographe du
posé juste avant son
Il fut apparemment ex
26 septembre 2001.
départ en vacances le
sentir des troubles le
Stevens commença à res
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30 septembre et fut ad
2 octobre ; 4 heures
Center de Palm Beach le
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après, il était dans un éta
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aux lettres piégées par
11 septembre. Dans
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les jours qui suivirent,
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tres. Dix sept autres
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représenté un coût
bacille du charbon a
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d’environ un milliard de
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pour la décontamination de
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Entre septembre et oc
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au même moment où écl
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Bruce E. Ivins, se suici
r le FBI.
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maladies
infectieuses
Des pratiques
médicales à l’origine
Poster n°15
Emergence
des
de maladies infectieuses
Pr Jean FRENEY
LES MALADIES TRANSMISES PAR LE SANG
Hépatites B et C
Pendant la guerre de Corée, 22 % de personnes qui reçurent une
transfusion sanguine contractèrent l’hépatite.
Dans les années 1970, les « Centers for Disease Control » d’Atlanta
estimèrent à 3 500, le nombre de décès par an aux Etats-Unis par
hépatite B et contractés à la suite d’une transfusion. Il semble que
ces chiffres soient à multiplier par 10. Par la suite, grâce à un meilleur
dépistage et une meilleure sélection de donneurs, le nombre d’hépatite B
a diminué mais fut remplacé par un autre virus, l’hépatite C.
ia
otol
©F
Le Sida, « L’affaire du sang contaminé »
En France, entre 6 000 et 8 000 personnes ont été contaminées par la VIH à la suite de transfusions
réalisées entre 1982 et 1985. Actuellement, on estime que 10 % des transfusions en Afrique et 50 %
au Pakistan véhiculent le virus du Sida.
JUSTICE
Greffe et maladie de )
Creutzfeld-Jakob (MCJ
Le procès de
l’hormone
de croissance
La résistance aux antibiotiques est la capacité
pour une bactérie de résister aux effets des antibiotiques or la proportion de bactéries résistantes
parmi celles responsables d’infections nosocomiales est très forte. La campagne du Ministère
de la Santé « les antibiotiques, c’est pas automatique ! » a eu quelques effets bénéfiques avec une
réduction sensible de prescriptions inutiles
d’antibiotiques et en corollaire une diminution des
phénomènes de résistance chez certaines espèces.
Cependant, le combat est loin d’être gagné !
© Bouchut
ts les premiers
En 1974, ont été décri
MCJ à la suite
cas de transmission de
cornée. En 1992
de transplantation de
premiers cas
ont été rapportés les
ite à l’utilisation
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Après 15 ans d’attente
s’est tenu à
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Paris du 6 février au 31
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Les six responsables
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Pasteur mis en caus
le 14 janvier 2009.
ANTIBIORÉSISTANCE ET INFECTIONS
NOSOCOMIALES
L’importance croissante des infections nosocomiales ou infections acquises à l’hôpital
(actuellement 4 à 10 % selon les pays d’Europe)
constitue un véritable enjeu de Santé Publique.
Cela augmente la complexité de la chimiothérapie
anti-infectieuse et fait craindre des impasses
thérapeutiques. Les bactéries sont les microorganismes le plus souvent responsables
d’infections nosocomiales avec par ordre de
fréquence :
➊ Escherichia coli ➔ « le colibacille » (25 %)
➋ Staphylococcus aureus
➔ « le staphylocoque doré » (19 %)
➌ Pseudomonas aeruginosa
➔ « le bacille pyocyanique » (10 %).
© Bouchut
maladies
infectieuses
Maladies infectieuses
l’OMS et l’OIE veillent
Poster n°16
Emergence
des
Dr Christian MATHIOT
Dr Yves MOREAU
Les microbes n’ont aucun mal à franchir les
frontières établies par les hommes. C’était vrai
hier, cela l’est encore plus aujourd’hui avec le
développement des transports internationaux.
Pour prévenir les épidémies et les épizooties,
il est donc indispensable d’exercer une surveillance
et de coordonner des mesures de contrôle sur
l’ensemble de la planète. C’est l’objectif majeur
de deux grands organismes internationaux comme
l’Office International des Epizooties (OIE) et
l’organisation mondiale de la santé (OMS).
L’Office International des Epizooties créée à
Paris en 1924, devenu récemment l’organisation
mondiale de la santé animale (OMSA) a pour
mission, à partir des informations recueillies par
les autorités sanitaires vétérinaires des Etats
partenaires, d’évaluer les évènements, de diffuser
pour les états des conseils, et mesures à prendre
aux aéroports, ports et postes frontières par ces
états afin d’éviter la propagations des maladies
infectieuses animales à déclaration obligatoire en
relation étroite avec l’OMS dans le cas de zoonoses.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a vu
ses fondations posées à la suite d’une épidémie
de cholera (1830-1847) qui a marqué le début
d’une coopération multilatérale dans le domaine
de la santé publique. Ainsi, fut mis sur pied
l’Office International d’Hygiène publique (OIHI),
puis l'OMS dont la constitution est entrée en
vigueur en 1948. L’OMS a son siège à Genève,
elle regroupe 193 états membres et est chargée
au sein du système des Nations unies de diriger
l’action sanitaire mondiale.
