Afrique, sa mère fut abattue par des braconniers alors qu’il avait
à peine deux ans – en effet, on ne peut capturer un petit qu’en
tuant sa mère. JoJo fut alors envoyé dans un zoo en Amérique
du Nord où, pendant plus de dix ans, il vécut seul dans une petite
cage. Puis un nouveau directeur parvint à collecter suffisamment
de fonds pour construire un grand enclos entouré d’un fossé
empli d’eau. Il constitua un groupe de 20 chimpanzés, auquel fut
intégré JoJo. Après avoir été présentés les uns aux autres, les
chimpanzés furent laissés seuls. Tout avait l’air de bien se passer,
jusqu’à ce qu’un mâle défie JoJo avec une grande démonstration
de force. JoJo, terrifié, escalada la clôture destinée à empêcher
les chimpanzés de se noyer dans l’eau profonde du fossé, et
se jeta dans l’eau pour échapper à son agresseur. Mais JoJo,
comme tous les chimpanzés, ne savait pas nager. Par trois fois,
il refit surface, suffoquant pour retrouver sa respiration, puis il
coula comme une pierre.
Ayant assisté à la scène, un des visiteurs du zoo, Rick Swope,
se précipita à son secours, pourtant prévenu que les chimpanzés
mâles sont plus forts que les hommes et potentiellement dangereux.
Il parvint à glisser les 60 kilos du corps inerte de JoJo sur ses
épaules, grimpa par dessus la clôture et poussa le chimpanzé à
peine conscient sur la berge de l’enclos. Puis il fit demi-tour pour
rejoindre sa famille, tandis que le public lui hurlait de se dépêcher
car trois mâles adultes s’approchaient, le poil hérissé, pour voir
ce qui se passait... Hélas, au même moment JoJo glissait de
nouveau dans l’eau, la berge était trop raide. Rick, n’écoutant
que son courage, retourna vers l’enclos, ignorant les mâles qui
approchaient et les hurlements des gens, et parvint à repousser
JoJo sur le sol plat avant d’escalader à nouveau la clôture pour
se mettre hors de danger. Quand on lui demanda pourquoi il
avait risqué sa vie pour sauver ce chimpanzé, il répondit : « Je
l’ai regardé droit dans les yeux et c’était comme regarder dans les
yeux d’un homme, le message était : n’y aura-t-il donc personne
pour m’aider ? »
Cet appel à l’aide résonne partout autour de nous, pour autant
que nous ouvrions nos yeux et nos cœurs. Dans Rencontres
Africaines, vous pouvez, au travers du regard de Sabine, plonger
dans les yeux de Sally la jeune femelle chimpanzé, de CP le
guépard ou de Nelson le vautour fauve. Dans tous ces regards,
il y a un message silencieux, un appel à l’aide. Ces animaux