Extension d`un feuilletage de Lie minimal d`une variété compacte

arXiv:math/0602164v3 [math.DG] 26 Jun 2006
Extension d’un feuilletage de Lie minimal
d’une vari´et´e compacte
Cyrille Dadi (1) et Hassimiou Diallo (2)
Laboratoire de Math´ematiques Fondamentales,
Ecole Normale Sup´erieure, Universit´e de Cocody
08 BP 10 ABIDJAN 08
email(1): cyrdadi@yahoo.fr, email(2): diallomh@yahoo.fr
March 6, 2008
Abstract
The purpose of this paper is to show that any extension of a mini-
mal Lie foliation on a compact manifold is a transversely Riemannian
G
H
foliation with trivial normal bundle.
This result permits to classify the extensions of a minimal Lie foliation
on a compact manifold from Lie subgroups of its Lie group.
Dans tout ce qui suit les objets sont C,la vari´et´e de base Met les feuil-
letages consid´er´es sont, si necessaire, pris orientables.
1 Introduction
On sait qu’un feuilletage de Lie d’une vari´et´e compacte et connexe est , entre
autre, un feuilletage transversalement - riemannien , parrall´elisable, homog`ene-,
`a fibr´e normal trivial , d´efini par une une 1 forme `a valeurs dans une alg`ebre
de Lie.
Il s’agit ici , ´etant donn´e un Gfeuilletage de Lie minimal (M,F) d’une vari´et´e
compacte et connexe , de voir comment ´evoluent ces propri´et´es `a travers des
feuilletages Fextensions de F(i.e.des feuilletages qui sont tels que
TF TF). A d´efaut de pr´eserver ces propri´et´es sus-cit´ees, peut-on expliciter
une condition ecessaire et suffisante pour qu’une extension admette comme
structure transverse l’une des structures transverses de F?
L’´etude fait apparaˆıtre clairement que le groupe de Lie Gcontient toutes les
informations concernant l’existence et la nature d’une telle extension.
De fa¸con pr´ecise , on montre que
- il y a une correpondance biunivoque entre les sous-alg`ebres de Lie de
G=Lie(G)( ou si l’on pr´ef`ere entre les sous -groupes de Lie connexes de G)
et les extensions de F,
1
- une extension de Fest un G
Hfeuilletage ( voir efinitions) transversale-
ment riemannien , `a fibr´e normal trivial , d´efini par une forme vectorielle.
Ce qui permet d’obtenir une caract´erisation et par suite une classification
des extensions de F.
Une extension F’ d’un feuilletage de Lie minimal (M,F)d’une vari´et´e
compacte et connexe est transversalement homog`ene (resp. de Lie) si et seule-
ment si le sous-groupe de Lie connexe correspondant est ferm´e (resp. ferm´e et
normal ).
Il en esulte que
- toute extension d’un feuilletage de Lie (resp.d’un feuilletage lin´eaire) du
tore est un feuilletage de Lie (resp. un feuilletage lin´eaire) et
- si un feuilletage de Lie d’une vari´et´e compacte est dense dans une de ses
extensions alors cette extension est un G
Hfeuilletage transversalement rieman-
nien `a fibr´e normal trivial.
2 G´en´eralit´es
Notation 2.1 Dans ce qui suit Gest une alg`ebre de Lie de dimension q, de
groupe de Lie connexe et simplement connexe G, Hune sous-alg`ebre de Lie
de Gde codimension q’, (e1, ..., eq)une base de l’alg`ebre de Lie Gtelle que
(eq+1, ..., eq)soit une base de H; on pose [ei, ej] =
q
P
k=i
Kk
ij ek,les Kk
ij ´etant les
constantes de structure de G. Ainsi si ωest une 1-f orme sur une vari´et´e M
`a valeurs dans G, relativement `a cette base on a ω=
q
P
i=1
ωieiqu’on note
encore ω= (ω1, ..., ωq); par exemple si θest la 1-f orme canonique de G, on
´ecrira θ=
q
P
i=1
θieiou θ= (θ1, ..., θq).
Pr´ecisons pour la suite qu’un sous-groupe de Lie ´etant vu comme un sous-
groupe immere d’un groupe de Lie, n’est alors ni necessairement plong´e, ni
necessairement ferm´e.
Dfinition 2.2 Une extension d’un feuilletage ( M,F) de codimension q est un
feuilletage (M,F’ ) de codimension q’tel que 0<q’<q et TF ⊂TF
( on notera F ⊂ F ’).
Une extension d’un feuilletage sera dite de Lie, resp.tranversalement ho-
mog`ene, resp. lieaire si cette extension est dans chacun des cas un feuilletage
de ce type.
