Glossaire A ‘Âda : coutume, habitude, usage. ‘Adâwa : violente hostilité. ‘Adûw, plur. a‘dâ’ : ennemi. AÌbâr : chefs religieux des chrétiens. Voir aussi ruhbân. Ahl al-bayt : descendants du Prophète MuÌammad, membres de la maison du Prophète. Ahl al-dhimma : expression désignant les non-musulmans, gens du livre (voir ahl al-kitâb) disposant d’un statut de « protégés » sous domination musulmane. Ahl al- Ìirfa : artisans. Ahl al-kitâb : les gens du Livre, les adeptes d’une religion révélée. Les juifs, les chrétiens, les mazdéens. Ahl al-ikhlâÒ (khullâÒ) : les hommes de la dévotion sincère. Ahl al-jahl, jahala : ignorants, qui n’ont pas connaissance de l’islam, les gens d’avant l’islam. Ahl al-Ââhir : les gens de l’exotérique. Ceux qui ne voient que l’extérieur des choses, qui manquent de pénétration. Ahl-i kasb : ceux qui renoncent. Ahl-i sunnat wa jamâ‘at (ahl al-sunna wa-l-jamâ‘a) : les sunnites, la communauté orthodoxe. Ahli-i tark : ceux qui pourvoient. Akhbâr : rumeurs. Âkhir al-zamân : la fin des temps. ‘Âlam al-aÂilla al-awwal : Premier monde des Ombres. ‘Âlam al-dharr : premier monde des particuliers. ‘Âlam al-Ìaqîqa : le monde la vérité, la vérité supérieure. ‘Âlam al-mîthâq : monde du pacte primordial. ‘Âlim : sage, savant. Docteur en droit musulman. « Al‘Âlim » est aussi l’un des beaux noms de Dieu. A’immat al-jahl : guides de l’Ignorance. ‘Ajam : en opposition à ‘arab : étranger, non arabe. Persans. Ajlaf-s : descendants d’Hindous convertis. Ajlâ al-jabha : le front le plus large. Amân : sécurité, protection, inviolabilité. Les infidèles qui se trouvent dans le domaine de l’Islam ont un droit légal à la protection par les autorités musulmanes, quand ils ont été reconnus dhimmî-s, ou quand un musulman leur a consenti l’amân, le droit de sauvegarde. Amani : espoir, confiance. ‘Amd : préméditation, intention, de propos délibéré, intentionnellement, opposé à ja†a. Amîr, plur. umarâ’ : émir, chef, capitaine. Amîr al-mu’minîn : commandeur des croyants, le chef de la communauté musulmane. Il fut tout d’abord appelé khalîfa, c’est-à-dire « successeur » du Prophète. Dans le monde chiite, c’est l’imâm (voir ce mot). Amîr al-umarâ’ : commandant en chef, émir des émirs, généralissime de l’armée. ‘Âmma : la masse des hommes, la généralité des hommes. Amr : ordre, prescription, commandement. AmÒâr, sing. miÒr : voir miÒr. AnÒâr : les « défenseurs », nom donné aux croyants de Médine qui recueillirent et protégèrent le Prophète lorsque celui-ci s’enfuit de La Mecque. Autrement dit : les premiers Compagnons du Prophète. Antinomien : contraire à la Loi de Dieu. ‘Anwa : par force, de vive force (ar∂ ‘anwa, terre conquise par force). Âqâ : aghâ, maître, seigneur. ‘Âqila : les parents mâles d’une personne, qui doivent d’après la loi religieuse payer pour elle la rançon d’un meurtre involontaire, commis sur un musulman. ‘Aql : hiéro-intelligence, raison, intellect, discernement. Aqwâl : dits. Ar∂ : terre, terrain, pays, territoire. Terre où règne la justice. ‘Ârifân-e Ìaqîqî : les véritables hommes de connaissance. ArwâÌ min nûr : esprits faits de lumière. ‘AÒaba, plur. ‘aÒabât : ensemble des agnats. Les descendants mâles du défunt dans la lignée masculine. ‘AÒabiyya : esprit de parti, esprit de clan, esprit collectif. AÒÌâb : amis fidèles, compagnons du Prophète. AshbâÌ nûr : silhouettes de lumière. Ashrâf, sing. sharîf : descendants du Prophète, classe dirigeante, chefs des tribus, notables… En Inde, la noblesse musulmane, voir shurafâ’. AÒÌâb al-qâ’im : les compagnons du qâ’im (voir ce mot). AshkhâÒ rûÌâniyya : personnalités spirituelles. Asrâr-e elâhî : voir Ìaqâ’iq. Asrâr ‘ilm al-tawÌîd wa l-taÌmîd : sciences secrètes de l’Unification et de la Glorification. Awliyâ ‘, sing. walî : voir walî. B Bâ’in : irrévocable. Al-balâgha : l’éloquence. Al-balâgha fî ‘l-ikrâm : l’hospitalité prodigue. Ba‘th : résurrection. Bâ†in : intérieur, ésotérique par