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LETTRE D’INFORMATIONS
Numéro 77 – juillet 2016
SOMMAIRE
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Actualité de la FNSF
> Publication de l’étude sur les morts violences au sein du couple – année 2015
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Soutenir
> Stop aux publicités sexistes et dégradantes !
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A lire
> Le traitement juridique et judiciaire des violences conjugales
> Sortir de la maltraitance – Violences conjugales : résister , c’est comprendre, c’est
agir.
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Revue de presse
> Juin 2016
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ACTUALITÉS
Publication de l’étude sur les morts violences au sein du couple
année 2015
La Délégation aux Victimes du Ministère de l’Intérieur a publié son étude annuelle sur les
morts violentes au sein du couple*. En 2015. 122 femmes ont été tuées par leurs
conjoints ou ex-conjoints. Interrogée par Libération***, Françoise Brié a répondu pour la
Fédération Solidarité Femmes.
Sur la baisse du nombre de femmes tuées en 2015 :
On n’observe pas de baisse majeure, certes. Mais il faut néanmoins rappeler qu’entre
2013 et 2014 par exemple, le nombre de morts violentes au sein du couple avait connu
une très forte baisse, qui coïncidait avec une importante mobilisation, preuve que les
campagnes portent leurs fruits (en 2014, 202 personnes étaient mortes de cette
manière, soit 19 de moins qu’en 2013 et une baisse de 8,5%). Evidemment, la plus
grande vigilance est nécessaire sur ces situations de violences conjugales.
Sur les enfants victimes (36 enfants morts en 2015) :
C’est un sujet sur lequel la Fédération solidarité femmes est mobilisée depuis plusieurs
années : il faut absolument prendre en considération la dangerosité pour les enfants des
auteurs de violences conjugales. Il n’y a pas de dichotomie entre les enfants et le
compagnon sur le sujet et on ne peut pas prétendre que les enfants seraient épargnés.
Au contraire, ils subissent des conséquences psychologiques, voire physiques, sans
compter qu’ils sont bien souvent un enjeu au moment de la séparation dans un couple.
Les juges peuvent se prononcer sur l’exercice de l’autori parentale. Mais la décision
sera-t-elle bien appliquée ? On assiste aussi parfois à des difficultés d’articulation des
procédures civiles et pénales : une ordonnance de protection peut être prononcée
concernant la femme, mais en maintenant un droit de visite classique pour l’enfant, ce
qui peut poser question en cas de violences avérées ou alléguées sur l’enfant. Ce type de
séparations à risque mériterait à mon sens des tribunaux ou des magistrats spécialisés,
comme cela se fait en Espagne, par exemple.
Sur le fait que les violences existaient antérieurement aux faits de féminicides :
On observe une amélioration depuis des années de la prise en compte des violences au
sein du couple par les services de police, de gendarmerie ou par les différents parquets.
Il est extrêmement important de travailler en réseau sur ces questions, d’impliquer aussi
les associations spécialisées qui connaissent parfaitement la problématique. Bien sûr, des
stéréotypes persistent dans certains commissariats, mais la présence de référents
engagés sur le sujet dans beaucoup d’entre eux permet de mieux conseiller et orienter
les femmes. En fait, évaluer le danger est un travail par étapes, un peu comme en
médecine. Après, des problèmes de moyens, qui sont une question majeure, peuvent
compliquer la tâche des différents acteurs. Faire face à l’emprise des auteurs de
violences est également une problématique qui prend du temps.
Il faut continuer d’améliorer la prévention des féminicides, marteler dans les messages
que les violences conjugales sont un délit, dire aux victimes d’appeler le 3919**, qui est
un numéro anonyme, gratuit, confidentiel, non repérable sur les factures téléphoniques,
et auquel répondent des interlocuteurs formés et avertis. Plus on repérera tôt une
personne en danger, plus son parcours sera raccourci.
* : pour télécharger l’étude :
http://tinyurl.com/jtkqbes
** : Retrouvez l’article de Libération : www.liberation.fr/france/2016/06/30/francoise-
brie-il-faut-continuer-d-ameliorer-la-prevention-des-feminicides_1463132
*** : 3919 : www.solidaritefemmes.org/ewb_pages/v/vfi.php
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SOUTENIR
La Fédération Solidarité Feùùes vous invite à signer cette pétition « STOP aux publicités
sexistes et dégradantes », contre une publici de la marque Cuisinella : un homme
torse nu qui verse de l'huile d'olive sur le dos d'une femme en bikini allongée sur un plan
de travail, en promettant des «soldes hot», voire «ultra hot» dans ses rayons.
