Prévalence des troubles mentaux pour la population d`un an et plus

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Prévalence des troubles mentaux
pour la population d’un an et plus (SISMACQ)
Introduction
Les troubles mentaux forment un ensemble assez large comprenant, entre autres, les troubles
anxio-dépressifs, l’hyperactivité, les troubles de personnalité, les retards de développement, les
abus de substances psychoactives et les troubles psychotiques (Lesage et Émond, 2012). Ces
troubles se caractérisent généralement par une combinaison de pensées, d’émotions, de
comportements et de rapports avec autrui considérés comme sortant de la norme (Organisation
mondiale de la Santé [OMS], 2013). Bien que les manifestations puissent être épisodiques, la
vulnérabilité à des épisodes demeure tout au long de la vie. Les troubles mentaux sont
également associés à une surmortalité (Lesage et Émond, 2012).
Construction de l’indicateur
La surveillance des troubles mentaux porte sur l’ensemble de la population âgée dun an et plus
assurée par la Régie de l’assurance maladie du Québec. Les données utilisées sont issues du
Système intégré de surveillance des maladies chroniques du Québec (SISMACQ) (St-Laurent,
Blais, Jean, Sirois, Rochette et Émond, 2013). Trois fichiers, inclus au SISMACQ, servent à
identifier les cas de troubles mentaux et la population : 1) le fichier Maintenance et exploitation
des données pour l’étude de la clientèle hospitalière (fichier MED-ÉCHO), 2) le fichier des
services médicaux rémunérés à l’acte et 3) le fichier d’inscription des personnes assurées (FIPA).
Définition de cas :
Une personne est considérée comme étant atteinte d’un trouble mental, au cours d’une
année (1er avril au 31 mars), si elle satisfait à l’un ou l’autre des critères suivants, soit :
a) avoir un diagnostic principal de trouble mental inscrit au fichier MED-ECHO au cours de
l’année.
ou
b) avoir un diagnostic de trouble mental au fichier des services médicaux rémunérés à l’acte
au cours de l’année.
Les codes des 9e et 10e révisions de la Classification internationale des maladies (CIM) ont
été utilisés pour identifier les diagnostics de troubles mentaux (CIM-9 : 290-319; CIM-10 :
F00-F99).
Pour être considéré comme étant atteint d’un trouble mental, l’individu doit répondre à un
des critères de la définition de cas chaque année.
Méthode de calcul
Nombre d’individus ayant répondu à la définition de cas de troubles mentaux
pour une période de 12 mois
x 100
Population d’un an et plus pour la même période
Source(s) de données1
Système intégré de surveillance des maladies chroniques du Québec (SISMACQ), Institut
national de santé publique du Québec (INSPQ)
1 Le dénominateur est déterminé à partir du fichier d’inscription des personnes assurées de la RAMQ.
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Variables de croisement et catégories
Âge (au 1er octobre) :
1 an et plus
1 an et plus (groupes d’âge quinquennaux jusqu’à 85 ans et plus)2
1-17 ans, 18-64 ans, 65 ans et plus
Sexe :
masculin, féminin
Territoire :
lieu de résidence :
ensemble du Québec
régions sociosanitaires (RSS) (excluant les régions sociosanitaires de l’Outaouais (07),
du Nord-du-Québec (10), du Nunavik (17) et des Terres-Cries-de-la-Baie-James (18))
réseaux territoriaux de services (RTS)3
réseaux locaux de services (RLS)
territoires des centres locaux de services communautaires (CLSC)
regroupements de territoires de CLSC
Période :
année financière (à partir de 2000-2001)
Mesure(s) associée(s)
Nombre d’individus atteints de troubles mentaux
Prévalence ajustée selon l’âge
Indicateur(s) associé(s)
Prévalence des troubles anxio-dépressifs4 pour la population d’un an et plus
Prévalence des troubles schizophréniques5 pour la population d’un an et plus
Prévalence des troubles de personnalité limite du groupe B pour la population d’un an et plus
Limites dans l’interprétation
Les données administratives comprennent de l’information sur les personnes qui ont recours aux
services de santé. De ce fait, la définition de cas des troubles mentaux identifie seulement les
personnes dont l’état a été diagnostiqué par un médecin. Les personnes avec troubles mentaux
peuvent être traitées en cabinet privé ou par d’autres professionnels comme les psychologues en
CLSC. Cependant, le SISMACQ ne contient pas ces données et ne peut pas les rapporter.
Par ailleurs, l’information concernant les services reçus à l’extérieur du Québec, par des
résidents québécois, est incomplète. Ainsi, les données de l’Outaouais ne sont pas diffusées, car
une partie non négligeable des consultations et des hospitalisations ont lieu en Ontario, ce qui a
pour conséquence de sous-estimer les mesures de prévalence de cette région. Un phénomène
similaire s’observe dans une moindre mesure pour d’autres régions limitrophes de l’Ontario et du
Nouveau-Brunswick.
