Télécharger - Théâtre de la Girandole

publicité
Théâtre
de la
Girandole
Revue de Presse
saison
2009-2010
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
L’HUMANITÉ 2 avril 2010
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
TOUS MONTREUIL Du 2 au 15 Mars 2010
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
L’AMPHITHÉATRE Du 11 au 13 Mars 2010
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
FIGARO SCOPE 17 Février 2010
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
POLITIS 4 au 10 Février 2010
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
Le Blog de Martine Sitber, Marsupilamima, Samedi 6 Février 2010
le blog de Martine Silber
marsupilamima
samedi 6 février 2010
Cette comédie musicale napolitaine a le goût du vrai théâtre populaire, celui qui amuse petits et
grands, et que l'on imagine sans peine dans une baraque à tréteaux. Les comédiens, deux Italiens,
un Français et une Française, jouent en français (avec ou sans accent) mais chantent en italien, et la
vraie magie du spectacle, c'est de faire croire au spectateur qu'il entend fort bien le dialecte
napolitain.
Car Sik Sik est un magicien de foire dont les tours reposent sur la complicité d'un baron. L'absence du
compère habituel va le conduire à en trouver un nouveau. On devine la suite? Non, c'est encore
pire...On s'amuse, oui, mais non sans nostalgie et une fois encore on remercie les fondateurs (Félicie
Fabre et Luciano Travaglino) de ce tout petit théâtre, ouvert depuis 2007.
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
LA TERRASSE n° 175 3 Février 2010
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
ALTRITALIANI 26 Janvier 2010 Page 1
Une surprenante-brillante adaptation de Sik Sik du grand Eduardo De Filippo
Accurrit’, correte, courez au Théâtre de la Girandole à Montreuil !
Martedì 26 Gennaio 2010 di Arabis
Oui, oui, c’est cela, juste cela que je voudrais écrire... Je ne veux ni faire la critique ou la chronique d’un spectacle (pour
cela, on peut lire l’excellent article de Francesco Raiola, paru sur ce même site) ni retracer l’histoire du génie d’Eduardo De
Filippo (chose facile à trouver, y compris sur Internet), mais seulement exprimer l’enthousiasme que j’ai éprouvé l’autre soir
à Montreuil, dans la proche banlieue de Paris, devant la rencontre inattendue et miraculeuse entre une troupe d’acteurs
que je ne connaissais pas et un génie que j’aime depuis toujours.
Cet enthousiasme ne me quitte pas. Il a des racines profondes que je voudrais essayer d’expliquer pour donner l’envie
d’aller voir le spectacle à ceux qui, comme moi, aiment Eduardo, comme à ceux qui ne le connaissent pas encore. Pour les
uns comme pour les autres, découverte, étonnement, émotion et rire sont garantis.
Eduardo, pourquoi ?
Pour commencer, oui, Eduardo est un génie.
Par-dessus tout, comme auteur de théâtre. Selon moi, personne, pas même Goldoni ou Pirandello, n’a su comme lui allier
la force comique et la pénétration anthropologique.
Par-dessus tout aussi, comme acteur. Un acteur immense comme peu d’acteurs le
sont, et un tragique créateur de comique - tragique, parce que les grands comiques
dissimulent tous au fond d’eux-mêmes une larme pudique (qui sait faire rire sait
aussi faire pleurer, mais la réciproque n’est pas vraie…)
Ce sont justement ces deux par-dessus tout qui constituent l’une des particularités
d’Eduardo et rendent son œuvre difficilement abordable.
Le visage d’Eduardo était à lui seul la géographie d’un univers : sans avoir besoin de
parler ni de bouger, il pouvait, par les yeux, un plissement du front, un sourire des
lèvres, etc., exprimer une incroyable gamme de sentiments, comme si ce visage était
déjà à lui seul toute la comédie, ou au moins son résumé magique. Et puis il y avait
tout le reste : le timbre de sa voix, ses gestes, et ceux des autres acteurs,
extraordinaires, issus d’une tradition séculaire, qu’il organisait, fignolait, dirigeait
avec une minutie quasiment obsessionnelle (les plus âgés, les plus fidèles, se
souviendront de Peppino et Titina De Filippo, son frère et sa sœur, mais aussi de
Pupella Maggio, Angelica Ippolito, Enzo Petito…)
En somme, Eduardo, sur scène, était un prince. Chacune de ses réalisations était
parfaite jusqu’au moindre détail, inimitable. Imagine-t-on de refaire un film de
Charlie Chaplin ou de Buster Keaton joué par d’autres acteurs, fussent-ils excellents ?
