13 mai - 12 juin 2017
Vernissage : 13 mai 2017 / 14h-18h
Du samedi 13 mai au lundi 12 juin 2017, la Galerie Dukan donne une
carte blanche à Jean-Alexis Pougatch qui propose une exposion
personnelle de Lou Ros (1984, vit et travaille à Paris).
Chez Lou Ros, les œuvres arrivent toujours spontanément, comme
mues par une force vive. Le temps de la peinture doit être celui dun one
shot. Le peintre dirait sûrement que cest ainsi que les images surgissent
de l’inconscient : violentes, rapides, irrévérencieuses. Et surtout, sans
discours.
Cest le propre de la modernité, cee suppression du récit, cee crise
du Verbe. Et elle est encore manifeste chez les arstes contemporains
qui ne se révèlent pas seulement dans la rupture si ce n’est dans la
connuité. Alors, Lou Ros est dénivement moderne. Car « l’image
substane quand le texte ne sait que mere en scène la substance
évoquée. L’image est déjà de la chair. Elle est comme telle ce qui permet
l’économie du récit » (Paul Ardenne, Extrêmes esthéques de la limite
dépassée, Paris, Flammarion, 2006).
Et cee dimension de la chair est bel et bien une constante dans
le travail de larste qui, dune certaine manière, dissèque les corps.
Disséquer, de son origine lane dissecare, c’est-à-dire « voir par le
dedans ». En ce sens, Lou laisse surgir et ore au regard ce qui en somme
est généralement contraint, contenu, caché dans les plis du corps ou
sous les couches de peintures. Le pastel, le croquis et lesquisse sont
tout à la fois lépiderme et la chair de lœuvre, son dedans désormais
rendu visible.
Puis il y a ces zones de blanc, de toile nue, hypnoques. Ces lieux où
labsence d’image interroge dabord, puis méduse, capte le regard. Ces
espaces ne sont pas ceux du néant, plutôt des zones fronères, celles du
passage darmes. Des espaces desnés à être emplis par le spectateur.
Un spectateur qui _ par le truchement du regard _ devient lui aussi
créateur. Ces lieux neutres assurent tout à la fois le renouvellement
constant du regard qui sexerce et la pérennité dune image dont on ne
se lasse pas, car elle ne cesse jamais d’être à réinventer.
Ce regard qui métamorphose l’image _ image qui possède donc sa
vie intrinsèque _ larste le praque également. Tout le long du travail,
il y a des interludes consacrés à la contemplaon. Lou dit que cela le
« sauve », lui permet de sarrêter à temps. À temps, c’est-à-dire avant le
réalisme. Rilke pensait : « Vois, il est une limite xée au regard » (Rainer
Maria Rilke, Leres à un jeune poète, 1929), Lou Ros travaille à ce qu’il
n’y en ai pas.
Et Michel Lacroix décrire comme l’homme occidental « préfère
lémoon choc, qui est de lordre du cri, à lémoon contemplaon qui
est de l’ordre du soupir » (Michel Lacroix, Le culte de lémoon, Paris,
Flammarion, 2001).
Audrey Turenne
LI2, 2017, Acrylique, huile et pastel sur toile marouée sur bois, 50 x 40 cm
Courtesy Galerie Dukan
Quelques-uns, Quelques-unes !
Carte blanche à Jean-Alexis Pougatch
Galerie Dukan / 107, rue des Rosiers, 93400 Saint Ouen, France / Spinnereistraße 7, Halle 18.I, 04179 Leipzig, Deutschland
Lou Ros
Galerie Dukan, Saint Ouen
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