Cours sur lÕexpression par les arts visuels

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Cours sur
lÕexpression par
les arts visuels
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Cours 1 : les lignes & les couleurs
Cours 2 : les formes - mise en page
& composition
Cours 3 : les motifs décoratifs
Cours 4 : les textures
Cours 5 : les écritures & les
calligraphies
Cours 6 : l ’habitat
Cours 7 : la vision spatiale
Cours 8 : les perspectives
Cours 9 : le cadrage
Cours 10 : les proportions humaines
Cours 11 : le monde animal
Cours 12 : le monde végétal
Cours 13 : Expressions européennes
Cours 14 : Expressions africaines
Cours 15 : Expressions orientales
Cours 16 : Expressions océaniques
Cours 17 : Expressions américaines
Cours 18 : les mouvements
artistiques du XXè. siècle
« Ce fût admirable de découvrir l’Amérique,
mais il l’eût été plus encore de passer à côté.»
Samuel Langhorne Clemens
« La créativité sans stratégie, cela s’appelle de
l’art. La créativité avec de la stratégie, cela
s’appelle de la «publicité» ».
Jef Richards
HEP - CHR - 2001
Cours 17
L’étendue du continent, sa diversité, la juxtaposition de populations indépendantes (dominée seulement par le commerce et le prosélytisme religieux des
Olmèques, des gens de Teotihuacan puis par la guerre des Toltèques et des
Aztèques) sont à l’origine de l’étude de l’art précolombien selon des aires culturelles accompagnées d’un cadre chronologique divisé en périodes . préclassique, 2000 av. J.-C. à 250 apr. J.-C., classique, 250 - 950 ; postclassique, 950
- 1500. Ces périodes sont elles-mêmes subdivisées en phases : ancienne,
moyenne et récente. Malgré d’évidentes différences, on reconnaît une communauté culturelle définie par l’élaboration d’un calendrier, celle d’une écriture
constituée de glyphes, la construction d’édifice pyramidaux, des mozaïques de
plumes, de fourrures, le polissage de l’obsidienne et, enfin, la culture du maïs
dont la croissance s’effectue sous l’égide de forces surnaturelles incarnées dans
de terribles divinités. Essentiellement religieux, l’art y est à la fois support et
interprétation du mythe
L’étude de l’aire andine s’effectue selon 3 zones géographiques principales
(nord, Centre, Sud). Montagnards des Andes et peuples lacustres des Caraïbes
ou du Pacifique génèrent un foisonnement de cultures d’une extrême diversité
qui s’épanouissent dans un cadre chronologique différent d’une région à l’autre,
marqué par l’alternance de périodes d’hégémonie culturelle plus ou moins profonde et de périodes de développement régional accusé. Malgré la variété de
l’expression artistique, il existe certains traits culturels constants (comme le dieu
à croc de félin, le serpent symbole de fécondité, le dieu jaguar, le thème du sacrificateur) que toutes ces populations ont puisés au sein d’une lointaine tradition
ancestrale.
Cours 17
L’étendue du continent, sa diversité, la juxtaposition de populations indépendantes (dominée seulement par le commerce et le prosélytisme religieux des
Olmèques, des gens de Teotihuacan puis par la guerre des Toltèques et des
Aztèques) sont à l’origine de l’étude de l’art précolombien selon des aires culturelles accompagnées d’un cadre chronologique divisé en périodes . préclas-
sique, 2000 av. J.-C. à 250 apr. J.-C., classique, 250 - 950 ; postclassique, 950
- 1500. Ces périodes sont elles-mêmes subdivisées en phases : ancienne,
moyenne et récente. Malgré d’évidentes différences, on reconnaît une commu-
nauté culturelle définie par l’élaboration d’un calendrier, celle d’une écriture
constituée de glyphes, la construction d’édifice pyramidaux, des mozaïques de
plumes, de fourrures, le polissage de l’obsidienne et, enfin, la culture du maïs
dont la croissance s’effectue sous l’égide de forces surnaturelles incarnées dans
de terribles divinités. Essentiellement religieux, l’art y est à la fois support et
interprétation du mythe
L’étude de l’aire andine s’effectue selon 3 zones géographiques principales
(nord, Centre, Sud). Montagnards des Andes et peuples lacustres des Caraïbes
ou du Pacifique génèrent un foisonnement de cultures d’une extrême diversité
qui s’épanouissent dans un cadre chronologique différent d’une région à l’autre,
marqué par l’alternance de périodes d’hégémonie culturelle plus ou moins profonde et de périodes de développement régional accusé. Malgré la variété de
l’expression artistique, il existe certains traits culturels constants (comme le dieu
à croc de félin, le serpent symbole de fécondité, le dieu jaguar, le thème du sacrificateur) que toutes ces populations ont puisés au sein d’une lointaine tradition
ancestrale.