Pour cette raison, j’ai longtemps pensé que la meilleure chose à faire, avec ces chefs-d’œuvre, était de les voir et de les
revoir dans les enregistrements réalisés par la télévision à partir des années soixante et aujourd’hui disponibles en DVD.
Certes, le théâtre filmé n’est pas le théâtre, mais il peut en restituer les détails sans les trahir, avec la fidélité d’une
photographie.
Toutefois, comme je le disais, Eduardo était également un auteur de théâtre, et ses œuvres, qui sont aussi l’expression
d’une longue tradition de comique et de vie, celle de Naples, méritent de continuer à vivre, pour lui, en dehors de lui. C’est
juste, et important.
En ce sens, par exemple, Toni Servillo a monté ici à Paris, il y a quelques années, Sabato, Domenica e Lunedì, en langue
originale, et il a fait un excellent travail : même si paradoxalement – qu’on me pardonne
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
ALTRITALIANI 26 Janvier 2010 Page 2
cette impertinence – sa plus grande qualité est aussi son unique défaut (comme c’est le cas, et encore davantage, pour
Luca De Filippo, le fils d’Eduardo) : une
extraordinaire ressemblance de style, et parfois même physique, avec l’inégalable prédécesseur, ce qui ne peut manquer
d’éveiller, chez ceux qui l’ont vu à l’époque, une ombre de regret…
Ainsi, toujours pour que vive ce théâtre, il est juste et important qu’il soit rendu accessible à des publics étrangers. A cette
fin, il y a eu jusqu’à maintenant deux solutions « standard » (je parle évidemment de la réalité que je connais, ici en
France).
La première est justement celle qui a été imaginée avec Toni Servillo (et avec d’autres avant lui), et que nous pourrions
qualifier de « cinématographique » : le texte original, avec des sous-titres (ou mieux, des sur-titres lumineux). L’avantage,
en termes de rigueur philologique, est évident ; l’inconvénient, pour les spectateurs non italianophones (et même non
napolitanophones…), est que le théâtre, bien plus que le cinéma, pâtit physiquement des sous-titres.
L’autre solution est celle de toujours : la traduction. Mais alors on se heurte à une difficulté majeure, qui est en même
temps l’une des spécificités du monde d’Eduardo : le mélange d’italien et de napolitain qui constitue, dans des dosages
variés, la trame de ses comédies.
Les traductions (j’en ai lu trois, de styles très différents) et les mises en scène
qui vont avec sont toutes confrontées au même dilemme, avec deux voies
possibles pour en sortir, deux philosophies de fond, qui peuvent bien
entendu emprunter l’une à l’autre: ou bien tendre à l’uniformité, en éliminant
les écarts linguistiques et les passages incessants d’un registre à l’autre, et
en privilégiant une certaine exactitude lexicologique (mais on perd ainsi un
ressort essentiel de la dramaturgie dans ce qu’elle a de plus vivant) ; ou bien
essayer de rendre compte de ces écarts, en utilisant éventuellement des
patois, ou des prononciations diverses, etc., et en s’obligeant nécessairement
à recréer des situations adaptées au nouveau contexte (mais souvent très
éloignées de celles de De Filippo…). Dans les deux cas, comme on le voit, on
sacrifie quelque chose, surtout dans le passage du texte à la scène.
Et voilà pourquoi, accurrit’
au Théâtre de la Girandole
La mise en scène qu’on peut
voir depuis quelques jours
au théâtre de la Girandole
réussit, justement, à éviter
tous ces écueils.