Dans le domaine de la lutte
contre les maladies infectieuses elle dispose d'un
outil puissant, le Règlement
Sanitaire International (RSI),
dont la dernière version
adoptée par tous les états
membres en 2005 offre un
cadre unique de coopération
internationale pour permettre à tous les pays de
prévenir et maitriser la propagation des maladies
à l’intérieur et à l’extérieur de leurs frontières, et
de signaler à l’OMS les évènements sanitaires
pouvant constituer une urgence de santé publique
de portée internationale.
L'OMS dispose à Lyon d'un Bureau chargé d'aider
les pays à renforcer leurs capacités pour mettre
en œuvre les exigences minimales du RSI dans
les domaines de la surveillance des maladies,
du diagnostic de laboratoire et des capacités
particulières à développer au niveau des ports
et aéroports.
maladies
infectieuses
Dr Jean-François SALUZZO
Dr Yves MOREAU
Instabilité génétique
des agents
pathogènes
L’ÉVOLUTION GÉNÉTIQUE DES VIRUS
Les virus en particulier ceux dont
l’information génétique est constituée
d’ARN mutent en permanence au cours de
leur cycle de réplication résultat d’erreurs induites
par une faible fidélité de l’enzyme de réplication.
Les conséquences de telles mutations ponctuelles
sont imprévisibles. Dans le cas particulier du virus de
la grippe, les mutations ponctuelles permettent aux
virus d’échapper au système immunitaire de l’hôte,
ce qui nécessite la production annuelle d’un nouveau
vaccin grippe. Certains virus dont l’ARN est fragmenté
possèdent la capacité d’une évolution rapide : lorsque
deux virus de la même espèce à génome segmenté
pénètrent dans la même cellule, ils peuvent échanger
leur information génétique par un processus de
réassortiment, il en résulte alors un virus hybride
composé de fragments génétiques des deux virus
parents. Un tel mécanisme évolutif peut avoir
d’importantes conséquences en terme d’évolution.
C’est ainsi que si le virus de la grippe aviaire H5N1
réassortait avec un virus humain H3N2 il pourrait en
résulter un virus hybride qui aurait conservé la
virulence du virus H5 et qui se serait adapté à une
transmission interhumaine comme le virus H3. Enfin
les virus peuvent évoluer par recombinaison génétique ;
par exemple lorsqu’un individu est infecté par le
virus de la polio et par un autre virus du même genre
(entérovirus), lorsque ceux-ci pénètrent dans la même
cellule l’enzyme de réplication peut copier successivement des fragments de l’un et de l’autre virus pour
donner un virus chimère. Mutations ponctuelles,
réassortiment et recombinaison sont des mécanismes
qui permettent aux virus d’évoluer et de s’adapter à leurs
hôtes cibles et parfois de franchir une barrière d’espèce.
BACTÉRIES ET RÉSISTANCE
AUX ANTIBIOTIQUES
L’évolution des bactéries pose de nos
jours d’importants problèmes de santé
publique en raison de l’apparition de germes multirésistants aux antibiotiques. Le processus implique soit
des mutations soit plus généralement l’acquisition de
plasmides (information génétique indépendant de
l’ADN bactérien). Les mécanismes de résistance sont
divers : certaines bactéries vont empêcher l’entrée de
l’antibiotique à l’intérieur du germe ; d’autres vont
l’altérer ou le détruire ou encore rendre la cible
insensible. Mais d’où viennent ces plasmides de
résistances facilement échangeables entre bactéries ?
Poster n°17
Emergence
des
Principalement de la nature, beaucoup de bactéries
vivent dans le sol et doivent faire face à un environnement hostile (les champignons producteurs
d’antibiotiques qui permirent à Fleming de découvrir
la pénicilline). Mais l’homme joue également un rôle
déterminant dans l’émergence des germes résistants.
Les traitements antibiotiques mal adaptés ou incomplets
favorisent la sélection de bactérie porteuses de
facteurs de résistances. D’autre part, la médecine
vétérinaire et l’agriculture qui utilisent 30 fois plus
d’antibiotiques que ce qui est administré à l’homme,
ont permis la diffusion de ceux-ci dans la chaine
alimentaire et favorisé ainsi l’acquisition de résistances
pour les germes responsables de maladies humaines.
Ce problème de multirésistance devient un défi majeur
de la médecine, a tel point que l’on considère être
revenu à l’époque pré-antibiotiques où les moyens
de lutte contre les germes, notamment en milieu
hospitalier, se limitaient à l’hygiène et en particulier
aux lavages des mains !