opposition à Ââhir, exposé au jour, extérieur. Ces expressions jouent un grand rôle dans l’éxégèse. Les bâ†iniyya, les intérioristes, étaient ceux REMMM 91-92-93-94, 321-328 322 / Glossaire qui donnaient aux textes sacrés un sens allégorique, tandis que les Ââhiriyya, les extérioristes, s’en tenaient à la signification littérale de ces textes. Baraka : bénédiction, abondance, grâce de Dieu. Bay‘a : serment d’allégeance au prince, acte d’investiture. Bayân : clarté, explication. ‘Ilm al-bayân est souvent employé avec le même sens que ‘ilm, science. Bayt al-mâl : Trésor public. Bayt al-†â‘a : police. Bey : titre turc. Bhajâns : chants dévotionnels hindous. Bhût : esprits malfaisants. Bid‘a, plur. bida‘ : innovation pernicieuse, pratique moderne nocive ou non-ortodoxe, le contraire absolu de sunna. Bidâ‘a : imposture. Bidâ‘î : innovateur hérétique. Bikr : d’après certains juristes : vierge, pucelle, demoiselle; d’après d’autres juristes, ce mot s’emploie pour désigner la femme qui ne s’est jamais mariée, qu’elle ait conservé ou non sa virginité. Bogmak : étouffer. Bulûgh : puberté, nubilité, majorité. Bundahishn : création. Buyût muÂlama : maisons obscures. C Caftan : (qaftân), forme osmanli du persan khaftân attesté dans le Shâh-nâme de Firdawsî. Cet habit a été importé dans les Régences barbaresques par la conquête ottomane et la mode l’a porté jusqu’au Maroc, où il était parfois sans manches, surtout chez les femmes. D Δâbi† : qui tient ferme, désigne en turc un officier de l’armée. Dâ‘î : ce titre signifie « missionnaire », littéralement : « celui qui appelle », qui invite à la vraie foi. Il se rencontre souvent dans l’histoire des Ismaéliens, des Qarma†es et des Druzes. Dâ’ira : cercle. Dajjâl : personnage mythique de l’eschatologie musulmane ; sorte d’antéchrist. Dâr al-Ìarb : d’après les conceptions musulmanes, le monde se divise en Dâr al-Ìarb « territoire de la guerre » et Dâr al-islâm « le domaine de l’islam ». Le domaine de l’Islam comprend tous les pays déjà placés sous la domination musulmane ; et le « territoire de la guerre », ceux qui ne sont pas encore placés sous cette domination et qu’il faut conquérir par la guerre sainte, le jihâd. Dâr al-islâm : domaine de l’islam, opposé à Dâr al-Ìarb. Dâr al-kufr : territoire des impies, correspond au Dâr alÌarb. Δarar : préjudice, dommage. Dâtâr : donateur. Dejjal : voir Dajjâl. Da‘wa : affaire, prétention, assertion, allégation. Dhikr : cérémonie pendant laquelle les participants psalmodient en rythme le nom d’Allâh. Dhikr-i khâfi : liturgie silencieuse. Dîdâr : vision directe de Dieu. Δidd, plur. a∂dâd : adversaire, opposé, contraire. Δiddiyya : la théorie des opposés. Dihqânân : propriétaires terriens. Dîn al-Ìaqqa : la religion de Vérité. Dîwân : état de paiements réguliers pour les soldats. Diya : prix du sang, ce qu’on doit payer pour un délit qu’implique homicide ou blessure avec sang. Diyâna : religion. Mot qui s’applique à toutes les religions (al-diyâna al-masîÌiyya, la religion chrétienne ; aldiyâna al-yahûdiyya, la religion juive). Du‘â’ : bénédiction, prière ; par la suite, ce mot signifie aussi éventuellement malédiction. Demande de grâces et de bienfaits à Dieu. Dukhân : fumée, titre de la sourate XLIV. E ‘Elm-e ma‘âd : voir ‘Ilm al-ma‘âd. F Fa∂l : mérite, vertu. Fahri : brigadier. Fakir, faqîr(s) : pauvre, besoin par rapport à Allâh ainsi que toute espèce de dépendance (tawakkul) à l’égard d’Allâh. Fâjir : crapule. Faraj : délivrance universelle. Far∂, plur. farâ’i∂ : devoir religieux. Far∂ ‘ayn : obligation religieuse pour tous. al-Fârûq : dérivé du mot syriaque pârûqa signifiant « rédempteur » ou « sauveur eschatologique ». Faskh : désigne, en général, l’annulation d’un contrat. Fatwâ : consultation juridique. Fay’ : butin, bien confisqué au profit de l’État ; toutes les choses qui sont gagnées sur les infidèles sans combat et aussi, le plus souvent, le sol même