ECOLE NATIONALE VETERINAIRE D’ALFORT ANNEE 2004 ECTOPIE URETERALE CHEZ LE CHIEN : VALEUR PRONOSTIQUE DES PARAMÈTRES URODYNAMIQUES, ETUDE RETROSPECTIVE SUR DIX CAS THESE Pour le DOCTORAT VETERINAIRE Présentée et soutenue publiquement Devant LA FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL Le 23 septembre 2004 Par David, Marc CAUCHARD Né le 9 mars 1978 à Paris (Seine) JURY Président : Professeur à la faculté de médecine de Créteil Membres Directeur : Mme Combrisson Professeur à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort Assesseur : Mlle Maurey Maître de conférences à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort Remerciements A Monsieur le Professeur qui nous a fait l’honneur de présider notre jury, Hommages respectueux. A Madame le Professeur Combrisson pour son intérêt pour mon travail , sa patience et sa gentillesse, Sincères remerciements. A Mademoiselle le Docteur Maurey, Pour sa grande aide et son implication, Sincères remerciements. ECTOPIE URETERALE CHEZ LE CHIEN : VALEUR PRONOSTIQUE DES PARAMÈTRES URODYNAMIQUES, ETUDE RETROSPECTIVE SUR DIX CAS NOM et Prénom : CAUCHARD David RESUME : L'ectopie urétérale est une anomalie congénitale du segment terminal de l'un ou des deux uretères se caractérisant par un abouchement situé distalement au trigone vésical. Les sites privilégiés d'ectopie urétérale sont le col vésical, l'urètre, le vagin ou l'utérus. L'ectopie urétérale se rencontre préférentiellement chez la femelle et chez certaines races telles que le labrador, le golden retriever, le husky de Sibérie, le westie ou le fox terrier à poil dur. L'ectopie urétérale est une anomalie du développement embryonnaire, rencontrée classiquement sous deux formes, extramurale (l'uretère court-circuite complètement la vessie) ou intramurale (l'uretère traverse la sous-muqueuse vésicale pour s'aboucher dans le col vésical, l'urètre ou le vagin). L'ectopie urétérale se rencontre fréquemment associée à d'autres anomalies du tractus urinaire, telles que l’incompétence sphinctérienne, l'absence ou l’hypogénésie des reins, une hydronéphrose, un méga-uretère ou une vessie pelvienne. Les explorations urodynamiques ont pour objectif l’évaluation du fonctionnement de l’appareil vésico-sphinctérien : compliance et contractilité vésicale et capacité d’ouverture/ fermeture de l’urètre. Ces investigations sont envisagées lors d’incontinence urinaire ou de dysurie. Par une étude rétrospective sur dix animaux atteints d’ectopie urétérale et traités chirurgicalement, nous chercherons à évaluer si cet examen préopératoire a une valeur pronostique quant à la réussite ou l’échec de l’intervention chirurgicale, c’est à dire la correction à court ou moyen terme de l'incontinence. Mots-clés: ectopie, uretère, incontinence urinaire, urodynamique, carnivore, chien JURY : Président Pr Directeur Pr COMBRISSON Assesseur Dr MAUREY Adresse de l’auteur 15 Bd Verd de St Julien, 92190 Meudon 1 CANINE URETERAL ECTOPIA: URODYNAMIC ABNORMALITIES, RETROSPECTIVE STUDY ON TEN DOGS SURNAME: Cauchard Given name: David SUMMARY: Ureteral ectopia is a congenital abnormality of the terminal segment of one or both ureters in which the ureteral orifice is located distal to the trigone of the bladder. Common sites of ectopically displaced ureteral orifices include the bladder neck, proximal, middle, or distal urethra, vagina or uterus. Ureteral ectopia has been diagnosed with far greater frequency in female dogs than in male dogs, it has also been documented to appear more frequently in specific breeds such as labradors, golden retrievers, siberian huskies, Western Highland White Terriers, wire haired fox terriers. Ureteral ectopia results from a dysembryogenesis and is classified in two broad categories: extramural ectopic ureters completely bypass the urinary bladder without anatomic attachment; intramural ureters tunnel distally below the submucosal layer to open in the bladder neck, urethra or vagina. Ureteral ectopia is commonly associated with multiple anomalies of the urinary tract, including absent or small kidneys, hydronephrosis, dilated ureter, pelvic bladder. Urodynamic studies aim at assessing the lower urinary tract: compliance and contractility of the bladder and ability to open and close the urethra. These investigations should be considered whenever incontinence or dysuria are observed. Based on the study of ten dogs with ureteral ectopia and treated by surgery, we will try to evaluate the post-operative short-term prognostic value of this test. Key words: dog, ectopia, ureter, urodynamic profil. JURY : President Pr Director Pr COMBRISSON Assessor Dr MAUREY Author’s address 15 Bd Verd de St Julien, 92190 Meudon TABLE DES MATIERES INTRODUCTION 3 PREMIERE PARTIE : Etude bibliographique 5 5 I) Uretère ectopique chez le chien 1. Epidémiologie 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 2. Etiologie 2.1 3 2.2 Etude clinique 3.1 3.2 3.3 Répartition des différentes implantations urétérales Incidence Races Sexe Age Anomalies associées Développement embryonnaire 2.1.1 Développement normal 2.1.2 Développement d'un uretère ectopique Pathogénie Diagnostic clinique Diagnostic différentiel Examens complémentaires 3.3.1 Endoscopie 3.3.1.1 Vaginoscopie 3.3.1.2 Cystoscopie et urétroscopie 3.3.2 Radiographie 3.3.2.1 Urétrographie rétrograde 3.3.2.2 Vaginocystographie rétrograde 3.3.2.3 Urographie intraveineuse 3.3.2.4 Normes radiographiques 3.3.2.5 Intérêt de l'examen radiographique 3.3.3 Echographie 3.3.4 Mesures urodynamiques 4. Anomalies associées 4.1 Hydro-uretère et hydronéphrose 4.2 Incompétence du sphincter urétral 4.3 Pyélonéphrite chronique 4.4 Hypoplasie vésicale 4.5 Destruction du parenchyme rénal 4.6 Ectopie rénale 4.7 Sténose vestibulo-vaginale 4.8 Infections urinaires 4.9 Dermatose 1 5 5 8 8 8 9 11 12 12 12 12 13 20 20 21 23 23 23 24 24 24 25 30 31 31 34 37 37 37 37 38 38 38 38 39 39 39 Mise en forme : Puces et numéros Mise en forme : Puces et numéros Mise en forme : Puces et numéros 5. Traitement 5.1 5.2 5.3 5.4 5.5 5.6 5.7 Examen préopératoire Techniques chirurgicales correctrices 5.2.1 Technique d’abouchement 5.2.2 Technique de tunnélisation 5.2.3 Technique de correction des uretères cavitaires 5.2.4 Nephrectomie et urétérectomie 5.2.5 Augmentation de la capacité vésicale Critères de choix Maintien de la continence 5.4.1 Traitement médical 5.4.2 Traitement chirurgical: la colposuspension Suivi post-opératoire Complications 5.6.1 Incontinence urinaire post-opératoire 5.6.2 Œdème de la paroi vésicale 5.6.3 Hydro-uretère et hydronéphrose 5.6.4 Formation de calculs sur le matériel de suture 5.6.5 Présence de caillots sanguins 5.6.6 Fuites ou ruptures urétérales 5.6.7 Non-fonctionnement de la valve vésico-urétérale Pronostic II) Techniques urodynamiques et apports dans le cadre de l’ectopie urétérale 1 2 3 4 Rappels sur le fonctionnement du bas appareil urinaire Principe et méthode des examens urodynamiques Valeurs de référence Intérêt pronostique lors l’uretère ectopique DEUXIEME PARTIE : Etude rétrospective sur dix cas cliniques I) Matériel et méthodes II) Résultats III) Discussion 40 40 40 43 43 44 44 44 47 47 48 48 48 49 51 52 52 52 52 52 53 53 54 54 58 61 62 63 63 67 73 CONCLUSION 75 BIBLIOGRAPHIE 76 2 Mise en forme : Puces et numéros Mise en forme : Puces et numéros Mise en forme : Puces et numéros Mise en forme : Puces et numéros INTRODUCTION : Chez le chien, de nombreuses malformations congénitales affectent l’appareil urinaire et sont à l’origine d’une symptomatologie très variée. L’ectopie urétérale qui consiste en un mauvais abouchement de l’uretère, est la cause d’incontinence la plus fréquente chez le jeune chien. Elle se traduit par des pertes intermictionnelles d’urine. Les femelles et certaines races sont préférentiellement touchées, suggérant une origine héréditaire à cette anomalie du développement embryonnaire. L’apparition d’une incontinence sur un animal jeune doit faire suspecter en tout premier lieu une ectopie urétérale. L’imagerie (urographie intra-veineuse, échographie) permet de confirmer avec certitude cette hypothèse. Le traitement de cette affection est essentiellement chirurgical. Peu de facteurs à l’heure actuelle, permettent de préjuger de la réussite de l’intervention. L’association de cette anomalie anatomique à des perturbations du fonctionnement vésical et urétral telles que l’incompétence sphinctérienne ou l’instabilité du détrusor, sont à l’heure actuelle, des facteurs incriminés. C’est dans cette perspective que l’utilisation de la profilométrie urétrale et de la cystomanométrie pourrait apporter de nouveaux éléments. Le but de cette étude est d’analyser si la réalisation d’une exploration urodynamique préopératoire présente un intérêt en tant que nouvel élément diagnostic et pronostic au travers de dix cas. 3 4 PREMIERE PARTIE : étude bibliographique I) Uretère ectopique chez le chien L’uretère ectopique est une affection se traduisant par un mauvais abouchement de l’uretère dans la vessie. Normalement les uretères s’abouchent par la face dorsolatérale caudale de la vessie, au niveau du trigone vésical (figure 1) [67]. L’uretère ectopique peut être extra-mural c’est-à-dire qu’il contourne totalement la vessie et va s’aboucher dans l’urètre, le vagin ou l’utérus (figure 2). L’uretère ectopique peut être intra-mural, avec ou sans orifice terminal (entraînant alors une hydronéphrose du rein correspondant), il traverse la musculeuse et la sous-muqueuse jusqu’à atteindre l’urètre (figure 3 et 4). L’uretère cavitaire perfore la vessie au bon emplacement mais se poursuit par une structure incomplète, formant un chenal, qui guide l’urine directement dans l’urètre (figure 5 ). Enfin, l’ectopie est le plus fréquemment unilatérale, une anomalie d’abouchement des deux uretères est toutefois possible. 1. Epidémiologie 1.1. Répartition des différentes implantations urétérales Plusieurs études ont été réalisées pour déterminer la distribution des sites de terminaison des uretères ectopiques. Trois études suggèrent que, chez la chienne, l’urètre et le vagin sont des sites privilégiés de terminaison (tableaux 1, 2 et 3). Chez le mâle, la majorité des sites de terminaison rapportés est dans l’urètre prostatique [44], bien que les canaux déférents et la vésicule séminale soient des sites possibles de terminaison [44, 22]. 5 Figure 1 : l’uretère entre dans la paroi vésicale, a un court segment sous muqueux, et s’ouvre au niveau du trigone [67]. Figure 3 : Uretère intramural. L’uretère entre dans la paroi vésicale à l’endroit normal. Le segment sous-muqueux continue au-delà du trigone pour s’ouvrir distalement [67]. Figure 2 : Uretère extramural. L’uretère entre directement dans l’urètre ou le vagin sans pénétrer dans la paroi vésicale [67]. Figure 4 : Uretère à deux branches. L’uretère a un abouchement normal au niveau du trigone et continue dans la sous-muqueuse vers une ouverture plus distale [67]. Figure 5 : Uretère cavitaire. L’uretère entre dans la paroi vésicale à l’endroit normal. L’ouverture dans la lumière vésicale peut se trouver au site normal ou plus loin. L’uretère forme alors un chenal, qui se prolonge au-delà du sphincter urétral [67]. 6 Tableau 1 Site d’abouchement des uretères ectopiques chez la chienne D’après OSBORNE et al.[66] Site d’abouchement Pourcentage Vagin Urètre Col de l’utérus Utérus 70 20 7 3 Tableau 2 Distribution des sites de terminaison des uretères ectopiques chez la chienne D’après HOLT et al.[42] Terminaison Vagin Urètre Corps de l’utérus Non déterminé Total Côté gauche 11 15 / Côté droit Bilatéral 8 8 / Côté non déterminé / 1 / 15 11 1 15 41 Total 34 (31%) 35 (31%) 1 (1%) 11 11 3 40 (37%) 38 27 4 110 Tableau 3 Site et côté d’abouchement des uretères ectopiques chez la chienne D’après HOLT et al.[43] Site Urètre Vagin Côté droit 86 (91.5%) 8 (8.5%) Côté gauche 97 (93%) 7 (7%) Total 183 (92.5%) 15 (7.5%) Total 94 104 198 7 1.2 Incidence L’ectopie urétérale est une affection rare chez le chien, puisqu’elle a une incidence faible : 0,013% (228/1,8 .106) [32]. Toutefois elle est la cause la plus fréquente d’incontinence urinaire chez le chiot, elle peut atteindre 52% des causes d’incontinence, alors que chez l’adulte cette fréquence chute à 0,05% [41]. Notons toutefois que l’euthanasie des chiots ne répondant pas au traitement permet d’expliquer en partie cette faible incidence chez l’adulte. De plus, une ectopie urétérale peut se révéler asymptomatique, et donc jamais mise en évidence chez l'adulte. 1.3 Races Il existe clairement une prédisposition raciale de l’ectopie urétérale chez le chien. En Amérique du nord les races les plus prédisposées sont chez la femelle : Husky de Sibérie, Terre-Neuve, Bulldog anglais, White Highland Western Terrier, Fox terrier, Caniche nain et miniature et le Colley. (tableau 4) [7, 21, 32, 66, 76, 79]. En Angleterre une étude de HOLT et al.[45] montre que les Border Collies, les Bulldogs, les Briards, les Golden Retrievers, les Griffons, les Labrador Retrievers et les Skye terriers sont prédisposés à l’ectopie urétérale. Les Jack Russel terriers sont statistiquement peu touchés par cette anomalie.(tableau 5). Chez les mâles, les sujets rencontrés sont principalement des croisés, Labrador Retrievers, Welsh Corgis et Fox terriers [7, 21, 32, 66, 76,79]. 1.4. Sexe Les femelles sont très nettement prédisposées à cette affection puisque 75-80% des uretères ectopiques sont constatés sur des chiennes. Le nombre de mâles atteints est sous-estimé. Certains auteurs rapportent que les signes cliniques chez le mâle sont moins visibles que chez la femelle en raison d’un sphincter urétral externe plus long permettant une meilleure continence [61]. 