PARASITES ET RÉSISTANCE
AUX MÉDICAMENTS
C’est depuis les années 1960 que
l’aptitude des formes sévères du Plasmodium
falciparum (agent principal du paludisme) à résister à
la chloroquine est devenue préoccupante. Cet échec
du médicament le plus répandu, le mieux toléré et le
moins cher a été mal ressenti car au même moment
le moustique vecteur anophèle développait une
résistance aux insecticides (DDT).
Amérique du Sud, Sud-Est asiatique puis Afrique Noire
ont été successivement concernés. C’est une mutation
chromosomique spontanée et aléatoire du parasite
qui ne permet plus la pénétration du médicament
dans le globule parasité. Adaptabilité du vecteur
moustique, niveau d’immunité des populations
concernées et mouvements migratoires interviennent
ensuite dans la diffusion des souches résistances.
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Poster n°18
Emergence
des
Alimentation et
maladies infectieuses
maladies
infectieuses
Dr Yves MOREAU
RISQUES ALIMENTAIRES INFECTIEUX
« CLASSIQUES »
• Ils sont dus pour l’essentiel à des bactéries :
salmonelles, staphylocoques, clostridies (C. perfringens et C. botulinum), coliformes, shigella,
yersinia, brucella, mycobacteria, streptocoques,
proteus, citrobacter, listeria).
Les symptômes classiques et le plus souvent non
spécifique sont de la fièvre, des vomissements,
des douleurs abdominales et des diarrhées profuses
ou sanguinolentes. Tous ces germes peuvent être
transmis par une grande variété de boissons ou
d’aliments et de préparations insuffisamment cuites
et/ou conservées dans de mauvaises conditions
si la chaine du froid n’est pas respectée.
• Un virus transmis par aliments ou boissons est
aussi à l’origine de signes cliniques digestifs de
gastro-entérite accompagnée de fièvre, de
douleurs abdominales, de déshydratation, signe
parfois graves notamment chez les jeunes
enfants. C’est le cas du rotavirus.
• Quelques parasites représentent aujourd’hui
un risque alimentaire limité : trichinella, taenias,
douve, amibes, echinoccoccus (hydatidose et
echinococcose alvéolaire), toxoplasma. Chacune
de ce parasitoses exprime une symptomatologie
spécifique bien identifiée.
RISQUES ALIMENTAIRES INFECTIEUX
« NON CONVENTIONNELS »
• Le prion d’origine bovine responsable du
nouveau variant de la maladie de KreutzfeldJacob a provoqué une panique alimentaire justifiée
à la fin du siècle dernier. Ce risque est aujourd’hui
parfaitement identifié et contrôlé.
• La toxine botulinique excrétée par la bactérie
Clostridium botulinum est répertoriée et identifiée
comme un agent utilisable par le bioterrorisme
RISQUES ALIMENTAIRES
INFECTIEUX ÉMERGENTS
Les déplacements et les changements de modes
alimentaires entrainent des contacts avec des
aliments méconnus. Les fruits de mer, d’origine
sauvage ou industrielle sont source d’intoxications
ou d’infections générales.
Dans les pays à faible revenu,
ces problèmes sont amplifiés par
l’absence quasi-totale d’hygiène
alimentaire. La qualité de l’eau
y demeure un problème crucial.
Salmonelle
rie
ux
Dans les pays développés, l’industrie alimentaire
a réalisé d’énormes avancées technologiques dans
la préparation, le conditionnement, l’acheminement,
l’importation, la conservation et la distribution des
aliments. C’est en particulier le cas pour la chaine
de froid, dans la mesure où elle est correctement
appliquée.
Bien que perçu depuis la nuit des temps, le risque
infectieux alimentaire est, si ce n’est accepté, du
moins toléré voir le plus souvent ignoré. En effet,
chacun sait ou devrait savoir que les hommes, les
animaux, et les plantes font partie d’un écosystème
complexe où l’omniprésence de micro-organismes
invisibles représente un risque permanant. Les
maladies infectieuses quelles qu’elles soient,
lorsqu’elles se manifestent sont le résultat d’un
conflit que l’agent responsable (virus, prion, bactérie,
champignon ou parasite) gagne vis-à-vis de l’hôte
qui l’héberge. Le risque infectieux alimentaire peut
parfois prendre la dimension de véritables crises
de société. L’affaire de l’encéphalopathie spongiforme bovine (dite de la « vache folle ») en a été un
exemple. Le bioterrorisme par l’alimentation souvent
évoqué est aussi un risque identifié qui requiert la
vigilance des autorités. D’autres évènements, plus
spécifiquement vétérinaires comme la fièvre
aphteuse et plus récemment la grippe aviaire
peuvent entrainer parce qu’ils font les gros
titres des médias, des paniques injustifiées,
aux conséquences économiques redoutables.
©
E. coli
© bioMérieux
Listeria
ati
nd
Fo
on
Mé
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