Provenant de El Zapotal dans le Veracruz, ce personnage assis date d’environ 700 ans ap.
J.-C., époque de l’occupation totonaque. Il porte un étrange couvre-chef et de curieux
anneaux sur les yeux très mystérieux.
LE CALENDRIER SOLAIRE
AZTÈQUE
Introduction
La carte ci-dessous indique, en grisé, l’étendue des territoires conquis par
les aztèques ou « mexicas » au moment de leur apogée au XVème siècle ;
cette zone se situe dans la partie centrale du Mexique.
(Du point de vue superficie, le Mexique représente environ trois fois et
demi la France pour une population de 100 millions d’habitants en l’an
2000).
Beaucoup de choses ont été écrites à
propos du calendrier aztèque, plusieurs
constatations s’imposent :
- les noms utilisés pour désigner les
jours, les mois, les années, les divinités,
sont des noms venant du náhuatl (langue
des aztèques), ils ont des orthographes différentes d’un texte à l’autre,
il s’agit de transcriptions phonétiques plus ou moins réussies.
- les auteurs écrivant sur le sujet manifestent peu d’empressement
pour décrire le fonctionnement réel du calendrier, ils se laissent
envahir par le coté « mystère des civilisations disparues » du sujet ou
se laissent envoûter par la symbolique et la beauté des glyphes . (C’est
par ce terme que l’on désigne les « hiéroglyphes » laissés par les
civilisations précolombiennes). A l’occasion d’une recherche sur
Internet il est beaucoup plus facile d’obtenir son horoscope Aztèque
ou Maya que d’obtenir de véritables informations. La reconstitution
du fonctionnement de ce calendrier en procédant par recoupement des
diverses sources est passionnante.
Parler « du calendrier Aztèque » est dénué de sens. En réalité les
aztèques utilisaient deux calendriers :
〈
Le calendrier divinatoire sacré ( Tonalpohualli) de 260 jours.
Les jours sont désignés par l’association d’un symbole pris dans une
liste de 20 et d’un nombre compris entre 1 et 13 (20x13=260). Le
Tonalpohualli répartit donc les 260 jours en 20 signes (ou semaines)
de 13 jours. Ce calendrier servait à prédire l’avenir et le destin des
personnes suivant leur jour de naissance.
〈
Le calendrier solaire Il est constitué de 18 mois de 20 jours
(18x20=360).Auxquels on ajoutait un « mois » de 5 jours néfastes
appelé Nemomtoni ou Nemotemi. C’est ce dernier calendrier qui
retiendra plus particulièrement notre attention.
Tout calendrier possède une origine dans le temps, date symbolique de
la naissance du Christ pour notre calendrier, date de l’hégire (16 juillet
622) pour le calendrier musulman. Pour le calendrier aztèque cette
date n’est pas déterminée avec précision. Cela ne facilite pas la
résolution des problèmes de concordance entre calendrier aztèque et
calendrier grégorien.
Il existe cependant une corrélation entre les deux calendriers. La
chute de Tenochtilán (à l’emplacement de México) à eu lieu le 13 août
1521 (calendrier Julien) ce qui correspondrait au jour 1-coatl (1serpent) d’une année 3-calli (3-maison) du calendrier aztèque (nous
verrons plus loin comment sont formés ces associations de nombres et
de noms).