8 1.5. Age L’ectopie urétérale est une maladie congénitale, son diagnostic est souvent précoce. Toutefois dans certains cas, les signes cliniques sont révélés tardivement à la faveur de facteurs aggravants (incompétence sphinctérienne due à la stérilisation ou aux chaleurs). L’âge au diagnostic varie entre six semaines et neuf ans avec une médiane de dix mois. Pour les mêmes raisons exposées dans le paragraphe précédent, l’âge moyen au diagnostic est significativement plus précoce chez la femelle que chez le mâle [43]. Tableau 4 Estimation du risque relatif d’uretère ectopique par race en Amérique du Nord D’après HAYES [34]. Races Nombre de cas Risque relatif (1) Husky de Sibérie Terre-Neuve Bulldog WHWT Fox terrier Caniche nain et miniature Colley Labrador Autres races pures Croisées 41 6 9 5 7 48 21.7 12.6 8.2 6.9 5.5 3.6 Intervalle de confiance du risque relatif à 95% 15.2-30.9 5.0-29.6 3.9-16.5 2.5-17.5 2.4-12.1 2.5-4.8 13 7 49 32 1.6 1.0 0.4 0.5 0.9-3.0 0.4-2.3 0.3-0.6 0.3-0.7 Total 217 1 (1) Le risque relatif est mesuré par le rapport du taux d’incidence chez les sujets exposés au facteurs de risque sur le taux d’incidence chez les sujets qui ne sont pas exposés. Dans cette étude le facteur d’exposition est la race. Le risque relatif varie de 0 à l’infini. Entre 0 et 1 il est dit protecteur, c’est à dire que l’incidence de l’ectopie urétérale dans cette race est inférieure à l’incidence chez les chiens n’appartenant pas à cette race. Si le risque relatif est supérieure à un, alors la variable étudiée constitue un facteur de risque. Pour éliminer le fait que la corrélation soit due au hasard, il est possible d’estimer l’intervalle de confiance à 95% autour d’un risque relatif. Un risque relatif dont la borne inférieure de l’intervalle de confiance est supérieur à un, est équivalent à un risque relatif significativement élevé. Réciproquement, un risque relatif dont la borne supérieure de l’intervalle de confiance est inférieure à un confirme le caractère protecteur du facteur étudié. 9 Tableau 5 Odds ratio racial pour l’uretère ectopique chez 192 chiennes en Grande-Bretagne D’après HOLT et al. [45]. Race Beagle Bedlington terrier Border collie Border terrier* Briard* Bulldog* Cairn terrier Cocker spaniel Croisé Corgi Dalmatien English Springer spaniel Golden retriever* Griffon* Irish setter Irish wolfhound Jack russel terrier# Labrador retriever* Lakeland terrier Caniche miniature Munsterlander Old English sheepdog Rottweiler Rough collie Shetland sheepdog Husky sibérien Skye terrier* Staffordshire bull terrier Fox terrier à poils durs Yorkshire Total Nombre de cas 1 1 6 5 2 3 1 3 16 2 1 8 50 3 1 1 2 49 1 4 1 2 1 1 7 1 13 1 3 2 192 Odds ratio(1) 1.06 8.74 0.53 3.52 87.92 5.75 0.26 0.40 0.77 1.02 1.12 1.24 9.36 26.50 0.37 5.46 0.27 2.43 1.98 0.96 43.73 1.16 0.54 0.30 1.68 86.59 0.55 3.38 0.37 Intervalle de confiance à 95% 0.03-6.33 0.18-78.59 0.19-1.16 1.09-8.80 4.54-5187.17 1.10-19.27 0.01-1.48 0 .08-1.19 0.41-1.24 0.12-3.87 0.03-6.67 0.52-2.52 6.50-13.28 4.08-137.08 0.01-2.14 0.12-41.06 0.03-0.98 1.71-3.41 0.05-12.39 0.26-2.54 0.55-343.77 0.14-4.40 0.01-3.14 0.01-1.17 0.66-3.60 31.55-258.62 0.01-3.18 0.66-10.79 0.04-1.38 (1) L'étude cas/témoins est une étude rétrospective où l'on associe des sujets, issus d'une même population, souffrant d'une maladie donnée pour les uns (les cas), non-atteints par cette maladie pour les autres (les témoins). On recherche dans le passé de ces deux groupes la fréquence d'exposition au facteur de risque étudié. Le résultat est donné sous la forme d'une estimation de l'odds ratio. Dans notre cas, on va calculer le rapport entre le nombre d’animaux présentant un uretère ectopique dans une race donnée sur le nombre d’animaux non touchés de cette même race.Cette opération est réitérée pour les chiens n’appartenant pas à cette race. La division de ces deux rapports constitue l’odds ratio. L’odds ratio se rapproche du risque relatif lorsque l’événement (ici le nombre de chiens atteint d’ectopie urétérale) est rare par rapport à l’absence d’événement (le nombre de chiens non touchés par l’ectopie urétérale). Comme pour le risque relatif l'odds ratio doit être supérieur ou égal à un pour démontrer la liaison entre facteur de risque et maladie. L'intervalle de confiance de l'odds ratio permet de tester la significativité de la liaison. *indique que l’augmentation est significative et donc que la fréquence des cas n'est pas due à l'échantillon. # indique que la diminution est significative 10 Mis en forme 1.6. Anomalies associées L’uretère ectopique est fréquemment associé à d’autres malformations congénitales traduisant la perturbation du développement embryonnaire ou d’autres affections dues au mauvais fonctionnement de l’uretère. Au travers d’une étude rétrospective sur 175 cas selon HOLT et al. [43] met en relief cette caractéristique pathologique : l’anomalie associée la plus fréquemment rencontrée est l’hydrouretère (tableau 6). Tableau 6 Anomalies associées observées sur 175 chiens ayant une ectopie urétérale Dans cette étude chaque uretère est considéré indépendamment de l’autre, ainsi lors de double anomalie celles-ci sont comptées deux fois. D’après HOLT et al.[43]. Anomalies Hydro-uretère Vessie intra-pelvienne ou uretère court Hydronéphrose et hydro-uretère Pyélonéphrite Hypoplasie vésicale Septum vaginal Dysplasie rénale Calculs urinaires Cryptorchidisme Hypoplasie rénale Rupture de l’uretère avec calculs urétéraux Shunt porto-systémique Rein ectopique Persistance du canal de l’ouraque Nombre et pourcentage 74 (33,5%) 47 (21,3%) 34 (15,4%) 29 (13,2%) 19 (8,5%) 8 (3,6%) 2 (1%) 1 (0,5%) 1 (0,5%) 1 (0,5%) 1 (0,5%) 1 (0,5%) 1 (0,5%) 1 (0,5%) 220 Total 11 2. Etiologie 2.1 Développement embryonnaire 2.1.1 Développement normal [47] La formation de l’appareil urinaire se déroule en trois phases. La première, consiste en un développement d’un organe excréteur simple : le protonéphron (encore fonctionnel chez certains poissons primitifs). Celui-ci est remplacé par le mésonéphron (fonctionnel chez les batraciens) puis par le métanéphron, forme définitive chez les mammifères et les oiseaux. La disparition du protonéphron laisse place au mésonéphron, mais la persistance du canal pronéphronique donne le canal de Wolf ou canal mésonéphronique. Le canal métanéphronique, quant à lui, prend naissance sous la forme d’un bourgeon sur la face dorsale du canal mésonéphronique et se dirige vers le métanéphron (figure 6). Ces structures sont à l’origine de l’uretère et du rein. La membrane cloacale, ou septum uro-rectal, apparaît et sépare le cloaque en un tissu urogénital et un rectum (figure 7). Ce tissu urogénital absorbe la partie commune au canal métanéphronique et au canal mésonéphronique, abouchant ainsi ces deux canaux dans le sinus urogénital (figure 8). Les canaux métanéphroniques migrent ensuite crânio-latéralement, formant le trigone vésical. Le sinus se segmente et donne en partie supérieure la vessie; la partie inférieure quant à elle reçoit les canaux de Wolf, et forme l’urètre (figure 9). C’est à partir de ce stade qu’une différenciation en fonction des sexes se produit; chez le mâle, les canaux mésonéphroniques constituent l’épididyme, le canal déférent et le canal éjaculateur. Les vésicules séminales se développent près de la jonction urètre-canal mésonéphronique. La prostate se forme à partir de l’épithélium urétral. Les canaux de Müller s’atrophient, laissant comme seul vestige l’utricule prostatique (figure 10). Chez la femelle, les canaux de Müller s’unissent pour donner le vagin et le corps de l’utérus. L’urètre et le vagin se rejoignent au niveau du vestibule. Les canaux de Wolf s’atrophient laissant comme reliquat l’organe de Rosenmüller et les canaux de Gartner (figure 11). 12 2.1.2 Développement d’un uretère ectopique Plusieurs anomalies du développement peuvent aboutir à un uretère ectopique : ¾ Non migration du canal métanéphrique : Une anomalie dans la croissance des différentes parties du sinus urogénital peut empêcher la migration crânio-latérale du canal métanéphrique. Le canal métanéphrique (qui donnera l’uretère) reste alors connecté au canal mésonéphrique et aux structures qui en résultent tel que l’urètre (figure 12). ¾ Anomalie de position du bourgeon métanéphrique : Une position trop en avant sur le canal du bourgeon métanéphrique empêche une bonne intégration de la partie commune des deux canaux au vestibule. L’uretère ne s’abouche alors plus dans la vessie mais dans le canal mésonéphrique (figure 13). ¾ Retard dans l’apparition du bourgeon métanéphrique : L’apparition des bourgeons, alors que la vessie est déjà formée, permet une migration et un abouchement aléatoire dans toute structure voisine, notamment les canaux mésonéphriques. Chez le mâle, il est alors simple d’expliquer les sites d’abouchement de l’uretère ectopique. L’urètre prostatique, la prostate, les vésicules séminales et les canaux déférents sont issus des structures mésonéphriques. Le site privilégié est l’urètre prostatique [88]. L’explication est plus complexe chez la femelle car le vagin et l’utérus ne dérivent pas des canaux mésonéphriques mais des canaux de Müller. Une non migration d’un bourgeon métanéphrique peut faire aboutir un uretère au niveau du col de la vessie (figure 17). On peut aussi considérer certaines anomalies au stade bourgeon métanéphrétique (figure 18). Certains auteurs [54] pensent que le vagin ne dérive pas des canaux de Müller, mais des canaux mésonéphriques. Ceci permet d’expliquer que l’uretère puisse être en communication avec le 13 vagin, mais ne permet pas de comprendre comment l’urètre peut se terminer au niveau du col de l’utérus [54]. Une autre hypothèse repose sur la présence, chez la femelle adulte, de vestiges de canaux mésonéphriques dans le ligament large et dans la paroi du vagin où ils forment les canaux de Gartner. Ainsi, si l’incorporation du canal mésonéphrique ne se déroule pas normalement, l’uretère peut se trouver en communication avec le vagin ou l’utérus par l’intermédiaire de ces formations vestigiales. 14 Figure 6 : Apparition du bourgeon urétéral sur la face dorsale du canal mésonéphrique [47] Figure : 7 Division du cloaque par le septum urorectal en un sinus urogénital et un rectum [47] 15 Figure : 8 Inclusion dans la paroi du sinus urogénital de la partie commune auc canaux mésonephriques et métanéphriques [47] Figure Figure89Inclusion : Migration dans cranio-latérale la paroi du sinus du canal urogénital métanéphrique de la partie etcommune formation aux canaux mésonéphrique du trigone vésical et métanéphrique [47] 16 Figure 10 : Appareil urogénital avant différentiation en fonction du sexe [47] Sinus urogénital Canal mésonéphrique Canal métanéphrique Figure 11 : Appareil urogénital du mâle : les canaux mésonéphriques ont formé l’épididyme, le canal déférent et le canal éjaculateur [47] Figure 12 : Appareil urogénital de la femelle : les canaux mésonéphriques disparaissent (vestiges canaux de Gartner) [47] uretère ovaire vessie utérus Vestiges du canal mésonéphrique 17 Figure 13 : Développement d’un uretère ectopique : anomalie dans la position du bourgeon métanéphrique [47] ectopique normal CANAL METANEPHRIQUE Figure 14 : Anomalie de position du bourgeon métanéphrique chez la femelle [47] 18 Figure 15 : Anomalie de position du bourgeon métanéphrique chez le mâle [47] Figure 16 : Uretère ectopique par non migration du canal métanéphrique [47] 19 Figure 17 : Non migration du canal métanéphrique chez la femelle [47] Figure 18 : Non migration du canal mésonéphrique chez le mâle [47] 20 2.2 Pathogénie L’hypothèse d’une malformation héréditaire est bien évidemment avancée. Plusieurs éléments étayent cette hypothèse [35] : • Observation de deux sœurs Husky présentant une ectopie urétérale unilatérale droite, • Prédisposition de certaines races, • Faible taux d’anomalies rencontré chez les races croisées, Toutefois aucune étude n’a démontré avec certitude cette hypothèse. D’autres causes peuvent être avancées telles que des déséquilibres vitaminiques [82], notamment en vitamines A et B. Chez la ratte la carence en vitamine A engendre des malformations de l’appareil urinaire. L'ectopie urétérale se rencontre chez 36% des ratons des lignées carencées en vitamine A. L’ajout de vitamine A dans la ration des rattes élimine cette anomalie des portées suivantes [66]. L’action tératogène de la carence en vitamine A a été étudiée dans d’autres espèces mais des malformations de l’appareil urinaire n’ont été retrouvées que chez le porc. L’excès de vitamine A dans l’alimentation de la souris gestante entraîne l’apparition d’anomalies urétrales dans la descendance (atrésie, agénésie, hydro-uretère, dédoublement et ectopie), ceci n’est reproductible que chez le rat. Il est important de noter qu’aucune de ces actions n’a pu être démontrée chez les chiennes. 3 Etude clinique 3.1 Diagnostic clinique Une incontinence permanente ou intermittente depuis la naissance est le symptôme le plus fréquemment rapporté chez les animaux atteints d'ectopie urétérale [33, 37]. L’observation de mictions normales est la situation la plus fréquente lors d’ectopie urétérale unilatérale. Lors d’ectopie bilatérale, la vessie est complètement shuntée, dans la majorité des cas la vessie ne se remplissant pas aucune miction normale ne peut s’observer. Toutefois un reflux d’urine peut 21 s’observer et une miction normale peut alors se manifester. Le critère de vessie pleine ou vide ne peut donc pas être utilisé pour établir la bilatéralité de l’ectopie urétérale. Le degré d'incontinence est variable et ne peut être utilisé pour déterminer la localisation de l'orifice urétéral. L'incontinence a été décrite comme corrélée à la position chez certains chiens, en effet on a parfois constaté une aggravation de l'incontinence en position couchée [61]. Bien que le signe d’appel de cette ectopie soit l’incontinence urinaire, les signes cliniques dépendent aussi des affections concomittantes, qu'elles soient congénitales ou acquises. Toutefois les pertes d’urines chez le jeune chien, se rencontrents lors de nombreuses pathologies, isolées ou associées à l’ectopie urétérale. La mise en place d’un traitement efficace nécessite l’exclusion des affections d’expression clinique similaire à celle d’une ectopie urétérale. 