L’innovation, dans le travail de Luciano Travaglino et de sa compagnie, se
fonde sur un choix de fond, un troisième, une sorte de clef. C’est simple
comme un uovo di Colombo, et brillamment orchestré. Il s’agit de
transformer les difficultés de traduction, linguistique et contextuelle,
culturelle, en un ressort théâtral, à l’intérieur d’un espace qui n’a plus
besoin de supports « externes » et se suffit à lui-même.
En termes plus concrets : la compagnie est formée d’acteurs italiens
parlant français et d’acteurs français parlant italien, chacun avec son
accent, sa cadence et ses tics, et tout cela entre dans la composition d’un
mélange linguistique dont les éléments sont quantifiables : environ 80%
de français et 20% d’italien. Cependant, comme le savent bien ceux qui
vivent dans des familles « mixtes », le partage n’est pas fixé une fois pour
toute ; il est modulable, avec beaucoup de possibilités surprenantes :
parfois un acteur en suit un autre sur la scène, D’une pierre deux coups.
Le problème du caractère artificiel des sous-titres est résolu : les soustitres, d’une certaine façon, sont sur la scène, ils font partie du jeu, ils sont
les acteurs eux-mêmes ; de plus, même si le texte est joué
principalement en français, la traduction perd son côté statique et devient plus vivante, grâce à la présence de l’italien et
du napolitain qui sont toujours là. Mais ne vous
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
ALTRITALIANI 26 Janvier 2010 Page 3
méprenez pas : si le patrimoine linguistique et culturel de la troupe vivifie le spectacle, si celui-ci en gagne en spontanéité,
c’est aussi que derrière le moindre détail, derrière chaque écart linguistique, il y a un choix, un travail méticuleux, au
service d’un mécanisme parfaitement huilé.
Sik Sik, par ailleurs, se prête magnifiquement bien à cette opération (applaudissons donc aussi à l’intelligence artistique de
ce parti-pris) : en effet, la pièce comporte un seul acte, qui en soi ne dure pas plus d’une demi-heure. Pour en faire un
spectacle « entier », il fallait lui apporter quelque chose de plus, des « insertions ». La mise en scène de Luciano Travaglino
a ainsi le mérite, aussi, de sauver une pièce de grande beauté (et très aimée d’Eduardo lui-même), rarement montée en
raison même de sa brièveté.
De ces « insertions » je ne dirai rien d’autre, pour ne pas
gâcher au spectateur le plaisir de se laisser surprendre.
Mais je veux au moins chuchoter un remerciement pour
l’émotion que j’ai éprouvée, tout d’un coup, en me
retrouvant face à un autre géant du comique de tous les
temps… Toto’, dans un de ses inimitables duos avec Anna
Magnani.
Enfin, pour que ce mécanisme fonctionne, il fallait de très
bons comédiens. Luciano Travaglino joue lui-même le
personnage de Sik Sik et il est superbe, d’autant plus qu’il
ne ressemble pas au « sicco » (maigre) Eduardo et n’en a
pas davantage la « napolitanité » (il est originaire de
Lombardie). Nino Montalto, lui, est napolitain ou presque, et
ressemble un peu à Toto’ ; mélancolique, tendre et
comique, il fait le complice, le « baron », à la fois émouvant
et hilarant. Marc Allgeyer, l’autre « baron », lui fait remarquablement pendant (et lui « sert » parfois de… sous-titre).. Félicie
Fabre arrive à passer du français à l’italien en traversant le napolitain avec bonheur (son prénom l’y prédisposait déjà),
grâce et maîtrise. La musique de Marc Gauthier et Laurent Valero, qui passent avec virtuosité d’un instrument à l’autre,
accompagne le spectacle et insuffle la vie au mécanisme.
Enfin ? Oui et non, car avant le spectacle il y a un avantspectacle. Je n’en dirai rien, parce que c’est la première
surprise, et, en soi, un petit chef-d’œuvre… Diane Dugard
est seule (seule ? en fait pas vraiment…) sur scène, avec
une grâce sublime, un visage de gamin des rues napolitain,
‘nu scugnizzo, d’où se dégagent à la fois candeur et poésie.
