Maquis de l`Ain et du Haut-Jura

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Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
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Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
Le mémorial des maquis de l'Ain et de la Résistance à Cerdon.
Informations générales
Date janvier 1943 - mi-septembre 1944
Lieu Bugey et Haut-Jura
Issue Retrait des troupes allemandes.
Belligérants
puis
Reich allemand
État français
Maquisards,
FFI
•
•
Milice française
GMR
Commandants
Henri Romans-Petit
Karl Pflaum
Forces en présence
[1]
485 hommes, (fin
1943)
7 206 hommes
(juin 1944)
Allemagne' :'
8 600 à
10 500 hommes
GMR :
1 500 hommes
Pertes
FFI :
320 morts
145 blessés
6 disparus
maquisards : 60 morts,
~ 300 morts,
Seconde Guerre mondiale
Batailles
Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
•
•
•
•
2
opération Caporal du 5 au 13 février 1944
[2]
opération Frühling du 7 au 18 avril 1944
opération Treffenfeld du 11 au 21 juillet 1944
bataille de Meximieux du 31 août au 2 septembre 1944
2e campagne de France
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[3]
Les maquis de l'Ain et du Haut-Jura sont des groupes de résistants français et étrangers ayant opéré et s'étant
cachés dans les montagnes et forêts du Bugey et du Haut-Jura durant la Seconde Guerre mondiale.
Ces groupes ont commencé à se former dès le début de l'année 1943 où l'impopularité du régime de Vichy s'accroit à
cause de la réquisition forcée d'ouvriers pour le service du travail obligatoire. L'organisation sous forme de camp est
due à Henri Romans-Petit qui place ces personnes dans différentes fermes isolées sur les reliefs du Haut-Bugey. Une
organisation militaire est mis en place notamment grâce à la création d'une école des cadres à Montgriffon en juin
1943.
Plusieurs actions sont menées au cours de l'histoire du maquis. Les premières d'envergures sont les prises des dépôts
d'intendance des Chantiers de la jeunesse à Artemare puis l'intendance de l'Armée à Bourg-en-Bresse en septembre
1943. L'action majeure de l'histoire du maquis de l'Ain et du Haut-Jura est l'organisation d'un défilé par une troupe
d'environ deux cents maquisards le 11 novembre 1943 à Oyonnax, un jour qui marque l'anniversaire de l'armistice de
1918. L'évènement est rapporté dans la presse clandestine ainsi qu'à la radio de Londres offrant une existence
concrète aux yeux de la population française et aux Alliés.
Considérés comme des terroristes dont l'existence est illégale, ces groupes sont la cible d'une forte oppression. Dans
un premier temps, l'objectif de dissolution du maquis est confiée aux forces françaises : des opérations ponctuelles et
ciblées ont lieu régulièrement. Devant le constat de montée en puissance du maquis et dans un second temps à partir
de la fin de l'année 1943, la Wehrmacht se charge d'anéantir les camps de maquis. Plusieurs opérations sont menées
par les Allemands en février, avril et juillet 1944. Malgré les pertes humaines et matériels, la résistance est
maintenue et des sabotages ont lieu sur les axes de communications routiers et ferroviaires pour ralentir les avancées
des convois allemands. Le département de l'Ain est libéré en septembre 1944 entrainant la fin de la lutte armée des
maquisards du département.
Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
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Histoire
Création du maquis
Débuts de la résistance dans l'Ain
L'occupation de la France par l'Allemagne nazie pendant la Seconde
Guerre mondiale entraîne la découpe du territoire français en deux
parties soumises à deux législations différentes. Entre les mois de juin
1940 et novembre 1942, le département de l'Ain est inclus dans la zone
libre soumise au Régime de Vichy sauf le Pays de Gex qui fait partie
de la zone interdite. Des lois sont mises en place dès le 4 octobre 1940
pour placer les « étrangers de race juive » dans des camps
d'internement français. Les persécutions s'intensifiant vers la fin de
l'année 1942, une partie de la population décide d'assister les victimes
de ces persécution et forme les premiers groupes de résistance civile.
Dès 1941, des élèves du lycée Lalande à Bourg-en-Bresse s'unissent
pour tenter de s'opposer au Régime de Vichy. En octobre, ils forment
un groupe de six personnes dont les actions sont la distribution de tracts et de journaux clandestins. D'autres élèves
rejoignent l'organisation qui comptera jusqu'à trente membres à la fin de l'année. Le mouvement s'élargit grâce aux
internes qui créent des groupes dans leur communes d'origine Pont-de-Vaux, Nantua, Bellegarde-sur-Valserine,
Oyonnax et Belley. Le groupe acquiert le nom des Forces unies de la jeunesse en novembre 1942.
La ligne de démarcation durant l'occupation.
Dans un même temps, l'occupant met en place la Relève, dont le but est
d'envoyer des travailleurs français en Allemagne participer à l'effort de
guerre du Reich, en échange de la promesse de libérations de
prisonniers de guerre. Cette main d’œuvre est constituée de volontaires,
auxquels ont a promis un bon salaire et une bonne nourriture. À partir
de la fin de l'année 1943, cette participation volontaire est remplacée
par un «service du travail obligatoire», couramment abrégé STO. Pour
y échapper, de nombreux réfractaires décident de se cacher.
Fin 1941, Henri Petit est engagé dans le réseau Espoir à Saint-Étienne.
Plaque commémorant la médaille de la
Lors de la fête de Noël 1942, un résistant indépendant Marcel Demia,
Résistance décernée au lycée Lalande.
maraîcher-horticulteur de la commune d'Ambérieu-en-Bugey s'y rend
pour visiter ses parents. Les deux hommes se rencontrent et échangent leurs points de vue sur la situation. Leur
engagement commun incite Henri Petit à découvrir l'organisation de la Résistance dans le département de l'Ain.
Marcel Demia lui parle des jeunes réfractaires qu'il a placé dans des fermes isolées et des difficultés qu'il rencontre
dans son organisation. Henri Petit arrive dans l'Ain à la fin de l'année 1942 et commence à aider les réfractaires du
STO à s'héberger chez des habitants locaux. Il les incite à trouver un travail.
Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
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Mise en place des camps
À la fin de l'année 1942, des réfractaires au STO sont cachés par
groupe de deux ou trois autour des villages d'Aranc, de Montgriffon et
de Corlier. À Montgriffon, en janvier 1943, le nombre de réfractaires
augmente dans la ferme des Gorges jusqu'à contenir une vingtaine de
membres. Cette ferme abandonnée et isolée est située au fond d'un
ravin, à proximité immédiate d'un grand pré en pente et d'un ruisseau.
Le hameau le plus proche est celui de Résinand. L'organisation
d'encadrement et d'instruction militaire mis en place dans ce camp,
pourtant moins peuplé que d'autres camps-refuges, en fait le premier
camp de maquis.
Aux Pézières, la route pour Malaval, Colognat et
les fermes des Gorges.
Pour organiser ce premier camp de maquis du département de l'Ain et gérer l'arrivée de nouveaux réfractaires, les
responsables départementaux de l'Armée secrète par le biais de René Greusard cherchent un responsable militaire.
Aucun des officiers démobilisés des différents régiments du département et aucun responsable local de l'Armée
secrète ne se manifeste pour effectuer cette mission. Il est fait appel au directoire régional des Mouvements unis de
la Résistance et une réunion tenue en 1943 au Café français à Bourg-en-Bresse confirme Henri Romans-Petit comme
responsable du maquis de l'Ain et du Haut-Jura.
En mai 1943 sur le mont de l'Avocat près de la commune d'Izenave. Pierre Marcault rassemble des réfractaires au
STO et quelques volontaires originaires des communes de Villereversure et Bourg-en-Bresse. Les abris sont
sommaires et composés de quelques tôles ondulées récupérées près des exploitations agricoles de la région ainsi que
de branchages. Ce camp est surnommé « Bir-Hakeim », il devient également le refuge de quatre républicains
espagnols travaillant dans une exploitation agricole. Le ravitaillement est assuré par les paysans d'Izenave ainsi que
les « frères Turc » habitant la commune de Corlier.
La nuit du 9 au 10 juin 1943, aux granges de Faysse entre Aranc et Boyeux-Saint-Jérôme, Henri Romans-Petit
organise la première réunion avec la vingtaine de personnes regroupées sur le mont de l'Avocat. Il s'agit de
commencer à organiser le maquis. Ce lieu est désigné pour être le dépôt de vêtements et de vivres. Il craint un
découragement de leur part et les place dans la ferme des Gorges, suivant les conseils de Marius Chavant, adjoint au
maire de la commune de Montgriffon. Celle-ci à l'avantage d'un emplacement géographique favorable à la mise en
place de stratégies d'attaques. Manquant de moyens financiers pour l'achat de nourriture, il laisse les autres possédant
un travail se loger chez des cultivateurs ou des artisans tout en conservant leur contact.
Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
Développement du maquis
Formation des maquisards
En avril 1943, Henri Romans-Petit crée une école de cadres à la ferme des
Gorges près de Montgriffon. C'est la première structure de la région destinée
à former les maquisards. Elle est assurée par Pierre Marcault et a pour but de
former les différents chefs des maquis. Le souhait d'Henri Romans-Petit est
de recruter des officiers et des sous-officiers de l'Armée d'armistice
démobilisés pour encadrer les camps. Les candidatures sont rares, les
maquisards portant une image de terroriste.
Le 14 juillet 1943, de nombreux résistants se regroupent à la ferme de
Terment pour célébrer la fête nationale malgré l'interdiction du Régime de
Vichy. Les premiers groupes de maquis sont ainsi constitués et les promus
de l'école des cadres répartis dans différents camps à Granges, Cize,
Chougeat, Corlier et le Retord. Il s'agit de Pierre Marcault, Jean Vaudan,
Henri Romans-Petit.
puis plus tard au mois d'août 1943 le lieutenant Henri Girousse et l'aspirant
Noël Perrotot qui sont des officiers d'active. L'école des cadres est fermée à la fin du mois de juillet 1943 mais Pierre
Marcault continue l'instruction au camp de Morez dont il a la charge.
Henri Romans-Petit devient rapidement le meneur de l'organisation du
maquis et organise les différents camps en limitant le nombre
d'occupants à soixante hommes. Le sous-chef régional de l'Armée
secrète, Albert Chambonnet, ainsi que le président du directoire
départemental des Mouvements unis de la Résistance, René Greusard
décident, lors d'une réunion au Buffet de la gare de Bourg-en-Bresse au
mois d'août 1943, de conforter Henri Romans-Petit comme responsable
des maquis de l'Ain. Il lui ait confié la tâche de placer sous son autorité
les camps de réfractaires qui se sont formés spontanément dans le
département.