3.2 Diagnostic différentiel [31] ¾ Est-ce de l’incontinence vraie ? L’incontinence est une perte involontaire d’urine. En cas d'ectopie urétrale les phases d'incontinence se présentent sous la forme d'un écoulement passif permanent ou intermittent, qui peut être majoré dans certaines positions. Il est important de bien caractériser cette incontinence, et de prendre du recul par rapport aux premières descriptions données par le propriétaire. En effet, pour caractériser l’incontinence, le clinicien doit clarifier les concepts de miction, de perte passive d’urine, de pollakiurie et de quantité normale du volume urinaire. Cette étape doit permettre d’exclure une cause comportementale (telle que le marquage, les mictions émotives, la malpropreté du chiot), une polyurie-polydypsie ou la pollakiurie dûe à une cystite. ¾ L’animal se met-il en position lors de miction ou de défécation ? Autrement dit existe-til des mictions normales ? Cette question permet d’explorer une déficience neurologique. Dans l'ectopie urétérale l'animal continue à se mettre en position et à avoir des mictions normales, à cela se rajoutent des épisodes d'incontinence, qui peuvent se manifester dans certaines positions, notamment couchée. ¾ Quand ont lieu (ou ont commencé) les épisodes d’incontinence ? Etant une malformation congénitale, l'ectopie urétérale se manifeste depuis la naissance. La vessie étant shuntée, les écoulements ont lieu en permanence. 22 Cette question doit aussi concerner l’installation de cette incontinence : postcastration, post-chirurgical ou suivant tout épisode de trouble neurologique. L’âge d’apparition oriente évidemment le diagnostic : jusqu’à l’âge de six mois on ne peut exclure une confusion du propriétaire entre incontinence vraie et les mictions hératiques présentes avant l’apprentissage de la propreté. Chez les jeunes de moins de deux ans on privilégiera la piste de l’anomalie congénitale (que ce soit l’uretère ectopique comme l’incompétence sphinctérienne). ¾ La vessie est-elle pleine ou vide ? Comme cela a été vu précédemment ce paramètre est à interpréter avec beaucoup de précaution. En effet en cas d’ectopie urétérale unilatérale, le remplissage de la vessie ne s’effectue qu’à partir d’un rein, on rencontrera alors rarement une vessie tendue. La vessie est souvent vide lors d’ectopie urétérale. Toutefois un reflux d’urine peut se produire révélant à la palpation une vessie pleine. ¾ Y-a-t-il des prédispositions raciales ou sexuelles? Certaines races sont prédisposées aux uretères ectopiques. La femelle est plus fréquemment touchée par l'incompétence sphinctérienne et l'ectopie urétérale. ¾ Description de la miction : La présence d’une pollakiurie associée ou non à une hématurie oriente le clinicien vers une atteinte inflammatoire (infectieux, lithiase, néoplasie). La présence d’une dysurie oriente le diagnostic vers une atteinte urétrale anatomique (lithiase, tumeur) ou fonctionnelle (dyssynergie). Lors d’ectopie urétérale, en dehors de toute complication infectieuse, les mictions sont normales. Une fois cette anamnèse effectuée un examen clinique rigoureux peut être réalisé. Nous évoquerons ici le cas de l'ectopie urétérale mais aussi la démarche à faire lors de toute exploration clinique d'une incontinence : ¾ Exploration de la région génitale externe : lors d'ectopie urétérale une humidification peut se rencontrer, seule ou associée à une dermite, due à l'irritation de l'urine ou au léchage. Toute humidification ou inflammation de la zone périvulvaire indique que l’écoulement est chronique ou permanent. L’examen de cette zone doit mettre en évidence tout orifice anormal ou tout signe d’intersexualité. 23 ¾ Palpation abdominale : lors d'ectopie urétérale, la palpation est souple et non douloureuse, toute masse, quelque soit sa nature, qui comprime la vessie peut être à l’origine d’une incontinence. ¾ Examen neurologique : il n'y a pas de trouble neurologique associé à l'ectopie urétérale. La palpation du tonus urétral permet l’évaluation de la prostate et de la partie distale de l’urètre. L’examen vaginal peut permettre de mettre en évidence l’abouchement urétéral ectopique le cas échéant. ¾ Examen rectal et vaginal : cette étape permet d’examiner l’urètre et la prostate, et ainsi de constater le cas échéant toute anomalie. Grâce à l’anamnèse et à l’examen clinique, des hypothèses diagnostiques seront formulées. Nous pourrons alors privilégier certains examens complémentaires permettant d’aboutir à un diagnostic de certitude. 3.3. Examens complémentaires Mise en forme : Puces et numéros Outre le diagnostic de certitude, les examens complémentaires permettent de préciser le site de terminaison de l’uretère ectopique, étape préliminaire indispensable pour le traitement chirurgical. 3.3.1. Mise en forme : Puces et numéros Endoscopie [66] 3.3.1.1 Vaginoscopie L’examen du vagin avec un spéculum peut permettre l’identification de l’orifice d’un uretère ectopique s’abouchant dans le vagin. Cependant cette technique, malgré une valeur prédictive positive de 100%, ne permet pas de diagnostic d’exclusion. Ceci s’explique par la difficulté à explorer le vagin de manière satisfaisante. OSBORNE et al. [66] conseillent l’utilisation de tubes à essai dont l’extrémité a été polie, des otoscopes pédiatriques, des corps de seringues en plastique jetables dont une 24 section rectangulaire de la paroi a été enlevée, ou des endoscopes à fibre optique. L’insufflation d’air dans la lumière vaginale permet d’améliorer la visibilité de la muqueuse par une plus grande distension. De nombreuses chiennes présentant des uretères ectopiques ont une persistance de l’hymen. L’inspection visuelle du vagin chez de telles chiennes révèle un tissu charnu, attaché aux parois dorsales et ventrales du vagin. Les côtés latéraux de la structure forment de petites ouvertures en forme de fentes avec les parois vaginales. Il faut donc se méfier et ne pas les confondre avec l’abouchement d’uretères ectopiques. Lors de la détection d’un orifice suspect, la confirmation se fait grâce à une radiographie, après cathétérisation et l’injection d’un produit de contraste radio-opaque. 3.3.1.2 Cystoscopie et urétroscopie [60] Mise en forme : Puces et numéros La cystoscopie et l’urétroscopie peuvent révéler des sites de terminaison d’uretères ectopiques. Ces techniques ont l’avantage de détecter les sites exacts de terminaison et de pouvoir mettre en évidence avec certitude les uretères ectopiques bilatéraux. Une étude rétrospective effectuée sur 24 chiens atteints d’uretères ectopiques montrent que tous avaient des anomalies associées du vestibule. Ces anomalies comprenaient la persitance de l’hymen ou du septum paramesonephrique et une sténose vestibulo-vaginale. La persistance de l’hymen se caractérise par une fine bande ventro-dorsale dans le vestibule immédiatement à la suite de la jonction vestibulovaginale. La persistance du septum paramesonephrique se rencontre sous la forme de bandes ventrodorsales en continuité avec le vestibule et la muqueuse vaginale caractérisant un développement incomplet. La sténose vestibulovaginale est une striction annulaire de la jonction vestibulovaginale. 3.3.2 Radiographie [6] 3.3.2.1 Urétrographie rétrograde [26] *Préparation de l’animal : l’animal doit être à jeûn depuis au moins 12 heures. Un lavement de côlon est réalisé au minimum 6 heures avant l’examen. La vessie est vidée juste avant l’urétrographie. *Protocole : Chez les femelles : la vagino-urétrographie est réalisée sous anesthésie générale. 25 Mise en forme : Puces et numéros Mise en forme : Puces et numéros ¾ Une sonde de Foley est introduite dans le vagin et le ballonnet est gonflé au niveau du vestibule. ¾ La vulve doit être clampée avec une pince atraumatique pour empêcher le retour de produit de contraste et permettre un examen dans de bonnes conditions. ¾ Le produit de contraste (solution iodée hydrosoluble à 10-15% ) est injecté à raison de 1ml/kg. Une autre technique consiste à introduire la sonde de Foley de 1 cm dans l’urètre et la gonfler très légèrement, on pourra ensuite injecter 5-10 ml de produit de contraste par la sonde [1, 64, 72]. Chez les mâles, le cathétérisme urétral nécessite une sonde de Foley de faible diamètre. *Contre-indication : L’allergie à l’iode *Accidents et complications : les traumatismes et les infections sont les complications les plus fréquentes. Le passage de produit de contraste en région péri-urétrale est à l’origine d’un œdème local douloureux qui disparaît généralement en moins de 24 heures [1, 64, 72]. Lorsque la portion distale de l’uretère est visible, l’injection doit être arrêtée pour éviter une contamination du bassinet rénal pouvant entraîner une pyélonéphrite[42]. 3.3.2.2 Vaginocystographie rétrograde [57] *Préparation de l’animal : L’animal doit être à jeun depuis au moins 12 heures. Des lavements du côlon et du rectum doivent être réalisés 24h et 3h avant l’examen. *Protocole : L’examen se déroule sous anesthésie générale. Des radiographies abdominales, latérales et ventro-dorsales sans préparation sont réalisées et permettent de contrôler la vacuité digestive. On réalise une cystographie à double contraste, puis une vagino-urétrographie. ¾ La chienne est placée en décubitus dorsal. ¾ L’introduction d’une sonde de Foley (calibre 10-12 ) jusqu’au col vésical permet de vider la vessie puis d’injecter dix millilitres d’un produit de contraste (dilué à 50%). ¾ La chienne est ensuite positionnée en décubitus latéral afin de répartir le produit uniformément sur la muqueuse de la vessie. 26 Mise en forme : Puces et numéros ¾ Injection d’air ou de CO2. ¾ Radiographies latérales et ventro-dorsales. ¾ Retrait du cathéter. ¾ Introduction du cathéter jusqu’au vestibule, rempli de produit de contraste ( cette manœuvre évite la formation de bulles). ¾ Gonfler le ballonnet pour éviter la fuite de produit ; si ceci ne suffit pas pincer les lèvres avec des forceps à tissu mou. ¾ Injection du produit de contraste à la dose de 1ml/kg. *Résultats : la radiographie latérale est l’incidence offrant le plus d’informations. *Discussion : Cette technique permet de repérer tout orifice urétéral, d’estimer la longueur de l’urètre (vessie pelvienne) et le contour du vagin (figures 19 et 20). NB 1 : Si l’anesthésie est trop légère, le muscle du vestibule peut se contracter donnant une image de striction qui ne doit pas être interprétée comme une lésion. NB 2 : Les chiennes en chaleur ont un volume vaginal très augmenté, la quantité de produit à injecter doit donc être modifiée. *Complications : cette technique est assez sûre, cependant des risques d’infection du tractus urinaire communes à tout sondage existent. *Conclusion : par sa simplicité cet examen permet d’obtenir des résultats intéressants dans le cadre d’un diagnostic d’incontinence. 27 Figure 19: Vaginocystographie rétrograde vue dorso-ventrale (image prêtée par le docteur BARREAU) mégauretère vessie vagin 28 Figure 20 : Vaginocystographie rétrograde vue latéro-latérale (image prêtée par le docteur BARREAU) vagin Uretère ectopique urètre vessie 29 3.3.2.3 Urographie intraveineuse [1, 22, 64, 72] *Préparation : L’animal est à jeûn depuis au moins 24 heures. Des lavements du colon doivent être réalisés dans les dernières 24 heures et le dernier doit avoir eu lieu 6-8 heures avant le début de l’urographie. Le choix du produit de contraste se porte sur un produit tri-iodé hydrosoluble du type Télébrix 38 (ND) et un flacon de soluté cristalloïde (type NaCl à 0.9%). Le mélange doit comporter 1200 mg d’iode par kg mélangé à du soluté isotonique (NaCl 0.9%), sans dépasser 27g au total. *Protocole : ¾ Vidanger la vessie. ¾ Réalisation de radiographies sans préparation latérales et ventro-dorsales, celles-ci doivent permettre la visualisation de tout l’appareil urinaire. ¾ Gonfler la vessie avec 4 ml/kg d’air pour un grand chien, 10 ml/kg pour un petit chien. Ceci permet de mieux apprécier l’abouchement des uretères. ¾ Le produit de contraste est injecté en perfusion en 10-15 minutes. ¾ T0 + 5 min : incidence latérales et ventro-dorsales. ¾ T0 + 10 min : incidence latérales et ventro-dorsales. ¾ T0 + 15 min : incidence latérales et ventro-dorsales. *Contre-indications : o L'allergie à l’iode. o La déshydratation, même un animal insuffisant rénal peut subir cet examen tant qu’il est correctement hydraté. o Le myélome multiple constitue une contre-indication absolue à cause du risque de précipitation des protéines de Bence-Jones dans les tubules rénaux. *Effets secondaires indésirables : des phénomènes d’allergie à l’iode peuvent survenir, caractérisés par des vomissements, de l’urticaire, de l’oedème pulmonaire voire un choc anaphylactique. Ceci peut être prévenu par l’administration de corticoïdes avant l’urographie (ne jamais mélanger les corticoïdes et le produit de contraste dans la même seringue) [82]. De légers vomissements ou une légère hyperthermie peuvent apparaître sans que cela ne soit alarmant. Si l’injection s’est produite en péri-vasculaire, il est recommandé d’infiltrer dans la zone un mélange de NaCl et de xylocaïne 2%. 30 *Résultats : cette technique permet de visualiser des uretères ectopiques, ainsi que d’autres anomalies des reins ou des uretères. Notons que la visualisation du site exact de terminaison de l'uretère n’est pas toujours aisée (figures 21 et 22). 3.3.2.4 • Normes radiographiques [59] Largeur normale de l’uretère proximal = L2 × 0.07 (±0.018) (L2 longueur du deuxième corps vertébral lombaire) [16]. • Habituellement un uretère est considéré comme plus large que la normale à partir de 3.0 mm. • L’aspect de la jonction urétérovésicale peut être normal en forme de J, ou bien anormal (rectiligne), voire indiscernable [59]. 