Nous devons protester contre ces publicités qui utilisent le corps des femmes pour tout et
n'importe quoi, avec une image dégradante des femmes.
Cuisinella assume sa publicité en expliquant qu'on ne comprend rien au « second degré »
Pour signer et diffuser la pétition :
https://secure.avaaz.org/fr/petition/Cuisinella_Schmidt_Groupe_SAS_STOP_aux_publicites_sexiste
s_et_degradantes/?mYEdYgb
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Cuisinella - Schmidt Groupe SAS:
STOP aux publicités sexistes et dégradantes !
Pourquoi c'est important
A l'attention de Monsieur Catrice - Directeur général de Schmidt Groupe
Monsieur Catrice,
C’est avec une grande stupéfaction et horreur que nous découvrons votre campagne
publicitaire mettant en scène un homme torse nu en train de verser de l'huile d'olive
dans le dos d'une femme allongée en bikini sur un plan de travail et promettant des
«soldes hot», voire «ultra hot» dans ses rayons.
Nous jugeons cette affiche extrêmement dégradante pour la femme et profondément
sexiste.
Nous rejetons ces images qui réduisent les femmes à des corps en morceaux et évoquent
constamment leur sexualité sans aucun rapport avec le produit.
Comment une entreprise telle que la vôtre peut-elle utiliser des stéréotypes si sexistes et
si dégradants pour la femme en 2016 ? Comment justifiez-vous cette sexualisation sans
aucun rapport avec l’objet de votre publicité ?
Par vos campagnes de communication, nous vous rappelons que vous avez, de fait, une
grande responsabilité dans la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes.
Depuis trop longtemps, les représentations des femmes ont été utilisées à mauvais
escient par la publicité dans les médias et vous continuez à entretenir cela.
Par cette pétition, nous vous demandons donc de supprimer, dans les meilleurs délais,
cette campagne de communication révoltante et d’en prendre bonne note dans la
poursuite de votre activité.
https://secure.avaaz.org/fr/petition/Cuisinella_Schmidt_Groupe_SAS_STOP_aux_publicit
es_sexistes_et_degradantes/?mYEdYgb
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A LIRE
Le traitement juridique et judiciaire des violences conjugales
Dans la dernière cennie, les initiatives législatives se sont
multipliées afin de tenter d'adapter le droit, dans ses différentes dimensions, au
phénomène préoccupant des violences conjugales. La lutte contre ces violences est
présentée comme une priorité par les pouvoirs publics, le législateur et l'autori
judiciaire. Dans le prolongement des travaux antérieurs du programme RÉGINE
(Recherche et études sur le genre et les inégalités dans les normes en Europe), cette
recherche collective menée par des chercheur.se.s et des praticien.ne.s porte à la fois sur
les dispositions légales et les pratiques judiciaires contribuant à la lutte contre ces
violences. L'objet de la recherche est vaste : dispositifs civils (ordonnance de protection,
autorité parentale), pénaux (infractions et modes de poursuites) et administratifs (titres
de séjour). L'ouvrage propose la confrontation d'une approche académique et d'une
approche pratique en donnant la parole aux membres de la Fédération nationale
solidarité femmes (FNSF). Cette double approche s'avère particulièrement féconde pour
révéler la réalides dispositifs spécifiques mis en place mais aussi penser l'articulation
de la protection des victimes avec les règles de droit commun relatives au couple, à
l'autorité parentale ou encore à la répression des violences.
Sous la direction de Marc Pichard et Camille Viennot Editions Mare « Martin 240
pages – mai 2016.
Sortir de la maltraitance
Violences conjugales : résister, c’est comprendre, c’est agir
Des femmes témoignent. Celles qui furent des filles de mères
maltraitées témoignent également. De même que la septième épouse de Barbe-bleue
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échappa au malheur grâce à sa lucidité, de même les femmes qui nous parlent ici ont
réussi à trouver leur voie de libération. Sortir de la maltraitance, quitter une relation
toxique, c'est se raccrocher à la vie. Cela demande de comprendre suffisamment ce qui
se passe, car la violence tend à coloniser nos esprits. L'auteure croise ces témoignages
avec son expérience professionnelle.
Sortir de la maltraitance – Violences conjugales : résister, c’est comprendre, c’est agir.
Par Edith LOMBARDI – Editions L’Harmattan – 218 pages – juin 2016
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