En septembre 1943, pour gérer le flux des nouveaux arrivants et tenter
de démasquer d'éventuels infiltrés, les nouvelles recrues sont reçues
dans le camp du Mont près de Nantua, un centre dit de triage placé
Organisation géographique de la Résistance
sous l'autorité de Gabriel Even. À partir de sa création, tous les
française
candidats au maquis passent par le centre de triage. Les objectifs sont
d'empêcher l'infiltration de miliciens dans les camps du maquis et de
ne retenir que les hommes dont les capacités physiques et mentales sont suffisantes. Après validation de tests
physiques et des interrogatoires, les hommes sélectionnés sont dirigés dans les divers camps du département.
« Une grosse déconvenue : il y a très peu d'armes - seulement pour la garde, pas de vêtements, pas de souliers.
Notre rêve est fini, les conditions de vie au camp de triage seront très dures. Il paraît que c'est pour mieux
détecter les agents ennemis…? […] Que penser de la galère où nous sommes, la pauvreté du camp de triage ?
»
— Témoignage de René Goiffon dans son Journal du maquis pour son arrivée au camp de triage février 1944.
Les cadres répartissent leurs tâches à l'instruction des jeunes, qui dure un mois et doit leur permettre de s'adapter à la
vie du maquis, mais également à la garde des camps. Des patrouilles sont organisées jours et nuits dans des rayons
de trois kilomètres autour des fermes. Elles permettent de prévenir le camp en cas d'attaque inopinée. D'autres
hommes sont placés en embuscade.
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Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
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Premières actions des maquisards
Les premiers groupes de maquis sont très peu armés. Une part de l'armement provient du
mouvement Résistance-Fer qui reçoit de la part de l'armée britannique dès le 26 octobre 1942,
des stocks d'explosifs et d'armes. Le groupe n'ayant besoin que d'explosifs pour réaliser leurs
actions, les armes sont mis à la disposition des résistants de l'Ain. Les premiers parachutages
de vivres et d'armes destinés au maquis arrivent dès le début de l'année 1943.
Les premières actions des maquisards concernent des coups de mains, notamment aux
populations locales ou aux Résistants, quelques engagement armés mais également différents
sabotages contre l'occupant nazie. Ces actions permettent une reconnaissance par les
populations et un accroissement du recrutement. Henri Romans-Petit et ses cadres mettent en
place un emploi du temps précis où les rôles sont clairement définis. Outre les tours de garde et
l'instruction militaire, les exercices physiques quotidiens permettent de maintenir les hommes
en alerte.
Insigne des CJF
d'Artemare
L'enjeu ferroviaire est déjà connu au début de l'année 1943. Les premières attaques contre les lignes de chemin de fer
ont lieu au printemps 1943, elles se multiplieront par la suite.
La première action d'envergure effectuée sous la direction d'Henri Romans-Petit est la prise du dépôt d'intendance
des Chantiers de la jeunesse à Artemare dans la nuit du 10 septembre 1943. Le commando, après une minutieuse
préparation, et en quelques minutes prend les uniformes que les maquisards utiliseront lors du défilé du 11 novembre
1943. Dix-huit jours plus tard, les maquisards s’attaquent à l'intendance de l'Armée à Bourg-en-Bresse. L'opération
est préparée par Henri Girousse, qui a l'idée de se laisser enfermer un soir dans l’entrepôt. Il y consigne
l'emplacement des vivres pour permettre une manœuvre rapide le lendemain. Le soir de l'opération, les dix tonnes de
vivres sont chargées en moins de vingt minutes dans les camions.
Maquis accusés de « terrorisme » par le Gouvernement français
Interventions des GMR et la milice française
À partir de l'été 1943, des opérations visant à rechercher les réfractaires au STO sont réalisées. La première est
prévue le 28 juin 1943 sur le plateau de Retord. La brigade de gendarmerie de Nantua s'associe au service
départemental des Renseignements généraux de l'Ain et 72 gardes mobiles de réserve. Les gendarmes de Brénod
sont désignés pour servir de guides aux GMR. Mais il existe une complicité entre la plupart des gendarmes de la
commune et les maquisards situés sur le plateau. Une stratégie est mise en place pour éviter la confrontation. Les
gendarmes vont guider les GMR jusqu'à la ferme du Gros-Turc qui était occupée par les maquis trois mois
auparavant. Un feu y sera allumé pour marquer l'illusion de l'occupation, et lors de l'approche des gendarmes un
groupe doit tirer en l'air et provoquer la fuite des GMR pensant être en sous-nombre.
Aucune arrestation n'a lieu ce jour. Un des inspecteurs de Renseignements généraux écrit un rapport indiquant : « à
notre arrivée sur les lieux d'opérations, à deux heures, au moment où nous descendions des cars, une fusée dégageant
une lueur rouge est montée dans le ciel. »
Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
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D'autres opérations ont lieu le lendemain au col de Richemond, à
Brénod, au Petit-Abergement et dans la forêt de Champdor, mais
aucune arrestation n'est réalisée. De leur côté, les militaires nazis
réalisent une opération le 1er juillet. Elle se solde par l'arrestation de
cinq hommes dont deux armés. La police et les GMR réalisent une
nouvelle opération sur le plateau de Retord le 11 août 1943, mais sans
arrestation.
Le Petit Abergement
À la fin de l'été, les résistants de l'Ain multiplient les attentats à la
personne. Les cibles sont les trafiquants du marché noir, les
collaborationnistes et les membres du Service d'ordre légionnaire. À Bourg-en-Bresse, le général Marie-Eugène
Debeney est grièvement blessé par une bombe placée dans la voiture avec laquelle il rentrait d'une cérémonie de la
Légion des combattants le 29 août 1943. Il meurt le 6 novembre 1943.
Augmentation de l'armement et de la logistique des maquis
En juillet 1943, le commandant de la 27e brigade d'infanterie de montagne, Jean Vallette d'Osia, et ses cadres visitent
les maquis de l'Ain. Il entre en contact avec la légation britannique à Berne, et demande aux Alliés des armes pour
l'ensemble des groupes de maquis. C'est à partir de cette demande que se prépare pour le mois de septembre 1943 la
première mission maquis interalliée, nommée mission Musc. La Special Operations Executive, décide de n'envoyer
que le minimum d'armes et de vivres nécessaires aux maquis. Les services ne pouvant pas garantir la discipline des
hommes, le soutien ne doit avoir lieu qu'en cas d'attaque des GMR ou des troupes allemandes.
Le début de la mission a lieu dans la nuit du 21 au 22 septembre 1943
sur un terrain situé au nord de Pont-de-Vaux. Un appareil bimoteur
Lockheed Hudson dépose Richard Heslop du Special Operations
Executive et Jean Rosenthal du Bureau central de renseignements et
d'action qui se rendent en Haute-Savoie et Gérard Michel qui se rend
dans le Vercors. La mission consiste en l'inspection des maquis de
Savoie, de Haute-Savoie, d'Isère puis de ceux de l'Ain et du Jura. Le
but est d'évaluer la discipline des camps et le nombre de combattants
susceptibles d'être équipés et armés.
Maquis en Savoie. Les troisième et quatrième en
partant de la gauche sont des membres du SOE.
Ces visites se terminent avec le retour des hommes vers l'Angleterre
dans la nuit de 16 au 17 octobre 1943. Au cours de la mission, huit camps sont visités, dont un camp dans le
département de l'Ain. Henri Jaboulay indique dans un rapport que « les envoyés de Londres ont été frappés par ce
qu'ils ont vu. Ils ne croyaient pas trouver des camps aussi bien organisés, entraînés, équipés, des hommes si bien
décidés, une organisation complète. » Une seconde délégation arrive dans l'Ain, sur un terrain au nord de la
commune de Bletterans, dans la nuit du 18 au 19 octobre 1943. Jean Rosenthal, Richard Heslop, Elizabeth
Devereaux-Rochester et Owen Denis Johnson qui reviendra dans l'Ain en janvier 1944.
Richard Heslop reste dans l'Ain en relation avec Henri Romans-Petit et conserve la liaison avec la Special
Operations Executive pour la réception des ordres de missions, des fonds et des armes.
Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
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Nécessité de contrer l'image de terroristes
Article détaillé : Défilé du 11 novembre 1943 à Oyonnax.
À l'approche du 11 novembre 1943 qui représente le vingt-cinquième
anniversaire de l'Armistice de 1918. Henri Romans-Petit, décide un
coup de force par l'organisation d'un défilé qui permettra de contrer
l'image de terroristes que le maréchal Pétain donne aux maquisards .
Celui-ci a lieu à Oyonnax où environ deux cents maquisards de l'Ain et
du Haut-Jura, défilent jusqu'au monument aux morts pour déposer une
gerbe en forme de croix de Lorraine portant l'inscription : « Les
vainqueurs de demain à ceux de 14-18 » au pieds d'un monument.
Panorama de la ville d' Oyonnax.
Durant cette période, les Résistants du département restent en relation avec les services britanniques. Les
parachutages de containers sont réguliers et à destination de toutes les formes de résistances du département. Le 3
novembre, un important parachutage permet la récupération d’explosifs et d'armes dont 197 mitraillettes Sten et 50
pistolets.
À la suite du défilé du 11 novembre 1943 à Oyonnax le gouvernement décide de mener des répressions dans le
Haut-Bugey, l'objectif étant que la population ne sympathise pas avec les maquisards. 500 groupes mobiles de
réserve attaquant sans succès le camp des Granges le 18 novembre 1943. Une seconde attaque est programmée avec
1 500 GMR quelques jours plus tard, mais un accord entre Élie Deschamps et quelques chefs des GMR permettent
d'éviter l'affrontement.
Au début du mois de décembre 1943, Richard Heslop reçoit un message radio demandant le sabotage d'une centrale
électrique au Creusot. Cette centrale est un lieu stratégique pour les Allemands et les Britanniques car elle alimente
l'usine Schneider qui fabrique des locomotives, des pièces d'artillerie et des blindages de chars d'assaut. Les maquis
de l'Ain doivent être épaulés par trois équipes de Saône-et-Loire. Le 16 décembre 1943, les hommes se dirigent vers
la centrale du Creusot où 80 soldats allemands sont présents pour monter la garde. Une trentaine de charges
explosives sont placées mais le bilan de ce sabotage est un échec pour le maquis : trois morts, dont un officier et
aucune explosion, les charges ayant été soient neutralisées par les Allemands, soient les détonateurs étaient
défectueux à cause d'un stockage dans des endroits humides.