Une autre limite importante tient au fait que seules les demandes de remboursement à l’acte sont
enregistrées dans le fichier des services médicaux. Or, certaines régions, une proportion plus
2 Les groupes d’âge quinquennaux sont offerts seulement pour l’ensemble du Québec et les régions sociosanitaires.
3 Les réseaux territoriaux de services (RTS) sont présentés uniquement pour les régions sociosanitaires de
Montréal (06), de la GaspésieÎles-de-la-Madeleine (11) et de la Montérégie (16). Pour les autres régions, les RTS
équivalent au même découpage territorial que les RSS.
4 Les codes de la Classification internationale des maladies (CIM) utilisés pour identifier les diagnostics de troubles
anxio-dépressifs sont : CIM-9 : 296, 300, 311 CIM-10 : F30-F48, F68.
5 Les codes de la Classification internationale des maladies (CIM) utilisés pour identifier les diagnostics de troubles
schizophréniques sont : CIM-9 : 295 CIM-10 : F20, F21, F23.2, F25.
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grande des médecins est rémunérée à salaire ou à honoraires forfaitaires, peuvent avoir une
moins bonne couverture par le fichier des services médicaux. Il en résulte donc une sous-
estimation du nombre de cas. C’est le cas des régions du Nord-du-Québec, du Nunavik et des
Terres-Cries-de-la-Baie-James, dont les résultats ne peuvent être diffusés. C’est aussi le cas de
certains RLS d’autres régions qui peuvent présenter le même problème lorsqu’ils incluent des
communautés isolées les médecins ne sont pas rémunérés à l’acte. Ainsi, la prévalence
observée pour certains problèmes de santé mentale peut être influencée par la pratique médicale
et le modèle d’organisation des services. Il importe donc de faire preuve de prudence dans
l’interprétation des résultats lorsqu’il s’agit de comparer des territoires ou des régions entre elles.
Une étude de validation de la définition de cas menée en Ontario indiquait que l'utilisation de
données administratives est limitée dans sa capacité de correctement identifier des patients avec
des troubles mentaux (Tu, Wang et Green, 2014). En effet, l’étude montrait que la définition de
cas des troubles mentaux avait une sensibilité6 de 53 %, une spécificité7 de 91 % et une valeur
prédictive positive8 de 51 % et une valeur prédictive négative9 de 91%.
Malgré que les données administratives sous-estiment probablement la prévalence des troubles
mentaux, ces données ont tout de même l’utilité d’identifier les tendances temporelles et
régionales des cas diagnostiqués des problèmes de santé mentale.
Références bibliographiques
Bouyer, J. (2009). Épidémiologie : Principes et méthodes quantitatives. Paris, France : Lavoisier.
Lesage, A., Bernèche, F. et Bordeleau, M. (2010). Étude sur la santé mentale et le bien-être des
adultes québécois : une synthèse pour soutenir l’action. Enquête sur la santé dans les
collectivités canadiennes (cycle 1.2). Repéré sur le site de l’Institut de la statistique du
Québec : http://www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/sante/etat-sante/mentale/sante-mentale-
action.pdf
Lesage, A. et Émond, V. (2012). Surveillance des troubles mentaux au Québec : prévalence,
mortalité et profil d’utilisation des services. Repéré sur le site de l’Institut national de santé
publique du Québec : https://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/1578_SurvTroublesMentaux
Qc_PrevalMortaProfilUtiliServices.pdf
Organisation mondiale de la Santé. (2013). Plan d’action global pour la santé mentale 2013-
2020. Repéré à http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/89969/1/9789242506020_fre.pdf
St-Laurent, D., Blais, C., Jean, S., Sirois, C., Rochette, L. et Émond, V. (2013). Le modèle
québécois de surveillance des maladies chroniques basé sur l’utilisation des données
médico-administratives jumelées. Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire, Hors-série, 4-8.
Tu, K., Wang, M. et Green, D. (2014). Case definition validation study for mental health
surveillance in Canada. Document soumis pour publication.
Personnes ayant rédigé la fiche-indicateur
Institut national de santé publique du Québec
Louis Rochette, Unité surveillance des maladies chroniques et traumatismes
Alain Lesage, Unité surveillance des maladies chroniques et traumatismes
6 La sensibilité est la proportion d’individus classés « malades » par l’algorithme, parmi les individus réellement atteints
de la maladie (Bouyer, 2009).
7 La spécificité est la proportion d’individus classés « non-malades » par l’algorithme, parmi les individus non atteints de
la maladie (Bouyer, 2009).
8 La valeur prédictive positive mesure la proportion d’individus réellement atteints de la maladie parmi ceux classés
« malades » par l’algorithme (Bouyer, 2009).
9 La valeur prédictive négative mesure la proportion d’individus réellement non atteints de la maladie parmi ceux
classés « non-malades » par l’algorithme (Bouyer, 2009).
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Personnes ayant révisé la fiche-indicateur
Institut national de santé publique du Québec
Céline Plante, Unité surveillance des maladies chroniques et traumatismes
Annick Des Cormiers, Infocentre
Suzanne Ferland, Infocentre
Ministère de la Santé et des Services sociaux
Guillaume Dolley, Direction générale adjointe de la santé publique
Andrea Bilodeau, Direction générale adjointe de la santé publique
Stéphane Ruel, Direction de développement des individus et de l’environnement social
William Murray, Direction de la santé mentale
Dates des mises à jour de la fiche-indicateur
Janvier 2016
Juillet 2014
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