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La divine proportion
La divine proportionLa divine proportion
La divine proportion
Œuvre indispensable à tous les esprits perspicaces et curieux, où chaque étudiant en
Philosophie, Perspective, Peinture, Sculpture, Architecture, Musique et autres
disciplines mathématiques, trouvera une très délicate, subtile et admirable doctrine et se
délectera de diverses questions touchant à une science très secrète
LUCA PACIOLI, moine franciscain et théologien est originaire de Borgo San Sepolcro (env.
1450-1514) cité proche de Peruggia, Arrezo et finalement de Firenze tout comme Piero della
Francesca, l’auteur de l’ouvrage
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De propectiva pigendi. Sa principale oeuvre est la "Summa
di arithmetica, geometrica, proportione et proportionalita" publiée en 1494. On connaît aussi
les manuscrits De ludo scacchorum contenat de s problème de jeux d’échecs (vers 1500) et
De Viribus quantitatis (entre 1496 et 1508) traitant dans une première partie d’algèbre et de
jeux numériques et dans une seconde de constructions géométrie et de « merveilles
géométriques ».
En 1509 la "De Divina Proportione" est imprimée à Venise. Le manuscrit avait été offert à
Ludovic le More, Duc de Milan. L'ouvrage, illustré par Léonard de Vinci, est principalement
consacrée à l'étude des propriétés de la proportion. Elle est suivie d'un bref traité
d'architecture, du tracé d'un alphabet antique, et du "Libellus", suite d'exercices
mathématiques portant notamment sur les polyèdres réguliers.
Ci-après sont traités des exercices extraits de la « Divine Proportion » menant à la résolution
d’équations du second degré.
Première Partie (Pars Prima) page 3v
Chapitre IIII
De ce que le lecteur doit observer pour comprendre le présent traité et les caractères utilisés.
Pour plus de facilité on doit noter ce qui suit : quand il arrivera que l’on cite la 1 du
premier, la 4 du second, la 10 du cinquième, la 20 du sixième, et ainsi de suite jusqu’au
quinzième, on doit toujours entendre par le premier élément numérique celui des propositions
et par le second, celui des livres de notre philosophe Euclide, que nous imitons en tout,
comme étant l’archimandrite de ces disciplines. La cinquième du premier signifie donc la
cinquième proposition de son premier livre, et ainsi de suite pour tous les autres livres dont
l’ensemble forme son œuvre complète sur les éléments et premiers principes d’Arithmétique
et de Géométrie. Mais quand l’exemple auquel nous nous référerons sera tiré d’une autre de
ses œuvres, ou de l’œuvre d’un autre auteur, nous nommerons cette œuvre et cet auteur.
Il faut noter aussi les nombreux et variés signes et abréviations que nous avons coutume
d’utiliser en de semblables disciplines, encore plus souvent que cela ne se fait dans toutes les
autres, ainsi la médecine emploie-t-elle des signes particuliers pour les scrupules, onces,
drachmes et manipules ; les argentiers et joailliers les leurs, pour les grains, deniers et carats ;
les astrologues pour Jupiter, Mercure, Saturne, le Soleil et la Lune et les marchands pour les
livres, gros sous et deniers etc. Ceci dans le seul but d’éviter la prolixité dans les écritures et
d’abréger la lecture, car s’ils en usaient autrement il leur faudrait noircir d’encre beaucoup de
papier. De même nous avons pour les mathématiques et pour l’algèbre, c’est à dire la pratique
spéculative, d’autres abréviations qui désignent la cosa, le census et le cube
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et les autres
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Piero della Francesca De la perspective en peinture, In Media Res, Paris, 1998. Traduit et annoté par Jean-Pierre Le Goff.
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Ces termes désignent l’inconnue, le carré de l’inconnue et le cube de l’inconnue.