3.3.2.5 Intérêt de l’examen radiographique L’étude radiographique est réalisée lors de l’examen pré-opératoire des uretères ectopiques pour confirmer le diagnostic, discerner les uretères ectopiques uni ou bilatéraux, évaluer leur morphologie et identifier d’autres anomalies du tractus urogénital. Cette évaluation minutieuse de l’appareil urinaire est nécessaire pour planifier l’intervention chirurgicale [59]. Elle permet d’évaluer la position, la taille et la forme du bassinet rénal, mais aussi le site de terminaison des uretères, la position, la forme et la taille de la vessie [66]. Malheureusement, la localisation exacte du site d’abouchement des uretères est parfois difficile à visualiser avec une urographie. C’est notamment le cas lorsque l’uretère ectopique passe dans la paroi vésicale sur plusieurs centimètres avant de s’ouvrir dans l’urètre. De plus, l’orifice ectopique peut être caché par l’accumulation de produit de contraste dans la lumière vésicale. Dans ce cas, la visualisation est facilitée en associant une pneumocystographie à l’urographie intraveineuse. L’augmentation de la pression intravésicale ainsi créée va entraîner la fermeture des jonctions urétérovésicales normales, la vessie ne va pas se remplir de produit de contraste et le trajet et l’abouchement des uretères seront alors mieux visualisables [59, 66]. Une radiographie à double contraste permet aussi d’améliorer la visualisation des éléments urétéraux intramuraux. Ceci peut être accentué en plaçant l’animal en position ventro-dorsale, permettant au gaz de remonter jusqu’aux uretères adjacents [59]. Enfin, la visualisation difficile de l’urètre peut venir d’une baisse d’excrétion du produit de contraste dans l’urine faiblement concentrée, formée par un rein pyélonéphrétique. 31 Figure 21 : Urographie intraveineuse en vue dorso-ventrale (image prêtée par le service d’imagerie de l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort) Rein gauche 32 Figure 22 : Urographie intraveineuse en vue latérolatérale (image prêtée par le service d’imagerie médicale de l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort) uretère vessie 33 3.3.3 Mise en forme : Puces et numéros Echographie *Protocole [55]: ¾ Vidange de la vessie. ¾ Remplir la vessie de solution saline pour obtenir une légère distension, l’utilisation de solution saline de plus faible densité que l’urine urétérale permet une meilleure visualisation des jets urétéraux. ¾ Examen du chien en décubitus dorsal avec sonde sectorielle de 7.5 MHz. ¾ Visualisation de la jonction urétéro-vésicale en incidence transverse (observation des jets urétéraux) (figures 23 et 24). ¾ Utilisation du Doppler possible (figure 25). *Protocole utilisé à l’ECOLE VETERINAIRE D’ALFORT: ¾ Pas de vidange de vessie. ¾ Injection de furosémide à 1 mg/Kg par voie intraveineuse. ¾ Examen échographique 5-10mn après. ¾ Utilisation du Doppler. *Interprétation : Le diagnostic d’uretère ectopique se fait sur l’absence de jet urétéraux et la visualisation de l’uretère postérieurement au trigone. Les jonctions urétérales sont visibles sous la forme de petites structures convexes sur le bord dorsal de la vessie. Les jonctions urétéro-vésicales sont visibles dans 80% des cas. *Intérêt : La jonction urétérovésicale étant facilement et fréquemment observable cette technique se révèle d’une grande utilité. L’association de l’urographie intraveineuse, de la cystographie, de l'urétrographie rétrograde et de la radiographie ne permet la localisation de l’uretère ectopique que dans 77% des cas selon MASON et al. (1990) [59]. L’échographie permet d’éviter de multiples radiographies pour localiser la terminaison des uretères [32, 55]. Une étude comparant l’efficacité diagnostique de l’échographie et de l’urographie intraveineuse, avance que ces deux méthodes diagnostiquent à 91% les uretères ectopiques. Mais l’échographie permet une détermination bien plus précise de l’anatomie urétérale normale, alors que l’urographie intraveineuse perd les terminaisons à cause du péristaltisme, d’un défaut d’excrétion du produit de contraste ou de la superposition des os du bassin. 34 Figure 23 : Echographie en coupe transversale de la vessie. (image prêtée par le service d’imagerie médicale de l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort) Figure 24 : Echographie coupe longitudinale de la vessie permettant de visualiser l’abouchement de l’uretère ectopique (image prêtée par le service d’imagerie médicale de l’Ecole Nationale Vétérinaire d'Alfort) 35 Figure 25 : Utilisation du Doppler dans la mise en évidence de l’ectopie urétérale (image prêtée par le service d’imagerie médicale de l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort) 36 3.3.4 Mesures urodynamiques Mise en forme : Puces et numéros Cette technique sera explicitée dans la deuxième partie. Mise en forme : Puces et numéros 4 Anomalies associées Nous avons vu précédemment la forte prévalence des anomalies associées à l’uretère ectopique. 4.1 Hydro-uretère et hydronéphrose [8, 30] Les hydro-uretères sont des affections fréquemment diagnostiquées, ils sont caractérisés par la dilatation de la lumière urétérale et une diminution du péristaltisme. Plusieurs facteurs entrent en jeu dans la formation des hydro-uretères et de l’hydronéphrose : avant tout une obstruction totale ou partielle de l’uretère distal, dans sa partie intramurale anormale [43, 73]. Les infections du tractus urinaire sont fréquentes chez les animaux souffrant d’une ectopie urétérale, car ces uretères ne possèdent pas de sphincter distal, autorisant alors un reflux d’urine constant et une remontée des germes dans les uretères concernés [20]. Les infections urinaires peuvent diminuer le péristaltisme urétéral par la libération d’endotoxines bactériennes [10, 66]. Ces endotoxines ont une action inhibitrice sur la musculature lisse de l’uretère [5]. L’hydronéphrose est généralement la conséquence d’un hydro-uretère persistant. L’augmentation de pression de l’uretère dilaté entraîne des changements physiopathologiques au niveau rénal. La dilatation provoque alors une ischémie et une atrophie du parenchyme rénal. La réversibilité de ces changements dépend de la durée et de la gravité de l’obstruction. La fonction rénale peut revenir à son niveau normal même après une semaine, mais ne recouvre que 25% de sa fonction initiale si l’ischémie dure plus de quatre semaines [24]. 4.2 Incompétence du sphincter urétral Cette affection est parfois rencontrée chez les animaux ayant une ectopie urétérale, essentiellement lorsque l’uretère vient s’aboucher dans l’urètre. En outre, les chiennes ayant une incompétence sphinctérienne ont un col vésical en position intra-pelvienne et, statistiquement, un urètre plus court que les femelles continentes [28]. 37 Mise en forme : Puces et numéros Cette anomalie peut être évaluée par une étude profilométrique de la pression urétrale et doit être corrigée par un traitement médical ou chirurgical, car elle peut être responsable de la persistance de l’incontinence après l’intervention. 4.3 Pyélonéphrite chronique A l’examen radiographique, un contour dilaté et irrégulier du bassinet rénal, accompagné d’un diverticule du bassinet sont caractéristiques d’une pyélonéphrite chronique accompagnant souvent les uretères ectopiques et sont visibles lors de la phase initiale de l’urogramme. Ces pyélonéphrites sont le plus souvent la conséquence d’une affection ascendante du tractus urinaire. 4.4 Hypoplasie vésicale [17] Elle peut aussi être présente, le plus souvent chez des patients ayant deux uretères ectopiques, et compromettre le succès de la réimplantation urétérale dans la mesure où la vessie s’adapte mal au volume urinaire, ce qui déclenche des mictions fréquentes. 4.5 Destruction du parenchyme rénal [66] et insuffisance rénale Elle touche le rein ipsilatéral et est le résultat d’une pyélonéphrite. A titre d’exemple on peut évoquer le cas d’une femelle ayant un seul uretère ectopique; la destruction complète du rein associé, due à la pyélonéphrite, a entraîné la rémission complète de l’incontinence urinaire [23]. Si une infection rénale bilatérale et généralisée se développe, des signes d’insuffisance rénale ou de sepsis peuvent apparaître. 38 4.6 Ectopie rénale [49] L’ectopie rénale peut se rencontrer chez des patients ayant une ectopie urétérale. C’est le rein drainé par l’uretère anormal qui est touché. Sa taille, sa forme ainsi que sa structure pourront être affectées. 4.7 Cette Sténose vestibulo-vaginale [53] malformation entraîne le stockage de l’urine au niveau de la sténose, l’élimination se faisant lorsque l’animal change de position. Une incontinence intermittente est donc diagnostiquée en premier lieu sans suspecter la présence d’une ectopie urétérale. L’ectopie urétérale sera mise en évidence lors de l’exploration radiographique de l’appareil urogénital. 4.8 Infections urinaires Les infections bactériennes du tractus urinaire sont communément associées aux uretères ectopiques. Elles sont dues : - A un défaut ou une absence de la valve urétéro-vésicale, ce qui entraîne un reflux d’urine de la vessie vers l’uretère. - Et/ou à une stase de l’urine dans le tractus urogénital bas ou dans l’uretère ectopique. Une défaillance du péristaltisme urétéral ainsi qu’une urétérectasie vont en résulter. Il est indispensable, lors de cultures urinaires positives, de réaliser un antibiogramme et de mettre en œuvre un traitement antibiotique adapté avant d’envisager toute intervention chirurgicale. 4.9 Dermatose L’incontinence urinaire entraîne une humidité de la région péri-vulvaire. Les poils apparaissent plus ou moins collés, ils peuvent changer de couleur. Ces souillures se compliquent d’inflammation locale sous forme de dermite péri-vulvaire mais aussi de vulvite et de vaginite. En raison de complications bactériennes fréquentes, un écoulement purulent 39 apparaît alors et peut conduire à des erreurs diagnostiques quant à son origine [7, 17, 42, 66, 73, 76]. Mise en forme : Puces et numéros 5 Traitement 5.1 Examen préopératoire [36] *Bilan hématologique et urinaire : Lors de la suspicion d’une ectopie urétérale, il est nécessaire de réaliser un bilan sanguin complet, un profil biochimique ainsi qu’un examen urinaire. Ces informations fournissent une évaluation de l’état de santé du chien et de l’éventuel dysfonctionnement rénal (azotémie ou créatininémie élevée) [10]. Il convient de réaliser un examen bactériologique des urines prélevées par cystocenthèse [7, 79]. Si la présence de bactéries est confirmée, un traitement antibiotique, fondé sur l’antibiogramme, doit être mis en œuvre avant l’intervention chirurgicale [7]. Une évaluation pré-opératoire de la fonction rénale est nécessaire pour tout animal. Toutefois la probabilité d’une insuffisance rénale est bien plus forte lors d’ectopie bilatérale [36]. *Age de l’animal : A la suite d’une réimplantation, les animaux de moins de cinq mois semblent développer des œdèmes de la paroi vésicale, il est donc préférable d’attendre cet âge pour effectuer une transplantation de l’uretère. Toutefois devant le développement possible d’hydronéphrose et de pyélonéphrite, une attente trop longue est déconseillée. Pour des raisons mécaniques, la taille des uretères conditionne la facilité de réalisation de la chirurgie : le poids de l’animal est donc un élément décisionnel important. 40 5.2. Techniques chirurgicales correctrices [83] 5.2.1 Technique d’abouchement Cette technique est utilisée pour la transplantation d’uretères ectopiques qualifiés d’intramuraux [36]. ¾ Vidange de la vessie par cystocentèse ou par sondage. ¾ Visualisation de la partie intramurale de l’uretère ectopique par une cystotomie ventrale. ¾ Incision de la paroi dorsale de la vessie au-dessus de l’uretère intramural au niveau du trigone. ¾ L’uretère est ensuite localisé dans la paroi vésicale (figure 26A). ¾ Incision (figure 26B). ¾ Cathéterisation de l’uretère. ¾ Palpation du cathéter au travers de la paroi vésicale. ¾ Ligature simple avec du matériel non-résorbable (dec. 1,5 ou 2) du cathéter. ¾ Retrait du cathéter, et serrage de la ligature, permettant d’obstruer l’uretère distal et d’empêcher l’écoulement d’urine (figure 27). ¾ Un cathéter est passé crânialement à travers l’incision pour visualiser l’ouverture urétérale et pour dévier l’urine du site chirurgical. ¾ Anastomose des bords de l’ouverture de la paroi aux bords de l’incision de l’urothélium, en utilisant un surjet simple avec du matériel de suture synthétique, résorbable : Vicryl ND (décimal 0,7 ou 1) (figure 26C). ¾ Suture de tout le tour de la nouvelle jonction urétéro-vésicale (figure 26D). ¾ Retrait du cathéter. ¾ Enfouissement du nœud de la ligature dans la paroi vésicale en suturant l’urothélium par-dessus avec du Vicryl ND (dec 1). Cette technique a l’avantage d’éviter la section transversale de l’uretère ; le saignement et l’atteinte des nerfs sont minimes, enfin la probabilité de reflux vésico-urétéral post-opératoire est minimisée [66]. 