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La Circulaire du 15.10.75 définit l'Action sociale globale comme une "notion impliquant que
l'on considère les personnes, le groupe familial, la communauté petite ou grande, des relations
mutuelles, que l'on agisse avec leur participation en vue de prévenir leurs inadaptations et
d'aider à leur promotion".
Des responsables de circonscriptions d'action sociale vont créer dans les années quatre vingt,
une association nationale de promotion du développement social, le MDSL (Mouvement pour
le Développement social Local). La Décentralisation va favoriser l'émergence du local, la
définition du développement local, de nouveaux rapports aux politiques. La mise en oeuvre du
développement social local (DSL) appelle des questions sur l'éthique (choix de société) et sur
les buts de changement poursuivis.
La Circulaire Questiaux de 1982 constitue un texte capital pour le travail social (mais peu
appliqué) car il promeut les actions collectives et le Développement social Local, la place des
usagers-acteurs de développement. Dans le Développement social Local, le social est
désenclavé, il n'est plus l'apanage des travailleurs sociaux.
Avec les "métamorphoses de la question sociale" (R. Castel) un glissement s'opère d'une
action sociale en phase avec la société à un changement radical où trônent le chômage et la
perte de liens sociaux (années 90). La précarité économique fait apparaître de nouveaux
publics du social avec nécessité de prendre en compte le contexte : le local devient le lieu
privilégié de la réparation au nom de la proximité et de l’efficacité. L’action publique doit
lui permettre d’être reconnu comme acteur à part entière de la transformation sociale.
Avec la Politique de la Ville initiée au début des années quatre vingt, le caractère novateur de
ces incitations étatiques a été analysé comme porteur de nouvelles pratiques et de
transformations des normes de l'action publique qui sont devenues opérantes à travers des
textes réglementaires, des financements, des discours techniques, des lieux et des agents.
Cette politique a favorisé la généralisation de dispositifs spatiaux d'intervention privilégiant
une action sociale locale et coordonnée, produisant une gestion territorialisée du social
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.
« Cette démarche tente de s'arrimer aux politiques locales ou servir de levier à d’autres
approches sur des problèmes sociaux locaux ; c'est un processus complexe qui s'adosse à un
territoire, prend appui sur la transversalité et a pour enjeu l'articulation aux autres politiques ».
Il y a conjonction entre ces nouveaux modèles professionnels et l'émergence de nouveaux
acteurs (transformation du champ social).
Les principes de fonctionnement de ces dispositifs sont les suivants:
. expérimentaux: logique collective de projet
ils s'accompagnent de procédures d'évaluation mais demeure une incertitude sur leur efficacité
et leur pérennité. L'expérimentation se fait au plus près du terrain, assortie d'une tentative pour
trouver une nouvelle efficacité et réduire les dépenses.
. décentralisés: bien que financés par l'Etat, ils sont placés sous la responsabilité des
collectivités locales
. participatifs: ils doivent emporter l'adhésion reposant sur des procédures de concertation ; le
partenariat est obligé (Etat-municipalités plus autres institutions) sur une base inter-
institutionnelle, reposant sur une volonté de décloisonnement et l'introduction de nouveaux
acteurs
. territorialisés: ils s'appliquent à une base géographique concrète, une aire spécifique
d'interventions cohérentes.
4 Ion Jacques, Le travail social à l’épreuve du territoire. Privat, 1991