Maquis de l'Ain et du Haut-Jura 5
Développement du maquis
Formation des maquisards
Henri Romans-Petit.
En avril 1943, Henri Romans-Petit crée une école de cadres à la ferme des
Gorges près de Montgriffon. C'est la première structure de la région destinée
à former les maquisards. Elle est assurée par Pierre Marcault et a pour but de
former les différents chefs des maquis. Le souhait d'Henri Romans-Petit est
de recruter des officiers et des sous-officiers de l'Armée d'armistice
démobilisés pour encadrer les camps. Les candidatures sont rares, les
maquisards portant une image de terroriste.
Le 14 juillet 1943, de nombreux résistants se regroupent à la ferme de
Terment pour célébrer la fête nationale malgré l'interdiction du Régime de
Vichy. Les premiers groupes de maquis sont ainsi constitués et les promus
de l'école des cadres répartis dans différents camps à Granges, Cize,
Chougeat, Corlier et le Retord. Il s'agit de Pierre Marcault, Jean Vaudan,
puis plus tard au mois d'août 1943 le lieutenant Henri Girousse et l'aspirant
Noël Perrotot qui sont des officiers d'active. L'école des cadres est fermée à la fin du mois de juillet 1943 mais Pierre
Marcault continue l'instruction au camp de Morez dont il a la charge.
Organisation géographique de la Résistance
française
Henri Romans-Petit devient rapidement le meneur de l'organisation du
maquis et organise les différents camps en limitant le nombre
d'occupants à soixante hommes. Le sous-chef régional de l'Armée
secrète, Albert Chambonnet, ainsi que le président du directoire
départemental des Mouvements unis de la Résistance, René Greusard
décident, lors d'une réunion au Buffet de la gare de Bourg-en-Bresse au
mois d'août 1943, de conforter Henri Romans-Petit comme responsable
des maquis de l'Ain. Il lui ait confié la tâche de placer sous son autorité
les camps de réfractaires qui se sont formés spontanément dans le
département.
En septembre 1943, pour gérer le flux des nouveaux arrivants et tenter
de démasquer d'éventuels infiltrés, les nouvelles recrues sont reçues
dans le camp du Mont près de Nantua, un centre dit de triage placé
sous l'autorité de Gabriel Even. À partir de sa création, tous les
candidats au maquis passent par le centre de triage. Les objectifs sont
d'empêcher l'infiltration de miliciens dans les camps du maquis et de
ne retenir que les hommes dont les capacités physiques et mentales sont suffisantes. Après validation de tests
physiques et des interrogatoires, les hommes sélectionnés sont dirigés dans les divers camps du département.
« Une grosse déconvenue : il y a très peu d'armes - seulement pour la garde, pas de vêtements, pas de souliers.
Notre rêve est fini, les conditions de vie au camp de triage seront très dures. Il paraît que c'est pour mieux
détecter les agents ennemis…? […] Que penser de la galère où nous sommes, la pauvreté du camp de triage ?
»
—‚Témoignage de René Goiffon dans son Journal du maquis pour son arrivée au camp de triage février 1944.
Les cadres répartissent leurs tâches à l'instruction des jeunes, qui dure un mois et doit leur permettre de s'adapter à la
vie du maquis, mais également à la garde des camps. Des patrouilles sont organisées jours et nuits dans des rayons
de trois kilomètres autour des fermes. Elles permettent de prévenir le camp en cas d'attaque inopinée. D'autres
hommes sont placés en embuscade.