41 Par contre il convient de bien s’assurer de la ligature de l’uretère distalement à l’abouchement et d’identifier la branche ectopique. Dans le cas contraire une incontinence urinaire post-opératoire peut persister [83]. Figure 26 : Technique de stomatisation, création de la nouvelle jonction urétéro-vésicale [83] Fil de traction Uretère intramural Inscision de l’uretère Stomatisation de l’uretère 42 Figure 27 : Technique de stomatisation, ligature de la branche distale de l’urètre [83] Mise en place des ligatures Serrage des points 43 5.2.2 Technique de tunnelisation Elle est utilisée pour la transplantation d’uretère ectopique qualifié d’extra-mural ou lorsque l’accès à l'uretère intramural est difficile (par exemple lors d’hypertrophie prostatique) [83]. ¾ Vidange vésicale par sondage ou cystocentèse. ¾ Libération de 2-3 cm de l’uretère du fascia péri-urétral et du péritoine au niveau de son site d’abouchement. ¾ Ligature distale en utilisant du matériel synthétique, résorbable, et en prenant soin d’éviter les vaisseaux sanguins de la paroi dorsale de la vessie. ¾ Section de l’uretère juste en avant de la ligature. ¾ L’extrémité de l’uretère est placée dans une compresse pour absorber l’urine (figure 28A). ¾ Un fil de suture est placé dans la paroi de l’extrémité de l’uretère. ¾ Une incision est réalisée sur la paroi dorso-latérale de la vessie, à l’endroit où l’urètre entre habituellement dans la paroi vésicale (figure 28B). ¾ Création d’un tunnel à l’aide d’une pince Mosquito, dans la paroi vésicale entre l’urothélium et le détrusor, de l’incision au pôle crânial de la vessie. La longueur du tunnel doit être approximativement de deux fois la largeur de l’uretère de l’animal (ceci est suffisant pour que la partie intramurale de l’uretère se collabe sous la pression exercée pendant la miction, afin d’éviter un reflux vésico-urétéral. Si le tunnel est trop long, cela prédispose à un hydro-uretère ou à une hydronéphrose) (figure 28C). ¾ Il est indispensable d’éviter toute rotation de l’uretère dans l’axe longitudinal. ¾ Section longitudinale de l’uretère, avec des ciseaux fins sur une distance de 1.5-2 fois le diamètre normal de l’uretère (figure 28D). Ceci permet un élargissement de l’ouverture dans la vessie. ¾ Cette ouverture est ensuite suturée à l’incision de l’urothélium vésical, à l’aide d’un fil résorbable comme par exemple du vicryl ND (dec 1) (figure 28E). ¾ Placer les sutures de telle sorte que les nœuds soient en dehors de la lumière vésicale. Les inconvénients de cette technique sont avant tout d’interrompre la vascularisation et l’innervation de l’uretère lors de la section. De plus elle crée des strictions au niveau du site de l’ anastomose [72]. 44 Mise en forme : Puces et numéros Finalement, une interruption temporaire du péristaltisme, due à la manipulation chirurgicale et à la trans-section de l’uretère, peut provoquer un léger hyro-uretère [71]. 5.2.3 Technique de correction des uretères cavitaires Mise en forme : Puces et numéros L’ouverture urétérale est visualisée par la dépression qui s’étend distalement dans l’urètre. La correction chirurgicale consiste à retirer une bande de muqueuse de chaque côté du chenal et ensuite de fermer par un surjet simple avec du matériel résorbable (dec 1,5) (figure 29). 5.2.4 Néphrectomie et uretèrectomie Mise en forme : Puces et numéros Cette technique est utilisée chez les patients ayant une atteinte grave et unilatérale d’un rein. En effet, il faut que le rein contro-latéral puisse assumer seul la fonction d’excrétion. La section de l’uretère doit se faire aussi près de la vessie que possible pour éviter le phénomène de stase, facteur favorisant du développement bactérien [66]. 5.2.5 Augmentation de la capacité vésicale Chez les chiens ayant une agénésie de la vessie ou une hypoplasie vésicale marquée, des techniques chirurgicales plus radicales peuvent être employées. La création d’une vessie artificielle à partir de matériel biologique comme l’intestin, par une anastomose, peut pallier à la faible capacité vésicale [70]. Toutefois, ces techniques permettant une augmentation du volume vésical ne sont pas encore applicables en pratique quotidienne vétérinaire [20]. 45 Mise en forme : Puces et numéros Figure 28 : Technique de tunnelisation [79] A B C D E Figure 29 : Technique de correction des uretères cavitaires [83] Uretère cavitaire Suture de l’uretère 46 46 5.3 Critère de choix Le choix de la technique opératoire dépend du nombre d’uretères ectopiques, de leurs sites de terminaison, du statut fonctionnel des uretères et des reins et de la présence d’anomalies concomitantes. Une chirurgie reconstructrice permettant de conduire l’urine de l’uretère dans la vessie doit être sérieusement conseillée quand la fonction du rein drainé par l’uretère ectopique est normale, quand une terminaison extra-vésicale des deux uretères existe, ou quand la capacité fonctionnelle des deux reins est réduite. Si une affection rénale généralisée est présente, l’excision de l’uretère et du rein associé peut réduire la fonction rénale suffisamment pour entraîner une insuffisance rénale aiguë [66]. Si les deux reins sont touchés, la fonction rénale peut être conservée par leur action combinée. Le retrait brutal d’un des reins peut amener le nombre de néphrons total efficaces à moins de trente pour cent de leur valeur initiale. Cette valeur seuil franchie, une insuffisance rénale se manifeste. Dans le cas d’ectopie unilatérale avec des signes d’infection, d'hydro-uretère ou d’hydronéphrose importante du côté atteint, l’ablation du rein et de l’uretère concernés est indiquée. Si l’urétéronéphrectomie est envisagée, il est indispensable de vérifier l’intégrité fonctionnelle du rein contro-latéral [10]. Attention : Si un œdème marqué de la paroi vésicale se développe pendant l’intervention chez un animal avec 2 uretères ectopiques, il est plus sûr de transplanter seulement un uretère à ce moment, et de ré-intervenir sur le second quatre à six semaines plus tard. En effet l’uretère transplanté peut être obstrué par l’œdème, on comprend alors aisément que si l’opération porte sur les deux uretères, il peut en résulter une insuffisance rénale post-rénale pouvant entraîner la mort. Il faut prêter une attention particulière chez les jeunes plus fortement exposés à l’œdème [83]. 5.4 Maintien de la compétence urétrale Le traitement chirurgical, permet de corriger ce court-circuit que représente l’uretère ectopique. Si malgrè ce traitement l’incontinence persiste, c’est que les structures permettant le stockage de l’urine n’assurent pas efficacement leur rôle. Nous évoquerons dans ce chapitre les différentes mesures permettant d’améliorer cette fonction en agissant sur l’urètre qui est un des acteurs principaux de la continence. 47 5.4.1 Traitement médical *Principe : La région du trigone et surtout l’urètre sont très riche en récepteurs alphaadrénergiques, responsables de l’augmentation du tonus du trigone et de l’urètre proximal [76]. *Produits : L’effet clinique de la phénylpropanolamine (PROPALIN ND) dans le traitement de l’incontinence urinaire est fondé sur son action stimulante des récepteurs α1-adrénergiques qui provoque une augmentation du tonus de l’urètre, principalement innervé par des fibres sympathiques. Chez le chien, la concentration plasmatique maximale de phénylpropanolamine est atteinte en une heure environ et la demi-vie est approximativement de trois heures. Aucune accumulation n’a été observée après administration d’une dose de 1 mg/kg trois fois par jour pendant quinze jours. La posologie est de 1 mg/kg trois fois par jour. 5.4.2 Traitement chirurgical : colposuspension Toutefois le traitement médical ne suffit pas toujours, on peut alors proposer un traitement chirurgical, ce qui n’exclut pas une association des deux. Le principe de la colposuspension est de déplacer le col vésical en position intraabdominale afin de renforcer l’action du sphincter vésical et la tonicité de l’urètre proximal. ¾ Vidange de la vessie grâce à une sonde de Foley. ¾ Gonfler le ballonnet et effectuer une traction jusqu’au col vésical. ¾ Réalisation d’une laparotomie médiane permettant de révéler les deux tendons prépubiens. ¾ Introduction d’un doigt dans le vagin afin de déplacer crânialement le col de la vessie : ceci permet l’apparition du vagin dorso-latéralement à l’urètre. ¾ Préhension du vagin avec des pinces d’Allis, puis suture de celui-ci aux tendons prépubiens avec deux sutures (nylon dec. 3ou 4), situées à 1-1.5 cm de la plaie de laparotomie. 48 Mise en forme : Puces et numéros ¾ Attention : vérifier au moment du serrage des sutures que l’urètre n’est pas strangulé sur le pubis, un instrument de type porte-aiguille doit pouvoir être introduit le long de l’urètre entre le vagin et le pubis pour plus de sécurité. ¾ Retrait de la sonde de Foley et antibiothérapie pendant 5 jours [38, 40]. La chienne doit être tenue en laisse pendant le premier mois suivant la chirurgie . En effet si les sutures étaient rompues lors d’un exercice trop violent, une nouvelle intervention permettrait une moins bonne amélioration de l’incontinence. Une évaluation à long terme des cas indique 50% d’excellents résultats (animaux guéris), 40% de bons résultats (quelques fuites peu fréquentes) et 10% d’échec. 5.5 Suivi post-opératoire de la correction de l’uretère ectopique Mise en forme : Puces et numéros Une urographie doit être réalisée 5-7 jours post-opératoire pour évaluer le fonctionnement des uretères. Un certain degré d’hydro-uretère et d’hydronéphrose, lié à l’occlusion de la lumière urétérale au site d’anastomose par l’œdème de la paroi vésicale, est fréquemment présent une semaine après l’intervention. Un hydro-uretère léger se résorbe en 2-6 semaines. Une nouvelle urographie peut être effectuée 6 semaines après la correction des uretères pour objectiver une bonne fonctionnalité [83]. Cela permet parfois de mettre en évidence une ectopie de l’uretère controlatéral. Si l’hydro-uretère ou l’hydronéphrose est sévère, une nouvelle intervention est indiquée pour corriger l’obstruction, généralement localisée au nouvel abouchement. Si l’obstruction est complète, une réimplantation de l’uretère est alors conseillée ; dans quelques cas, l’œdème est à l’origine de l’obstruction qui peut être levée par la mise en place de cathéters urétéraux. La décision de réintervenir, reposant sur les observations radiographiques peut être difficile [89]. Des échantillons d’urine, prélevés par cystocentèse, doivent être analysés et mis en culture régulièrement après l’intervention. Une culture urinaire est réalisée 3-5 jours après l’arrêt des antibiotiques puis tous les six mois pendant au moins un an. 5.6 Mise en forme : Puces et numéros Complications Différences entre les techniques opératoires [43] 49 L’incidence des complications est comparable quel que soit le type de correction chirurgicale : 14% au total. Cependant, l’hydronéphrose est plus fréquente lors de transplantation extravésicale (technique de tunnelisation), et une dysurie se constate plus communément lors de transplantation intravésicale (technique d’abouchement). Les complications suite à des urétéronephrectomies sont plus rares, mais ont de très graves conséquences ; une hydronéphrose ou une infection peuvent se développer sur le rein restant, entraînant une insuffisance rénale. Après la technique intravésicale, une dysurie s’observe dans 12.5% des cas et est probablement due au traumatisme chirurgical dans la région du col vésical, provoquant un œdème ou une obstruction. Cette affection se résoud spontanément ou par la mise en place de cathéters urétéraux pendant 3-12 jours. Ces résultats suggèrent que les complications sont moins sérieuses après une transplantation intravésicale que lors d’une transplantation extravésicale (tableau 8). Les infections post-opératoires ne sont pas fréquentes (tableau 9), mais entraînent de graves complications. Elles sont attribuées à des bactériuries pré-existantes et soulignent l’importance d’un examen bactériologique pré-opératoire de l’urine et d’un traitement approprié pour éradiquer toute infection avant l’intervention. Tableau 8 Efficacité en fonction des différents traitements D’après HOLT et al. [43] EFFICACITE Traitement Bonne Moyenne Mauvaise Total Transplantation extravésicale 20 8 12 40 Transplantation intravésicale 26 6 6 38 Urétéro-néphrectomie 15 8 2 25 Traitement d’un seul uretère par 3 4 1 8 1 0 0 1 65 26 21 112 transplantation ou par Urétéronéphrectomie lors d’une ectopie bilatérale Traitement d’un uretère par transplantation intravésicale et l’autre par transplantation extravésicale. Total 50 Tableau 9 Complications post-opératoires chez les chiens traités pour uretères ectopiques selon différentes méthodes D’après HOLT et al.[43]. Complication Dysurie Hydronéphrose Infection urinaire persistante Insuffisance rénale et intussuception Insuffisance rénale Recanalisation Hématurie et mort Total Nombre de chiens opérés 5.6.1 Transplantation extravésicale / 4 2 TYPE D’INTERVENTION Transplantation Urétéronéphrectomie intravésicale 6 / / 1 1 1 1 / / 1 / / / 1 1 / / / 8 57 9 48 2 37 Incontinence urinaire post-opératoire L’incontinence peut persister après la correction chirurgicale des uretères ectopiques. La prévalence et les causes de cette complication ne sont pas entièrement connues, mais une correction inefficace, des anomalies anatomiques du vagin, une diminution de la capacité vésicale et une incompétence initiale du sphincter urétral sont impliquées [17, 80]. Une urographie intraveineuse, une pneumocystographie et une vagino-urétrographie sont réalisées pour diagnostiquer un segment distal persistant après la correction d’un uretère intramural et pour évaluer l’état de la vessie et du vagin. Une occlusion inadéquate peut résulter d’une perte des ligatures autour du segment distal ou d’un mauvais positionnement des ligatures pendant l’intervention [66, 79, 83]. Enfin, une incompétence du sphincter urétral doit être envisagée lors d’incontinence persistante. En effet, ce dysfonctionnement représente la seconde cause d’incontinence chez les jeunes et la première cause chez les adultes [43]. 51 Mise en forme : Puces et numéros 5.6.2 Œdème de la paroi vésicale Mise en forme : Puces et numéros La paroi vésicale est très sensible aux manipulations et un œdème important va apparaître pendant l’intervention et persister quelques jours. Cet œdème peut entraîner une gêne à l’écoulement de l’urine, un hydro-uretère, une hydronéphrose et plus rarement une dysurie. Un cathéter urétral peut être mis en place pendant l’intervention et laissé jusqu’à ce que l’œdème soit résorbé. 