des territoires conquis (voir aussi ghanîma). Frashegird : transfiguration. Fuqahâ’ : sing. faqîh, spécialiste du fiqh, la loi islamique, juriconsulte, casuiste. G Ghâ’ib : caché, absent, occulte. Al-ghayb signifie le monde invisible, et est donc opposé à ‘âlam al-shahâda (le monde de la Foi). Ghalabah-yiÒurat : victoire politique. Ghanîma : butin. Par là les savants musulmans entendent les armes, les montures et tous autres biens mobiliers conquis dans la lutte contre les infidèles que l’on a vaincus (voir aussi fay’). Ghawt al-umma : « aide, délivrance », épithète du Qu†b, le saint le plus élevé dans la hiérarchie soufie des saints. Ghayb : voir Ghâ’ib. Ghayba : absence (temporaire ou occultation du Mahdî), souvent aussi « distraction » et c’est de là que vient dans le soufisme le sens ultérieur d’« éloignement du cœur de tout ce qui n’est pas Allâh », absence préternaturelle. al-Ghayba l-kubrâ : occultation majeure. Glossaire / 323 al-Ghayba l-Òughrâ : occultation mineure. Ghaybûba : états seconds. Ghâzi, plur. ghuzât : celui qui entreprend une ghazwa, une razzia. Titre honorifique pour quelqu’un qui se signale dans une guerre contre les infidèles. Ghulât : outrés, extrémistes enseignant la divinité de l’imâm. Ginân : chants sacrés imprégnés par un hindouisme dévotionnel qui n’est pas sans se rapprocher de certaines littératures soufies en langues vernaculaires, et d’une littérature moins importante de langue persane. Gumezishn : mélange. H Îadd : limite, borne, terme, prescription de la loi, commandement ou défense, peine légale, peine écrite, peine corporelle, peine afflictive, c’est-à-dire celle qui est fixé par la loi et dont l’exécution est obligatoire, sans atténuation. Îadîth : tradition prophétique. Dits et faits du Prophète transmis par ses Compagnons ; leur totalité constitue la sunna (voir ce mot). Îa∂râ : « présence » ; est employé par les mystiques, par extension de sens, comme synonyme de Ìu∂ûr, qui signifie « être en présence de Dieu ». Le contraire est ghayba. Îajj : pèlerinage à La Mecque, le dernier des cinq « piliers de l’Islam ». Îajr : réclusion, interdiction. Îâkim al-sûq : inspecteur du marché et contrôleur de poids et mesures ; celui qui y est chargé du maintien de l’ordre (Maroc) ; syn. muÌtasib ou ÒâÌib al-Ìisba. Îâkimân-i zamân : autorités du temps. Îâl : état ; dans la mystique, Ìâl est un état d’âme suscité immédiatement et en un moment par la grâce divine. On ne peut l’atteindre par ses propres efforts, comme la joie, la tristesse, l’abattement ou l’enthousiasme. Îalâl : ce qui est licite, permis ; chose dont l’usage est permis ; opposé à Ìarâm, illégitime. Îarbî : un habitant du dâr al-Ìarb. Îarîm : domaine interdit, inviolable, sacré ; d’où : les femmes (français : harem). Îaqâ’iq : secrets divins, réalité divine. Îashr : rassemblement pour le Jugement dernier. Îashr khâÒÒ : résurrection particulière. Îijâb : voile ; pour les mystiques, Ìijâb désignant « tout ce qui voile le but », signifie l’impression produite sur le cœur par les apparences constituant le monde visible, et qui l’empêche d’admettre la révélation des vérités. Hijra : émigration ; celle du Prophète de La Mecque à Médine en 632 ; marque le début de l’ère musulmane. Îilm : sagacité, intelligence, intuition ou connaissance appliquée au domaine sacré. Îirz : sécurité, sûreté, lieu sûr. Îisâb al-jumal : le vieux système sémitico-grec de désignation par numéros des lettres de l’alphabet. Îisba : code du muÌtasib ; voir Ìâkim al-sûq. Hudâ : direction, guidance. Îujja, plur. Ìujaj : autorité, argument, argumentation, preuve, autorité probante ; titre (d’un contrat) ; litige, moyens qui tendent à prouver les faits par des actes juridiques générateurs des droits invoqués ; aveu, témoignage et serment. Îujja est un des titres les plus récurrents des imâm-s en général et de l’imâm caché en particulier. Îujja bâ†ina : preuve intérieure. Îujja Ââhira : preuve extérieure. Îukkâm : juges, magistrats, autorités, hauts fonctionnaires de l’État. I Ib‘âd : aliénation. ‘Îd al-adhâ : aussi ‘îd al-qurbân ou ‘îd al-naÌr, fête du sacrifice ou al-‘îd al-kabîr (grande fête). Elle est célébrée le 1er dhû ‘l-Ìijja, jour pendant lequel les pèlerins font des sacrifices dans la vallée de Minâ et les trois jours suivants, les ayyâm al-tashrîq. L’usage de sacrifier ce jour-là, à Minâ, qui existait déjà chez les anciens Arabes, a été non seulement adopté par l’islam pour les pèlerins, mais encore s’est étendu, à titre de sunna, à tous les autres musulmans (ce n’est une obligation que dans le cas d’un vœu (nadhr)). Cette sunna s’applique à tout musulman de condition libre, qui est en état d’acheter une victime pour le sacrifice. ‘Idda : la période d’attente, pendant laquelle veuves et divorcées, après la dissolution de leur mariage, ne peuvent en contracter un nouveau. IÌsân : charité, perfection spirituelle. IÌtirâm : respect. Ijâza : autorisation, terme technique de la science de la Tradition, licence. Ijmâ‘ : accord unanime, consensus universel, unanimité de la doctrine, opinion universellement admise. Ijtihâd : interprétation en conscience d’une prescription sacrée ; recherche personnelle et investigation indépendante dans le domaine de la loi, opposé à taqlîd, suivi formel de la tradition. Ikhbâr : information. Ilhâm : Inspiration. Le sens le plus important du mot ilhâm est celui qui se rattache à la doctrine relative aux saints. Allâh se révèle de deux manières : une, spécifique, en insufflant la connaissance à l’individu concerné, et l’autre, générale, en envoyant des Prophètes chargés de rendre son message public. La première manière, individuelle, est l’ilhâm, la seconde, générale, est le waÌy. Les saints sont particulièrement susceptibles de recevoir cet ilhâm, parce que leurs cœurs sont purs et disposés à cela. ‘Ilm : science, savoir, savoir islamique, connaissance. ‘Ilm al-Ìurûf : science des lettres, de la valeur numérique des lettres. ‘Ilm al-ma‘âd : eschatologie. Imâm : guide, modèle, voir aussi qâ’im. Imâm al-‘asr : guide de l’époque (Mahdi). Imâm al-muttaqîn : guide des pieux. Imâma : direction religieuse de l’umma; mission initiatique de l’imâm. Imâma bâ†iniyya : imamat ésotérique. 324 / Glossaire Imâma Ìaqîqiyya : réalité spirituelle. Imâma khufiyya : imamat caché. Imâmbârâs (Imâm-Barâ, (en arabe-hindustânî)) : endroit (clos) des imams, édifice où, dans l’Inde, est célébré la fête du mois de MuÌarram et où, pendant la fête, les ta‘ziya, sont conservés quand on ne les promène pas en procession solennelle. Imâm-e haÂar : mahdi. Imâm-e mubin : mahdi. Imâm-e zamân : voir ÒâÌib-e zamân. Imân : foi. ImtiÌân : mise à l’épreuve. Intiqâlât : mutations. ‘Iq†â‘ : concession foncière dont les revenus sont conférés à un militaire de haut rang, en paiement de ses services. Le bénéficiaire de l’iq†â’ est le muq†â‘ ; voir jagîr. Irtica : (turc) réaction religieuse. ‘Îsâwa : nom collectif, du singulier ‘îsâwî ; appellation donnée aux khwân ou membres de la confrérie religieuse marocaine fondée par Sîdî MuÌammad b. ‘Îsâ, et dérivée de ce dernier nom. Iskoki : Dieu. ‘IÒma : voir ma‘Òûm. Istiftâ’ : voir fatwâ. Isti’nâf : un Nouveau commencement. I†‘âm : apprêt de nourriture pour le tout venant. J Jâgîr : littéralement « qui prend une place » ; est employé dans l’Inde dans le même sens que l’arabe iq†â‘ pour désigner un bien foncier conféré à quelqu’un à perpétuité à titre de pension. Le titulaire d’une pension de ce genre est appelé jârîrdâr. Jahl, juhhâl : ignorance, ignorants (voir ahl al-jahl). Jâhiliyya : Ignorance, paganisme. Nom désignant l’état de choses qui régnait en Arabie avant la propagation de l’islam. Jalâl : majesté, sublimité. Un des beaux noms de Dieu. Jamâ‘a : assemblée tribale ou communautaire. Jaysh : armée. Jaysh al-gha∂ab : la milice de la colère. Jihâd, djihad : guerre