Prise en charge de la répression par la Wehrmacht
Prise en compte du potentiel militaire des maquis par les Allemands
Jusqu'à l'automne 1943, les responsables allemands confient au gouvernement français la mission de la lutte contre
les maquis. L'organisation du défilé à Oyonnax en novembre 1943 montre une complicité entre certaines forces de
l'ordre française et les maquisards. Dans l'Ain, les gendarmes de Nantua et les policiers d'Oyonnax ont facilité sa
réussite. D'autre part, les opérations confiés aux GMR se sont souvent conclues par un revers et les officiers
allemands présents dans le département rapportent au préfet de l'Ain et au commandement allemand la montée en
puissance de la Résistance dans le département. C'est en ce sens que le préfet de l'Ain écrit au préfet régional de
Lyon le 27 novembre 1943 :
« J'ai pu faire admettre au chef du Verbindungsstab[4] que l'impuissance de la police française était imputable à
une pénurie d'effectifs et à une insuffisance d'armement. Il reste toutefois à craindre que l'autorité allemande
n'intervienne à l'avenir directement contre ceux qu'ils croient responsables. »
Après le débarquement des Alliés en Afrique du Nord et dès le 14 décembre 1943 les Allemands offrent de brutales
offensives sous forme de représailles, d'exécutions et de rafles, la répression allemande est de plus en plus forte dans
la région. La première rafle a lieu à Nantua ce 14 décembre. 400 hommes sont déployés dans la ville et le docteur
Mercier désigné comme étant le médecin des maquisards est arrêté. Il est exécuté sur la route de Maillat et 150
hommes âgés de 18 à 50 ans sont déportés, l'objectif étant de combler les vides créés par l'augmentation du nombre
Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
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de réfractaires au STO. Les soldats allemands se rendent ensuite à Oyonnax pour montrer leur puissance à la
population suite au défilé du 11 novembre 1943. Ils arrêtent et exécutent le maire de la ville Paul Maréchal et son
adjoint Auguste Sonthonnax avant de rejoindre Arbent pour y exécuter le maire François Rochaix.
Un autre rapport du préfet de l'Ain indique le 4 janvier 1944 que la
crainte d'une nouvelle intervention allemande est de plus en plus forte.
Celui du 26 janvier 1944 prévoit l'opération qui débutera en février car
il constate que les maquisards sont très mobiles et en petits groupes, les
actions localisées de la police n'ayant aucun effet. Seule une action
d'envergure avec des « unités dotées de moyen de transports rapides et
d'armement suffisant, pourraient intervenir avec succès pour le
maintien de l'ordre ». La programmation de l'opération Caporal est
également justifiée par la multiplication des attaquent maquisardes
Cerdon
contre les convois allemands. Le 15 janvier 1944, des hommes du
camp Verduraz attaquent une voiture occupée par deux militaire Nazis
dans la montée de Cerdon à proximité du Val d'Enfer, le 20 janvier deux camions contenant chacun cinq tonnes de
carbure de calcium sont attaqués par les maquisards à Bohas et le 24 janvier cinq gendarmes allemands sont attaqués
dans leur deux voitures à proximité du lac de Sylans, il en résulte la mort de trois d'entre eux.
Affaiblissement du maquis
Article détaillé : opération Caporal.
Le 2 février 1944, les chefs des maquis de l'Ain envoient un ordre au camp de Pré Carré stipulant : « Pour soulager
les Savoyards, cernés de toutes parts, faire des actions de diversion. Attaquer dans les plus bref délai les postes
installés au Pont de Seyssel et les désarmer. Les prisonniers devront être dirigés sans délai sur le Grand P.C. ».
Trente hommes sont désignés pour effectuer les opérations. Ce jour, sur une route à proximité de la commune
d'Hotonnes un des convois de 17 maquisards rencontre une colonne de trois camions allemands. Le groupe de
maquisards tente de les prendre par surprise et lance un combat armé. Trente-deux Allemands sont tués et vingt-cinq
blessés avant que les maquis, en sous-nombre, se replient dans les reliefs de la région. De retour sur les lieux, sont
découverts sept maquis mutilés et tués ainsi que trois absents qui sont blessés et recueillis par des habitants de la
région.
L'opération Caporal a lieu entre le 5 février 1944 et le 13 février. 2 500 militaires sont présents dans le département
sous le commandement du général Karl Pflaum. Ils en verrouillent les principaux axes de communication. L'objectif
de l'opération n'est pas uniquement la traque des maquisards dit les « terroristes », mais également l'élimination de
toutes les populations qui leur apportent une aide matériel ou logistique. Les réfractaires au STO n'ayant pas rejoint
le maquis sont également une cible lors de l'opération. Les usines allemandes souffrant d'un manque de main
d’œuvre.
Un fait marquant de l'opération Caporal est l'attaque de la ferme de La
Montagne le 8 février 1944. La traque allemande oblige les occupants
du poste de commandement des maquis de l'Ain à prendre la fuite. Les
hommes
trouvent
refuge
dans
une
ferme
isolée
à
l'Abergement-de-Varey : la ferme de La Montagne mais ce matin là,
trois cents soldats allemands encerclent le ferme occupée par 22
maquisards. Ces derniers sont obligés de prendre la fuite où dix
hommes sont tués. Du côté allemand, le lieutenant Wegman et le
sergent chef Braun perdent également la vie, le sergent chef Conrad est
blessé.
La ferme de La Montagne.
Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
L'opération Caporal se termine le 13 février et la stratégie du maquis change. Les fermes deviennent trop vulnérables
et ne peuvent plus être utilisés comme camps. La mobilité des maquisards s’accroit et leur oblige à se confectionner
des campements de fortune à l'aide de feuillage et toiles de parachute. Les pertes matériel, en véhicules et en réserves
de vivres sont également considérables. Henri Romans-Petit dit que les maquis possédaient « du blé et des pommes
de terre pour un an (…) plusieurs milliers de paire de chaussures » qui ont soient été brûlés soient récupérés par les
allemands.
Printemps 1944 : réorganisation et renouveau du maquis
À l'issue de l'opération allemande de février 1944, Denis Johnson et Richard Heslop transmettent le bilan au
Royaume-Uni. L'important dispositif allemand mis en place montre l'enjeu stratégique qu'est le maquis : à cause de
la guerre en Italie, le département est un lieu important de communication et un point de replis éventuel. Le soutien
des Anglo-saxons va s'accroitre par l'envoi massif d'armes.
Le 20 février, un rapport est envoyé à Londres par un agent du service
de renseignement des Mouvements unis de la Résistance qui, après
lecture et annotation par le général Kœnig, décrit la force des
représailles subies par les populations civiles, les tortures et les terreurs
qui ont été délivrées pour obtenir des informations sur les
emplacements des camps de maquis. Le rapport se termine par une
description sur la perte de confiance de la population envers les
maquisards : « Les habitants de l'Ain, pour la plupart, ne veulent plus
entendre parler du maquis […] Peu-ont blâmer ces gens après ce qu'ils
Miliciens effectuant une rafle
ont subi […] Il faut dire d'ailleurs que partout, à toutes les questions
allemandes, le paysan a opposé un mutisme farouche. Ils ne nous ont
pas donné. » Les maquis ont donc conscience que le soutien des villages est plus difficile à obtenir. Les maires des
villages ont souvent été pris à parti par la Sicherheitspolizei ou la milice afin d'obtenir des informations sur les
personnes apportant leur soutien aux maquis. Certains d'entre-eux ayant même été tués et des habitations brûlées.
Le 31 mars 1944 après l'opération Hoch-Savoyen, le commandement de la région militaire du Sud de la France
ordonne au général Karl Pflaum, commandant de la 157e division de réserve, d'anéantir le maquis dans une région
comprenant les communes de Saint-Laurent, Clairvaux-les-Lacs, Arinthod, Nantua et Bellegarde-sur-Valserine. Le
rapport explique la nécessité des opérations par la recrudescence des attaques contre les convois ferroviaires et
routiers ainsi que les coups de mains contre les biens et les personnes, mais également celle d'arrêter les hommes
âgés entre 18 et 40 ans qui n'ont pas répondu à leur convocation pour le STO.
Au début du mois d'avril, les renseignements montrent les prémices d'une nouvelle opération allemande de grande
envergure. Cependant, dans le camp maquisard, la confiance est plus grande que précédemment, la neige est partie,
les traces de pas ne sont plus visibles. Il devient également plus facile de se camoufler derrière les taillis qui ont des
feuilles. Le redoux permet également d'envisager de dormir à l'extérieur, dans la forêt.
Nouvelle attaque allemande et riposte par la bataille du rail
Article détaillé : Opération Frühling.
L'opération Frühling débute le 7 avril 1944. Les régions visées sont le sud du département du Jura et le nord du
département de l'Ain, dans le secteur d'Oyonnax. Il est estimé que soldats 4 000 allemands sont présents. La stratégie
des maquis ne change pas : ils refusent le combat et continuent les opérations de sabotage et de guérilla. Pour éviter
une embuscade éventuelle et donc des pertes humaines importantes, il est décidé que les camps du groupement Nord,
placés sous les ordres de Noël Perrotot, doivent être dispersés et les emplacements de combat ne sont occupés que
pendant 48 heures.
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Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
À Bourg-en-Bresse, une attaque a lieu à la caserne de Thol. Cette opération a pour but de faire diversion en faisant
croire à l'État-major allemand que les maquis sont présents et en nombre sur l'ensemble du département de l'Ain,
c'est-à-dire dans les régions du Bugey, de la Bresse et des Dombes alors que les effectifs ne sont concentrées que sur
les montagnes du Bugey.
Pour contrer les avancées allemandes, les résistants de l'Ain ordonnent l'attaque des voies ferrées. Toutes les nuits les
maquisards interrompent le trafic ferroviaire.
La bataille du rail prend de l'ampleur à la fin du mois de mai. L'état-major britannique ordonne de « réduire tous les
aiguillages principaux de la gare de Bourg, sinon (ils) enverrons (des) avions pour exécuter ce travail ». Les maquis
de l'Ain entrent en contact avec les cheminots de la gare pour obtenir un plan détaillé du site. L'opération est réalisée
sous les ordres de Noël Perrotot où trente-huit locomotives et plusieurs aiguillages sont sabotés. Quelques jours plus
tard, dans la nuit du 6 au 7 juin 1944, c'est au tour du dépôt ferroviaire d'Ambérieu d'être la cible des attaques
maquisardes. 52 locomotives sont mises hors service, une plaque tournante est endommagée, deux autres
immobilisées pendant quelques jours et les machines-outils détériorées.
Arrivée des Alliés en France
Actions conjointes au débarquement de Normandie
Au début du mois de juin 1944, Winston Churchill et son état-major
établissent une liste des zones prioritaires pour l'envoi d'armes après le
débarquement de Normandie. L'Ain est situé en troisième position
après les maquis du Massif central et des Alpes. Le Bureau central de
renseignements et d'action décide également que ces zones doivent
devenir des « bases avancées » : des raids contre des objectifs
stratégiques comme des voies ferrées, des terrains d'aviation ou des
dépôt de carburant peuvent y être lancés pour désorganiser la
Wehrmacht. Le Bureau souhaite également que l'Ain, par la nature
Izernore
montagneuse de ces régions et la force militaire des maquisards,
constitue une zone « semi-libérée » ou « contrôlée » après le
débarquement des troupes Alliées en Normandie le 6 juin 1944. Des terrains comme ceux d'Izernore et la plaine de
Port pourront ainsi recevoir des parachutages massifs d'armes et des terrains d’atterrissage pour avions.
