réservoir, ce qui va entraîner un échec du traitement mais la tendance au développement
d’une résistance est relativement faible. En revanche, lorsqu’il existe une certaine pénétration
de l’agent antimicrobien dans le biofilm, une baisse progressive de la concentration de cer-
taines bactéries va faire que certaines vont se retrouver en concentrations intermédiaires.
Cette situation offre une opportunité pour la sélection de mutants. Dans ce cas, on se trouvera
confronté à un échec du traitement et au développement de résistance bactérienne.
5. Cultures bactériennes et test de sensibilité
A. Utiliser la cytologie pour prédire les types de susceptibilité
Les cultures bactériennes et les tests de sensibilité ne sont en général pas nécessaires dans la
plupart des cas d’otites externes et/ou lorsqu’un traitement topique est utilisé. La cytologie
peut identifier efficacement les organismes les plus probables dans la plupart des cas d’otites.
Ceci est particulièrement utile dans les cas d’infections mixtes, quand la culture risque
d’identifier plusieurs organismes avec des sensibilités différentes.
Malassezia et les staphylocoques sont faciles à identifier et on peut donner une bonne estima-
tion de leur sensibilité probable en se basant sur les résistances locales et les traitements pré-
cédents. Les bactéries Gram-négatives sont plus difficiles à différencier en se basant sur la
seule cytologie malgré que les Pseudomonas fassent partie des organismes les plus fréquents.
Leur profil de sensibilité est plus difficile à prédire bien que la plupart des primo-infections
soient sensibles aux aminoglycosides, à la polymixine B, au sulfadiazine d'argent et aux fluo-
roquinolones. Attention toutefois car les Pseudomonas acquièrent facilement des résistances
et la plupart des isolats prélevés sur des infections récurrentes s’avéreront multi-résistants.
B. Utilisation des cultures bactériennes et des tests de sensibilité antimicrobienne
Les cultures bactériennes et les tests de sensibilité peuvent aider à identifier les bactéries im-
pliquées dans l’infection. Ceci peut s’avérer utile pour les organismes moins courants qui
peuvent s’avérer difficiles à différencier par l’examen cytologique par exemple, les strepto-
coques, les entérocoques, E. coli, Klebsiella, Proteus et les corynébactéries. Une bonne con-
naissance de leur profil de sensibilité permettra de guider le choix du traitement.
C. Comprendre les valeurs critiques et la résistance
Les résultats de sensibilité antimicrobienne sont moins utiles dans les otites, surtout quand il
s’agit de traitements topiques. Les valeurs critiques utilisées pour déterminer la susceptibilité
ou la résistance d’un agent infectieux sont basées sur l’assomption d’un traitement systé-
mique. Brièvement, ces valeurs sont déterminées à partir de données pharmacocinétiques
pour estimer le taux présent dans les tissus suite à l’administration d’une dose standard. Si la
zone d’inhibition autour du disque antimicrobien ou la concentration minimum d’inhibition
(CMI) dépasse la valeur critique, il est peu probable que l’agent antimicrobien atteindra des
concentrations thérapeutiques dans les tissus cibles et l’infection sera considérée comme ré-
sistante à cet agent antimicrobien. Pourtant cela ne signifie pas nécessairement que la bactérie
soit résistante à l’antibiotique puisque des taux suffisamment élevés peuvent excéder la CMI.
Les données de sensibilité sont moins utiles dans le cas des médicaments topiques puisque les
concentrations dans le canal auriculaire sont plus élevées que dans ce que les tests in vitro
prédisent. La réponse au traitement est mieux évaluée en utilisant des critères cliniques et
cytologiques. On peut utiliser les données de sensibilité aux antibiotiques pour prédire
l’efficacité des drogues systémiques bien que la concentration dans les tissus auriculaires soit
souvent basse alors qu’en fait il faut des doses élevées.