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La comm'
version franco-allemande
L'école de communication ISCOM de Strasbourg
a inauguré cette année un programme
qui permet une spécialisation franco-allemande.
Par Sophia Andreotti
es gestes qui mettent en confiance, les mots choisis
avec soin, la démarche affirmée : du haut de ses 18 ans,
Marie se conduit déjà en vraie professionnelle. Ce
samedi, la jeune fille a pris quèlques heures sur son
week-end poui venir promouvoir son école au fo-
rum franco-allemand de Strasbourg. À la fin de la
journée, elle attrapera un train pour rentrer chez
i__^ ses parents, à Issenheim, dans le Haut-Rhin. Comme
plusieurs de ses camarades du programme franco-
allemand de l'Institut supérieur de communication
et publicité (ISCOM) de Sti asbourg, Mai ie est originaire de la région,
située idéalement aux portes de l'Allemagne.
"Chaque année, 800 élèves sortent du lycée avec un AbiBac en poche,
pour une grande partie en Alsace et dans le Bade-Wurtemberg", constate
Daniel Raguenet, réfèrent de la filière franco-allemande et enseignant à
l'ISCOM. "Ce cursus leur permet de continuer sur cette binationalité."
En inaugurant le premier programme franco-allemand en communi-
cation, l'ISCOM espère positionner ses étudiants sur un secteur porteur
et créateur d'emplois. Le marché du travail franco-allemand a généré
près de 600000 emplois l'an dernier.
Avec ses 3000 étudiants et ses sept établissements répartis aux quatre
coms de la France (Lille, Lyon, Montpellier, Pans, Rouen, Strasbourg,
Toulouse), l'ISCOM a réussi une percée dans le petit monde des écoles dc
communication. Lecole privée, qui fête cette année ses 25 ans dexistence,
tire son épingle du jeu grâce à ses cursus professionnalisants et à son
programme Grande École Une foimation généraliste, accessible sur
concours, dès Bae+1, avec une spécialisation en troisième année. Bien
placé dans le classement des écoles préférées des recruteurs, numéro un
des écoles privées de communication, l'ISCOM mise aussi sur un déploie-
ment à l'international et prévoit de renforcer son ancrage en Europe. Des
recherches sont en cours pour développer un partenariat avec une école
ou une umveisité allemande
Ils sont sept cette année, dont une Allemande et deux Suisses, à avoir inté-
gré la première promo du programme franco-allemand. "Nous souhai-
tons rester sur un encadrement proche, 15 à 18 élèves pour les prochaines
rentrées. De même, on aimerait respecter une parité entre les nationali-
tés", livre M Raguenet Malgré un coût eleve (5 600 euros lannée), Marie
n'a pas hésité longtemps avant de se décidai pour le cui sus franco-alle-
mand de Strasbourg. La formation convient parfaitement à son profil de
germaniste et est "une opportunité, un plus" qui pourrait, elle l'espère,
lui permettre de se distinguer à terme sur le marché du travail.
L'autre principal atout de la formation pour la jeune fille' Son ancrage
dans le réel. Les cours sont assurés par des profession-
nels de langue maternelle i rançaise ou allemande (ou
de pays anglo-saxons), qui enseignent en parallèle de
leur activité. Développement personnel, veille profes-
sionnelle, travaux pratiques, l'objectif est de préparer
les étudiants au travail sur le terrain. Lin aspect qui leur
permettra de se mettre en avant lors des stages qui
complètent la formation (trois mois des la première
année et deux ans d'expérience cumulée sur quatre
ans d'études). "On nous entraîne à parler en public, à
réussir un entretien d'embauché, à choisir un mot plu-
tôt qu'un autre", explique Marie. "Et bien sûr, l'aspect
intcrcultureljoue un rôle important. On apprend par
exemple qu'on négocie différemment en France et en
Allemagne, qu'il y a certains impairs à ne pas com
mettie. Comme le fait qu'en Allemagne, on ira déjeu-
ner après avoir conclu une affaire, tandis qu'en France
c'est pendant le déjeuner que se scellera l'affaire." De
petits détails qui feront toute la différence pour ces
communicants en herbe. »