sainte, propagation de l’islam par les armes : c’est un devoir religieux pour tous les musulmans. Jihâdiyya : troupes d’origine slave. Jinn (Jinniya) : démons, génie. Les jinn-s, d’après la conception des musulmans, sont des êtres corporels (ajsâm) formés d’une vapeur ou d’une flamme, doués d’intelligence, imperceptibles à nos sens. Jizya : tribut, impôt de capitation ; terme de droit musulman désignant les impôts que doivent payer les nonmusulmans, les ahl al-dhimma. Jund, plur. junûd : corps d’armée, troupe. K Kabâ’ir (sing. kabîra) : fautes graves, péchés mortels, gros péchés, opposé à Òaghîra plur. Òaghâ’ir, péchés véniels. Kaffâra : pénitence ou don expiatoire ; à proprement parler, ce qui « couvre » le péché. Kâfir : infidèle. Karamât : dons miraculeux et faveurs dont Allâh entoure, protège et comble ses saints (awliyâ’) ; actes miraculeux accomplis par les saints. Karrûbiyyîn : les Chérubins. Kasb : travail. Kawkab al-dhanab : comète. al-Kawâkib al-jâriya : les étoiles mobiles, aussi al-kawâkib sayyâra. al-Kawâkib al-thâbita : les étoiles fixes. Kbâr : grands de la tribu. Khafâ’ : voir sitr. Khâlafa (khilâf) : controverse, divergence d’opinion. Khalîfa : successeur, titre du chef suprême du monde musulman (calife). Voir qâ’im, imâm. Dans les mouvements mahdistes, le khalîfa est le successeur du Mahdi. Dans les confréries religieuses (les voies) et particulièrement chez les Qâdiriyya, le khalîfa est l’héritier du pouvoir rituel (baraka) du fondateur de la confrérie, à qui, seul, le titre de shaykh est conféré. Khalîfat rasûl Allâh : successeur du Prophète ou de l’Envoyé de Dieu. Voir aussi qâ’im. Khalwa : cellule monacale. Khâna (khiyâna) : trahison. Khasf (khusûf) : éclipse de la lune. KhâÒÒa : élite minoritaire, aristocratie. Kha†a’ : erreur, péché. Khatm al-nubuwwa : le dernier des prophètes, le sceau des prophètes. Khatm al-awliyâ’ : le dernier des saints, le sceau des saints. Khawânî : vizirs. Khawânîn : officier. Khawâtîn : femmes nobles. Khilâfa : succession, vicariat de Dieu. Voir khalîfa. Khojâ : viendrait du persan khwâja ; nom d’une communauté de musulmans dissidents que l’on trouve principalement dans le Panjab, dans le Sind, le Kacch, le Kathiâwâr et sur la côte occidentale de l’Inde; à Zanzibar et sur la côte orientale de l’Afrique. Titre honorifique donné aux marchands hindous convertis à l’islam, avec la signification de « maître » ou de « seigneur ». Khuddâm : serviteurs, domestiques. Khudavand : grand maître. Khul‘ : répudiation moyennant compensation ; divorce conclu moyennant rançon, contrat par lequel une femme rachète sa liberté ; répudiation conventionnelle onéreuse. Khums : cinquième partie. Khurûj : voir qiyâm. Khu†ba : sermon, discours, harangue du khâ†ib. La khu†ba tient une place fixe dans le rituel musulman : au service religieux du vendredi ; à la célébration des deux fêtes ; aux services ayant lieu à des occasions particulières, par exemple pendant une éclipse ou une sécheresse excessive. Kitmân : garde de secret. Kitmîr : chien protecteur, nom du chien des Sept Dormants de la Grotte de l’époque de Dèce (la Cave d’alRaqim). Glossaire / 325 Kotulukler : actes malveillants. Kôtwâl : officiel municipal. Kubilay : Commandant de l’armée. L Lâ’ib : tour de passe-passe. La†îfa qalbiyya : forme lumineuse spirituelle au niveau du centre subtil du cœur. Lashkarîyân : soldats. Lâzim : obligatoire. Liqâ’ al-maÌbûb : vision de l’Aimé. M Ma‘âd : avènement. Ma‘âd shenâsî : voir ‘Ilm al-ma‘âd. Ma‘ârif : voir Ìaqâ’iq. Madhhab, plur. madhâhib : école juridique. MaddâÌ : panégyriste. Madrasa, plur. madâris : école d’enseignement supérieur des sciences islamiques. Al-Mahdî : « le bien guidé », guidé par Dieu, désigne « le restaurateur de la religion et de la justice » qui, selon une croyance largement répandue chez les musulmans, règnera avant la fin du monde. Mahdiyya : mahdisme, voir mahdî. Maghrib al-aqÒâ : Maghrib extrême, Maroc