Homélie du dimanche 26 octobre 2014 (Exode 22, 20-26 ; Psaume 17 ; Thessaloniciens 1,5-10 ; Matthieu 22,34-40) « Je t’aime, Seigneur, ma force ! » Voici commence le psaume avec lequel nous avons prié tout à l’heure… Voici comment pourraient commencer toutes nos prières, à chaque fois que nous nous mettons en présence de Dieu. « Je t’aime, Seigneur, ma force ! » Avant de demander, d’offrir, de rendre grâce, de supplier : juste affirmer que nous aimons le Seigneur, gratuitement, pour ce qu’Il est… Dans l’Evangile que nous venons d’entendre, Jésus, lui aussi, nous parle d’amour, nous appelle à aimer ! A aimer tous azimuts ! L’amour auquel le Seigneur nous appelle est un amour total, sans limite. Un amour qui concerne ce qui fait notre essentiel d’hommes et de femmes ; Jésus nous demande d’aimer Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit ; St Marc ajoute même, dans son Evangile, « de toute notre force » ! Que veulent dire ces mots ? Aimer de tout notre cœur : avec la passion, les sentiments, la tendresse, tous ces élans spontanés qui nous permettent de vivre avec Dieu une belle histoire d’amour ! Aimer de toute notre âme : avec l’espérance, la conviction forte que nous sommes appelés à ressusciter à la suite du Christ, et à vivre pour toujours auprès de Dieu ! Aimer de tout notre esprit : avec l’intelligence de la foi, qui nous permet de réfléchir, d’approfondir, de nous former, d’interpréter et de comprendre ! Aimer de toute notre force : avec le courage et la volonté, qui prennent le relais lorsque le doute ou la lassitude surviennent : car l’amour est aussi fait de ce désir de ne pas baisser les bras, même lorsque les courants sont contraires ! Ainsi, Jésus nous présente ce premier commandement, absolument capital : aimer Dieu… Mais comme souvent, le Christ nous surprend : à la question « quel est le plus grand commandement ? », il répond en en proposant deux ! Le second, dans la bouche même de Jésus, est semblable au premier : « tu aimeras ton prochain comme toi-même ! » Aimer Dieu et aimer son prochain sont donc quasiment synonyme. Apprendre à s’aimer soi-même n’est pas facile : nous voyons souvent plus nos limites que nos qualités ! Et pourtant, le Seigneur nous demande d’être lucides sur nous-mêmes, avec tout ce que nous sommes ! Nous pouvons alors mieux aimer l’autre, le prochain : mais qui est-il ? Sans doute, comme nous le rappelle Moïse dans la première lecture, s’agit-il du pauvre, du petit, du fragile ; mais aussi, comme l’affirme l’apôtre Paul, de notre frère chrétien, de celui que nous rencontrons dans la communauté paroissiale ! Cette semaine, frères et sœurs, débordons d’amour les uns pour les autres ! Nous serons alors les signes de ce Dieu de Jésus-Christ qui donne tout pour notre bonheur. Souvenons-nous de cette magnifique maxime de St Augustin : « aime et fais ce que tu veux ! » Amen. Alain-Noël Gentil