Le 8 juin 1944, Henri Romans-Petit reçoit l'ordre d'application du plan Vert dans le département de l'Ain, toutes les
formes de résistance militaire du département sont concernées : les maquis, les FTP et l'ORA. L'ensemble des axes
de communication routiers et ferroviaires doivent être neutralisés. Les chefs des maquis de l'Ain ordonnent donc la
mise en place de maquisards sur l'ensemble du territoire contrôlé, leur nombre est estimé par les forces britanniques à
2 000 hommes armés et 2 000 non armés. La compagnie Lorraine a pour mission de ralentir considérablement le
déplacement des troupes allemandes présentent dans la région car l'état-major allemand souhaite rapatrier des
troupes vers le front normand. Des sabotages des voies ferrées ont lieu toutes les nuits pendant douze jours et
différents obstacles sont placés sur les routes par six groupes disposés sur un tronçon de soixante kilomètres entre
Lyon et Bourg-en-Bresse qui effectuent des opérations de guérilla.
11
Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
Le 8 juin 1944, à l'hôtel de ville de Nantua, Henri Romans-Petit
annonce la nouvelle du débarquement et le début d'une « Quatrième
République » devant la population locale. Il prépare un nouveau défilé
dans les rues d'Oyonnax qui aura lieu le 12 juin par 130 hommes
devant une population massée en nombre. Il souhaite que son «
département soit le premier libéré par les FFI. » Henri Romans-Petit est
désigné préfet de l'Ain par Alban Vistel et Albert Chambonnet. La
Résistance militaire du département requiert la générosité des
agriculteurs de la Dombes et de la Bresse pour assurer le ravitaillement
de la population et le fonctionnement des services administratifs.
12
L'hôtel de ville de Nantua
Durant tous les mois de juin 1944, toutes les composantes de la Résistance du département s'unissent pour libérer les
villes du Bugey comme Belley ou Nantua. Les troupes d'occupation et la Feldgendarmerie sont exclues sans résister
et les communications sont interrompues entre Bourg-en-Bresse et Lyon. Cependant, l'euphorie qui a gagné le
département depuis l'annonce du débarquement en Normandie apporte une inquiétude à l'état-major britannique. Le
17 juin 1944, le général Kœnig diffuse l'ordre de ralentir la guérilla, mais selon Alban Vistel : « le recul signifie le
désastre […] Il faut que l'ennemi soit dans l'impossibilité d'acheminer des renforts dans l'Ain ».
Dernière opération de l'armée allemande
Article détaillé : opération Treffenfeld.
Dès le 11 juin 1944, des colonnes allemandes sont aperçues dans les secteurs de Marlieux, Vonnas,
Montrevel-en-Bresse, Pont-d'Ain. Henri Jaboulay s'inquiète de ces avancées et regrette que les départements voisins,
la Haute-Savoie et le Jura, n'aient pas pu mettre en place le plan Vert. Les maquis tentent de repousser le plus
longtemps possible l'avancée des Allemands. Le 12 juin 1944, une embuscade est tendue contre une colonne
composée de huit cars et sept camions. Lors de leur passage au nord du village de Belmont, un tir de bazooka détruit
deux de ces cars transportant des soldats allemands. Le convoi est ralenti, mais par vengeance le village de
Charancin est brûlé. Deux jours plus tard la 157e division de réserve envahit le Valromey. Les maquis de l'Ain
apportent une réponse rapide pour essayer de repousser les Allemands. L'opération est rapidement effectuée autour
de Seyssel. Le 14 juin 2013, soit trois jours après la prise de contrôle de Fort l'Écluse, les troupes allemandes
envahissent Bellegarde-sur-Valserine. Les maquisards étant pris de vitesse, Henri Romans-Petit ordonne le retrait de
ses troupes. Durant tout le mois de juin 1943, les combats entre maquisards et la Wehrmacht se multiplient comme
celui du 13 juin au col de la Lèbe. Les maquisards tentent de garder libre la région du Haut-Bugey car l'absence de
soldats allemands permet une multiplication de parachutages de grande ampleur comme ceux préparés par Richard
Heslop et ayant permis de recueillir 468 containers comprenant 654 mitraillettes Sten, 106 fusils mitrailleurs, 630
fusils, 435 pistolets et 35 armes antichars.
Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
13
La mise en place de l'opération Treffenfeld par la Wehrmacht au milieu
du mois de juillet apporte un nouveau coup dur aux maquis. Durant
cette période, la population civile est victime des vengeances des
soldats allemands suite aux différents sabotages des maquisards. Les
voies ferrées étant quasiment inutilisables, les populations ne sont plus
déportées mais directement fusillées. Des villes sont pillées comme
lors du massacre de Dortan entre les 12 et 22 juillet. L'objectif
allemand est la reprise des villes de Nantua et d'Oyonnax et la stratégie
allemande est l'encerclement des maquisards. 9 000 militaires
allemands sont engagés dans l'opération et causent une perte
importante dans la région, plus de 450 personnes, dont une partie de
civils, sont tuées. Après le retrait des troupes allemandes le 21 juillet
1944, la population locale émet une profonde réserve quant au retour
des maquisards dont ils jugent le retrait dans les montagnes comme un
abandon.
Monument du martyr à Dortan.
Libération du département
Diminution des effectifs du maquis
À la suite de l'opération Treffenfeld, les maquisards doivent retrouver la confiance des populations locales. Henri
Romans-Petit chef des maquis de l'Ain et du Haut-Jura, qui était provisoirement désigné comme préfet du
département, est contesté. Des membres des mouvements unis de la Résistance, dont Alban Vistel et du Comité
départemental de Libération contestent les décisions prisent au cours de la dernière opération. Alban Vistel pointe les
représailles qui ont eu lieu sur les populations civiles d'Oyonnax et de Nantua, des villes inclues dans la zone libérée
et protégée par les maquis jusqu'au moment de l'opération.
Cependant, la majorité des hommes du maquis conservent leur
confiance en Henri Romans-Petit. Richard Heslop, à Londres au
moment de l'opération Treffenfeld, vante également les qualités du
chef des maquis de l'Ain. Il adresse un rapport aux colonels Maurice
Buckmaster et William Smith Ziegler (en) quantifiant les besoins en
armes, en vêtements et vivres de la résistance du département de l'Ain.
Un parachutage est programmé le 1er août 1944. Dans la praire
d'Échallon, 38 bombardiers B-17 larguent 451 containers d'armes,
d'explosifs et de vivres. 1 200 hommes supplémentaires peuvent être
armés.
La prairie d'Échallon
Le 2 août 1944, le commandement régional des Forces françaises de l'intérieur donne l'ordre aux chefs
départementaux de relancer les actions de guérilla contre l'armée allemande. Les actions sont à mener principalement
sur les voies ferrées et les itinéraires de replis de l'armée allemande, sur les routes bordant la vallée du Rhône. Les
lignes téléphoniques et télégraphiques doivent être coupées.
Le 18 août 1944, Alban Vistel préconise le remplacement d'Henri Romans-Petit par le général René Bousquet à la
tête du maquis. Celui-ci refuse et Marcel Gagneux est désigné comme commissaire aux effectifs, un poste qui permet
un contrôle politique des chefs de camps. Le 23 août 1944, Alban Vistel écrit un nouveau rapport où il annonce un
changement de cap. Après un entretien avec Paul Leistenschneider[5], Richard Heslop et Henri Romans-Petit, ce
dernier est confirmé comme chef des maquis.
Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
14
Le 27 août 1944, Henry Jaboulay écrit à Alban Vistel pour lui signaler une diminution des effectifs du maquis. Une
partie des membres du groupement nord décide de rejoindre les Francs tireurs et partisans français. Ces désertions
ont majoritairement lieu dans les villes industrielles d'Oyonnax et Bellegarde-sur-Valserine où le Parti communiste
français est fortement implanté. Les raisons invoquées sont que les hommes du maquis souhaitent préparer
l'après-guerre et que les désaccords entre leur chef et le Comité départemental de Libération créent une instabilité.
Henri Romans-Petit donne l'instruction aux hommes quittant le maquis de laisser les armes et les vivres aux chefs de
camps, mais cette consigne n'est que très peu respectée. Noël Perrotot est désigné comme responsable du manque
d'autorité sur ses troupes et les sections du groupement nord sont divisées. Le sous-groupement Michel est confié à
Georges Béna et le sous-groupement haut-Jura est confié à Maurice Guêpe.
Replis de la Wehrmacht
En dehors des départs volontaires de maquisards vers les Francs tireurs et partisans français, l'approche de la
libération du département créé un nouvel afflux d'hommes dans les camps de maquis. Des parachutages ont lieu à la
fin du mois d'août 1944 : 597 containers via le circuit Marksman et 210 via le circuit Pimento. 3 045 armes
supplémentaires permettent d'équiper les nouvelles recrues de la Résistance dans une période où la libération du
département est proche.
Depuis la fin de l'opération Treffenfeld, le maquis de l'Ain et du Haut-Jura n'est plus un objectif pour l'armée
allemande. Les villes de Nantua et d'Oyonnax ne sont pas libérées par la Résistance, mais la majorité des troupes
allemandes est concentrée autour des grands axes de communication entre le sud de la France et le nord-est. Ces axes
doivent servir au repli de la 19e armée lors du débarquement de Provence en août 1944.
Les chefs de section du maquis décident de continuer le combat. Henri Girousse envoie ses hommes se battre à l'est
du département, vers les frontières avec la Savoie et l'Isère ainsi qu'à l'ouest, le long de la Saône, pour aider d'autres
membres de la Résistance lors des attaques de convois ferroviaires et routiers allemands. Les lignes entre Culoz et
Chambéry et entre Culoz et Bellegarde-sur-Valserine sont systématiquement coupées et donc impraticables.
Noël Perrotot envoie ses hommes se battre autour du pays de Gex, au
Fort l'Écluse ou au col de la Faucille. La mission qui lui a été confiée
est de surveiller la frontière entre la France et la Suisse pour éviter les
exfiltrations des soldats de la Wehrmacht. Il place des hommes au col
de la Faucille pour empêcher son franchissement par les troupes
allemandes. Celles-ci sont ainsi confinées dans le pays de Gex.
Des secteurs du département sont successivement libérés par les
groupes de maquis : Culoz le 20 août 1944, le Valromey le 22 août,
l'est du département jusqu'à Ambérieu-en-Bugey le 23 août,
Saint-Laurent-de-Mure le 25 août, Saint-Denis-en-Bugey le 28 août.
Le col de la Faucille.