5.6.3 Hydro-uretère et hydronéphrose Mise en forme : Puces et numéros Un certain degré d’hydro-uretère et d’hydronéphrose est fréquemment associé à la correction chirurgicale des uretères ectopiques. La sévérité de ces complications postopératoires est en relation avec le degré de traumatisme tissulaire de l’urètre et de la vessie mais les hydro-uretères disparaissent généralement en 2 à 6 semaines [83]. 5.6.4 Formation de calculs sur le matériel de suture Mise en forme : Puces et numéros Il est indispensable d’utiliser du matériel synthétique résorbable et il doit être placé sous la muqueuse vésicale afin que le matériel ne serve pas de support à la formation de calculs [80]. Le matériel non-résorbable, exposé à l’urine, prédispose le patient à des infections bactériennes du tractus urinaire. 5.6.5 Présence de caillots sanguins Mise en forme : Puces et numéros L’uretère transplanté peut être obstrué par des caillots sanguins résultant de la correction chirurgicale. Cette complication est rare et habituellement passagère. Une perfusion post-opératoire stimule la diurèse et permet d’évacuer les petits caillots des uretères [83]. 52 Supprimé : , 5.6.6 Fuites ou ruptures urétérales Mise en forme : Puces et numéros Elles ne sont pas fréquentes et sont généralement consécutives à une tension excessive de l’uretère ré-implanté [66]. Une section trop éloignée de son orifice ectopique est le plus souvent responsable de ces problèmes [17]. 5.6.7 Non-fonctionnement de la valve vésico-urétérale La formation d’un tunnel urétéral trop court dans la paroi vésicale peut prédisposer à un reflux vésico-urétéral et à une infection du tractus urinaire supérieur [66]. 5.7 Pronostic Le pronostic vital dans la majorité des cas est bon si la fonction rénale n’est pas altérée. Le pronostic concernant les chances de continence urinaire post-opératoire doit être réservé : 50-60% des chiens traités chirurgicalement gardent un certain degré d’incontinence [7]. Il dépend de plusieurs facteurs : le type d’uretère ectopique, le site d’abouchement et les anomalies concomitantes [83]. *Facteurs pronostiques liés à l’uretère : • Type d’uretère : Les animaux ayant un uretère ectopique cavitaire ont plus de risque de rester incontinents après l’intervention.[80]. • Site d’abouchement : Un site de terminaison urétral offre un pronostic de récupération de la continence plus réservé qu’un abouchement vaginal ou utérin [66]. • La bilatéralité de l’uretère ectopique. *Facteurs épidémiologiques : • Race : Les Huskies de Sibérie semblent être des chiens à haut risque, tandis que les Labrador Retrievers ont un meilleur pronostic de continence post-opératoire [84]. • Sexe : Les femelles ont plus de risque de rester incontinentes. 53 Mise en forme : Puces et numéros *Facteurs pronostiques liés aux affections associées : Toutes les anomalies pouvant porter atteinte à la continence (incompétence sphinctérienne, défaut de compliance vésicale) sont des éléments à prendre en considération. Peu de données bibliographiques existent sur l’impact de ces paramètres. L’ectopie urétérale est une anomalie anatomique à l’origine d’une incontinence. Le réabouchement vésical de l’urètre, permet de traiter ce défaut. Toutefois dans 30-40% des cas l’incontinence persiste. L’association d’anomalies fonctionnelles à l’ectopie urétérale est fortement suggérée par de nombreux auteurs [43]. Ceci souligne l’interêt de l’examen urodynamique chez ces animaux. II Techniques urodynamiques et apports dans le cadre de l’ectopie urétérale. 1 Rappels sur le fonctionnement du bas appareil urinaire L'urètre et la vessie sont les constituants du bas appareil urinaire ; leur intégrité et leur synergie conditionnent le bon déroulement de la miction. Contrôle périphérique des phases de stockage et de miction [9, 31] Durant la phase de stockage, la continence est maintenue par une pression urétrale dépassant la pression vésicale. Les facteurs importants qui maintiennent la fermeture de ce tube sont : • le tonus des muscles lisses urétraux • le tonus des muscles striés péri-urétraux • la pression intra-abdominale agissant sur la vessie et sur l’urètre. • l’épaisseur des plis de l’urothélium urétral. Le tonus urétral, du aux muscles lisses et striés, ainsi que la pression intra-vésicale sont sous le contrôle d’une inervation complexe mettant en jeu les systèmes sympathiques, parasympathiques et somatiques (figures 30, 31, 32). 54 Mise en forme : Puces et numéros Le système sympathique est principalement impliqué dans le remplissage de la vessie Il est distribué par le nerf hypogastrique. La stimulation des fibres nerveuses libère de la noradrénaline qui agit sur les récepteurs β-adrénergiques présents dans le détrusor, ce qui provoque un relâchement musculaire et les récepteurs α-adrénergiques répartis dans le muscle lisse de l’urètre et du trigone vésical, ce qui entraîne une contraction de celui-ci et maintient une pression urétrale supérieure à celle de la pression intravésicale (tableau 10). Le système somatique innerve les muscles striés péri-urétraux via le nerf honteux. Ces nerfs efférents libèrent de l’acétyl-choline qui agit sur les plaques motrices provoquant une contraction (tableau 10). C’est le tonus du sphincter externe qui est principalement responsable de la continence lorsque l’animal est éveillé. Pendant le sommeil le sphincter interne joue un rôle prépondérant dans le maintien de la continence. Le remplissage de la vessie va engendrer un étirement de la paroi vésicale. Ces signaux sensitifs seront transmis à la moëlle par le nerf pelvien, puis le long de la moëlle jusqu’au centre du pont. Le contrôle volontaire de la vessie est initié dans le cortex, les signaux sont transmis aux centres de la miction situés dans le pont, puis jusqu’aux segment spinaux S1-S3 et les fibres musculaires lisses du détrusor sont finalement innervées par les ramifications parasympathiques du nerf pelvien. Ces impulsions vont stimuler la contraction du détrusor, ces contractions se répandent dans toute la vessie par des « tight junctions », aires de fusion entre les membranes de cellules vésicales et de cellules musculaires lisses. En même temps, le sphincter urétral interne cesse sa contraction, par relachement de l’action parasympathique. Simultanément les impulsions provenant du nerf honteux sont inhibés par des interneurones inhibiteurs situés en S1-S3. Le blocage du nerf honteux provoque une relaxation du sphincter externe. Ainsi la contraction du détrusor, le relachement des sphincters interne et externe permettent alors le déroulement de la miction. Celle-ci peut être interrompue volontairement par une contraction du sphincter externe. Lorsque la vessie est vide, les stimulations des tensio-récepteurs s’arrêtent, ce qui interrompt les stimulations motrices : le détrusor se relâche et le sphincter se contracte. Les interneurones inhibiteurs stoppent également leur activité, il s’en suit une fermeture partielle du sphincter externe, contribuant à la pression urétrale au repos. Une nouvelle phase de remplissage peut alors commencer. Ces rappels du fonctionnement urinaire n’ont pas pour but de définir de manière exhaustive et détaillée tous les mécanismes complexes intervenant dans la miction, mais de donner les éléments à la bonne compréhension de la profilomètrie. 55 Figure 30 : Innervation orthosympathique de la vessie selon [31] Figure 31 : Innervation parasympathique de la vessie [31] 56 Figure 32 : Innervation somatique de la vessie [31] Tableau 10 Innervation périphérique de l'appareil urinaire D’après Gregory [31] Muscles innervés Nerfs Segment Neurotransmetteur spinal Système Détrusor nerveux Parasympathique S1-S3 Acétylcholine: Pelvien Récepteurs muscarinique (contraction du détrusor) autonome -involontaire -muscle lisse Muscle du trigone, Sympathique détrusor et muscle Hypogastrique L1-L4 Noradrénaline : Récepteurs α (chien) pour la contraction des fibres lisses de l’urètre et β pour le lisse urétral. relâchement du détrusor Système Muscles pelviens Honteux S1-S3 Acétylcholine – Plaques nerveux motrices (contraction des somatique muscles striés péri urétraux) -volontaire Muscles -muscle strié abdominaux Nerfs spinaux Lombaire Acétylcholine – Plaques motrices (contraction des squelettique muscles abdominaux permettant d’élever la pression intra-abdominale) 57 2 Principe et méthode des examens urodynamiques [11, 12, 13, 27, 63, 78 ] L’enregistrement des pressions dans le bas appareil urinaire constitue le principe des examens urodynamiques. Lorsque ces mesures sont réalisées le long de l’urètre il s’agit d’urétroprofilométrie. Lorsqu’elles sont effectuées dans la vessie pendant le remplissage et la miction, il s’agit d’une cystomanométrie. Pour enregistrer les pressions vésicales et urétrales, des sondes à trois voies sont utilisées : Deux voies sont reliées à des capteurs de pression ; l’une s’ouvre par un orifice situé à l’extrémité de la sonde et l’autre à quelques centimètres en retrait (de 3-5 cm selon le calibre des sondes) ; la troisième voie permet de remplir ou vidanger la vessie. On utilise un enregistreur équipé de deux chaînes de mesure de pression et d’un module d’urétroprofilométrie permettant d’effectuer un retrait de la sonde à vitesse constante. Pour le remplissage de vessie, on utilise une pompe péristaltique afin d’assurer un débit constant et réglable en fonction de la taille de l’animal. La sonde est connectée : -aux capteurs de pression, eux-même reliés à un perfuseur qui permet de remplir les voies de mesure de pression de liquide physiologique puis d’entretenir un flux à faible débit (2 ml/mn) dans la voie de mesure de la pression urètrale. -au dispositif de perfusion/vidange de la vessie. Sédation : La réalisation des explorations urodynamiques chez l’animal nécessite une sédation afin de parvenir à une immobilité indispensable à l’obtention de tracés interprétables ; en effet les mesures peuvent être parasitées par des mouvements ou par des augmentations de pression intra-abdominale. Les pressions recueillies sont cependant modifiées par l’utilisation de sédatifs. L’utilisation de xylazine modifie très peu le réflexe mictionnel, mais abaisse sensiblement la pression urétrale. En revanche, le propofol permet d’enregistrer des pressions urétrales proches des valeurs physiologiques (sans sédation), mais inhibe le réflexe mictionnel. En pratique, la première exploration est réalisée après administration de xylazine (1.1 mg/kg par voie IM). Si nécessaire, un deuxième examen peut être réalisé après administration de propofol afin de mieux évaluer les capacités de clôture de l’urètre. 58 Mise en forme : Puces et numéros Préparation : Le chien est positionné en décubitus latéral. En respectant l’asepsie, la sonde est placée dans la vessie puis toute l’urine est évacuée. Deux épreuves sont ensuite réalisées successivement : une urétroprofilométrie ou profil de pression urétrale et une cystomanométrie. Urétroprofilométrie : Elle consiste à enregistrer la pression sur toute la longueur de l’urètre en tirant la sonde à vitesse constante (5cm/min). Les paramètres observés sont les suivants : • la pression urétrale maximale • la pression maximale de clôture : pression urétrale maximale diminuée de la pression vésicale • la longueur fonctionnelle : longueur pour laquelle la pression urétrale est supérieure à la pression vésicale (figure 33). Cystomanométrie : Cela consiste à enregistrer la pression vésicale et si possible la pression urétrale pendant le remplissage de la vessie et la miction. On observe les paramètres suivants : • la capacité vésicale fonctionnelle: il s’agit du volume perfusé pour déclencher la miction • la pression prémictionnelle : pression vésicale précédant immédiatement la miction • la pression mictionnelle : pression vésicale maximum pendant la miction (figure 34 ). 59 Figure 33 : Paramètres étudiés lors de la réalisation des profils de pression urétrale [13] Figure 34 : Paramètres étudiés lors de la réalisation d’une cystomanométrie [13] 60 Mise en forme : Puces et numéros 3 Valeurs de référence La pression mesurée dans la vessie et dans l’urètre est l’expression d’une tension pariétale consécutive à deux type de paramètres : • Des paramètres biomécaniques qui sont ceux de la substance dont est fait l’organe, c’est-à-dire une matière organique qui, soumise à une contrainte, oppose comme tout matériau inerte une résistance passive. • Des paramètres contractiles qui peuvent s’exprimer sous des formes mécaniquement différentes : contractions toniques réalisant un état de tension soutenue, contractions rythmiques survenant à intervalles de temps réguliers, contractions phasiques intermittentes et de forte amplitude, dues à l’intervention simultanée d’un grand nombre de cellules musculaires. Tableau 11 Principales valeurs de référence utilisées en urodynamique D’après COMBRISSON et al.