Version de janvier 2016 Page 3 sur 4
grande des médecins est rémunérée à salaire ou à honoraires forfaitaires, peuvent avoir une
moins bonne couverture par le fichier des services médicaux. Il en résulte donc une sous-
estimation du nombre de cas. C’est le cas des régions du Nord-du-Québec, du Nunavik et des
Terres-Cries-de-la-Baie-James, dont les résultats ne peuvent être diffusés. C’est aussi le cas de
certains RLS d’autres régions qui peuvent présenter le même problème lorsqu’ils incluent des
communautés isolées où les médecins ne sont pas rémunérés à l’acte. Ainsi, la prévalence
observée pour certains problèmes de santé mentale peut être influencée par la pratique médicale
et le modèle d’organisation des services. Il importe donc de faire preuve de prudence dans
l’interprétation des résultats lorsqu’il s’agit de comparer des territoires ou des régions entre elles.
Une étude de validation de la définition de cas menée en Ontario indiquait que l'utilisation de
données administratives est limitée dans sa capacité de correctement identifier des patients avec
des troubles mentaux (Tu, Wang et Green, 2014). En effet, l’étude montrait que la définition de
cas des troubles mentaux avait une sensibilité6 de 53 %, une spécificité7 de 91 % et une valeur
prédictive positive8 de 51 % et une valeur prédictive négative9 de 91%.
Malgré que les données administratives sous-estiment probablement la prévalence des troubles
mentaux, ces données ont tout de même l’utilité d’identifier les tendances temporelles et
régionales des cas diagnostiqués des problèmes de santé mentale.
Références bibliographiques
Bouyer, J. (2009). Épidémiologie : Principes et méthodes quantitatives. Paris, France : Lavoisier.
Lesage, A., Bernèche, F. et Bordeleau, M. (2010). Étude sur la santé mentale et le bien-être des
adultes québécois : une synthèse pour soutenir l’action. Enquête sur la santé dans les
collectivités canadiennes (cycle 1.2). Repéré sur le site de l’Institut de la statistique du
Québec : http://www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/sante/etat-sante/mentale/sante-mentale-
action.pdf
Lesage, A. et Émond, V. (2012). Surveillance des troubles mentaux au Québec : prévalence,
mortalité et profil d’utilisation des services. Repéré sur le site de l’Institut national de santé
publique du Québec : https://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/1578_SurvTroublesMentaux
Qc_PrevalMortaProfilUtiliServices.pdf
Organisation mondiale de la Santé. (2013). Plan d’action global pour la santé mentale 2013-
2020. Repéré à http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/89969/1/9789242506020_fre.pdf
St-Laurent, D., Blais, C., Jean, S., Sirois, C., Rochette, L. et Émond, V. (2013). Le modèle
québécois de surveillance des maladies chroniques basé sur l’utilisation des données
médico-administratives jumelées. Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire, Hors-série, 4-8.
Tu, K., Wang, M. et Green, D. (2014). Case definition validation study for mental health
surveillance in Canada. Document soumis pour publication.
Personnes ayant rédigé la fiche-indicateur
Institut national de santé publique du Québec
Louis Rochette, Unité surveillance des maladies chroniques et traumatismes
Alain Lesage, Unité surveillance des maladies chroniques et traumatismes
6 La sensibilité est la proportion d’individus classés « malades » par l’algorithme, parmi les individus réellement atteints
de la maladie (Bouyer, 2009).
7 La spécificité est la proportion d’individus classés « non-malades » par l’algorithme, parmi les individus non atteints de
la maladie (Bouyer, 2009).
8 La valeur prédictive positive mesure la proportion d’individus réellement atteints de la maladie parmi ceux classés
« malades » par l’algorithme (Bouyer, 2009).
9 La valeur prédictive négative mesure la proportion d’individus réellement non atteints de la maladie parmi ceux
classés « non-malades » par l’algorithme (Bouyer, 2009).