La notion de G
Hfeuilletage que nous allons d´efinir maintenant a ´et´e intro-
duite par El Kacimi dans [5].
2
Dfinition 2.3 Avec les notations ci-dessus , soient Gune alg`ebre de Lie , H
une sous-alg`ebre de Lie et ω= (ω1, ..., ωq)1-f orme sur une vari´et´e connexe
M`a valeurs dans G. Supposons que ωv´erifie la condition de Mauer-Cartan
+1
2[ω, ω] = 0, i.e.
k=1
2
q
X
i,j=1
Kk
ij ωiωj()
et ω1, ..., ωqsont lin´eairement ind´ependantes en tout point de M. Alors le
syst`eme diff´erentiel ω1=... =ωq= 0 est int´egrable et d´efinit un feuilletage F
de codimension qqu’on appellera un G
Hfeuilletage d´efini par la 1-f orme ω.
Si la 1-forme ω est la 1-f orme de F´edida d´efinissant un feuilletage de Lie
Fω,on dira que Fest le G
Hfeuilletage associ´e au feuilletage de Lie Fω.
Exemple 2.4 Si M=G, alors θ= (θ1, ..., θq)efinit un G
Hfeuilletage FG,H
dont les feuilles sont les classes `a gauche de H.
On notera que si le sous-groupe Hest ferm´e ce G
Hfeuilletage est riemannien
si et seulement si les actions `a droite de Hsont des isom´etries pour la structure
m´etrique invariante `a gauche de G.
Pour G=Aff(Rq) = GL(Rq)⋉ Rq,les seules actions `a droite invariantes
´etant les ´el´ements du groupe orthogonal O(q, R) alors pour tout k1, le
feuilletage FAff (Rq),GL(Rq)est non riemannien.
D’apr`es [5], on ´etablit comme pour les feuilletages de Lie ou les feuilletages
transversalement homog`enes([1], [6]) la propositon suivante.
Proposition 2.5 Soit Fun G
Hfeuilletage sur une vari´et´e Md´efinie par une
1-forme ω et soit e
F=pFle feuilletage relev´e de Fsur le revˆetement universel
f
Mde M. Alors, il existe une application D:f
M →Get une repr´esentation
ρ:π1(M)Gtelles que
(i)Dest π1(M)-´equivariant, i.e.D(γ.ex) = ρ(γ).D(ex)pour tous exf
Met
γπ1(M), et
(ii) pω=Dθ,i.e. e
F=DFG,H .
On dira que Dest une application d´eveloppante sur f
Mdu G
Hfeuilletage F.
Remarque 2.6 eciproquement si l’on se donne une r´epr´esentation
ρ:π1(M)Get une submersion π1(M)-´equivariant Dde f
Msur G. Alors le
feuilletage e
F=DFG,H passe au quotient et d´efinit sur Mun feuilletage Fqui
est un G
Hfeuilletage.
En particulier si Dest une d´eveloppante de F´edida d’un feuilletage de Lie
FD, alors Fest un G
Hfeuilletage extension de FD.
En plus si le sous-groupe Hest ferm´e, cette extension est un feuilletage
riemannien si et seulement si le feuilletage FG,H est riemannien.
3
Exemple 2.7
Avec les notations pr´ec´edentes, si FDest l’un des deux fllots propres” du
tore hyperbolique T3
A[3],le diagramme suivant
g
T3
A→ Aff +(R) = R
+⋉ R pr2
R=Af f+(R)
R
+
T3
A
montre que le Aff +(R)
R
+
feuilletage Fextension de ce flot de Lie (qui est
non minimal [3]) est un feuilletage non riemannien.
Rappelons, pour terminer cette partie, qu’un groupe Gest dit virtuelle-
ment r´esoluble s’il contient un sous-groupe r´esoluble d’indice fini ( c’est le cas
des groupes esolubles, nilpotents et ab´eliens). Et le th´eor`eme suivant dˆu `a
A.Haefliger [8]. nous sera utile pour la suite.
Thorme 2.8 Un feuilletage riemannien `a feuilles denses sur une vari´et´e rie-
mannienne compl`ete M`a groupe fondamental π1(M) virtuellement r´esoluble
est transversalement homog`ene.
3 Extension d’un feuilletage de Lie minimal
Le r´esultat principal de ce travail est donn´e par le th´eor`eme suivant qui d´etermine
et classifie les extensions d’un G-feuilletage de Lie minimal donn´e d’une vari´et´e
compacte et connexe.