[13] Paramètres utilisés en urodynamique Paramètres Moyenne et écart type Mâles Femelles Capacité vésicale 11±2 22±4 fonctionnelle (en ml/Kg) (n=14) (n=9) Pression prémictionnelle 21±6 12±5 (centimètre d’eau) (n=14) (n=9) Pression mictionnelle 58±9 32±9 (centimètre d’eau) (n=14) (n=9) Pression maximum de 52,4±5.24 23,28±10,01 clôture (centimètre d’eau) (n=6) (n=7) 51,6±5.9 51,15±9,06 (n=6) (n=7) Après xylazine Après propofol Longueur fonctionnelle 5.4±0.9 (varie avec le format des chiennes) 61 4 Intérêt pronostic lors d’ectopie urétérale L’uretère ectopique se rencontre rarement seul. D’autres anomalies congénitales y sont fréquemment associées. Une intervention chirurgicale visant à corriger l’écoulement dû à cet uretère ectopique peut être un echec, si d’autres affections responsables de l’incontinence sont concomitantes. Dans ce contexte la profilométrie urétrale apparaît intéressante. Cet examen va permettre de répondre à cette question fondamentale : le sphincter urétral est-il capable de fournir une pression suffisante pour l'obtention d'une continence urinaire ? Lors d'une étude réalisée sur neuf animaux par LANE et al. [56], les explorations urodynamiques ont révélé des anomalies fonctionnelles vésicales ou urétrales associées à un uretère ectopique dans 89% des cas : 44% des animaux présentent une capacité vésicale réduite et 67% présentent une incompétence urétrale. Ces animaux sont alors traités avec un sympathomimétique alpha, la phénylpropanolamine, et ils sont à nouveau évalués. Une fois cette étude préalable établie, on peut classer les patients : continents sans médication, continents avec médication, incontinents. Un examen urodynamique est ensuite pratiqué. A partir de cet examen deux nouveaux groupes sont établis : les animaux présumés continents après chirurgie et les animaux présumés incontinents. Cette classification a été établie en utilisant les valeurs suivantes : 29 cm d’eau pour la pression urétrale maximale, et 20 cm d’eau pour la pression de clôture maximale. Une fois le traitement chirurgical réalisé, les animaux sont revus en consultation et leur continence est réévaluée. 89% des prévisions se sont vérifiées au cours du suivi post-opératoire. La forte fréquence d’incompétence urétrale rencontrée dans ces études semble indiquer que l’incompétence sphinctérienne est une des causes principales de persistance de l’incontinence urinaire chez le chien atteint d’un uretère ectopique. 62 DEUXIEME PARTIE : Etude rétrospective de dix cas cliniques Introduction Le but de cette étude rétrospective est d’évaluer la valeur pronostique de l’examen urodynamique lors d’ectopie urétérale quand à la récupération d’une continence urinaire postopératoire. Cette étude porte sur dix chiens avec une ectopie urétérale pour lesquels un examen urodynamique a été réalisé. Les chiens ont été séparés en deux groupes, les chiens traités chirurgicalement avec succès, c’est-à-dire ayant retrouvé une continence et les chiens dont le traitement chirurgical s’est révélé être un échec. Les tracés urodynamiques de ces deux groupes seront ensuite comparés afin d’évaluer le rôle prédictif de cet examen I) Matériel et méthodes Animaux Cette étude rétrospective porte sur dix animaux présentés à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort pour incontinence. Cette incontinence s’exprimait cliniquement par un écoulement passif intermictionnel d’urine depuis toujours. Ces cas ont été rencontrés entre le 17/10/91 et le 11/04/02. L’Age moyen des chiens est de 10.5 mois (2.5 mois-3.3 ans), l’échantillon est composé de six Labradors Retrievers, deux Husky de Sibérie, un Bulldog et un croisé, tous les chiens sont exclusivement des femelles. Les moyens diagnostiques utilisés sont l’échographie (7 chiens sur 10) et l’urographie intra-veineuse (8 chiens sur 10). Le recours exclusif à l’échographie est récent (acquisition de techniques plus performantes) il est désormais systématiquement réalisé en première intention. La visualisation des uretères est facilité par l’injection intra-veineuse de furosémide (1mg/kg, DIMAZON ND) dix minutes avant l’examen. Lors de doute persistant, une urographie intraveineuse est réalisée (technique décrite dans le paragraphe 3.3.2.1). De nombreuses anomalies associées ont été observées, 7 chiens sur 10 avaient au moins une anomalie associée. Les anomalies rencontrées étaient l’hydronéphrose chez 6 chiens sur 10, le mega-uretère chez 4 chiens sur 10, une vessie pelvienne et une hypoplasie rénale. Avant la réalisation de l’exploration urodynamique, cinq des animaux étaient ou avaient été sous traitement antibiotique et trois chiens avaient été traités par la phénylpropanolamine, 63 ces traitements se sont tous révélés inefficaces pour traiter l’incontinence. Sur 4 chiens, un examen bactériologique a été réalisé. Les bactéries isolées sont : Klebsiella pneumoniae, Staphylococcus intermedius et Escherichia coli. Aucune bactériurie significative n’a été constatée pour le quatrième chien. L’examen urodynamique était préopératoire chez les chiens 1-9, la durée de l’intervalle examen urodynamique/chirurgie est en moyenne de 49 jours (5j –319j). Le chien N°10 a subit un examen 42 jours après la chirurgie. Ces données sont détaillées dans les tableaux 13 et 14. Tableau 13 : Présentation du groupe d’étude Chien N°1 Race Labrador Age Technique Caractéristiques de (mois) d’imagerie l’ectopie urétérale 2.5 Echographie -intramurale Anomalies Dilatation pyélique, néphromégalie, suspicion urétérocoele N°2 Labrador 40 Echographie -intramurale Aucune N°3 Labrador 7 Echographie -intramurale Hydronéphrose N°4 Labrador 4 Echographie et -intramurale urographie intraveineuse N°5 Croisé 11 Echographie et -intramurale urographie Hydronéphrose et mégauretère intraveineuse N°6 Bulldog 7 Urographie -intramurale intraveineuse N°7 Labrador 10 Urographie Hydronéphrose et mégauretère -intramurale Aucune -intramurale Vessie pelvienne -intramurale Aucune -intramurale Hypoplasie rénale, intraveineuse N°8 Labrador 9 Urographie intraveineuse N°9 Husky 16 Urographie intraveineuse N°10 Husky 10 Urographie intraveineuse mégauretère, vessie pelvienne 64 Tableau 14 : Examens préopératoires Chien Traitement Examen Durée entre bactériologique l’examen urinaire urodynamique et chirurgie N°1 N°2 Amoxicilline + acide Klebsiella clavulanique pneumoniae (SYNULOX ND) pneumoniae Sulfaméthoxazole 26 jours Escherichia Coli 19 jours Pas de bactérie 45 jours +triméthoprime (BACTRIM ND) N°3 détectée N°4 Marbofloxacine 18 jours (MARBOCYL ND) Phénylpropanolamine (RINUTAN ND) N°5 Cephalexine Staphylococcus (RILEXINE ND) et intermedius 319 jours Phénylpropanolamine N°6 Marbofloxacine 5 jours (MARBOCYL ND) 5 jours N°7 N°8 Amoxicilline 15 jours (CLAMOXYL ND) Céphalexine (KEFORAL ND) et Phénylpropanolamine (RINUTAN ND) N°9 18 jours *N°10 - 42 jours *-42 signifie que la profilométrie s ‘est déroulée 42 jours après la chirurgie 65 Examens urodynamiques : L’analyse des tracés se décomposera en deux phases : une évaluation de l’intégrité de la fonction urétrale suivie d’une analyse qualitative de l’urétroprofilométrie et de la cystomanométrie. Le choix des critères de comparaison se portera avant tout sur la pression maximale de clôture associée à la longueur fonctionnelle. La valeur de référence choisie pour la pression maximale de clôture est celle du tableau 11 : 23,28 ± 10,01 cm d’H2O, ce qui correspond à une valeur seuil de 13,27 cm d’H20. La longueur fonctionnelle sera appréciée en fonction de la taille du chien. Pour compléter la comparaison, les tracés urodynamiques seront analysés dans leur ensemble. Il sera ensuite établi si cette anomalie peut-être à l’origine d’une incontinence et ce malgré une bonne fonction sphinctérienne. Description chirurgicale : La technique chirurgicale choisie est la néourétérocystostomie bilatérale : Une incision antépubienne est effectuée, suivie d'une incision du plan musculaire sur la ligne blanche. La vessie est ouverte et les uretères ectopiques sont réabouchés en position trigonale. On effectue ensuite une oblitération distale de l'about urétéral par un surjet. Rinçage et fermeture concluent cette opération. Une colposuspension a été réalisée chez les chiens 2,3 et 7. Suivi : Le suivi varie entre deux jours et un an et dix mois avec une moyenne de 15 jours après la correction chirurgicale. L’évaluation de la continence est réalisée par l’interrogation des propriétaires. Deux groupes de chiens peuvent être constitués : les continents et les incontinents. 66 II) Résultats Mesures urodynamiques Les valeurs de pression maximale de clôture et les longueurs fonctionnelles obtenues dans cette étude sont présentées dans le tableau 15. Tableau 15: Pression maximale de clôture et longueur fonctionnelle chez les dix chiens de l’étude. Pression maximale de Longueur fonctionnelle clôture (cm H2O) (cm) Chien 1 35 3.18 Chien 2 19 6.24 Chien 3 12 10.87 Chien 4 16 8.6 Chien 5 6 6.3 Chien 6 31 7.8 Chien 7 26 9.38 Chien 8 27 2.08 Chien 9 6 7 Chien 10 10 7 Moyenne 18.4 +/- 3.20 6.84 +/-0.8 Les analyses qualitatives des tracés sont reprises dans le tableau 16. 67 Tableau 16A, Urétromanométrie et cystomaométrie des chiens 1, 2 et 3 Chiens Urétromanométrie Cystomanométrie N°1 Analyse Pression urétrale : correcte Vessie hyperactivité Remarque N°2 Pression urétrale : faible Vessie : limite hyperactivité Remarque N°3 Pression urétrale : faible Vessie : Hyperactivité +++ Remarque 68 Tableau 16B : Urétromanométrie et cystomanométrie des chiens 4, 5 et 6 Chiens Urétromanométrie Cystomanométrie Analyse N°4 Pression urétrale : faible Vessie : Pas d’hyperactivité Remarque N°5 Pression urétrale : correcte Vessie : Hyperactivité Remarque : L’hyperactivité explique la faible compliance de la vessie Pression urétrale : moyenne Vessie : Hyperactivité Remarque N°6 69 Tableau 16C : Urétromanométrie et cystomanométrie des chiens 7,8 et 9 chiens Urétromanométrie Cystomanométrie N°7 Analyse Pression urétrale basse Vessie: Hyperactivité s Remarque N°8 Pression urétrale bonne Vessie : Correcte Remarque : Miction longue Pression urétrale faible Vessie N°9 70 Remarque : Volume résiduel imp Petite vessie Forte contraction à la Tableau 16D : Urétromanométrie et cystomanométrie chez le chien 10 chiens Urétromanométrie Cystomanométrie N°10 Analyse Pression urétrale : faible Vessie : Pas d’hyperactivité Remarque : Fuites importantes en permanenc 71 Les pressions urétrales mesurées sont en moyenne assez faibles avec 18.4 +/- 3.20 cm H2O par rapport à la valeur de référence qui est de 23.28 +/- 10.01 cm H2O. Le tableau 16 nous montre le résultat des suivis : sur dix chiens, 9 sont sont devenus continents et un est resté incontinent. La moyenne de la pression maximale de clotûre des animaux continents est de 19.8 +/10.3. Le chien incontinent a une pression maximale de clotûre de 10 cm d’H2O. Parmi les chiens continents, quatre instabilités vésicales et trois vessies peu compliantes sont mises en évidences. Le chien incontinent révèle une vessie très peu compliante, avec d’importantes fuites d’urine en permanence. Suivi Comme évoqué précédemment la détermination de la continence ou de l’incontinence dans le suivi post-opératoire, se fait cliniquement et au travers de l’observation quotidienne des propriétaires. Les résultats sont repris dans le tableau 17. Notons que le type d’incontinence rencontré, dans le suivi, se caractérise principalement par une fuite d'urine lors de la phase de couchage évoquant fortement une incompétence sphinctérienne. Tableau 17 : Résultats du suivi des dix animaux Chien Suivi postchirurgical Chien n°1 Continent Chien n°2 Continent Chien n°3 Continent Chien n°4 Continent Chien n°5 Continent Chien n°6 Continent Chien n°7 Continent Chien n°8 Continent Chien n°9 Continent Chien n°10 Incontinent 72 III) Discussion L’âge de détection de la malformation est dans notre étude de 10 mois et demi, ce qui est concordant aux valeurs de référence.pour la détection. Dans cette étude il y a un très fort taux de continence après chirurgie (9/ 10 chiens) par rapport aux valeurs de référence (40-50%). Ceci pourrait s'expliquer par le faible taux d'anomalies associées dans notre étude (6/10 chiens pour 89% dans l'étude de LANE et al. [61]). De plus trois de nos chiens ont subi une colposuspension. Notons toutefois que ces interventions ont été réalisées sur les chiens 2, 3 et 7 qui présentaient des valeurs de pression maximales de clotûre satisfaisantes avec 19, 12 et 26 cm d’H20 respectivement avec des tracés corrects. Ils étaient donc peu enclins à développer une incontinence en postopératoire. Une fois le traitement chirurgical réalisé, il n’y a plus de shunt des sphincters. Ainsi les causes d’incontinence résultent essentiellement des anomalies associées à l’ectopie urétérale, en tout premier lieu l’incompétence urétrale. Par sa fréquence et son importance, l’intégrité de la fonction urétrale détermine la continence. C’est pour cela que la fonction urétrale est évaluée dans un premier temps au cours des examens urodynamiques. Il a été remarqué sans surprise que la pression urétrale (19.8 cm d’H2O) des animaux continents après chirurgie était supérieure à celle de la chienne toujours incontinente (10 cm d’H2O). La moyenne de pression maximale de clôture des chiens continents après chirurgie (19.8 cm d’eau) est en accord avec le travail de LANE et al [56], car en utilisant une valeur seuil de pression maximale de clôture de 20 cm d’eau, 89% des prévisions fondées sur l’examen urodynamique se sont révélées exactes. Dans le groupe des animaux continents, il semblerait que la continence soit observée au plus bas pour une valeur de 6 cm d'H2O, ce qui permet de modérer l’importance de la seule observation de la pression urétrale. La cystomanométrie du chien incontinent après chirurgie révèle une très faible capacité vésicale qui expliquerait les fuites importantes et permanentes. L’examen 73 urodynamique permet de caractériser une anomalie de la vessie associée à l’uretère ectopique, comme par exemple une hypoplasie vésicale ou une vessie pelvienne. Les chiens continents ont montré des vessies hypercontractiles, ce phénomène peut être mis en rapport avec la forte part d’infections urinaires lors d’ectopie urétérale. Cette anomalie ne compromet pas la réussite du traitement chirurgicale dans notre étude. Trois chiens continents ont révélé une capacité vésicale modérée. Ce phénomène peut se rencontrer lors d’ectopie urétérale car la vessie est shuntée, la vessie est donc moins sollicitée et moins distendue. Les tracés urodynamiques doivent donc être considérés dans leur ensemble. En effet l’incontinence post-chirurgicale est conditionnée par les anomalies associées rencontrées lors d’ectopie urétérale. L’examen urodynamique objective chez le chien incontinent une faible pression urétrale et une faible capacité vésicale. Le traitement chirurgical avait donc de très faibles chances de réussir chez ce chien . 