Coévolution Préparation concours interne SVTSTU. Année 2013-2014. M.Rajade & P.Ducamp Définition. • Le terme de coévolution désigne l’adaptation évolutive qui se produit chez deux espèces à la suite de leurs influences réciproques. • Un changement subi par une espèce exerce une pression de sélection sur l’autre espèce, et la contreadaptation acquise par la seconde influe à son tour sur la sélection des individus de la première. • La coévolution a surtout été étudiée à travers les relations proies-prédateurs et la symbiose. • Le modèle de Darwin (1862). Corrélation entre l’accroissement de la longueur des éperons nectarifères des fleurs et de la trompe des pollinisateurs associés. L’allongement de l’un entraîne l’allongement de l’autre dans les limites physiologiques. • L’exemple des Colibris. • La Passiflore et le Papillon. • La Passiflore produit des substances toxiques qui protègent ses feuilles contre les insectes herbivores. Une contre-adaptation s’est développée chez le papillon Heliconius : les larves peuvent se nourrir grâce à des enzymes digestives spécifiques (avantage dans la compétition interspécifique). • Les femelles évitent de pondre sur les feuilles ayant déjà des tâches jaunes (autres œufs), donc diminution de la compétition intraspécifique. • Certaines feuilles possèdent des nectaires de couleur jaune : - Défense contre le papillon - attraction de fourmis et de guêpes prédateurs des larves du papillon. • La présence seule d’une fourmi entraîne un évitement de la part des papillons. Donc, la coévolution est un phénomène plus complexe que l’évolution conjointe de deux espèces, il faut tenir compte des interactions au sein des communautés d’espèces. • L’évolution régressive des plastes et des mitochondries. Dans une relation de stricte association , la spécialisation conduit à la perte des gènes codant les fonctions inutiles. (ex : les rhizobium des nodosités n’ont plus flagelles ni paroi). L’exemple des plastes et des mitochondries au génome très réduit est une illustration de l’évolution régressive. • La course aux armements et la Reine rouge (la coévolution hôte-parasite). * La course aux armements. Ce premier scénario évolutif se caractérise par une augmentation régulière de la résistance des hôtes et de l’infectivité (virulence) des parasites. Les nouveaux mutants se fixent dans la population et éliminent les anciens génotypes. Le polymorphisme génétique est réduit. * Le scénario de la Reine rouge. Lorsque l’adaptation devient coûteuse (limite physiologique), alors le processus peut se transformer en Reine rouge. Dans cette théorie, les hôtes les plus fréquents sont infectés par les parasites, et donc les génotypes rares d’hôtes se développent. Il y a donc une oscillation permanente des fréquences des génotypes. Il n’y a jamais fixation des nouveaux génotypes, et recyclage permanent des génotypes et un polymorphisme génétique stable. La résistance et l’infectivité restent inchangées. L’extinction reste probable (voir travaux Van Halen 1973). • La coévolution des relations proie-prédateur. Les travaux de Vermeij. • La coévolution sexuelle. - La sélection sexuelle peut favoriser les adaptations d’un des 2 sexes au détriment de l’autre (ex : cannibalisme sexuel). - La préférence / sélection-compétition adaptative de certaines lignées de mâles peut entraîner un ralentissement de la fixation de caractères bénéfiques pour l’espèce et l’accumulation de mutations « négatives ». (Rice 2009). Figure . Effect of mate choice on the distribution of female fitness in species with antagonistic persistence. Long TAF, Pischedda A, Stewart AD, Rice WR (2009) A Cost of Sexual Attractiveness to High-Fitness Females. PLoS Biol 7(12): e1000254. doi:10.1371/journal.pbio.1000254 http://www.plosbiology.org/article/info:doi/10.1371/journal.pbio.1000254 Figure . Effect of the extent of male exposure on female fecundity. Long TAF, Pischedda A, Stewart AD, Rice WR (2009) A Cost of Sexual Attractiveness to High-Fitness Females. PLoS Biol 7(12): e1000254. doi:10.1371/journal.pbio.1000254 http://www.plosbiology.org/article/info:doi/10.1371/journal.pbio.1000254 • Le déterminisme génétique de la coévolution. L’espèce de papillon Helioconius numata peut ressembler à 7 espèces du genre Melinaea. • Existence d’un « super gène », une 30aine de gènes sur le chromosome 15 qui code pour la structure des ailes. • L’ordre de ces gènes diffère d’un variant à l’autre. • Une zone peut subir des inversions qui codent pour des ressemblances avec les différentes espèces, et en même temps bloque les C.O. • De la sorte, le bloc de 30 gènes est pérennisé selon une combinaison propre à chaque variant et est hérité sans remaniement : ce bloc est nommé supergène. • Sans ces inversions, les gènes du bloc seraient indépendants et soumis à la recombinaison