La première étape est descriptive par une approche éco-paysagère permettant
d’analyser la composition et l’organisation spatiale des différents paysages agricoles.
en s’appuyant sur différents descripteurs : maillage du paysage par des éléments
semi-naturels comme les haies, bosquets, prairies permanentes, taille des parcelles,
assolements, pratiques des agriculteurs, …
La seconde étape explicative sera de mettre en relation les indicateurs de structure
des paysages d’une part avec des descripteurs de l’activité agricole et d’autre part
avec des données de présence et/ou de mobilité de différentes espèces et groupes
d’espèces de la flore et de la faune.
L’enjeu théorique de la thèse sera sur la base de ces analyses de progresser dans la
caractérisation et la définition du concept de perméabilité écologique et de son
caractère opérant pour évaluer les fonctionnalités écologiques des espaces
agricoles. Il s’agira de mettre en perspective, de façon opérationnelle et théorique le
concept de perméabilité écologique avec celui de corridor écologique reliant des
réservoirs de biodiversité tel qu’il est définit dans la politique TVB.
3. Méthodologie
La thèse se focalisera sur les paysages agricoles de grandes cultures, cultures
pérennes, parfois avec un peu de polyculture-élevage, là où les enjeux autour de la
question agricole et de la biodiversité sont les forts. Le travail se déroulera sur trois
territoires : Bièvre-Valloire en Isère, Grand Rôvaltain dans la Drôme et Loire-Forez
dans la Loire. Ces territoires permettent de saisir un gradient paysager avec une part
variable de cultures et d’interactions avec des composantes non agricoles du
paysage (par exemple étangs dans le Forez, zones urbaines, reliques bocagères…).
Les données mobilisées seront celles disponibles dans les bases de données
géoréférencées (registre parcellaire graphique (RPG), base de données réseaux
routiers, hydrographie, végétation arborée d l’IGN (Institut Géographique National)
ainsi que sur des données recueillies sur le terrain par le doctorant ou par des
spécialistes pour certaines espèces comme les oiseaux. Les données de terrain
concerneront à la fois des observations sur la composition et la structure des
paysages, la présence et la mobilité de certaines espèces et des enquêtes auprès
d’agriculteurs pour connaître leur pratiques et la logique d’organisation de leur
exploitation.
De façon plus précise, il est prévu sur chaque terrain d’étude de délimiter une
emprise géographique ou « fenêtre paysagère ». Le paysage y sera précisément
décrit et cartographié, les milieux caractérisés sur le plan écologique (travail en
partenariat avec le deuxième doctorant et avec les différents partenaires du projet). Il
est ensuite prévu d’y pratiquer une enquête auprès d’agriculteurs pour connaître
leurs pratiques, l’organisation technico-économique de leur exploitation et leurs
gestions des éléments semi-naturels (enquêtes qui seront réalisées par les deux
doctorants). L’observation de la biodiversité sera conduite par les partenaires du
projet, le doctorant s’y impliquera également. Il est prévu d’observer les groupes
d’espèces suivants : flore messicole et l’ambroisie, plante invasive (réalisé par les
Conservatoires Botaniques Nationaux) ; faune auxiliaire (principalement carabes)
(réalisé par le doctorant avec l’appui de l’ISARA-Lyon) ; avifaune ordinaire (réalisé
par les ligues de protection des oiseaux).