74 CONCLUSION: L’ectopie urétérale est une anomalie du développement fœtal qui se caractérise par un fort taux d’anomalies associées. La correction chirurgicale de l’uretère ectopique assure l’écoulement d’urine des reins dans la vessie. La persistance d’une incontinence post-opératoire s’explique nécessairement par une anomalie associée préexistante. Pour émettre un pronostic préopératoire, l’enjeu est précisément de savoir combien d’éléments étiologiques conditionnent l’incontinence. C’est dans cette perspective que nous avons mené cette étude. Notre choix s’est porté sur les examens urodynamiques qui permettent une analyse approfondie de la fonctionnalité du bas appareil urinaire, alors que la plupart des examens complémentaires ne rendent compte que des aspects morphologiques. Devant la forte fréquence d’incompétence sphinctérienne congénitale comme anomalie associée, nous avons mis en relief la pression maximale de clôture, puis dans un second temps une analyse qualitative des tracés est effectuée. Nous avons constaté une variation entre les moyennes de cette pression maximale de clôture des groupes continents après chirurgie et incontinents après chirurgie ; toutefois il semble clair dans notre étude que cette seule valeur n’est pas suffisante pour établir un pronostic. L’étude qualitative des tracés permet de mettre en évidence d’autres anomalies associées responsables d’incontinence. En conclusion, les écarts entre les valeurs de pression maximale de clôture et l’étude qualitative des tracés, marquent la différence entre les animaux continents après chirurgie et les animaux incontinents après chirurgie. A la vue de ces différences l’examen urodynamique est un examen qui permet d’établir un pronostic fiable de récupération de la continence après correction d’un uretère ectopique. 75 BIBLIOGRAPHIE : [1] ACKERMAN N. Radiology of urogenital diseases in cats and dogs. Iowa State Univ. Press, Ames (USA), 1983, 253. [2] AUGSBURGER H, CRUZ-ORIVE L. Morphological histochemical and stereological analysis of the female canine M. urethralis. Histochemistry, 1994, 102, 373-382. [3] AUGSBURGER H, CRUZ-ORIVE L. Stereological analysis of the urethra in sexually intact and spayed female dogs. Acta. Anat., 1995, 154, 135-142. [4] AUGSBURGER H, CRUZ-ORIVE L, ARNOLD S. Morphology and stereology of the female canine urethra correlated with the urethral pressure profiles. Acta. Anat., 1993, 148, 197-205. [5] BANNER MP, POLLACK HM. Evaluation of renal function by excretory urography. J. Urol., 1980, 124, 437-443. [6] BARTHEZ A, BEGON D. Examen radiographique de l’appareil urinaire. Rec. Méd. Vét., 1989, 165, 97-105. [7] BJORLING DE, CHRISTIE BA. Ureters In : SLATTER DH : Textbook of small animal surgery. WB Saunders. 2nd edition, Philadelphia. 1993, p.1443-1454. [8] BRACE JJ. Hydronephrosis. In KIRK RW : Current Veterinary Therapy VII. Philadelphia, WB Saunders Co, 1980, p.1073-1074. [9] BUZELIN J-M. Urodynamique du bas appareil urinaire. Masson, Paris, 1984, 200. [10]CARLETON S. Canine ectopic ureter : a case example. Vet. Tech., 1992, 13, 624-627. [11]CHAMBERS SN, SELCER BA, BARSANTI SA. Recovery from severe hydro-ureter and hydronephosis after ureteral anastomosis in a dog. J. Am. Vet. Med. Assoc., 1987, 191, 1589-1592. [12]COMBRISSON H, COTARD JP. Intérêt des épreuves urodynamiques dans le diagnostic des incontinences urinaires chez le chien. Rec. Méd. Vét., 1989, 165, 839-846. 76 [13]COMBRISSON H, ROBAIN G, COTARD JP. Comparative effects of xylazine and propofol on the uretral pressure profile of healthy dogs. Am. Jou. of Vet. rese., 1993, 54, 1986-1989. [14]COMBRISSON H, COTARD JP. Exploration urodynamique. Encyclopédie vétérinaire, uronephrology, 0600, 6, Elsevier, Paris, 1992. [15]COTARD JP. L’incontinence urinaire du chien . Le Point vétérinaire, 1981, 12, 9-16. [16]COTARD JP. Néphrologie et urologie du chien et du chat. PMCAC Paris, 1993, 487. [17]COTARD JP, COLLAS G, LECLERE C. L’ectopie urértérale chez le chien: à propos de onze cas. Rec. Méd. Vét., 1984, 160, 731-744. [18]CULLEN C, FLETCHER T, BRADLEY W. Histology of the canine urethra, I Morphology of the female urethra. The Anatomical Record, 1981, 199, 177-186. [19]CULLEN C, FLETCHER T, BRADLEY W. Histology of the canine urethra, II Morphology of the male pelvic urethra. The Anatomical Record, 1981, 199, 187-197. [20]DEMONGEOT A. Les anomalies congénitales et héréditaires de l’appareil urinaire du chien. Th. Vét. Alfort. 1985. [21]DINGWALL JS, EGER CE, CONSTANTINESCU GM, DEAN PW, BOJRAB MJ. Canine ectopic ureter. Comp. Cont. Educ. Pract. Vet, 1988, 10, 146-157. [22]DOUGLAS SW, HERRTAGE ME, WILIAMSON HD. Principles of veterinary radiography, 4th edition, Baillere Tindall, London. 1987. [23]FAULKNER RT, OSBORNE CA, FEENEY DA. Canine and feline ureteral ectopia. In: KIRK, RW : Current veterinary therapy VIII..WB Saundes, Philadelphia. 1983, 1043-1048. [24]FEENEY DA. Advances in canine excretory urography. 30th Annual Gaines Symposium, 1981, 27, 437-443. [25]FORD RB. Conduite diagnostique en médecine vétérinaire des carnivores domestiques. Ed. Point Vétérinaire, p.546-552. [26]GIARDINO A.. L’urétrographie de l’appareil urinaire. Rec. Méd. Vét., 1989, 165, 97-105. 77 [27]GOOKIN JL, STONE E, SHARP N. Urinary incontinence in dogs and cats. Part I : Urethral pressure profilometry. Compendium, 1996, 18, 407-426. [28]GOOKIN JL, STONE E, SHARP N. Urinary incontinence in dog and cats. Part II : diagnosis and management. Compendium, 1996, 18, 5, 525-536. [29]GOURLEY IM, GREGORY CR. Atlas of small animal surgery. Gower Medical Publishing. New York.1992. [30]GREEN JA, THORNHILL JA, BLEVINS WE. Hydronephrosis and hydroureter associated with unilateral ectopic ureter in a spayed bitch. .J. Am. Anim. Hosp. Assoc., 1978, 14, 708-713. [31]GREGORY S. Urinary incontinence. In KIRK RW : Current Veterinary Therapy VII. Philadelphia, WB Saunders Co, 1980, p.1056.1059. [32]GREGORY S, CRIPPS P.J, HOLT P.E. Comparaison of urethral pressure profilometry and contrast radiography in the diagnosis of incompetence of the urethral sphincter mechanism in bitches. Vet. Rec., 1996, 138, 58-61. [33]HAGER DA, BLEVINS WE. Ectopic ureter in a dog : extension from the kidney to the urinary bladder and the urethra. J. Am. Vet. Med; Assoc., 1986, 189, 309-310. [34]HAYES HM. Breed associations of canine ectopic ureter : a study of 217 female cases. J. Small Anim. Pract., 1984, 25, 501-504. [35]HAYES HM. Ectopic ureter in dogs: epidemiologic features. Teratology, 1974, 10, 139-132. [36]HOLT PE. Color atlas of small animal urology. Mosby.Wolfe. Barcelona, 1994, 151. [37]HOLT PE. Ectopic ureter in the bitch. Vet. Rec., 1976, 10, 299. [38]HOLT PE. Long term evaluation of colposuspension in the treatment of urinary incontinence due to the incompetence of the uretral sphincter mechanism in the bitch. Vet. Rec., 1990, 127, 537. [39]HOLT PE. Urinary incontinence in the bitch due to sphincter mechanism incompetence : prevalence in referred dogs and retrospective analysis of sixty cases. J. Small Anim. Pract., 1985, 26, 237-278. 78 [40]HOLT PE. Urinary incontinence in the bitch due to sphincter mechanism incompetence: surgical treatment. J. Small Anim. Pract., 1985, 26, 237246. [41]HOLT PE. Urinary incontinence in dogs and cats. Vet. Rec., 1990, 127, 347-350. [42]HOLT PE, GIBBS C, PEARSON H. Canine ectopic ureter: a review of twenty-nine cases.. J. Small. Anim. Pract. 1982, 23, 195-208. [43]HOLT PE, HOSTON MOORE. A canine ureteral ectopia : an analysis of 175 cases and comparative surgical treatments. Vet. Rec., 1995, 136, 345-349. [44]HOLT PE, THRUSTFIELD MV. Association in bitches between breed, size, neutering and docking, and acquired urinary incontinence due to the incompetence of the urethral sphincter mechanism. Vet. Rec., 1993, 133, 177-180. [45]HOLT PE, THRUSTFIELD MV. Breed predisposition to urethral ectopia in bitches in the UK. Vet. Rec., 2000, 146, 561. [46]HOSGOOD G, SALISBURY K, BLEVINS WE, WIDMER WR. Unusual anatomic variation of bilateral ectopic ureters in a dog. J. Am. Vet. Med. Assoc., 1989, 195, 1591-1592. [47]HUE T. L'ectopie urétérale chez les carnivores domestiques : revue bibliographique. Thèse Toulouse 1998 [48]JOHNSTON GR, OSBORNE CA, WILSON JW, YANO BL. Familial ureteral ectopia in the dog. J. Am. Anim. Hosp. Assoc., 1977, 13, 168170. [49]KAUFMANN ML, OSBORNE CA, JOHNSTON GR, O’BRIEN TD, LEVNE SH, HARTMANN WL. Renal ectopia in a dog and a cat. J. Am. Vet. Med. Assoc., 1987, 190, 73-7. [50]KOIE H, SAKAI T. Four cases of lowered urethral pressure in canine ectopic ureter. J. Vet. Med. Sci., 2000, 62, 1221-12222. [51]KRAWIEC DR. Urinary incontinence in dogs and cats. Mod. Vet. Pract., 1988, 69, 17-24. [52]KYLES AE, ARONSOHN M, STONE EA. Urogenital surgery. In : LIPOWITZ, AJ.- CAYWOOD, DD., NEWTON, CD., FINCO, DR. : 79 Complications in small animal surgery. Williams and Wilkins; Baltimore. 1996, 471-472. [53]KYLES AE, VADEN S, HARDIE EM, STONE EA. Vestibulovaginal stenosis in dogs: 18 cases. J. Am. Vet. med. Assoc., 1996, 209, 18891893. [54]LAMB CR, GREGORY SP. Ultrasonography of the ureterovesicular junction in the dog: a preliminary report. Vet. Rec., 1994, 134, 36-38. [55]LANE IF. Disorders of micturition. In : OSBORNE CA, FINCO DR: Canine and feline nephrology and urology. Williams and Wilkins. 1995, 37, p.697-708. [56]LANE IF, LAPIN MR, SEIM HB. Evaluation of results of preoperative urodynamic measurements in nine dogs with ectopic ureters. J. Am. Vet. Med. Assoc., 1995, 206, 1348-1357. [57]LEVELLE R, ATILOLA M. Retrograde vaginocystograhy : a contrast study for evaluation of bitches with urinary incontinence. Comp. Cont. Educ. Pract. Vet., 1991, 13, 934-941. [58]MARTIN RA, HARVEY HJ, FLANDERS JA. Bilateral ectopic ureters in a male : a case report. J. Am. Anim. Hosp. Assoc., 1985, 21, 80-84. [59]MASON LK, STONE EA, BIERY DN, ROBERTSON I, THRALL DE. Surgery of ectopic ureters: pre- and postoperative radiographic morphology. J. Am. Hosp. Assoc., 1990, 26, 73-79. [60]McCARTHY TC, McDERMAID SL. Cytoscopy. Vet. Clin. North Am., 1990, 20, 1315-1338. [61]McLOUGHLING M, CHEW D. Diagnosis and management of ectopic ureter. Clin. Tech. Small Anim. Pract., 2000, 15, 17.24. [62]MICHEL F.R. Studies on the function of the urethra and bladder in continent and incontinent female dogs. 2000, Faculteit Diergeneeskunde, thèse Utrecht. [63]MOREAU PM, LEES GE. In : ETINGER JS., FELDMAN CE.: Textbook of veterinary internal medicine, 4th edition.- WB Saunders Co. 1995, section 1, 36, p.165. [64]O’BRIEN T. Radiographic diagnosis of abdominal disorders of the dog and the cat. WB Saunders. Philadelphia. 1978, 335. 80 [65]OSBORN CA. Disorders of micturition; In OSBORNE CA, FINCO DR.: Canine and feline nephrology and urology, Williams and Wilkins, Baltimore, 1995, 693-715. [66]OSBORNE CA., JOHNSTON GR., KRUGER JM. Ectopic ureters and ureterocels. In : OSBORNE CA., FINCO DR. : Canine and feline nephrology and urology. Williams and Wilkins. Baltimore. 1995, 608620. [67]OSBORNE CA, OLIVER JE, POLZIN DE. Non neurogenic urinary incontinence. In : KIRK : Current veterinary therapy VII. Saunders, Philadelphia, 1980, p.1128-1136. [68]OSBORNE CA, PERMAN V. Ectopic ureter in a male dog. J. Am. Vet. Med. Assoc., 1996, 154, 273-278. [69]OWEN R. Canine ureteral ectopia a review 1. Embryology and etiology. J Small Anim. Pract., 1973, 14, 407-414. [70]OWEN R. Canine ureteral ectopia. A review 2 : incidence , diagnosis and treatment.. J. Small Anim. Pract., 1973, 14, 419-427. [71]PEACOCK EE, VAN WINCKLE W. Wound repair. 2nd edition, Philadelphia, WB. Saunders, Co., 1976, 665. [72]PUGH CR, RHODES WH, BIERY DN. Contrast studies of the urogenital system. Vet. Clin. North Am. (Small Animal Pract), 1993, 23, 281-306. [73]RAWLING CA. Urinary bladder and ureter. In : BOJRAB MJ. : Current technics in small animal surgery. 2nd edition . Lea-Febige. Philadelphia. 1983, 307-312. [74]REFEUIL MH. Contribution à l’étude de l’urodynamique chez le chien incontinent. Th Vét. Alfort. 1992. [75]RICHTER KP, LING GV. Effect of xylazine on the urethral pressure profile of healthy dogs. J. Am. Vet. Res., 1985, 46, 1881-1886. [76]RIGG DL, ZENOBLE RD, RIEDESEL EA. Neoureterostomy and phenylpropanolamine therapy for incontinence due to ectopic ureter in a dog. J. Am. Anim. Hosp. Assoc., 1983,19, 237-241. [77]ROSS LA, LAMB CR. Reduction of hydronephrosis and hydroureter associated with ectopic ureters in two dogs after ureterovesical anastomosis. J. Am. Vet. Med. Assoc., 1990, 196, 1497-1499. 81 [78]ROSIN A, ROSIN E, OLIVER J – Canine urethralpressure profil- J. Am.. Vet. Res, 1980, 14, 113-116. [79]STONE EA, BARSANTI JA. Urologic surgery of the dog and the cat. Lea-Febiger. Philadelphia. 1992, 260 [80]STONE EA, MASON LK. Surgery of ectopic ureters: types, method of correction, and postoperative results. J. Am. Anim. Hosp. Assoc., 1990, 26, 81-88. [81]VAN RYSSEN B, VAN BREE H, CAPIAU E, DE SCHEPPER J. An ectopic ureter causing urinary incontinence in a male dog. Vlaams Diergneeskundig Tijdschrift, 1990, 59, 12-14. [82]VALENTIN-SMITH A- Nouvelle technique chirurgicale de correction de l’ectopie urétérale du chien. Th Vet. Alfort, 1983. [83]WALDRON DR. Ectopic ureter surgery and its problems. In: BRADLEY RL. : Problems in veterinary medicine, urogenital surgical conditions. JB Lippincott Company. [84]WIEGAND U, NICKEL RF, VAN DEN BROW WE. Pronostic factors in the treatment of canine ectopic ureters. Kleintierpraxis, 1996, 41, 157167. [85]WRIGHT RP. Surgically correcting ureteral ectopia in an incontinent dog. Vet. Med., 1986, 81, 1006-1009. 82