Le sous-groupement du Haut-Jura doit contrôler la route qui relie Morez à Pontarlier. Des garnisons allemandes sont
présentes dans le région de Morez et un accrochage a lieu le 28 août 1944. Les maquisards réussissent à faire
exploser trente tonnes d'explosifs allemands. Le 2 septembre 1944, les Allemands étant encerclés, ils négocient un
compromis pour que les maquisards les laissent se replier et ils ne pilleront pas le village de Morez lors de leur
départ. Les maquisards, assistés par les spahis, refusent et lancent un assaut dans le village. Le secteur est libéré le 3
septembre.
La 19e armée allemande continue son repli depuis le sud de la France en direction de Mâcon et Chalon-sur-Saône,
pour ensuite atteindre Besançon puis Belfort. À la fin du mois d'août 1944, la région de Meximieux, déjà libérée de
la présence de l'armée allemande, est sur le tracé du convoi. La 11e Panzerdivision se charge de libérer toutes
menaces qui pourraient peser sur le repli de ses troupes. Le camp Didier est évacué, le pont de Chazey détruit et La
Valbonne attaquée. Le 1er septembre 1944, la bataille de Meximieux est engagée. L'armée américaine et les FFI
s'associent pour combattre le camp allemand. Des combats de chars ont lieu et le 2 septembre au matin, après une
Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
forte résistance ayant causé la mort de 18 soldats américains et 50 FFI, la 11e Panzerdivision quitte la ville. Ils ont
réussi à mobiliser suffisamment de troupes américaines sur ce front pour permettre le passage de toutes les unités
allemandes par le nord de Lyon.
Libération de Bourg-en-Bresse
La prise de Bourg-en-Bresse est l'ultime objectif de la libération du département. Tous les convois allemands
circulant autour de la ville subissent des attaquent. Les routes entre Pont-d'Ain et Bourg-en-Bresse et le long de l'axe
entre Lyon et Mâcon sont surveillées. Un combat a lieu à Pont-d'Ain. La compagnie Le Bugey prend la maitrise de la
route entre Cerdon et Nantua.
Le 20 août 1944, Richard Heslop rencontre les colonels Delaney, Hodge et Meyer qui sont des officiers de la 45e
division américaine. Ils lui font part de leur stratégie d'attaque de Bourg-en-Bresse par l'ouest et ils demandent le
soutien des maquisards.
À la fin du mois d'août 1944, Henri Girousse ordonne à Maurice Morrier de placer des hommes à Ceyzériat en vue
de libérer Bourg-en-Bresse. 320 hommes de l'Armée secrète se mettent en place. Le 2 septembre 1944, les 180e et
157e régiments d'infanterie américaine, assistés par une section de maquis du groupement sud, prennent possession
de la commune de Journans. Les routes entre Bohas et Villereversure et entre Bohas et Serrières-sur-Ain sont
également contrôlées par les Alliés. Au sud de Bourg-en-Bresse, un combat a lieu au col de Sénissiat obligeant les
Allemands à se rabattre à Bourg-en-Bresse.
Après la libération de Lyon, le major-général Wend von Wietersheim,
qui dirige la 11e Panzerdivision, place son quartier général à
Bourg-en-Bresse. Il dispose d'un cinquantaine de chars Panzer IV et
Panzer V. Le nord et le sud de la ville sont des axes de replis de la 19e
armée et doivent être contrôlés par les Allemands. Des combats ont
lieu les 3 et 4 septembre 1944 pour permettre le replis de quelques
troupes allemandes.
En parallèle, les Alliés livrent des combats le 3 septembre à Malafretaz
Panzer IV
et Montrevel mais sans succès. 723 armes sont encore parachutées pour
la Résistance. Dans la nuit du 3 au 4 septembre, Bourg-en-Bresse ne
représente plus un enjeu stratégique pour la Wehrmacht qui s'est repliée. L'état major de liaison et la majorité des
troupes ont quitté la ville. Seuls quelques blindés allemands sont encore sur place. Le 4 septembre 1944, dès le
matin, deux sections de maquis investissent Bourg-en-Bresse. Ils sont couverts par des véhicules blindés américains.
La Poste et la Centrale téléphonique sont rapidement occupées par les maquisards car non surveillées par les troupes
allemandes. Le 180e régiment américain accompagné de maquisards détruisent l'artillerie allemande des postes
d'observation. À 5 heures du matin, la préfecture et la gendarmerie sont reprises. Il n'y a plus de troupes allemandes,
un drapeau français tricolore frappé d'une croix de Lorraine est hissé devant la préfecture.
Cette libération marque la fin du maquis de l'Ain et du Haut-Jura. Quelques hommes du maquis s'engagent dans la 2e
division blindée ou la 1re armée française en vue d'aider à terminer la libération de la France. D'autres hommes
s'engagent avec les armées du Front des Alpes et du Front de l'Atlantique, enfin d'autres reprennent la vie civile.
15
Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
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Événements marquants liés au maquis
Défilé du 11 novembre 1943
Article détaillé : Défilé du 11 novembre 1943 à Oyonnax.
Le 11 novembre 1943 représente le vingt-cinquième anniversaire de l'Armistice
de 1918. La France, sous le gouvernement du maréchal Philippe Pétain, interdit
toutes cérémonies commémoratives de la victoire des Alliés sur l'Empire
allemand. Malgré l'interdiction, les chefs de la résistance intérieure décident le
dépôt de gerbes au pieds des monuments aux morts. Le chef des maquis de l'Ain,
le capitaine Henri Romans-Petit, décide l'organisation d'un défilé pour contrer
l'image de terroristes que le maréchal Pétain donnait aux maquisards. Le lieu du
défilé est annoncé dans plusieurs villes du département de l'Ain pour tromper
d'éventuelles dénonciations. La ville d'Oyonnax est choisie pour l'activité intense
de l'armée secrète locale. La manifestation est préparée par Noël Perrotot, Élie
Deschamps et Gabriel Jeanjacquot tous trois Oyonnaxiens connaissant la ville.
Deux hommes sont chargés de sécuriser et neutraliser la ville, il s'agit de Henri
Girousse et Édouard Bourret qui obtiennent le concours du commissaire de
police et du capitaine de gendarmerie ainsi que la neutralisation du central
téléphonique.
La gerbe de fleurs est déposée au
pied du « François » un monument
aux morts situé à l'époque au parc
René Nicod puis déplacé au
cimetière (ici en 2010).
Vers midi ce 11 novembre, environ deux cents maquis de l'Ain et du Haut-Jura,
aux ordres du colonel Henri Romans-Petit, prennent possession de la ville d'Oyonnax. Ils défilent jusqu'au
monument aux morts, marchant au pas au son du clairon avec le drapeau français en tête. Ils y déposent une gerbe en
forme de croix de Lorraine portant l'inscription : « Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18. » Durant le défilé, la
sécurité est assurée par des maquisards masqués. Il s'agit d'Oyonnaxiens chargés de surveiller la foule pour repérer
d'éventuels miliciens, ou collaborateurs. Le masque, un tissu blanc ouvert de deux trous pour permettre la vue, et
glissé sous le béret sert à dissimuler l'identité du personnage pour éviter toutes représailles sur sa famille vivant dans
la commune.
Après une minute de silence et une Marseillaise entonnée avec la foule, ils repartent en chantant « Vous n'aurez pas
l'Alsace et la Lorraine » rejoignant les camions qui les ramènent vers leurs camps dans la montagne.
Une gerbe portant la même inscription — « Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18 » — est également déposée
aux monuments aux morts des communes de Nantua, Belley, Hauteville, Meximieux, Seyssel et
Saint-Rambert-en-Bugey.
À Bourg-en-Bresse, avant la levée du matin, le chef maquisard du secteur, André Levrier (alias Levêque, capitaine et
chef de la compagnie portant son nom), et ses compagnons se rendent à proximité du socle où était posé un buste
d'Edgar Quinet avant l'enlèvement par les Allemands, et mettent en place un buste de Marianne frappé des lettres «
RF », pour République française, et un drapeau de la France à croix de Lorraine. Dans le même temps, un groupe se
rend au monument aux morts pour y déposer la gerbe. Lorsque cela est découvert, les Allemands font tout retirer.
Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
Opération Caporal
Article détaillé : Opération Caporal.
L'opération Caporal[] représente la première grande opération militaire
de l'armée allemande contre le maquis de l'Ain et du Haut-Jura. Elle a
lieu du 5 février au 13 février 1944, sous l'impulsion du
commandement allemand du territoire armé sud de la France, du
docteur Werner Knab commandant militaire des service de sécurité et
de la police de la région de Lyon, assisté par la milice et la gestapo.
2 500 militaires issus du Sicherungs-Bataillon allemands à la division
de volontaires étrangers et des chasseurs de montagne composant la
157e division de réserve sont présents dans le département. Ils en
Membres de la Milice française en 1944.
verrouillent les principaux axes de communication. L'objectif de
l'opération n'est pas uniquement la traque des maquisards dit les « terroristes », mais également toutes les populations
qui leur apportent une aide matériel ou logistique. Les réfractaires au STO n'ayant pas rejoint le maquis sont
également une cible lors de l'opération. Les usines allemandes souffrant d'un manque de main d’œuvre.
Ils possèdent un dispositif important comportant de l'artillerie lourde et des blindés pour les forces de montage ; une
flotte aérienne pour la reconnaissance des terrains et un grand nombre de véhicules militaires. À cette époque, la
neige est présente est gène l'avancée des troupes allemandes. De leur côté les maquisards sont également gênés dans
leur fuite puisque leurs traces de pas sont visibles dans la neige. Les premières victimes de l'opération sont les
populations qui sont accusées d'apporter leur soutien aux Forces françaises de l'intérieur. Autour des villages, les
fermes susceptibles d'abritées des camps de maquis sont brûlées et les résistants capturés sont torturés et fusillés.
Un des faits marquants de l'opération Caporal est l'attaque de la ferme de La Montagne le 8 février 1944. La traque
allemande oblige les occupants du poste de commandement des maquis de l'Ain à prendre la fuite. Les hommes
trouvent refuge dans une ferme isolée à l'Abergement-de-Varey : la ferme de La Montagne. Klaus Barbie est informé
par un milicien du point de replis des maquis. Il obtient des informations importantes sur le nombre et l'équipement
des hommes. Le matin, dès l'aube, trois cents soldats allemands encerclent le ferme occupée par 22 maquisards. Ces
derniers sont obligés de prendre la fuite, Julien Roche un des premiers membres du maquis de l'Ain couvre ses
camarades mais est tué par des tirs allemands comme neuf autres maquisards. Du côté allemand, le lieutenant
Wegman et le sergent chef Braun perdent également la vie, le sergent chef Conrad est blessé.
Lors de l'opération le 11 février 1944, une rafle est organisée à Oyonnax. Sur dénonciation, 27 personnes d'Oyonnax
et 30 personnes de Nantua sont déportées au camp de concentration de Mauthausen.
