ii
Le
premier
chapitre
de la thèse s’ouvre sur le
déclencheur
d’une
réflexion
sur la notion de
communication
dans le
contexte
particulier
de
l’intervention
en orthophonie et en
audiologie.
Amorcée
à partir du
problème
posé par les propos
d’un
proche qui
s’est
dit oublié au
moment
de la
réadaptation
de sa
conjointe
devenue
aphasique,
cette
réflexion
tourne autour du
rôle
qu’on
fait tenir à la
famille
durant une
intervention
censée réduire les troubles de la
communication,
rôle qui
renvoie
à une
conception
étroite
de la communication.
Ayant
l’intuition
que les modèles ne sont pas étrangers à
cette
conception,
j’ai recensé les
principaux
modèles,
de la
communication
et des conséquences des
troubles,
qui me paraissent rendre
compte
de la
situation
des proches [chapitre 2]. Bien qu’il soit possible de
retracer
l’influence de ces modèles et de leurs concepts dans les écrits des deux
disciplines,
j’ai
souhaité
rencontrer
des professionnels afin de
savoir
comment
se
vivent
les pratiques et se
construisent des modèles et une
définition
pratique
de la
communication
normale
et de ses
troubles [chapitre 3].
Au
moment
où
j’écrivais
ma proposition de
recherche,
l’Ordre des orthophonistes et
audiologistes
du Québec
entreprenait
une
consultatio
n auprès d’une
trentaine
de
professionnels en
vue
de mieux définir la
communication
dans la
nomenclature
du
modèle
Processus de production du handicap (PPH).
Cette
consultation
a pris la forme d’une
journée d’étude à
laquelle
j’ai
participé.
J’ai donc entrepris une
recherche
de type
exploratoire,
basée sur des méthodes de la
recherche
qualitative
[chapitre 4].
Ainsi,
lors de
cette
journée,
j’ai
observé
et
participé
aux discussions, j’ai ensuite
invité
seize professionnels
à une
entrevue
semi-dirigée
portant sur leur
pratique,
le
modèle
du PPH et leur
définition
de la
communication.
J’ai ensuite analysé le contenu 1) des
transcriptions
des discussions de la
journée d’étude, 2) des
transcriptions
des seize
entrevues
individuelles
et 3) du
texte
produit
par
l’O
OAQ à la suite de sa
consultation
[chapitre 5].
Les résultats de
l'analyse
[chapitre 6]
montrent
que dans le
contexte
de leur
pratique,
qui est
traversée
de
multiples
tensions,
les orthophonistes et les
audiologistes
choisissent de
représenter
la
communic
ation selon un
modèle
dominant
axé sur le transfert d’informations.
Ce
modèle,
qui rend
compte
des composantes physiques et
biologiques
de l’échange
d’informations,
ne
remet
en question ni la base de leur
expertise
ni la
conception
du trouble
de la
communi
cation
comme
entité
localisée
dans un
individu.