actuel. Majîd : glorieux, un des « beaux noms » de Dieu. Majûsî : manichéen. Makhzen : de l’arabe makhzin : magasin ; à l’origine, ce terme, qui est aujourd’hui au Maroc synonyme de gouvernement, s’appliquait plus particulièrement à l’organisation financière, centre de l’administration de l’État. Mâl : biens, propriété, richesse. Malakût : royauté céleste. MalâÌim wa fitan : boulevesements sociaux, politiques et naturels qui se produiront à la veille de la dernière journée. Ma‘nâ : signification. Manâkir (sing. munkar) : abominations. Manshûr : circulaire. Ma‘rifa : connaissance partielle attachée à la matérialité des choses particulières. Al-MasîÌ : le Messie, Jésus, ‘Îsâ. Maskh : transformation avilissante sous forme animale. Ma‘Òûm : protégé de l’erreur et du péché, voir Mahdî. Mawlid : fête de la nativité du Prophète MuÌammad. Medrese : voir Madrasa. Menbar : voir Minbar. Mhaddyânâ : mot syriaque, parent proche du mot arabe mahdî et d’autres mots dont la racine est h-d-y, avec le sens de « directeur » ou « guide ». Mhaggrâyâ : mot syriaque qui signifie : les croyants d’origine arabe muhâjirîn : Minbar : chaire, dans une mosquée. MiÒr : lors de la Conquête, villes-camps peuplées par les combattants et les leurs, dans les pays conquis. Mîzân al-Ìurûf : balance des lettres. MshîÌâ : mot syriaque, voir al-MasîÌ. Mujâhid : combattant, qui participe au jihâd. Mu‘ammarûn : ceux qui jouissent d’une large vie. Muhâjirîn : émigrés. Voir hijra. MuÌdath : existencié. MuÌmûl ‘alâ l-ta’wîl : susceptible d’être interprété spirituellement. Al-Muhtadûn : les hommes guidés sur la bonne voie (même racine que le Mahdî). MuÌtasib, esp. : Almotacén : Généralement c’était un faqîh; outre ses fonctions relevant de la police des marchés, il devait remplir celles d’un magistrat. Voir aussi Ìâkim al-sûq. Mujaddid (mujaddidiyya), tajdîd al-dîn : rénovateur, réformiste. Mujâhidîn : qui pratiquent le jihâd (voir Jihâd). Mu‘jiz : miracle. Mujtahid : qui pratique l’ijtihâd (voir ce mot). Mukâshafa : divination, faits surnaturels. Mukhayyar : khiyâr, faculté de choisir, droit d’option, opposé à muÒayyar. Mukhî : chef. Al-Mukhtâr : le choisi. Mukhtar : chef de village. Mûl al-sâ‘a : maître de l’heure. Voir aussi qâ’im. Mulk : pouvoir souverain, pouvoir temporel. Muluk, sing. malik : rois, nobles. Mu’minûn : croyants, fidèles. Munâfiqûn : hypocrites. MunâÂara : disputatio, polémique. Al-Munkarât : ce qui déplaît à Dieu, acte ou chose inapprouvés, répréhensibles, rejetables. al-MuntaÂar (al-Muntazar) : imam attendu, l’avéré. Munzalûn : Anges descendus d’en Haut. Murdifûn : Anges les uns à la suite des autres. Murîd : novice, appellation de celui qui demande à entrer dans un ordre de derviches ou dans une confrérie, pendant le temps de sa préparation. Disciple d’un maître soufi. Mustaftî : ce qui pose la question devant le muftî. Voir aussi fatwâ. Musawwimûn : Anges qui marquent. Muslim, plur. muslimûn : musulmans. Mutasharri‘ : orthodoxes. MuwaÌÌidûn : les Unitariens, les Almohades. N Nabî, plur. anbiyâ’ : prophète. Nafs : âme, esprit humain. Nafha : effluve. Nâ’ib : représentant. Nasab : généalogie. Nâshiza : femme qui a quitté le domicile conjugal, femme récalcitrante. Naskh : abrogations coraniques. NaÒr : victoire. Nâ†iq : raisonnable. 326 / Glossaire NaÂar : Ahl al-naÂar, les rationalistes. Niyya : intention. Nubuwwa : la prophétie législatrice. Nujûm : étoiles (sing. najm). Nûr : la lumière divine. Nûr MuÌammadî : lumière divine qui se manifeste dans son Prophète. Nushûz : voir Nâshiza. P Pâdishâh : en persan, souverain. Appellation de princes islamiques, en particulier dénomination du Grand Seigneur. Titre d’origine persane donné au sultan ottoman. Pâs-i anfâs : le souffle. Pîr : aîné. Dans le système Òûfî, c’est le murshid, le « directeur spirituel ». Il prétend être dans la ligne directe des interprètes de l’enseignement ésotérique du Prophète et tire