abrité sous ce grand toit. Ensuite, la face vitrée se prolonge,
parallèle à l’autoroute, sous la forme d’une galerie de 120 m
de long et 4,80 m de large, venant habiller le bâtiment histo-
rique de l’Euro Space Center.
Ce traitement architectural permet de répondre de manière
particulièrement adroite aux multiples contraintes du dossier.
D’une part, il permet de relooker le bâtiment d’accueil de
l’Euro Space Center, jugé peu attractif, mais aussi et surtout,
cette approche permet de créer une structure de protection
au sein de laquelle le bois pourra tranquillement vivre sa vie.
Les deux façades orientées sous vents dominants sont par
exemple totalement fermées, excluant tout problème avec la
pluie, de même au niveau de la toiture. Dernier élément au
crédit de ce choix architectural, la création d’un visuel plus
imposant, extrêmement harmonieux et à forte connotation
“High-Tech”, en bordure d’autoroute.
En s’attardant sur la serre, on peut être étonné par sa hauteur,
à première vue démesurée. Mais s’il en est ainsi, avec des
bâches ornées d’images de l’espace occupant tout le volume
supérieur, c’est que les bâtiments hébergés ont été imaginés
pour atteindre jusqu’à quatre niveaux. Aujourd’hui, seuls deux
niveaux sont construits, arborant une géométrie évolutive.
Le choix du bois est lié à plusieurs facteurs, le principal est le
caractère d’urgence de la construction, le déménagement des
PME était déjà programmé. En moins de quatre mois, il fallait
livrer les deux bâtiments, l’un de 350 m2, l’autre de 450 m2!
Autre élément qui a pesé dans la balance, l’attachement du
maître d’ouvrage et de l’architecte au matériau bois.
Pour relever ce défi, les éléments retenus sont des panneaux
massifs structurels réalisés à partir de planches de bois, des
essences résineuses, contrecollées en croix. Ces éléments pré-
fabriqués sont utilisés pour réaliser les parois, les dalles et les
toitures. Grâce à ces composants, il est possible à la fois de
construire des bâtiments très rapidement, car l’intégration des
éléments techniques (câbles électriques, câbles data…)
peut se faire directement dans les panneaux; et dans le même
temps, ces produits autorisent une construction évolutive.
Sur la base de parois de seulement 9 cm d’épaisseur, les deux
bâtiments sont capables d’atteindre quatre niveaux. La réalisa-
tion de ce type de construction, dite rez + 3, est facile et très
adaptée au bois car des escaliers suffisent. Avec un noyau
en béton, les cages d’escaliers servent de contreventement à
la structure. C’est un gage de rapidité et de flexibilité car, dans
ce cas, on n’est pas obligé de mettre en place des murs
de refend*, laissant ainsi ouvertes toutes les possibilités de
cloisonnement futur. Autre point à prendre en compte, le
noyau béton, protégé par le bois, confère à l’ensemble une
meilleure stabilité au feu.
En matière d’acoustique, de gros efforts ont été consentis
dans le sens du confort. Dans chaque bureau, les panneaux au
plafond sont dotés d’une finition à base de lattes en bois ajou-
rées avec, derrière, un matériau absorbant les sons, des fibres
de bois. Entre bureaux contigus, un isolant est incorporé dans
les cloisons, tandis qu’entre étages, une chape de 8 cm vient
réduire les bruits d’impact.
Pour le confort thermique, aux 9 cm d’épaisseur des panneaux
en bois, se rajoutent au moins 20 cm d’isolant sous la forme
de cellulose. Cela permet à ces deux bâtiments de frôler les
valeurs du standard “passif”. Une donnée importante quand
on sait que le complexe aspire à l’autosuffisance énergétique,
tant pour ses besoins électriques qu’en terme de chauffage,
via ses 4 400 m2de panneaux photovoltaïques.
Au terme d’un chantier mené tambour battant, sur cet ouvrage
qui est l’un des premiers en Wallonie à adopter ce type de
panneaux, il est intéressant de mettre en avant le sentiment de
confort et le bien-être éprouvé par l’ensemble des entreprises
de construction présentes. Ici, pas de sentiment déplaisant
d’humidité. Une qualité de vie qui est d’ailleurs corroborée
par les premiers résidents, très satisfaits de leurs conditions
de travail! ❖
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Les deux blocs, en forme de L, profitent pleinement de l’éclairage naturel - Projet: © Philippe Samyn and Partners, architectes et ingénieurs / Photo: © La Fibre Comm.
*Mur porteur formant séparation à l’intérieur d’un bâtiment.