Délicatement, sans avoir besoin de dire un mot (ou
presque, ça fait partie de la surprise…), elle introduit le
spectateur au monde d’Eduardo. Il faudrait lui faire sur les
affiches la place qu’elle mérite.
P.S. Miracle : on assiste à une pièce jouée principalement en
français, et quand on sort on a l’impression de l’avoir vue …
en italien, en napolitain, ou encore en une espèce de «
gramelot » qui se nourrit des trois et que nous nous
découvrons capables de comprendre. Evviva le métissage
Arabis, avec Sophie Jankélévitch pour la traduction.
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
ALTRITALIANI Article de Francesco Raiola, 19 Janvier 2010
A Montreuil, fino al 21 Febbraio
Sik Sik le Maître de Magie - Sik Sik l’artefice magico : Eduardo De Filippo
in scena al Théâtre de la Girandole
Spectacle en langue française
martedì 19 gennaio 2010 di Francesco Raiola
“Dite male del cravattaro (...) ma spendete una parola buona per Sik Sik l’artefice magico, consideratelo il
capostipite dei personaggi che via via vi presenterò per tutte le trasmissioni future”. Con queste parole
Eduardo De Filippo chiudeva un intervento sul secondo canale della Rai, per presentare proprio
questo atto unico in due tempi. Scritto in treno, come dice lui stesso, Sik Sik l’artefice magico è uno dei
primi successi, forse proprio lo spettacolo che darà il la al successo futuro di uno dei più grandi del
teatro italiano.
Uno spettacolo che Luciano Travaglino, creatore del Théâtre de la Girandole di Montreuil, periferia parigina, ha voluto
rimettere in scena modificandolo e aggiornandolo, ma mantenendone la struttura e l’anima, in un atto incondizionato
d’amore che questo lombardo fa al napoletano Eduardo. Sik Sik le
Maître de Magie sarà in scena dal 21 gennaio al Théâtre de la
Girandole.
La Girandole, un teatro piccolo ma che da tempo è punto di
riferimento per chi a Parigi ama quest’arte. “Questa sala è stata per
anni una sala prove, venivamo a provare gli spettacoli, poi ho deciso
di farne un teatro. Lo abbiamo costruito proprio noi, con le nostre
mani, i muratori che materialmente hanno lavorato sono poi
diventati parte integrante del teatro, che di suo quindi ha già una
storia, non è stato costruito da un giorno all’altro”. In effetti in questo
teatro l’aria è quella di una grande famiglia. Dopo l’anteprima dello
spettacolo infatti, Luciano e sua moglie Félicie Fabre, ancora stanchi,
invitano tutti ad assaggiare la soupe preparata per gli spettatori
(un’altra volta fu il té verde!), in fondo “questo teatro è la nostra casa
che apriamo agli amici che vogliono venire”.
Alle 20 tutti seduti, comincia lo spettacolo sulle note di una
orchestrina a due (batteria, flauto, bandoneon, violino, tastiere)
formata da Marc Gauthier e Laurent Valero e con Travaglino che spiega quello che si andrà a vedere. Ma prima dello
spettacolo vero e proprio, un numero con dei tacchini (sic!)...
Sik Sik (Luciano Travaglino) è un mago di terz’ordine che con la moglie (Félicie Fabre) - incinta e scocciata - appronta
spettacoli altrettanto scadenti. Il mago ha un aiutante, Nicola (Marc Allgeyer), colui che al segnale stabilito (la richiesta di
controllo dei suoi trucchi da parte del mago) si alza dal pubblico per aiutarlo, il quale però ritarda, finché Sik Sik non lo
sostituisce con Rafele (Nino Montalto), l’imbranato della situazione, al quale in poco tempo spiega il lavoro. È a quel punto
che torna Nicola, l’aiutante “vero” come sottolinea lui stesso, il quale viene liquidato, ma non si dà per vinto e si troverà
anch’egli sul palco a dividere onori (pochi) e gaffes. Da lì scatta una sorta di commedia degli equivoci, anzi a dire la verità
è “avanspettacolo” come dice lo stesso Travaglino, che porta al disastro annunciato. Ma Sik Sik come detto è stato
aggiornato da Travaglino, il quale mescola a Sik Sik un altro capolavoro del teatro di De Filippo, “La grande Magia” e i
risultati sono molto buoni, in fondo “sono due opere che possono dirsi molto ‘vicine’”.