En Europe, le calendrier julien datant de Jules César à été modifié en
1582 par le pape Grégoire XIII pour tenir compte de la dérive
observée entre les dates du calendrier et le rythme des saisons, le
lendemain du jeudi 4 octobre fut le vendredi 15 octobre et à partir de
cette date on décida de supprimer 3 années bissextiles par période de
400 ans pour les temps à venir (il s’agit des années de siècle non
divisibles par 400). Depuis cette date on parle donc de calendrier
grégorien au lieu de calendrier julien [4].
D’après ce qui précède, la durée de l’année grégorienne est donc en
moyenne sur une période de 400ans de 365 +1/4-3/400 = 365,2425
jours.
La Piedra del Sol
La pierre ci-contre, connue sous
le nom de « piedra del sol » ou
« calendario azteca », fut
découverte à la fin du XVIIIème
siècle pendant les travaux de
construction de la cathédrale de
México au pied d’une des tours ;
elle se trouve à présent au
Musée d’anthropologie de cette
ville. Cette pierre mesure environ 3,60 m de diamètre et pèse plus de
24 tonnes. Elle porte une date 13-acatl ce qui correspondrait à 1479.
Cliquer sur l'image pour l' agrandir.
Les sculptures de cette
pierre font référence à la fois
aux divinités aztèques et aux
calendriers cités plus haut.
Elles ont été souvent
décrites, dessinées et
commentées. Le site internet
dédié à l’œuvre du
professeur Humberto Herrera
Martínez est sur ce point tout
à fait remarquable. Ce site,
dont l’adresse figure cidessous est actualisé par
Monsieur Humberto Herrera
Villarreal, petit-fils du précédent, qui m’a très aimablement accordé
l’autorisation d’en reproduire les dessins dans le cadre de cette étude.
http://azteca.culturnet.com.mx
Le décompte des jours
Pour désigner les jours, les aztèques utilisaient, toujours dans le même
ordre, 20 symboles et des nombres de 1 à 13. Les symboles utilisés
étaient les suivants. Les noms sont figés, mais le graphisme peut
différer selon l’origine des glyphes et être plus ou moins stylisé. Les
noms des glyphes sont donnés dans l’ordre de 1 à 20, en náhuatl, en
espagnol et en français.
1-Cipactli-Cocodrilo-Crocodile
3-Calli – Casa – Maison
5- Coatl- Serpiente – Serpent
2-Ehecatl-viento-vent
4-Cuetzpallin-Lagartijo-Lezard
6-Miquiztli-Muerte-Mort
7-Mazatl- venado-Cerf
8-Tochtli-Conejo-Lapin
9-Atl-Agua-Eau
10-Itzcuintli-Perro-Chien
11-Ozomatli-Mono-Singe
12-Malinalli-Hierba-Herbe
13-Acatl-Caña-Roseau
14-Ocelotl-Ocelote-Jaguar
15-Cuauhtli-Aguila-Aigle
16-Cozcaquautli-ZopiloteVautour
17-Ollin-Movimiento-Mouvement
18-Tecpatl-Pedernal-Silex
19-Quiauitl-Lluvia-Pluie
20-Xochitl-Flor-Fleur
Chaque jour était dédié à une divinité. Certains jours, suivant les
nombres auxquels ils étaient associés, passaient pour bénéfiques ou
néfastes. Le jour de la naissance était supposé avoir une influence sur
le destin de la personne. Par exemple « un homme né un 2-tochtli
s’adonnait à l’ivresse, une femme née un 7-xochitl serait prodigue de
ses faveurs ». [2]
.
L’association d’un symbole et d’un nombre s’effectuait de la manière
suivante. Le 1-crocodile était suivi du 2-vent puis du 3-maison. Après
13 on reprenait le décompte à 1 tout en continuant dans la liste des
symbole. De cette manière le 13-roseau était suivi du 1-jaguar.
Lorsque la liste des symboles était épuisée on la reprenait au début .
Pour bien comprendre le système il faut imaginer deux roues, l’une
portant les symboles l’autre les nombres. Quand on fait tourner les
roues dans le sens indiqué, les symboles et nombres en
correspondance se succèdent sans fin.