L'opération Caporal se termine le 13 février et le bilan chiffré donne 339 arrestations, 287 déportations, 40 tués et 99
fermes et habitations incendiées, dont des camps de maquis. Les fermes deviennent trop vulnérables et ne peuvent
plus être utilisés comme camps. La mobilité des maquisards s’accroit et leur oblige à se confectionner des
campements de fortune à l'aide de feuillage et toiles de parachute. Les pertes matériel, en véhicules et en réserves de
vivres sont également considérables. Henri Romans-Petit dit que les maquis possédaient « du blé et des pommes de
terre pour un an (…) plusieurs milliers de paire de chaussures » qui ont soient été brûlés soient récupérés par les
allemands.
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Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
Opération Frühling
Article détaillé : Opération Frühling.
L'opération Frühling est la deuxième opération d'envergure de l'armée allemande contre le maquis de l'Ain et du
Haut-Jura. Les troupes allemandes sont en place dès le 4 avril 1944 mais la résistance au combat livrés par les
maquisards est suffisante.
L'opération débute le 7 avril 1944. Les régions visées sont le sud du département du Jura et le nord du département
de l'Ain, dans le secteur d'Oyonnax. Il est estimé que 4 000 soldats allemands sont présents. Ils sont issus de la
Sicherheitspolizei de Lyon et également de la 157e division de réserve commandée par le général Karl Pflaum avec
quatre bataillons de chasseurs de montagne, un bataillon de panzer grenadier, un bataillon de protection aérienne,
une unité de gendarmerie de campagne, des compagnies de ravitaillement, de transport et de premier secours.
La stratégie des maquis ne change pas : ils refusent le combat et continuent les opérations de sabotage et de guérilla.
Pour éviter une embuscade éventuelle et donc des pertes humaines importantes, il est décidé que les camps du
groupement Nord, placés sous les ordres de Noël Perrotot, doivent être dispersés. Les troupes ne doivent pas rester
au même endroit plus de 48 heures d’affilées. Pour contrer les avancées allemandes, les résistants de l'Ain ordonnent
l'attaque des voies ferrées. Toutes les nuits les maquisards interrompent le trafic ferroviaire.
Pour se venger des attaques maquisardes et de l'aide qui leur ait
apporté, l'armée allemande attaque violemment la population. Des
tortures, des viols, des meurtres sont commis. Des villages comme
Racouze, Chougeat, La Rivoire, Vernon, Sièges sont brûlés. Las de la
répétition des répressions, une partie de la population exprime son
hostilité à la Résistance et au maquis.
À Bourg-en-Bresse, une attaque a lieu à la caserne de Thol. Cette
opération a pour but de faire diversion en faisant croire à l'État-major
allemand que les maquis sont présents et en nombre sur l'ensemble du
Chougeat: le chemin du maquis.
département de l'Ain, c'est-à-dire dans les région du Bugey, de la
Bresse et des Dombes alors que les effectifs ne sont concentrées que sur les montagnes du Bugey.
52 actions allemandes ont lieu au cours de l'opération. Huit n'ont aucun impact pour les maquisards. Les Allemands
procèdent à 923 arrestations, 148 exécutions et 204 camps détruits. Le matériel des maquisards est massivement
détruit : onze armes collectives, 158 armes individuelles, 134 véhicules sont mis hors service. La population est
massivement touchée par cette opération. Elle est la cible des représailles allemandes. 199 personnes sont arrêtées,
149 déportées, 44 tuées et 70 bâtiments sont détruits.
Opération Treffenfeld
Article détaillé : Opération Treffenfeld.
L'opération Treffenfeld représente la dernière grande opération militaire de l'armée allemande contre le maquis de
l'Ain et du Haut-Jura. Celle-ci a lieu à l'été 1944 un peu avant le débarquement des Alliés en Provence car les troupes
allemandes situées dans le sud-est de la France doivent avoir une zone de repli.
Les objectifs principaux des Allemands sont de reprendre les villes de Nantua et d'Oyonnax qui sont contrôlées par
la Résistance et de libérer les soldats allemands emprisonnés. L'opération Treffenfeld se déroule du 11 au 21 juillet
1944. L'ordre est donné d'attaquer les régions d'Hauteville et Nantua. Le 12 juillet 1944, les troupes allemandes ont
pris possession du col de Richemond, d'Hotonnes, de Ruffieu et du col de la Rochette. En parallèle, un bataillon est
en place sur la ligne entre Bellegarde-sur-Valserine et Saint-Germain-de-Joux pour barrer un repli des maquisards
vers le nord.
Henri Romans-Petit, ayant conscience du sous-effectif de ses troupes par rapport aux soldats allemands, décide
d'éviter le combat. Il organise des opérations de sabotage contre les convois dans le but de les ralentir et de permettre
18
Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
le replis de ses troupes. Le 12 juillet 1944, un accrochage a lieu à Pont-d'Ain entre les maquisards et la
Freiwilligen-Stamm-Division. À la suite d'échanges de tirs, Henri Girousse ordonne le replis des hommes mais pour
ralentir la progression allemande, ils placent en embuscade les compagnies Verduraz et Louison sur le plateau
d'Hauteville-Lompnès le long de la route nationale 84.
De son côté, le groupement nord doit maintenir une zone dite de défense autour d'Oyonnax. L'armée allemande
arrive de Dijon, Dole et Besançon, elle tente une manœuvre d'encerclement en passant par les routes d'Orgelet,
Thoirette, Izernore d'une part et de Saint-Claude, Dortan, Oyonnax d'autre part. Noël Perrotot répartit des unités dans
le secteur et met en place une stratégie qui consiste à maintenir les positions. L'avancée allemande est ralentie depuis
le Jura, mais les troupes progressent. Le 12 juillet 1944, elles participent au massacre de Dortan puis prennent
Oyonnax le 14 juillet 1944.
À l'est du département, une section de la compagnie Lorraine sous le commandement de Léon Boghossian et des
sédentaires de l'Armée secrète emmenées par André Lamblot essaient de contenir la 157e division de réserve. Les
combats ont lieu à Saint-Germain-de-Joux. Les soldats allemands utilisent la population locale comme « bouclier
humain » et avance. Les maquisards étant encerclés, Henri Romans-Petit donne l'ordre à André Lamblot de battre en
retraite le 12 juillet 1944.
Le groupement ouest a pour mission l'interception des convois
allemands au départ de Bourg-en-Bresse. Ils utilisent la rivière d'Ain
comme ligne de défense. Le 11 juillet 1944, les soldats allemands
menacent Neuville-sur-Ain puis la vallée du Suran. Les hommes du
groupement ouest placent des embuscades le long de la progression
allemande. Le 12 juillet, les sections répondent à l'ordre de repli et,
pour couvrir leurs arrières, détruisent une partie du viaduc de Cize et le
pont de Serrières-sur-Ain.
L'opération se termine avec les départs des deux divisions allemandes
Le viaduc de Cize-Bolozon
qui se rendent dans le Vercors. Aucun soldat allemand n'est laissé
autour d'Oyonnax et Nantua et la population de ces deux villes, les plus touchées au cours de l'opération, a le
sentiment que les maquisards l'ont abandonnée durant l'opération. Elle redoute que les maquis reviennent et
entrainent avec eux une augmentation des pillages, puis de nouvelles opérations allemandes.
Bataille du rail
Au cours de l'histoire des maquis de l'Ain et du Haut-Jura, la bataille du rail représente l'ensemble des actions de
sabotage commises par les maquisards sur les installations ferroviaires du département. Ces actions sont parfois
réalisées avec la complicité de cheminots, d'autres groupes de résistants — FTPF, AS, groupes francs — ou à la
demande des Alliés. La bataille du rail est un enjeu important pour la Résistance départementale et les Alliés car le
département de l'Ain est un carrefour ferroviaire pour la mobilité des divisions allemandes. Les plus grands dépôts
ferroviaires du département sont ceux de Bellegarde-sur-Valserine, Bourg-en-Bresse et Ambérieu-en-Bugey, ils
seront régulièrement la cible d'attentats.
Les deux moyens d'attaque des installations ferroviaires sont le bombardement ou le sabotage des installations
électriques, du matériel roulant ou des voies. Durant toute la période d'occupation, la stratégie de la Résistance du
département est d'effectuer des actions de sabotage. Un seul bombardement Allié a lieu le 25 mai 1944 sur le dépôt
ferroviaire d'Ambérieu-en-Bugey, mais engendrant des dommages collatéraux avec un aiguilleur et neuf civils morts
et vingt blessés.
19
Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
Première bataille du rail
Dès 1943, sur la ligne d'Ambérieu à Culoz des petits sabotages sont commis : en mars, des fils de transmission du
disque rouge sont coupés vers la gare de Saint-Rambert-en-Bugey. La cluse des Hôpitaux et de l'Albarine, sur la
même ligne, est particulièrement propice aux attentats. Le 2 octobre 1943, huit engins explosifs sont découverts entre
Tenay et la Burbanche.
Les sabotages se multiplient en 1943, plusieurs formes de Résistance y prennent part. Ils sont commis :
•
•
•
•
•
soit par l'utilisation de charges explosives ;
soit par le grippage des roulements des wagons avec du sable ;
soit en retirant les tire-fonds qui fixent les rails sur les traverses ;
soit en perçant les wagons-citernes ;
soit en posant de fausses étiquettes indiquant de mauvaises directions.
La mission maquis interalliée Musc préparée en septembre 1943 par la Special Operations Executive rend prioritaire
les actions de sabotage sur les installations ferroviaires. Le BCRA n'ayant pas la même priorité s'inquiète même
auprès de Jean Rosenthal de la place que prennent l'exécutions de ces derniers au détriment de la formation à la
guérilla. Ce dernier dresse alors le bilan de 81 locomotives mises hors d'usage entre septembre et décembre 1943.
À la fin de l'année 1943, la surveillance des voies passe sous le contrôle des forces allemandes, mais cela ne ralenti
pas les actions des maquisards. Un rapport de la Direction centrale des Renseignements généraux et de la
Gendarmerie nationale relève que le 12 janvier 1944 deux sites sont attaqués simultanément : le dépôt ferroviaire de
Bellegarde-sur-Valserine où est détruit par explosifs douze machines et un poste d'aiguillage ; et la gare de La Cluse
où deux machines sont la cibles des explosifs. Le 16 janvier 1944, une nouvelle opération au dépôt de
Bourg-en-Bresse permet la mise hors service de onze autres locomotives.
Sur la ligne entre Torcieu et la Burbanche les attaques se multiplient. Trois sabotages ont lieu en décembre 1943 et
janvier 1944 puis les 25, 29 et 30 mars 1944, sur le même trajet, trois convois sont visés, causant le déraillement de
24 wagons au total. D'avril à début juin 1944, 27 wagons, six voitures et une machine sont victimes de sept autres
sabotages,.
Sur l'ensemble du réseau du département, entre janvier et avril 1944, 114 sabotages contre les voies ferrées sont
relevés. Entre janvier et mai 1944, ce sont 368 machines qui sont mises hors d'usage dont 79 locomotives.