Poi c’è la musica. “Volevo ricreare l’atmosfera del musical” dice il regista e tra orchestrina (complimenti!) e Cochi e Renato,
sì può sembrare assurdo ma ci sono anche Cochi e Renato, “l’incontro tra nord e sud, quella di Nino e Rafele” può dirsi
compiuto!
Ma qual è il rapporto tra una delle massime espressioni mondiali del teatro e la Francia? Ambiguo ci dice Travaglino, il
quale ci spiega come per tanto tempo De Filippo non fosse stato rappresentato in Francia. Venti anni di buio dovuti al
rifiuto del grande autore napoletano di cedere i diritti in Francia, dal momento in cui un critico ne stroncò uno spettacolo.
Ma oggi grazie anche a Huguette Hatem, traduttrice di Eduardo oltralpe, che è riuscita a strappare il permesso, De Filippo
è pienamente fruibile anche qui e il successo è stato subito palpabile, con 6 mesi alla Comédie Française e un tutto
completo alla prima dello spettacolo de “La Girandole” che, come detto, si terrà il giovedì 21 gennaio.
Uno spettacolo da andare a vedere e soprattutto una compagnia e un teatro da tenere d’occhio, se ancora non li
conoscete… Francesco Raiola
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
BOUGEZ à Paris et en Ile-de-France Edition Seine-Saint Denis Janvier 2010
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
LE PARISIEN Jeudi 21 Janvier 2010
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
TOUS Montreuil N° 26 Janvier 2010
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
L’HUMANITÉ Mardi 26 Janvier 2010
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
TÉLÉRAMA Sortir N° 3126 9 Décembre 2009
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
FOCUS N°5 Décembre 2009 Page 1
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
FOCUS Décembre 2009 Page 2
Sik Sik à la Girandole
En ce moment à l’affiche au Théâtre de la Girandole à Montreuil, une des premières pièces d’Eduardo de Filippo, l’histoire
d’un illusionniste de seconde zone dans des situations absurdes. Un retour, pour la Girandole, comme s’il fallait encore
des preuves, à un théâtre plus authentique et populaire.
Sik Sik, une des premières pièces d’Eduardo de Filippo, écrite dans un train sur la route de Rome à Naples, met en scène
un prestidigitateur raté (interprété par Luciano Travaglino) et son assistante: Giorgetta (Félicie Fabre) et Nicola (Marc
Allgeyer). Au dernier moment, l’illusioniste est contraint de remplacer Nicola, irrémédiablement en retard, par Rafele
(interpété par Nino Montalto, grand circasien et comédien), un simplet qui passait par là et qui vient d’être recruté pour
jouer le rôle de complice, celui qui monte sur scène pour faire le cobaye pendant les numéros de magie. Rafele comprend
de travers les recommandations de Sik Sik et de Giorgetta. Nicola arrive également sur scène pour compliquer l’affaire et
faire capoter le spectacle.
Une situation de commedia dell’arte où l’humour surgit des quiproquo, de la complicité avec le public et aussi du côté
pathétique de la situation et des personnages.
Eduardo était tellement attaché à cette pièce qu’il a choisi de réinterpréter lui même ce personnage à l’occasion de la fête
de ses 80 ans au Théâtre Manzoni de Milan. Dans la représentation qu’il a enregistré pour la RAI en 1962, chaîne qui a
retransmis une grande partie de ses comédies, De Filippo conclut: “Dite du mal de Cravattaro, dite que...je ne sais pas...la
diction de mes textes est ennuyeuse, mais gardez une bonne parole pour Sik Sik, le Maître de Magie. Considérez-le...je ne
sais pas...comme le père de tous les personnages que, progressivement j’intérpreterai dans les prochaines émissions. On
pense au personnage de Marvuglia, le magicien de la Grande Magie, pièce majeure de De Filippo. Un texte plus
philosophique, plus pirandellien, ajoute Travaglino, dont le personnage principal est une sorte de petit fils de Sik Sik.