Ce système définissait des périodes de 13 jours analogues à nos
semaines placées sous le signe du glyphe commençant la série. La
« treizaine » du 1-crocodile était suivie par celle du 1-jaguar puis par
celles du 1-cerf ; 1-fleur ; 1-roseau ; 1-mort etc…D’où la liste
suivante :
* 1-Crocodile
* 1-Jaguar
* 1-Cerf
* 1-Fleur
* 1-Roseau
* 1-Mort
* 1-Pluie
* 1-Herbe
* 1-Serpent
* 1-Silex
* 1-Singe
* 1-Lézard
* 1-Mouvement
* 1-Chien
* 1-Maison
* 1-Vautour
* 1-Eau
* 1-Vent
* 1-Aigle
* 1-Lapin
Le décompte des mois
L’année solaire de 365 jours commençait le 2 février du calendrier
julien (cette date, parfois discutée, est citée par [1] et [2]). L’année se
composait de 18 mois de 20 jours et se terminait par 5 jours néfastes
(nemontemi) pendant lesquels toute activité religieuse s’arrêtait.
L’ordre des mois est décrit dans le tableau ci-dessous. Chaque mois
était consacré à une divinité ce qui impliquait de nombreuses fêtes
avec cérémonies, sacrifices et offrandes.
Nom du mois
Dates
Dieux auxquels le mois
est consacré
Atlcahuallo
2 au 21 Février
Tlaloc et dieux de la pluie
Arrêt de l'eau
Tlacaxipehualitzi
Écorchement des
hommes
Tozoztontli
Petite Veille
Huey Tozoztli
Grande Veille
Toxcatl
Sécheresse
Etzalculizti
Consommation
Tecuilhuitontli
Petite fête des
dignitaires
Huey Tecuilhuitl
23 Février-13 Mars
Tlaxochimaco
Grande fête des
dignitaires
12 au 31 Juillet
14 Mars-2 Avril
3 au 22 Avril
23 Avril-12 Mai
13 au 31 Mai
Xipe Totec. Dieu des
orfèvres et de la
végétation renaissante
Coatlicue, déesse de la
terre
Chicomecoatl et autres
divinités du maïs
Huitzilopochtli et
Tezcatlipoca
Tlaloques
2 au 21 Juin
Huixtocihuatl, déesse de
l'eau salée
22 Juin-11 Juillet
Xilonen, déesse du jeune
maïs
Huitzlilopochtli
Offrande des fleurs
Xocotl Huetzi
Chute des fruits
Ochpaniztli
Balayage
Teotelco
Retour des Dieux
Tepeilhuitl
des montagnes
Quecholli
Panquetzaliztli
Nom d'un oiseau
Élévation des
étendards
Atemozli
La descente de l'eau
Tititl
(?)
Izcalli
Croissance
Nemotemi
Les 5 jours néfastes
1er au 20 Août
Xiuthecuhtli, Dieu du feu
21 Aoüt-9 Septembre
Déesses terrestres
10-29 Septembre
Tous les dieux
30 Sept.-10 Octobre
9 au 28 Novembre
Dieux de la pluie qui Fête
habitent les sommets
Mixcoatl, Dieu de la
chasse
Huiltzlilopochtli
29 Nov-18 Décembre
Dieux de la pluie
19 Déc.-12 Janvier
Illamatecuhtli
20 Oct.-8 Novembre
8 au 21 Janvier
28 Janv.-1er Février
Quelques divinités
.QUETZALCOATL
« le serpent à plume ». Le quetzal est un
petit oiseau à longue queue, emblème du
Guatemala, dont les plumes étaient très
recherchées ; par ailleurs coatl signifie
serpent en nahuatl.
Quetzalcoatl est une divinité ancienne,
connue sous plusieurs noms, à la fois dieu
du vent sous le nom de Ehecatl , dieu de la
vie, il représente la planète Vénus, il est le
dieu du ciel et de la sagesse. Il est un
mélange d’humain et de surnaturel, il fut
vaincu et chassé par son rival Tezcalipoca ; la légende disait qu’il
reviendrait un jour par l’est blanc et barbu. Les Aztèques crurent que
Hernan Cortés était la réincarnation de Queztalcoatl. Cela d’autant
plus que Cortés débarqua une année 1-roseau (ce-acatl) or ce-acatl est
aussi un des nom associé à Quetzalcoatl. Il préside le 2ème jour du
mois Aztèque.