Mise en place du plan Vert
Durant la fin de l'année 1943 et le premier trimestre 1944, l'état-major de la Résistance situé à Londres prépare un
plan global d'interruption du trafic ferroviaire et de sabotage des lignes les plus empruntées par la Wehrmacht. Ce
plan a pour but d'intensifier les actions de sabotages avec le débarquement de Normandie, mais offre la possibilité
aux Résistants de ne pas attendre ce jour. Des plans détaillés des voies et les portions à détruire sont envoyés aux
délégués militaires régionaux en France. Henri Girousse reçoit les instructions du plan Vert dès le mois de décembre
1943.
Fin mai 1944, l'État-major de Londres envoie un ordre : « réduire tous les aiguillages principaux de la gare de Bourg,
sinon enverrons avions pour exécuter le travail ». Les maquisards se rendent à la gare, échangent de nombreux câbles
entre le poste de commandement du département de l'Ain et l'opération aérienne est annulée temporairement. Des
échangent ont lieu avec des cheminots pour obtenir le plan complet des installations. Le 2 juin 1944, l'attaque de la
gare de Bourg-en-Bresse par une centaines de maquisards permet la mise hors d'usage de quinze locomotives et
d'une plaque tournante. L'État-major interallié effectue une reconnaissance aérienne, et annule définitivement le
bombardement de la gare de Bourg-en-Bresse.
Le soir du débarquement, le 6 juin 1944, le groupement sud détruit 52 locomotives au dépôt d'Ambérieu, le nœud
ferroviaire le plus important du département. Cette attaque est préparée avec la complicité des cheminots. Par
groupes de dix, les maquisards pénètrent dans l’entrepôt pour placer les charges explosives alors que l'alerte est
20
Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
donnée aux troupes allemandes. 52 locomotives, une plaque tournante et dix machines-outils sont ainsi détruites. Un
maquisard est blessé, trois Allemands tués et plusieurs blessés.
Le 6 juin 1944, le débarquement des troupes Alliées a lieu en Normandie. L'état-major allemand souhaite rapatrier
des troupes vers le front normand. En l'apprenant, les chefs des maquis de l'Ain ordonnent la mise en place de
maquisards sur l'ensemble du territoire contrôlé. Pour contrer les avancées allemandes et en préparation de
l'insurrection générale, la résistance avait établi depuis Londres le plan Vert destiné à interrompre les
communications par routes ou voies ferrées. Toutes les nuits les maquisards interrompent le trafic ferroviaire.
Dans la nuit du 6 au 7 juin 1944 a lieu le sabotage du dépôt ferroviaire d'Ambérieu-en-Bugey. L'action est menée
conjointement par des hommes du groupe Verduraz et du camp Nicole, des enfants de troupe de l'École militaire
préparatoire d'Autun, de groupes de l'Armée secrète et de cheminots, sous le commandement d'Henri Girousse. Elle
aboutit à la destruction ou l'immobilisation de 52 locomotives, de trois rotondes, et d'un atelier d'entretien avec ses
machine-outils. Un seul blessé est à déplorer. Il n'y a aucune représailles, les Allemands ayant imaginer que les
auteurs sont des parachutistes.
À partir du 8 juin 1944, des sabotages de voies ferrées ont lieu toutes les nuits pendant douze jours. Les axes
prioritaires sont ceux reliant Ambérieu-en-Bugey à Culoz puis Modane, Strasbourg à Lyon et Paris à Lyon puis
Marseille. Ces centaines de sabotages de voies et de matériel roulant ont lieu jusqu'à la libération du département
avec une amplification lors du débarquement des Alliés en Provence où les troupes allemandes cherchent à se replier
au nord-est de la France.
Six trains de transports de troupes sont attaqués entre le 6 août et le 16 août 1944 sur la ligne entre Coligny et
Saint-Amour. Plusieurs soldats allemands sont tués ainsi que des véhicules blindés présents à l'intérieur du convois.
Le 18 août 1944, un pont métallique est détruit à Vonnas sur la ligne reliant Bourg-en-Bresse à Mâcon.
Le 14 août 1944, Henri Romans-Petit ordonne à toutes ses troupes « d'empêcher tout trafic ennemi sur les voies
ferrées entre la France et l'Italie. ». Les voies Ambérieu - Culoz - Chambéry, Lyon - Grenoble et Ambérieu Bourg-en-Bresse sont coupées. Des ponts ferroviaires y sont parfois détruits.
Organisation des camps
Intérêts géostratégiques du département
La dualité topographique du département de l'Ain apporte deux intérêts
géostratégiques à l'implantation d'une résistance sous forme de maquis.
À l'ouest, la Bresse et la Dombes sont constituées de plaines et sont des
lieux stratégiques pour effectuer les opérations aériennes de la Royal
Air Force. Le Bugey est situé dans la partie orientale du département
de l'Ain entre le fleuve du Rhône et la rivière d'Ain, il s'étend en partie
sur le Jura méridional. Il est composé d'un relief montagneux
accidenté, surtout pour le secteur appelé Haut-Bugey, le terrain est
couvert d'épicéas. Il comporte une grande quantité de fermes isolées
Chougeat : vue du vallon.
que les groupes de maquisards utiliseront pour se camoufler. Il s'agit
,
d'un terrain propice à la pratique de la guérilla : depuis les hauteurs, les
hommes peuvent effectuer des attaques, comme des mitraillages sur les colonnes de camions nazis, et les bois
permettent aux groupes de maquisards d'avoir un abri et de battre en retraite en cas d'échec.
À l'est, le département est situé à la frontière avec la Suisse permettant de s'évader et de créer des réseaux de
renseignements. À l'ouest, la ville de Lyon, un des foyers de la résistance, est frontalière du département.
Le département de l'Ain est également un carrefour ferroviaire important pour la mobilité des divisions allemandes :
21
Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
22
• Le dépôt SNCF d'Ambérieu-en-Bugey, situé au pied des montagnes du Haut-Bugey possède trois rotondes.
2 000 personnes y sont employées dont 1 100 cheminots ;
• Le dépôt de Culoz est un autre centre ferroviaire stratégique et vital pour les divisions allemandes.
Ces nœuds ferroviaires et la proximité des montagnes font que le Bugey est un lieu stratégique pour effectuer des
sabotages. Le Special Operations Executive porte donc un intérêt particulier pour la région en raison de la guerre en
Italie.
En février 1944, Richard Heslop apporte un autre avantage à l’implantation des maquis dans l'Ain. Contrairement à
la Haute-Savoie où le relief accidenté permet de cacher un nombre important d'hommes, mais où les itinéraires de
replis sont rares, l'Ain dispose de nombre important de routes praticables et donc propices aux replis. Il existe aussi
de grands plateaux à l'ouest qui serviront aux parachutages et il reconnait l'avantage du relief à l'est du département
pour le camouflage et la pratique de la guérilla.
Localisation des camps
Localisation des principaux camps de maquis fin 1943.
Neuf camps sont recensés à la fin de l'année 1943.
• Le camp de Chougeat ouvert en mars 1943 est le plus ancien d'entre eux. Il regroupe une soixantaine de
maquisards sous le commandement de Charles Bletel ;
• Le camp de Cize date du mois de juin 1943. Il est situé en haut d'une falaise à proximité du barrage de
Cize-Bolozon ;
• Le camp Verduraz est formé par le capitaine Henri Romans-Petit en juillet 1943 à la ferme de Terment et abrite
environ quarante-cinq hommes ;
• Le camp de Morez crée par Pierre Marcault,compte environ quarante hommes à sa création vers la moitié du mois
d'août 1943 dans la région sud de Bellegarde sur le plateau d'Hotonnes. L'affluence croissante de ses membres
nécessite l'ouverture du camp des Combettes placé à environ un kilomètre à l'est de ce dernier ;
• Le camp des Combettes compte une cinquantaine de personnes d'origines géographiques relativement différentes
;
• Le camp de Granges est créé en septembre 1943. Deux groupes réfractaires étant sous la menace de répression
décident d'unir leur force et de former ce camp qui comptera jusqu'à soixante-dix personnes ;
• Le camp de Pré-carré est créé par Jean-Pierre de Lassus en novembre 1943 et se situe au nord d'Hotonnes. Il
compte environ cinquante personnes. Le 12 janvier 1944, Jean-Pierre de Lassus passe le commandement du camp
de Pré-carré au lieutenant Paul de Vanssay, évadé d'Allemagne. À partir de cette date, Paul de Vanssay contrôle
également les camps des Combettes et de la ferme Morez ;
• Le camp de la ferme de Pray-Guy à Brénod est créé par Georges Bena en novembre 1943. Il se distingue pour
avoir accueilli jusqu'à quatre-vingt hommes tout en faisant preuve d'une très grande discipline ;
• Le camp Rolland est le dernier formé.
Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
23
D'après les études issues du cahier des effectifs maquisards sous le commandement du capitaine Henri Romans-Petit,
454 hommes sont recensés au début du mois de janvier 1944. Cependant l'homme chargé de l'établissement de ce
cahier, Marius Roche estime, d'après les chiffres transmis par Owen Denis Johnson à Londres, que le chiffre réel est
de 485 maquisards.
Vie des camps
Le ravitaillement est un point important de la vie des camps. Les hommes se procurent les vivres dans les villages
alentour grâce aux dons des villageois. Cependant la quantité est insuffisante et il s'agit souvent de bœuf salé — qui
peut-être conservé un mois — de lentilles, de pommes de terre et de pain. Les déplacements s'effectuent la nuit pour
une plus grande discrétion.
Population du maquis
Durant l'année 1943, un cahier des effectifs des camps du maquis a été rédigé. Il
offre un aperçu de la population maquisarde durant cette période.
Au 1er janvier 1944, 454 noms sont recensés. Cependant, d'après Marius Roche,
il existe une marge d'erreur permettant de fixer l'effectif réel à 485 personnes. Ils
sont placés sous les ordres du colonel Henri Romans-Petit et répartis entre les
camps des groupements nord et sud. 323 personnes forment le groupement sud.
Sur cette population, 49 % d'entre eux sont issus du département de l'Ain. 38 %
viennent de France dont 19 % de la zone occupée. Le reste 13 % sont étrangers.
Ils viennent de Yougoslavie (14), de Pologne (12), d'Italie (11), d'Espagne (7),
de Russie (4), de Belgique (4) et de Suisse (1). Les Yougoslaves, Polonais et
Russes sont des déserteurs de la Wehrmacht. Les Italiens et Espagnols sont des
réfugiés politiques ayant fui les régimes de Benito Mussolini et de Francisco
Franco. Cette part d'étrangers est deux fois plus importante que la moyenne
nationale des autres maquis (6 %). Un aviateur canadien abattu fait également
partie du groupe d'hiver 1943 jusqu'à l'été 1944 .