de là son autorité en vue de guider l’aspirant (murîd). Chez les Ismaéliens d’Asie du Sud, le pîr était le représentant de l’imam, lorsque celui-ci résidait en Perse. Pîrzâdagân : descendants des Mahdawîs de la première génération. Q Qadhf : désigne la calomnie dans une acception spéciale. En effet, celui qui accuse de mauvaises mœurs une personne honnête sans pouvoir présenter quatre témoins pour cela, est, d’après la loi, passible, pour qadhf, d’une peine déterminée (un Ìadd) de 80 coups de fouet. Qâdiriyya : ordre mystique fondé par ‘Abd al-Qâdir al-Jaylânî. Qâ∂î : juge musulman, cadi. Qâ’id : Chef, officier. Qâ’im : soulevé (en Dieu). Qâ’im al-zamân, c’est-à-dire « maître du temps » (de l’heure), terme chiite. L’expression englobe les deux significations théologiques de « représentant pour le compte de Dieu » et de « suppléant du Prophète ». Ainsi chez les plus anciens chiites, l’imam, synonyme du Ìujja et de khalîfa, est nommé « le qâ’im », « notre qâ’im » ou « le qâ’im de son temps ». Qalam : roseau, instrument servant à la calligraphie. Qatl : exécution capitale, homicide. Qawl : parole. Qâyam shâhâ : seigneur de la Résurrection. Qaysar-i Hind : impératrice des Indes. Qirtâs, plur. Qarâ†îs : papier, un pamphlet. QiÒâÒ : talion (au sens étymologique) : « fait d’égaliser », et non de « couper », ou de « poursuivre », trouve son application d’après la loi islamique lors d’un homicide ou de blessures n’entraînant pas la mort. Qiyâm : soulèvement du mahdî, rébellion. Qiyâma : résurrection ; Tribunal Final. Qiyâs : analogie, raisonnement analogique basé sur les sources textuelles du Coran et la Sunna. Quraysh : nom de la célèbre tribu mecquoise à laquelle appartenait le Prophète MuÌammad et de laquelle le mahdi doit nécessairement descendre. Qur‘a : tirage au sort. Qur’ân : Coran. Livre sacré des musulmans. Qurû’ : trois périodes consécutives de menstruations. Qu†b : pôle. Dans le langage théologique et mystique, alqu†b est aussi le mot qui désigne le saint des saints, qui demeure inconnu au monde. Qu†baniyya : catégorie soufie de qu†b. Voir ce mot. R RaÌma : miséricorde. RaÌmâniyya (†arîqa) : confrérie Raj‘a : retour. Voir ghayba. Raj‘î : révocable. RaqÒ : danse. al-Rasûl : l’Envoyé. Voir nabî. Râya : étendard. Râyat al- Ìaqq : l’étendard du Vrai (du qâ’im). Resûl : voir rasûl. Ri∂â’ : état de grâce. Ridda : apostasie. RukhÒa : dispense spéciale, permission. al-Ru’ya bi l-qalb : la vision par (ou « dans ») le cœur. al-Ru‘b : la Frayeur. RuÌâniyyîn : êtres spirituels. Ruhbân : moines. Dans le Coran, le moine et le qisîs, quelquefois aussi, les aÌbâr, sont les chefs religieux des chrétiens. Rumhayn : neuf degrés. Rumûz : symboles. S ∑adâq : dot, douaire, voir mahr. ∑adaqa : charité. ∑âdiq al-wa‘d : fidèle à ses promesses. ∑âÌib al-zamân : maître de l’heure. ∑âÌib-e zamân : expression qui désigne le qâ’im/mahdî. Voir qâ’im. ∑âhib-i da‘wat : mahdi, celui qui appelle à la guerre sainte. ∑âÌib hâdhâ l-amr : le Seigneur de cette Cause (Imâm). Safîr : voir nâ’ib. ∑afq : applaudissement. Sanûsiyya : confrérie abritant un mouvement réformiste au Maghreb du XVIIIe et XIXe siècles. Satr : secret. Sayyid : seigneur, chef. Également titre particulier s’attachant aux descendants du Prophète. Voir aussi sharîf. Sawîyya : également. Shâbba : jeune femme. Shâh, shah : seigneur, roi. Shahîd, plur. shuhadâ’ : martyr, littéralement, témoin de la foi. Shahr plur. ashhûr : mois. Sharaf : descendance prophétique. Sharî‘a : loi religieuse islamique. Sharîf : plur. shurafâ’, descendant du Prophète. Voir aussi ahl al-bayt. Sharqî : oriental, de l’Est. Glossaire / 327 Shaykh : maître, chef soufi, chef spirituel d’une confrérie mystique musulmane. Shay†ân : être diabolique. Shibh ‘abâda al-shams wa l-qamar : ils ressemblent aux adorateurs du soleil et de la lune. Shikargâh : chasses. Shubha : erreur, doute, incertitude, vraisemblance, apparence de raison, raison