TEZCALIPOCA, symbole de
la grande ourse et du ciel
nocturne, voyait tout, tout en
restant invisible. Il a chassé
Queztalcoatl
de Tula et
imposait des sacrifices
humains. Préside le 13ème jour
.
XOCHIPILLI dieu des festivités
religieuses ou païennes, il est
considéré comme le dieu de la
frivolité et des plaisirs honnêtes, dieu
de la jeunesse du chant et de la
musique. Il préside le 11ème jour du
mois aztèque
XIUHTECUHTLI, dieu qui préside aux
destinées du 9 è m e jour et protège le
dixième mois. Il est le symbole des matins
radieux. Sa présence fait disparaître les
puissances des ténèbres. C’est aussi le
dieu du feu des volcans. Son culte est l’un
des plus anciens. C’est un dieu souvent
représenté par un vieillard édenté, ridé,
courbé portant unbrasero sur le dos
TLALOC, dieu de la pluie et de
l’eau qui féconde la terre. Tlaloc
pouvait apporter la pluie
bienfaisante mais aussi la grêle et la
foudre ainsi que la pluie de feu liée
au volcanisme. Il est le dieu du 7ème
jour et plusieurs mois sont sous sa
protection
CHALCHIUHTLICUE,
« celle qui porte une jupe de
jade », épouse de TLALOC
déesse de l’eau, des lacs et des
rivières. Préside le 5ème jour
Le décompte des années
Chaque année était désignée par un nom, chez nous elles le sont par
un nombre ; il revient au même de dire que Cortés débarqua en 1519
de notre calendrier ou en l’année 1-roseau (1-acatl) du calendrier
aztèque. Le nom donné à l’année est, comme pour les jours, constitué
par l’association d’un nombre compris entre 1 et 13 et d’un symbole
pris parmi les quatre suivants qui se succèdent toujours dans le même
ordre.
L’année 1-roseau est suivie par l’année 2-silex puis 3-maison etc.. Là
encore, comme pour la succession des jours, il faut imaginer un
système de deux roues, l’une portant les symboles l’autre les nombres.
Au bout de 52 ans (13 x 4 = 52) toutes les combinaisons nombresymbole ont été épuisées et les associations des nombres et des noms
se répètent.
Il convient de remarquer que 52 ans font 52 x 365 =18980 jours mais
que cela correspond aussi à 73 années sacrées de 260 jours 73 x 260 =
18980. Tous les 52 ans il y avait coïncidence du calendrier sacré et du
calendrier solaire (à quelques jours près compte tenu du fait que
l’année solaire réelle comporte 365.2422 jours). L’année qui
commençait portait le même nom dans les deux calendriers.
A la fin de chaque période de 52 ans , les aztèques célébraient la fête
du Feu Nouveau, cette coïncidence des deux calendriers solaire et
sacré portait le nom de « ligature des ans ».
L’astronomie jouait un grand rôle chez les aztèques, ils attachaient
beaucoup d’importance à l’observation de Vénus. La période de
rotation de Vénus autour du soleil est de 584 jours, 5 années de Vénus
correspondent à 8 années de la Terre ( 365 x 8 = 584 x 5). On peut
remarquer que 104 ans c’est à dire deux cycles de 52 ans
correspondent à 65 années de vénus. (104 x 365 = 65 x 584).
Le cycle de 52 ans appelé Ximolpilli, ou parfois « siècle aztèque », se
subdivisait en 4 périodes de 13 ans portant le nom du symbole associé
au chiffre 1. Par exemple l’année 1-lapin était suivie de 12 années
avant de rencontrer l’année 1-roseau ; le groupe des 13 années
commençant par l’année 1-lapin s’appelle « les années lapin » ou les
années sous le signe du lapin.
Correction de la durée de l'année
Pour se rapprocher de la durée réelle de l’année, il convenait d’ajouter
de temps en temps un jour aux 365 du calendrier précédemment décrit
pour retrouver l’équivalent de nos années bissextiles.
