2012 | l’uniscope n° 571
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LES NEUVIÈMES JOURNÉES
DE LA SCHIZOPHRÉNIE SERONT « FUN »
Pour parler de manière décomplexée de la maladie et présenter différents points de vue,
une PechaKucha est organisée au Polydôme de l’EPFL le mercredi 28 mars entre 12h30
et 13h30. Sorte de joute verbale savante et ludique, la PechaKucha consiste à présenter
vingt images, chacune commentée en vingt secondes, ce qui offre 6 minutes 40 secondes
à chaque invité pour démystifier la maladie.
Invités : Philippe Conus, chef du service de psychiatrie générale au CHUV, Pierre
Magistretti, directeur du pôle de recherche national Synapsy (Brain Mind Institute)
de l’EPFL, Malcolm Braff, pianiste, Nicole Seiler, chorégraphe, Marco Bakker et Alexandre
Blanc, architectes fondateurs du bureau
Bakker&Blanc, le fils de la terre, rappeur-
slameur (www.myspace.com/lefilsdelaterre),
Isabelle Moncada, journaliste et productrice
de l’émission santé 36.9o de la TSR.
L’événement sera également retransmis
en direct sur Fréquence Banane, la radio
des étudiants du campus sur 94.1 FM ou
www.frequencebanane.ch.
Les stands d’information tenus par des
proches et des soignants seront aussi l’occa-
sion pour les jeunes de faire des rencontres
et de poser toutes leurs questions sur
la maladie.
Mardi 27 mars 2012, 10h-15h
UNIL, devant le Café Anthropos
17h-19h Schizo-apéro au Zelig
Mercredi 28 mars 2012, 10h-15h
EPFL, Rolex Learning Center
Jeudi 29 mars 2012, 10h-15h
CHUV, hall principal
Campus
Désormais armé de mots, le rappeur-slameur « le fils de la terre » a combattu la maladie et les préjugés pendant
plusieurs années. F. Imhof©UNIL
plus la récupération sera bonne. » La préven-
tion ainsi que la déstigmatisation du recours
à la psychiatrie sont donc indispensables
pour inciter les gens à oser aller consulter.
Toutefois, la prévention primaire reste com-
plexe, car les premiers symptômes sont fu-
gaces et peuvent être le signe de différentes
pathologies. De plus, annoncer à quelqu’un
qu’il a un risque de développer une schi-
zophrénie peut engendrer un stress supplé-
mentaire déstabilisant pour une personne
déjà fragilisée. Le programme d’interven-
tion précoce du Département de psychiatrie
du CHUV se focalise donc sur la prévention
secondaire, en visant à réduire le délai entre
l’apparition des symptômes et la mise en
route du traitement et en travaillant à limi-
ter les facteurs aggravants l’évolution de la
maladie. « La consommation de cannabis,
très fréquente chez les jeunes atteints de psy-
choses, renforce le repli sur soi et le manque
d’énergie. C’est pourquoi nous avons déve-
loppé des traitements de groupe qui visent
CONSULTER
SUR LE CAMPUS
A l’UNIL et à l’EPFL, les étudiants qui
peuvent ressentir un stress ou des ques-
tionnements liés à leurs études, leur vie
sentimentale ou familiale ont la possi-
bilité d’obtenir un soutien psychothé-
rapique. Il s’agit d’une prise en charge
brève d’un à quatre entretiens permet-
tant de désamorcer une période difficile
dans la vie de l’étudiant ou de détecter
éventuellement des signes précoces
de pathologies. « Pour les étudiants, le
cerveau n’est pas seulement le lieu du
psychisme, c’est aussi leur premier outil
de travail et ils consultent généralement
pour des problèmes de concentration.
Ces difficultés révèlent souvent des
troubles anxieux ou dépressifs », relève
Luc Michel, psychiatre responsable de
ces consultations et également MER à la
Faculté de biologie et de médecine. En ef-
fet, le 90% des étudiants qui consultent
souffrent de troubles psychologiques
passagers car ils sont dans une période
de vie instable.
Informations et rendez-vous :
www.unil.ch/sasc voir social
> soutien psychothérapeutique
à informer les jeunes patients de ce risque et
à les motiver à interrompre leur consomma-
tion », ajoute le psychiatre.
Arrêter de fumer du cannabis a été la pre-
mière étape du traitement pour « le fils de
la terre ». Son état est actuellement stabilisé,
même s’il prend encore des neuroleptiques.
« Il y a des effets secondaires aux médica-
ments mais ça aide à rassembler ses idées.
Sinon l’esprit est comme morcelé et part
dans tous les sens. » Son rêve désormais :
vivre de sa musique, continuer à témoigner
et apporter de l’aide à d’autres malades par
le biais d’ateliers d’écriture qu’il a mis en
place dans un foyer éducatif et au GRAAP
(Groupe romand d’accueil et d’action psy-
chiatrique). Dans ses textes, le rappeur veut
« aller d’l’avant même si c’est à contre-cou-
rant ». Désormais « en paix avec lui-même,
il ne craint plus les autres » puisqu’il sera un
des intervenants de la PechaKucha à l’EPFL
le 28 mars.
www.info-schizophrenie.ch