acceptable. Shurafâ’ (shurfa) : dynastie, voir aussi sharîf. Shuyukhu : voir shaykh. ∑idq : sincérité. Siddîqî : voir ashrâf. ∑ihârât : mariages. Sirâj : lampe. Sitr : secret. Siyâsa : gouvernement, politique. SuÌba : compagnonnage initiatique. ∑ulÌân : accord. Sunna ou sunnat al-nabî : signifie à la fois les faits et les gestes de MuÌammad, ses paroles et son approbation muette (fi‘l, qawl, taqrîr), transmis sous la forme de Ìadîth (voir ce mot) et, de là, la tradition musulmane. Sunniyya : voir ahl al-sunna. T Tafsîr : commentaire du Coran ou d’un texte sacré. Taghnîm : Voir ghanîma. Tahlîl : voir tawÌîd. TaÌmîd : gloire de Dieu. ™â’ifa : groupe de partisans, faction religieuse. Tâjir, plur. tujjâr : négociants, commerçants. Takfîr : anathème, accusation d’impiété. Tark-i dunyâ : renoncement au monde. Taklîs : calcination. Takrîr : réitération. Takrîrât : réincarnations. Ta‘lîm : initiation. Talqîn : voir ta‘lîm. TamÌî : voir imtiÌân. Tamjîd : voir taÌmîd. Tâmma : parfait. Tanzîl : livre sacré descendu du ciel. Taqdîs : voir taÌmîd. Taqiyya : conception cyclique du temps (garde de secret, voir kitmân). Taqlîd : le fait de revêtir d’autorité dans les choses de la religion : l’acceptation des paroles ou des actes d’un autre comme faisant autorité opposé à ijtihâd (voir ce mot). ™arîqa, plur. †uruq : confrérie religieuse. Littéralement : voie, trajectoire mystique. TasbîÌ : voir taÌmîd. Tawassul : intercession. Tawba (tâbû) : repentir, contribution continuelle ; retour de la pensée à l’évidence de la présence divine. TawÌîd : croyance dans l’unité absolue de Dieu. Tawqîr : voir ihtirâm. Ta’wîl : interprétation, accord, arrangement, combinaison. D’après la mystique le ta’wîl dévoile le sens caché des mots et des phrases du Coran. Tawwabun : pénitents qui se sacrifient en attaquant l’armée syrienne. Ta‘zîr : correction non fixée par la loi ; correction laissée à l’appréciation du juge ; châtiment discrétionnaire. Thayyib : non-vierge. Voir aussi bikr. Tijâniyya (†arîqa) : confrérie fondé par Abû l-‘Abbâs AÌmad al-Tijânî (1150-1230/1737-1815). Les membres de la confrérie sont appelés aÌbâb et il leur est strictement interdit de se joindre à une autre †arîqa. Le point le plus important de leur doctrine est leur soumission au gouvernement établi. Tîh al-†alab : quête spirituelle. ™uhr : pureté. Tujjâr : voir tâjir. ™urq : (sing. tarîqa). U Ulama, ‘ulamâ ‘, sing. ‘âlim : oulémas. Umarâ’, sing. amîr : nobles. Umm al-kitâb : Mère du Livre, premier Monde nonmatériel créé. Umma : communauté musulmane. ‘Umud al-‘arsh : Trône de Dieu. ‘Urf : usage, coutume, usage local. ‘Ushr : dîme prélevée pour les dépenses publiques, terme souvent employé dans le sens de Òadaqa et de zakât. Üstelik : surcroît. ‘Uzba : voir thayyib. W Wahhâbiyya : mouvement réformiste d’Arabie Saoudite des XVIIIe et XIXe siècles. Wakîl : voir nâ’ib. Walâya : amitié. Wâlî, plur. wuliya : saint, amis de Dieu. Walî Allâh : voir wâlî. Waqf : fondation pieuse (Ìabûs) ; institution musulmane où l’usufruit d’un bien est concédé à perpétuité au profit d’une œuvre religieuse, charitable ou d’utilité publique. Wârith : héritier. Wilâda rûÌâniyya : naissance spirituelle. Wilâyat : sainteté, voir Wâlî. Wird : litanie quotidienne. Wizârishn : séparation. Y Yathîm : orphelin. Z Zabit : voir ∂âbi†. Zâhid : ascète. Åâhir : sens apparent, exotérique, contraire de bâ†in. Zajr : réprimande, peine. Åâlim, plur. Ââlimîn : oppresseurs. Zâniya : voir zinâ. Zaouia : voir zâwiya. 328 / Glossaire Zawaya : voir zâwiya. Zâwiya, syn. râbi†a : ermitage où se retirait un saint et où il vivait entouré de ses disciples et de serviteurs religieux. Aussi, par extension, confrérie religieuse. Zajr : réprimande. Zikr : méditation. Voir aussi dhikr. Zîna : apostasie, fornication. Zindîq : hérésie. Åuhûr : manifestation ; opposé à khafâ’. Åuhûr al-ma‘nâ : manifestation de la signification. Åulm : injustice, oppression.