Place de la scintigraphie dans le bilan des nodules

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n° 7
S. Helbert-Davidson*
fiche
technique
Sous la responsabilité de son auteur
Place de la scintigraphie dans le bilan
des nodules thyroïdiens et des goitres
multinodulaires
1. ANAES. Prise en charge du diagnostic du nodule thyroïdien, 1995.
2. ANDEM. Guide du bon usage des examens d’imagerie médicale, 2005.
3. Aurengo A, Aurengo H, Leenhardt L, Degrese C. La scintigraphie a-t-elle encore
des indications en 2005 ? Rev Prat 2005;55:187-92.
4. Clerc J. Nodule de la thyroïde. Rev Prat 2005;55:137-48.
5. Parle JV, Maisonneuve P, Sheppard MC, Boyle P, Franklyn JA. Prediction of all-cause
and cardiovascular mortality in elderly people from one low serum thyrotropin result:
a 10-year cohort study. Lancet 2001;358:861-5.
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h
tac
é
F
* Service de médecine nucléaire, hôpital Henri-Mondor, Créteil.
Références bibliographiques
d
La scintigraphie permet :
– de différencier les nodules hypo- ou non fixants, qui sont non
fonctionnels, appelés aussi “nodules froids” (70 à 80 %), des
nodules hyperfixants, qui sont fonctionnels et appelés “nodules
chauds” (10 à 30 %) ;
La scintigraphie est donc peu discriminante en pratique quotidienne mais reste nécessaire en seconde intention dans des
cas précis.
■
à
Indications (1, 2)
Conclusion
e
La technique de la scintigraphie est simple et reproductible, peu
dépendante de l’opérateur. Elle se pratique chez un patient non
à jeun. L’image est réalisée de préférence à la gamma-caméra,
20 à 30 minutes après injection pour le technétium (coût du
produit : 16 €) et environ 4 heures après injection pour l’iode-123
(coût du produit : 77 €). Le technétium n’est pas incorporé dans
la thyroglobuline alors que l’iode-123, organifié dans la thyroïde,
doit être utilisé de préférence lorsqu’il existe une dysthyroïdie. De
plus, il peut exister une discordance : certains nodules fonctionnels au technétium peuvent être non fonctionnels à l’iode-123,
cette discordance étant considérée comme un élément plutôt
péjoratif. Avant la réalisation de l’examen, il convient d’exclure,
de façon temporaire et pour une durée plus ou moins longue,
les patients ayant une éventuelle surcharge iodée (amiodarone,
produits de contraste radiologiques récents, prises d’hormones
thyroïdiennes, etc.). La scintigraphie est formellement contreindiquée pendant la grossesse et l’allaitement. Elle n’est pas
non plus indiquée lorsqu’il s’agit de nodules inférieurs à 10 mm
qui sont masqués par le tissu sain.
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Technique
– de voir le caractère extinctif ou non des nodules toxiques.
La proportion des nodules chauds fixant l’iode sans entraîner
d’extinction du parenchyme thyroïdien varie de 5 à 20 % selon
les séries ;
– de caractériser tous les nodules au sein d’un goitre multinodulaire et de rendre compte du caractère hétéro-multinodulaire des goitres associant des nodules froids et chauds.
À l’heure actuelle, lorsqu’on découvre un nodule isolé ou un
goitre multinodulaire, les premiers examens à pratiquer, après
l’interrogatoire sur les antécédents personnels et familiaux, et la
palpation, doivent être le dosage de la TSH et l’échographie. Ce
n’est que lorsque la TSH est diminuée par rapport aux normes du
laboratoire que la scintigraphie s’avère nécessaire. La scintigraphie est indiquée à la recherche d’un nodule toxique, lorsqu’il
existe des signes d’hyperthyroïdie sans caractères évoquant
une maladie de Basedow (3). Cependant, seulement 25 % des
nodules hyperfixants s’accompagnent d’une TSH abaissée (4).
La scintigraphie est donc également recommandée si la TSH
est comprise entre 0,6 et 1,5 µU/l, en cas de cytologie douteuse
lorsque la lésion est folliculaire et surtout s’il existe une vascularisation nodulaire à l’échographie. Il ne faut pas oublier que
la morbidité de la pathologie autonome est fréquente après
60 ans et pauvre en signes cliniques à son début (5).
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L
a place de la scintigraphie est devenue extrêmement
modeste dans l’exploration des nodules ; cependant, elle
reste le seul examen capable de déterminer leur caractère
fonctionnel. L’échographie est maintenant l’examen le plus
performant pour définir la morphologie thyroïdienne.
36 | La Lettre d’ORL et de chirurgie cervico-faciale • n° 317 - avril-juin 2009
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