Charles Blétel, chef du camp de Cize
Les classes d'âges s'étendent entre 16 et 55 ans mais une majorité d'entre eux, 86 %, ont moins de 24 ans. 52 % des
effectifs sont des jeunes nés entre 1920 et 1922 et qui ont refusé l'envoi forcé au Service du travail obligatoire. Mais
tous les réfractaires au STO ne s'engagent pas au maquis : une étude du Registre des insoumis, défaillants et
réfractaires menée par Yves Martin montre qu'entre le 3 septembre 1943 et le 26 décembre 1943, 1 301 jeunes —
nés entre 1920 et 1922 — sur 1891 n'ont pas répondu à leur convocation.
Évolution des maquisards
Le groupement sud réunit les camps des Combettes, de Morez, de Pré Carré (Lorraine), de Corlier, de Richard, le
groupe de transport et le poste de commandement. Le cahier des effectifs possède plus de détail pour ces camps et
permet de connaitre l'évolution des camps par date d'arrivée des 323 hommes y étant arrivés.
Il est montré qu'au cours de l'année 1943 les arrivées se sont amplifiées. Dans le groupement sud, 22 maquisards sont
recensés entre février et mai 1943, puis 89 de plus entre juin et août 1943. La majorité des arrivées (57,6 % des
effectifs) se sont produites entre septembre et novembre 1943, soit 186 personnes. Cette amplification des arrivées
est expliquée en partie par le défilé du 11 novembre 1943 à Oyonnax mais également par rudesse de l'hiver et du
printemps dans le département qui conjugué au manque de moyens n'incite pas les personnes à rejoindre le maquis.
Jusqu'à la libération, le nombre de maquis croit. En juin 1944, il est estimé à 4 561 personnes pour les camps des
groupements sud et nord et 2 645 personnes pour les groupements est, qui sont situés dans la Bresse et la Dombes.
Au total, en juin 1944, 7 206 personnes sont disponibles pour se battre contre l'occupant allemand.
Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
Lieux de mémoire
Monuments et stèles
De nombreux monuments et stèles ont été édifiés en hommage aux
maquis de l'Ain et du Haut-Jura. De grands monuments rendent
hommages à l'ensemble des maquisards, résistants et personnes ayant
contribué à la libération du département :
• le principal d'entre-eux est le mémorial des maquis de l'Ain et de la
Résistance situé sur la commune de Cerdon. Sa construction est
décidée par l'Association des anciens du maquis de l'Ain présidée
Mémorial des Maquis de l'Ain et de la Résistance
par le colonel Henri Romans-Petit et débute le 26 juin 1949 pour
à Cerdon
une inauguration le 29 juillet 1951. Elle est financée par l'État
français, le département de l'Ain et des dons privés. Le corps d'un
maquisard inconnu y est inhumé lors d'une cérémonie présidée par Gaston Monnerville le 20 mai 1954 puis un
cimetière réunissant 89 maquisards et victimes de la Shoah est ensuite créé puis inauguré le 24 juin 1956 par le
général de Gaulle. La citation de Louis Aragon issue du dernier vers de La Chanson du franc-tireur de Louis
Aragon « Où je meurs renaît la Patrie » est gravée sur le monument ;
• un autre grand monument hommage aux maquis est créé dans l'Ain. Il est inauguré à Hotonnes, plus exactement
aux Plans d'Hotonnes en 2001 et est baptisé Une porte ouverte sur le Maquis. Ce monument est également dédié
aux populations d'Hotonnes et du Valromey ;
• au col de la Lèbe, un monument est dédié aux maquisards du Bugey ;
• à Hauteville-Lompnès, un monument est dédié aux résistants du plateau d'Hauteville ;
• à Châtillon-sur-Chalaronne se dresse le monument aux résistants dombistes.
• à Montanges, se dresse sur la D 14 le monument dédié au combat du 8 avril 1944, au cours duquel Paul de
Vanssay et 17 de ses compagnons sont tués. Une Croix blanche située en contrebas sur la plateau de Labâtie
marque l'emplacement exact où Paul de Vanssay est tombé.
Des monuments sont dédiés aux différents combats livrés par les maquisards :
• pour le combat du 2 février 1944 ayant entrainé la mort de sept hommes, une stèle est érigée à Ruffieu ;
• pour l'attaque allemande du 5 février 1944 ayant causée la perte de trois maquisards. Une stèle est implantée à
Hauteville-Lompnès au liu-dit Le Rut. Elle est baptisée la « stèle du combat du groupe franc Marco du 5 février
1944 ». Une autre se situe à Brénod au lieu-dit du Monthoux ;
• pour les combats du 8 février 1944 durant lequel dix maquisards et un fermier sont tués, deux monuments sont
créés. Ils sont situés à L'Abergement-de-Varey et sur le site de la ferme de la Montagne.
Des stèles sont édifiées en l'hommage de personnalités du maquis et sur les lieux d’implantation des camps :
• l'une d'entre-elles honore la mémoire d'un pionnier du maquis Marius Chavant, tué en 1944. Elle est située à
Montgriffon sur la commune d'Aranc ;
• une stèle située à Corveissiat au lieu-dit Chalour repère l'emplacement du camp de Cize, et rend hommage aux 58
morts de l'été 1943 ;
• l'emplacement de l'école des cadres à Aranc au lieu-dit des Gorges est repérée par la stèle du 1er poste de
commandement clandestin de Romans.
D'autres stèles rendent hommages aux alliés des maquis de l'Ain et du Haut-Jura.
• Le monument aux Ailes Alliées est inauguré en 1989 dans la prairie d'Échallon. Il symbolise l'aide apportée par
les alliés durant le conflit. Les cendres de Richard Heslop, Denis Johnson, Raymond Aubin et Marcel Veilleux y
sont conservées.
24
Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
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• À Izernore, un monument rend hommage à l’United States Army Air Forces. Il est situé sur le terrain où ayant
reçu le premier atterrissage en France occupée d'un avion Allié dans la nuit 6 au 7 juillet 1944.
• Des monuments sont dédiés à la Royal Air Force : à Saint-Vulbas, à Manziat sur le terrain Aigle et dans le
village, à Ambérieu-en-Bugey, à Hauteville-Lompnès, à Saint-Jean-le-Vieux, à Sermoyer, à Bletterans.
• D'autres stèles sont dédiées :
•
•
•
•
aux Forces unies de la jeunesse patriotique à Villieu, à Meximieux, à Hauteville-Lompnès ;
à l'Armée secrète à Neuville-sur-Ain ;
aux enfants de troupe de l'école militaire d'Autun à Neuville-sur-Ain et au camp militaire de La Valbonne ;
à la Résistance-Fer d'Ambérieu-en-Bugey.
Des monuments aux morts dédiés à la Seconde Guerre mondiale sont situés dans la majorité des communes du
département.
Villages martyrs
En représailles des actions de la Résistance, les troupes allemandes se sont fréquemment attaquées aux populations
civiles, brûlant les villages et s'attaquant aux habitants. Les villages d'Ugna, Lavancia, ainsi que de petits hameaux
ont été détruits. Au cours du mois de juillet 1944, Dortan est le théâtre d'un massacre et est entièrement incendiée. La
ville est reconstruite comme « cité martyr » pour héberger les habitants et les commerces,.
Des plaques et des stèles ont été érigés dans les villages martyrs incendiés en juillet 1944. Elles sont situées à
Cerdon, Chavannes-sur-Suran, Dortan, Chevignat, Coligny, Verjon, Pressiat, Salavre, Courmangoux, Roissiat,
Cuisiat.
Musées
Article détaillé : Musée départemental d'Histoire de la Résistance et de
la Déportation de l'Ain et du Haut-Jura.
Le musée départemental d'Histoire de la Résistance et de la
Déportation de l'Ain et du Haut-Jura est un musée situé à Nantua dont
le thème est celui de la France durant la Seconde Guerre mondiale et
plus spécialement l'histoire de la Résistance et des maquis de la région.
Il est inauguré le 12 août 1986 et est visité par plus de 9 800 visiteurs
en 2008. Il possède plus de 15 000 objets.
Façade du musée de la Résistance et de la
Déportation de l'Ain et du Haut-Jura
Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
Notes et références
Notes
[1]
[2]
[3]
[4]
[5]
Effectif maquisards à la fin de l'année 1943, dernier chiffre issu du cahier des effectifs du maquis.
L'opération Frühling est aussi appelée opération « Printemps ».
http:/ / fr. wikipedia. org/ w/ index. php?title=Maquis_de_l%27Ain_et_du_Haut-Jura& action=edit& section=0
Le Verbindungsstab représente l'état-major allemand de liaison.
Paul Leistenschneider est le délégué militaire régional de la zone R1 en 1944.
Références
Références bibliographiques
• Louis Saurel, Le maquis de l'Ain, Paris, Fernand Nathan, 1945, 32 p.
• Henri Romans-Petit, Moustique, Lille, Janicot, 1946, 192 p.
• Édouard Croisy, La Résistance dans l'Ain, Bourg-en-Bresse, 1973, 32 p.
• Jacqueline Di Carlo, La Guerre de 1939-1940 dans le canton de Saint-Rambert-en-Bugey, District de la vallée de
l'Albarine, 1994, 208 p. (ISBN 2-907881-12-4)
• Patrick Veyret, Une porte ouverte sur le maquis de l'Ain, Châtillon-sur-Chalaronne, La Taillanderie, 2005, 144 p.
(ISBN 2876292793)
• Paul Maubourg, Les mauvais souvenirs : Mémoires d'un orphelin de guerre d'Oyonnax, Oyonnax, 2007, 152 p.
(ISBN 978-2-9520740-2-5)
• Patrick Veyret, Histoire secrète des Maquis de l'Ain : Acteurs et enjeux, Châtillon-sur-Chalaronne, La
Taillanderie, 2010, 399 p. (ISBN 978-2-87629-325-0)
• Gilbert Collet, Histoire de la Déportation et de la Résistance à Oyonnax et sa région : Auschwitz - Mauthausen Buchenwald - Neuengamme - Ravensbrück - Le Struthof, 2011, 151 p. (ISBN 978-2-7466-3317-9)
Références issues du site Maquis de l'Ain et du Haut-Jura : maquisdelain.org
Autres références
26
Sources et contributeurs de l’article
Sources et contributeurs de l’article
Maquis de l'Ain et du Haut-Jura Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=103029287 Contributeurs: Agamitsudo, Ange Gabriel, Balerian, Bentz, Clamard, Classiccardinal,
Daniel*D, Delorme, Dhatier, DragonflySixtyseven, Fabrice Dury, Felipeh, Florival fr, Gmandicourt, Gz260, Hunsu, Jejecam, Jonathan1, Khaerr, Markov, Martin06, MathsPoetry, Matpib,
Menemihiel, Meodudlye, Michel421, Muganga guillaume, Pautard, Perditax, Rabatakeu, Rene1596, Romanc19s, Sammyday, Stéphane33, Theon, Tracouti, Vlaam, VonTasha, Zargulon, 37
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