28 Environnements Informatiques pour l’Apprentissage Humain 2003 (annexes)
centrée sur la tâche en instaurant un travail de type collaboratif et ouvre la voie à
l’autonomisation et à la construction individuelle des savoirs.
La recherche entreprise tentera de vérifier la validité de deux hypothèses lors de
la mise en place de cyberenquêtes auprès de deux classes primaires de cycle 3 (CM1
et CM2). La première porte sur l’action structurante des activités médiatisées par
l’Internet et de l’influence des interactions sociales sur le renforcement des
acquisitions linguistiques et de l’acquisition de stratégies métacognitives. La
seconde s’articule autour de l’action structurante de l’artefact sur les acteurs
pédagogiques en présence et de l’instauration du paradigme d’apprentissage. Ce
dernier fournit un cadre de référence afin que l’école constitue une communauté
d’apprenants incluant tous les partenaires de la relation pédagogique, internes ou
externes à l’institution scolaire.
3. La cyberenquête dans le cadre de l’EILE
Au-delà de l’apprentissage linguistique proprement dit et de sa composante
situationnelle qu’implique le concept de communication, l’EILE tente de prendre
plus nettement en compte la dimension cognitive de l’apprentissage pour faire face
aux difficultés des apprenants. Les objectifs sont définis en termes de stratégies de
communication, de négociation et accordent une attention accrue aux conditions de
l’apprentissage. En effet, l’apprentissage précoce implique de prendre en compte
l’âge et le stade de développement de l’enfant au sein de son cycle d’apprentissage.
L’enseignant-médiateur cherche par conséquent à faciliter les interactions entre
l’enfant et son environnement pour développer la compréhension et l’usage du
langage.
Outre la dimension d’approche des contenus, l’acte pédagogique tente d’intégrer
la dimension d’appropriation par l’apprenant qui relève de l’acte individuel,
volontaire et ne peut exister que dans un contexte pédagogique porteur de sens.
Néanmoins, on constate une focalisation excessive sur la langue en tant qu’objet
d’étude au détriment du développement du pouvoir d’action qu’implique la maîtrise
de compétences langagières. L’importance accordée à la forme du discours est la
conséquence directe du morcellement excessif des apprentissages et de la
didactisation des savoirs et porte préjudice à la motivation des élèves et à leur
implication dans l’acte d’apprendre.
Nous postulons que la cyberenquête constitue une tâche signifiante, porteuse de
défi dans la mesure où elle implique la résolution d’un problème permettant de
placer l’élève dans un contexte d’action. Mettant l’accent sur une forte
contextualisation des savoirs et des apprentissages, elle favorise l’immersion dans
une langue non didactisée, la prise de connaissance d’éléments culturels sous-jacents
au message, une acculturation progressive par imprégnation, un renforcement lexical
grâce à l’utilisation de la langue en contexte.