En 1929, lorsque le texte fut écrit, ce fut Eduardo qui interpréta le magicien, et son frère Peppino qui faisait le “spalla” (fairevaloir). En effet Peppino lui même a suggéré le nom du personnage de Sik Sik parcequ’il trouvait son frère trop maigre (jeu
de mot sec sec en napolitain, devint Sik Sik). Dans son adaptation, Luciano Travaglino (qui n’est pas très maigre, ajoute-til
en plaisantant), a ajouté une partie musicale, à peine mentionnée dans le texte de De Filippo, Marc Gauthier (percussions
et piano) et Laurent Valero (violon, flûte et bandonéon) interprètent des morceaux inspirés de la tradition de
l’avanspettacolo dont les influences vont de John Coltrane à Thelonious Monk, en passant par Debussy et Nino Rota.
Pourquoi ce choix? “Il y a d’abord la tradition du café-chantant”, explique Travaglino, “comme le Salone Margherita à
Naples, par exemple, sorte de music hall dans lequel se produisaient aussi des artistes de cirque qui n’avaient plus de
travail sur la piste. Puis il y eut l’avanspettacolo, qui était un spectacle de musique et de variété présenté avant le film pour
faire venir les gens au cinéma (aujourd’hui ce serait plutôt le contraire), pour finir par “la Revue”. Avec la musique nous
avons recréér cet esprit de théâtre mineur, qui s’adresse à un public plus populaire: il y en a d’ailleurs un très bel exemple
dans Roma de Fellini.
Un théâtre populaire fréquenté par des vrais gens et non pas des grandes dames en fourrure et en colliers de perles. Voilà
la raison du choix du texte de De Filippo qui a créé un personnage comique, mais avec un masque pathétique et
douloureux, une victime consciente du monde hostile dans lequel il vit. Un pulcinella opprimé, dans la détresse, en marge
de la société, qui subit les injustices sans renoncer mais en affirmant sa dignité à travers le grostesque, le coup de génie,
le sens du comique. Un personnage qui en Italie a des racines ancestrales et qui a également nourri la comédie plus
récente avec Toto, Sordi, Tognazzi…
Le portrait d’un homme plutôt actuel non? « C’est l’histoire d’un artiste qui se bat pour la survie de son art mais aussi celle
d’un exclu qui se bat pour la survie tout court. Cela est plutôt actuel », confirme Travaglino.
A voir absolument.
Patrizia Molteni.
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
LA VOCE N° 54 Décembre 2009 Page 1
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
LA VOCE N° 54 Décembre 2009 Page 2
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
MOUVEMENT.NET 24 Novembre 2009
COMPTE RENDU
Les jours en papier
Living !, premier spectacle de la compagnie Décalée
« La surprise est toujours là où on ne l’attend pas » : telle est la devise de la compagnie Décalée. Ainsi, ne pas hésiter à
s’aventurer parfois hors des scènes les plus repérées pour dénicher de vrais trésors : le théâtre de la Girandole, à
Montreuil, a eu ainsi le bonheur d’accueillir pendant deux semaines, début novembre, le spectacle très prometteur de
cette jeune compagnie bretonne.
Nos gestes de chaque jour, empilés, accumulés ; nos habitudes intimes mises en jeu dans un espace commun : c’est de
tout ce quotidien amassé et partagé qu’il est question dans Living !, créé et interprété par la jeune compagnie Décalée, qui
a eu la bonne idée de confier la mise en scène du spectacle à Jani Nuutinen – co-directeur artistique de la compagnie
franco-finlandaise Circo Aereo. Pour monter ce spectacle, il aura fallu trois ans de recherche à Bruno Labouret, Erwann
Morin et Sébastien Baron. Ces trois artistes autodidactes pratiquent jonglage, magie et musique, musique et magie, jeu
d’acteur, manipulation d’objet, danse, et encore un peu de musique. Pourtant, leurs connaissances techniques ne sont
jamais montrées comme un exploit, et ne présentent ici un intérêt qu’en ce qu’elles font naître d’images et de désirs en
nous, puis sur la scène. Dans Living ! ils incarnent trois personnages dont la force de présence n’a d’égale que la
discrétion, étonnamment vivants et drôles, sobres mais surtout pas austères : généreux.
