Ce deuxième dimanche de Carême, il est question de fils

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Ce deuxième dimanche de Carême, il est question de fils unique, fils bien-aimé, donc
d'un être cher. Fils de la promesse, fils inattendu donné par Dieu à un couple de vieillards sans
enfants. Fils unique du Père, Jésus Christ, Fils bien-aimé. Et il est chaque fois dit que ce fils
tant chéri, désiré, aimé, est donné.
Que Dieu « exige » le sacrifice du fils de la promesse est incompréhensible. Dieu
semble avoir une attitude monstrueuse. Quel est donc ce Dieu si cruel ? Ce Dieu ? Il donne, Il
livre son propre fils unique, fils bien-aimé, pour le salut des hommes. Le don est réciproque.
Abraham ne refuse pas son fils à Dieu. Geste inouï, démesuré qui dit combien Abraham aime
Dieu. Le texte emploie le verbe craindre, mais il faut bien le comprendre. Il ne s'agit pas
d'avoir peur de Dieu. La crainte est un amour chargé de respect, de révérence. Nous pouvons
aimer Dieu, il reste qu’il est Dieu, qu’il est transcendant, nous ne pouvons mettre la main sur
lui. Dieu n'est pas un « copain », il est notre Père. Et ce Père qui accueille (sans accepter qu'il
aille jusqu’à la mort) l'offrande en sacrifice de son fils par Abraham, donne, livre en sacrifice
son propre Fils. Par la mort de son Fils, il fait de nous ses fils bien-aimés, sauvés. La foi est ce
« jeu » de don total, sans réserve et réciproque. C'est l’Alliance. Dieu ne demande que ce qu'il
donne lui-même. Il se donne lui-même. Ce dimanche célèbre le don réciproque des fils.
Et nous, aujourd'hui, comment en vivre, comment nous unir à cette alliance, à ce don
réciproque, comment vivre notre foi ? En nous mettant à l'écoute de la Parole de Dieu.
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le » ! Voilà le chemin sur lequel le Seigneur nous
invite à marcher. Abraham reçoit la promesse d'une descendance nombreuse car il a écouté la
voix du Seigneur. De même pour nous à qui le Fils, Dieu fait homme, Parole faite chair, a été
révélé ; il nous est demandé de l'écouter. Écoute active, écoute obéissance comme dans la
Bible et dans la règle de saint Benoît. Faire la lectio divina, lire la Bible amoureusement,
régulièrement, c'est se laisser pétrir, façonner, transfigurer par la Parole de Dieu qu'est le Fils
bien-aimé. Ce Fils qui aime le Père et aime les hommes dont il s'est fait le frère, donne sa Vie
pour notre salut. Mais ce qui nous sauve, c'est que ce Fils est ressuscité. Ce don de ce qu'on a
de plus cher, cet amour fou de Dieu dans lequel il nous demande d'entrer, a vaincu la mort !
Sœur Marie-Paule
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