xication au GHB a été estimée à 30 % dans certaines séries,
mais non rapportée dans d’autres séries ;
●des troubles digestifs (nausées et vomissements) ont été
notés après ingestion, mais également après administration
intraveineuse, suggérant la participation d’un effet central ;
●myosis ou mydriase ont été indifféremment rapportés ;
●des troubles cardiovasculaires décrits sont variables : brady-
cardie ou tachycardie, hypo- ou hypertension. Des modifi-
cations non spécifiques de l’ECG ont été observées : bloc de
branche droit, fibrillation auriculaire transitoire, inversion de
l’onde P, aspect d’onde U.
Le traitement est symptomatique avec une surveillance
continue de l’ECG, de la pression artérielle et de l’oxymétrie
de pouls. En raison de l’absorption digestive rapide, une éva-
cuation digestive n’est pas recommandée. L’efficacité du char-
bon activé n’a pas été étudiée.
Certains antidotes ont été étudiés dans le but de réverser les
signes cliniques de l’intoxication au GHB (naloxone, physos-
tigmine et flumazenil) mais aucun n’a prouvé son efficacité et
ne peut donc être préconisé.
Une intubation avec ventilation artificielle peut s’avérer
nécessaire même si la durée de la dépression respiratoire est
généralement brève (3 à 6 heures).
5. Datura (Datura stramonium L.) [40]
Il s’agit d’une plante appartenant à la famille des Solana-
cées, largement cultivée pour son aspect décoratif. La consom-
mation de cette plante dans un but addictif sous forme de
décoction ou d’ingestion de graines est actuellement le mode
d’intoxication le plus fréquent. Le nombre de graines ingérées
peut varier de 7 à 200.
Toutes les parties de la plante sont toxiques et renferment
des alcaloïdes qui sont : l’hyocyamine (alcaloïde principal), la
scopolamine et l’atropine présentes en faible quantité. Le
datura est, comme la belladone, un parasympatholytique mais
dont l’effet est plus intense.
L’intoxication se traduit par un syndrome anticholinergique
à symptomatologie essentiellement neuropsychique avec exci-
tation psychomotrice, propos incohérents, hallucinations
visuelles, angoisse, désorientation, agressivité. La présence
d’une mydriase bilatérale est constante alors que les autres
signes anticholinergiques sont inconstants : sécheresse buccale,
tachycardie sinusale, hyperthermie, rétention urinaire, vomisse-
ments. Dans les cas graves, on peut observer : coma, convul-
sions et détresse respiratoire.
Le traitement est avant tout symptomatique et comporte une
surveillance clinique et l’administration de benzodiazépines.
L’efficacité de la décontamination digestive n’a pas été
évaluée. Dans les intoxications sévères certains auteurs ont
préconisé l’administration de physostigmine, inhibiteur de
l’acétylcholinestérase qui a la propriété, contrairement à la
néostigmine, de traverser la barrière hématoencéphalique. Ce
médicament n’est plus disponible en France et son utilisation
est controversée.
6. Psilocybes [41]
Plus de cent vingt espèces de champignons hallucinogènes
ont été identifiées. Parmi ceux consommés le plus fréquem-
ment on trouve des psilocybes (P. semilanceata,
P. bohemica…) et des panéoles (paneolus subalteatus)
La psilocine et la psilocybine sont les principes actifs de la
plupart des champignons hallucinogènes. Ils renferment tous
deux un noyau indole. La psilocybine est déphosphorylée en
psilocine dans l’organisme sous l’action d’une déphospho-
rylase. Seule la psilocine passe la barrière hématoméningée.
Son mécanisme d’action reste mal connu ; elle agirait en blo-
quant les récepteurs sérotoninergiques post-synaptiques.
Les symptômes apparaissent après 30 minutes à 1 heure,
durent pendant 2 à 4 heures puis rétrocèdent généralement en
une douzaine d’heures. Ils se caractérisent par des troubles de
l’humeur (euphorie ou anxiété), des hallucinations principale-
ment visuelles ainsi que des troubles de la perception tempo-
rospatiale.
Des manifestations somatiques peuvent être associées :
tachycardie, mydriase, troubles digestifs, somnolence, dyses-
thésies…Des complications graves (convulsions, coma, infarc-
tus, décès) ont été exceptionnellement rapportées et sont tou-
jours en rapport avec une ingestion massive. Les symptômes
régressent généralement spontanément en quelques heures.
L’administration d’un sédatif peut-être nécessaire en cas d’an-
xiété importante.
7. Kétamine [42]
La kétamine est un anesthésique non barbiturique d’action
rapide, analogue structural de la phéncyclidine, utilisée en
médecine humaine et vétérinaire. Elle a été commercialisée
en France depuis 1970 et son usage récréatif a été signalé dès
1992 dans le milieu médical et dès 1996 dans le cadre de rave-
parties. Elle a été classée comme stupéfiant par arrêté du 8 août
1997. Sa consommation se fait principalement par sniff (60 à
100 mg) mais parfois également par voie orale (200 mg) ou
voie intramusculaire (50 mg). Les effets sont dose dépendants,
de durée brève (4 heures) et se traduisent par des manifesta-
tions dissociatives et hallucinogènes. Des cas de décès liés à
la consommation exclusive de kétamine ont été exceptionnel-
lement rapportés. Les symptômes présentés généralement par
les patients hospitalisés ont été (hormis les troubles psychi-
ques) : tachycardie, mydriase, nystagmus, anxiété, rhabdomyo-
lyse.
Le traitement est symptomatique avec administration de
benzodiazépines en cas d’agitation et/ou d’anxiété importante.
Références
[1] Karch S. The history of cocaine toxicity. Hum Pathol 1989;20:1037–9.
[2] Fleming JA, Byck R, Barash PG. Pharmacology and therapeutic applica-
tion of cocaine. Anesthesiology 1990;73:518–31.
[3] Jekel JF, Allen DF, Podlewski H, Clarke N, Dean-Paterson S, Catwright
P. Epidemic free-base cocaine abuse. Lancet 1986;1:459–62.
[4] Cregler LL, Mark H. Special report: medical complications of cocaine
abuse. N Engl J Med 1986;315:1495–500.
F. Lapostolle, F. Flesch / Réanimation 15 (2006) 412–417416