Pour tout décor, de simples panneaux gris, que le spectateur est chargé d’habiller d’imaginaire (ici c’est la cuisine, derrière
peut-être des chambres, et là, devant, la « pièce à vivre », le living), tandis que les personnages l’habitent, jour après jour
pendant un peu plus d’une heure. Idem pour les objets : une poubelle, deux balais, un harmonium, du papier et des
vêtements, une bonne cinquantaine de cigarettes, rien que de très ordinaire et discret, rien que du détail et de l’habitude.
Pourtant, émerge peu à peu une étrangeté déroutante ; les choses s’animent, semble-t-il, et cessent de se plier à la
volonté des trois protagonistes, qui essaient tant bien que mal de garder leur sang froid face à ces menues modifications
du réel. C’est en insérant avec une grande simplicité des tours de magie dans le déroulement du spectacle – comme si la
magie était « naturelle » – qu’ils bouleversent leurs propres repères ainsi que les nôtres : l’eau se transforme en balle de
contact, une partie de cartes se déroule à la verticale, une cigarette refuse de s’allumer…
Un objet récurrent, notamment, vient dès le départ suggérer la future dérive de cet espace : une boulette de papier qui
tombe du plafond, annonçant à chaque fois le début d’un nouveau « jour ». Chaque « jour », le spectateur l’attend avec
impatience et délectation, sachant qu’il va à la fois retrouver ce quotidien fictif, et découvrir une nouvelle altération dans la
routine. Et le motif de la boulette de papier se répand à chaque fois un peu plus, déviant le mécanisme de la journée. Les
boulettes se multiplient, s’insinuent dans les vêtements, les instruments, ressortent toutes seules de la poubelle… Toutes
ces feuilles blanches, ce sont les possibilités offertes par chaque jour qui ont avorté, qui ont été chiffonnées, délaissées et
oubliées. Les jours blancs sur lesquels on n'a rien écrit : l’accumulation de tous les mots que l’on n'a pas prononcés, peutêtre parce qu’ils ne rentraient pas dans la gestuelle que l’on a inconsciemment programmée. Et voilà les trois
personnages perdus dans le lieu même de leur quotidien, tentant de retrouver la logique ordonnée des jours passés, et
leurs bras se chargeant de liasses de papier. Elles sont bien lourdes à porter, les piles de jours vécus et partagés. Alors ils
montent – où montent-ils d’ailleurs ? – et du haut de leur promontoire, bazardent le conglomérat de jours qu’ils portaient,
et les feuilles blanches lentement, silencieusement, atteignent le sol, recouvrent le sol.
La magie du spectacle devient la source d’une poésie légère, qu’il appartient à chacun de saisir. En instaurant des repères
spatio-temporels différents, on invite le spectateur à ne pas rester « sur le bord de la route », mais à partir avec les
personnages, et à s’approprier, dans un esprit de partage, leur intimité toute de pudeur.
Living ! a été créé en novembre 2006 au Carré magique, scène conventionnée de Lannion, qui porte une attention
particulière aux arts du cirque. Bruno Labouret, Erwann Morin et Sébastien Baron y présenteront, du 2 au 5 mars prochain,
un nouveau spectacle, La Parade des Hiboux. On devrait y voir « trois musiciens endimanchés y lutter, au sens propre,
avec leurs instruments ». Un autre voyage qui promet de nous emporter au-delà des limites de notre perception visuelle, là
où les images oniriques tombent dans la réalité comme par magie.
Cypria Donato
Crédits photos : Christian Lompech.
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
La Terrasse Octobre 2009
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
OMNI N° 14 Automne 2009
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
La Terrasse N° 170 SEPTEMBRE 2009
Revue de Presse
Théâtre de la Girandole
Tous Montreuil N° 18 Du 11 au 24 SEPTEMBRE 2009
Téléchargement