Thorme 3.1 Soit ( M,F) un G-feuilletage de Lie minimal d’une vari´et´e com-
pacte connexe, d’alg`ebre de Lie G. Alors
1- Il y a une correspondance biunivoque entre les sous-groupes de Lie con-
nexes de Get les extensions de F.
2- Une extension de Fest un G
Hfeuilletage transversalement riemannien `a
fibr´e normal trivial, d´efinie par une 1- f orme vectorielle.
3-Une extension de Fest transveralement homog`ene( resp. de Lie) si et
seulement si le sous-groupe de Lie de Gcorrespondant est un sous-groupe
ferm´e ( resp. un sous-groupe ferm´e normal) dans G.
Preuve. Etant donn´e un Gfeuilletage de Lie minimal ( M,F)de codi-
mension q > 0 d’une vari´et´e compacte connexe, d’alg`ebre de Lie G,
1. Soit Fune extension de F, de codimension q.Consid´erons e
Hl’ensemble
des champs Ffeuillet´es tangents `a F;e
Hest visiblement une sous-alg`ebre de
l’alg`ebre de Lie structurale l(M,F) de F. Puisque le feuilletage ( M,F) est
de Lie minimal , l’application lin´eaire evxde l(M,F) dans νx(F) = TxM
TxFd´efinie
par evx(X) = X(x) est alors un isomorphisme d’espaces vectoriels qui permet
de voir que pour tout x∈ M,e
Het evx(e
H) sont des sous-espaces vectoriels de
mˆeme codimension q. Soit ωla 1-f orme de F´edida efinissant F, et soit ,en
4
tout point xde M,̟xl’isomorphisme canonique d’espaces vectoriels rendant
commutatif le diagramme de projections
TxMωx
→ G
↓ ր̟x
νx(F
et σl’application de Gdans l(M,F) dans qui `a tout λ∈ G associe σ(λ) d´efinie
par σ(λ)(x) = (̟xevx)1(λ); σest un isomorphisme lin´eaire de Gsur l(M,F)
On remarquera que pour tous X, Y l(M,F),
1) σ1(X)=ω(X) ,
2) ω(X) est une fonction constante sur Met
3) ω[X, Y ] = [ω(X), ω(Y)].
Il en esulte que σest alors un isomorphisme d’alg`ebres: c’est cet isomor-
phisme canonique qui permet d’identifier G=Lie(G) et l’alg`ebre de Lie struc-
turale l(M,F) de F. Ici pour la clart´e de la d´emonstration nous nous garderons
de faire une telle identification.
Ceci ´etant, consid´erons le syst`eme diff´erentiel Pefini sur Mpar
P(x) = TxFevx(e
H)
Soit X(P) et X(F) les A0(M)modules des champs de vecteurs tangents
respectivement `a Pet `a F. On a
X(P) = X(F)(A0(M)e
H)
Comme les champs de vecteurs de e
Hsont feuillet´es pour F, cette d´ecomposition
permet de voir que le module X(P) est stable par le crochet et que par suite
Pest un syst`eme diff´erentiable compl`etement inegrable qui d´efinit F.Ainsi la
sous-alg`ebre de Lie H=σ1(e
H) de Get le sous-groupe de Lie connexe Hdans
Gcorrespondant sont d´efinis sans ambig¨ut´e `a partir de l’extension F.
R´eciproquement la donn´ee d’un sous-groupe de Lie connexe Hde Gpermet
au moyen de σd’associer un feuilletage extension de Fobtenu avec le syst`eme
diff´erentiel compl`etement int´egrable Pefini sur Mpar
P(x) = TxFevx(σ(Lie(H))
2. - Soit FHune extension de Fet Hla sous-alg`ebre de Lie de Gcorrespon-
dant `a H, soit (e1, ..., eq) une base de l’alg`ebre de Lie Gtelle que (eq+1, ..., eq)
engendre Het ω=
q
P
i=1
ωieila 1forme de F´edida de F. Puisque en tout point
de Mles 1f ormes scalaires ω1, ..., ωqsont lin´eairement ind´ependantes ,alors
les 1f ormes ω1, ..., ωqsont aussi lin´eairement ind´ependantes partout et la con-
dition de Mauer- Cartan (*) assure que le syst`eme diff´erentiel ω1=... =ωq= 0
est compl`etement int´egrable et d´efinit donc un feuilletage Fde codimension q
qui n’est rien d’autre que le G
Hfeuilletage efini par ω.
Par ailleurs encore comme σ1(X)=ω(X), si Xe
H=σ(H) alors pour tout
Xe
H,ω(X)∈ H. Ce qui permet alors de voir que pour tout k, 1kq, et
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