Cela a été pris en compte dés 249 av. J.C par les prêtres et astronomes
réunis à Huchuctlapallan (il pourrait s’agir de Xochicalco) et amélioré
par la suite de la manière suivante : les nemotomi sont de 5 jours, mais
dans le signe du lapin, les années portant le nom lapin, c’est à dire 1lapin 5-lapin et 9-lapin en ont 6, à l’exception de l’année 13-lapin qui
marque la fin du signe du lapin (voir tableau page suivante) ; on entre
ensuite dans le signe du roseau et on procède de même, les années 1roseau 5-roseau et 9-roseau ont 6 Nemotomi mais pas l’année 13roseau ; dans le signe du silex on suit la même règle ; dans celui de la
maison on fait de même. Mais en l’an 13-maison se produit
l’événement de la ligature des ans et on ajoute un 6ème Nemotomi. Ce
jour néfaste ajouté a une année 13 est encore plus néfaste que
d’habitude ; ce jour là peut avoir lieu la fin du monde. Toutefois ce
jour n’est ajouté que s’il ne coïncide pas avec la période de 104 ans
que les aztèques appelait une « vieillesse ». Autrement dit ce jour
n’est ajouté qu’une fois sur deux à la fin des cycles de 52 ans
(Ximolpilli). En résumé on ajoute donc 12 jours par période de 52 ans
plus 1 jour tous les 104 ans. Toutefois si la « vieillesse » coïncide
avec un Tonalpohualli d’années c’est à dire un cycle de 260 ans (cela
arrive tous les 520ans car 2 x 260 = 5 x 104) on ne tient pas compte de
la coïncidence vieillesse- Ximolpilli et on ajoute quand même un
Nemotomi à l’année 13 qui clos le cycle de 52 ans.
Au total on ajoute donc 12 jours tous les 52 ans, 1 jour tous les 104
ans et 1 jour tous les 520 ans. Sur cette période la valeur moyenne de
l’année vaut donc :
1 année aztèque = 365+12/52+1/104+1/520 = 365.2423 jours
Cette précision est tout a fait exceptionnelle. L’année des saisons,
durée qui sépare deux équinoxes de printemps a une durée variable.
Pour définir les calendriers [4] on utilise l’année tropique qui est une
moyenne des durées de l’année des saisons sur une longue période. Il
a été établi que :
1 année tropique = 365.2422 jours
Par ailleurs le calendrier grégorien, qui est le nôtre actuellement, et
qui est en vigueur depuis 1582 donne pour l’année la valeur moyenne
ci-dessous :
1 année grégorienne = 365.2425 jours
Il est donc tout à fait remarquable de constater que les aztèques
avaient atteint une précision dans la mesure du temps supérieure à
celle dont nous disposons actuellement.
Le tableau qui suit donne le nom et la répartition des années par signe
tout au long d’un cycle de 52 ans. Les années comportant un jour de
plus sont marquées d’un *.
Signe du Lapin
Signe du Roseau
Signe du Silex
Signe de la Maison
1-lapin*
2-roseau
3-silex
4-maison
5-lapin*
6-roseau
7-silex
8-maison
1-roseau*
2-silex
3-maison
4-lapin
5-roseau*
6-silex
7-maison
8-lapin
1-silex*
2-maison
3-lapin
4-roseau
5-silex*
6-maison
7-lapin
8-roseau
1-maison*
2-lapin
3-roseau
4-silex
5-maison*
6-lapin
7-roseau
8-silex
9-lapin*
10-roseau
11-silex
12-maison
13-lapin
9-roseau*
10-silex
11-maison
12-lapin
13-roseau
9-siles*
10-maison
11-lapin
12-roseau
13-silex
9-maison*
10-lapin
11-roseau
12-silex
13-maison*(1 fois/2)
Au bout d’un cycle de 52 ans les années reprenaient le même nom .
Un homme qui atteignait cet âge entrait officiellement dans la
vieillesse, il était respecté et exempté de beaucoup d’obligations, il
cessait de payer les redevances et avait le droit de boire du « pulque »
(boisson fermentée venant de l’agave). Ses avis étaient écoutés.
Lors de la ligature des ans, tous les 52ans, la date de départ du
calendrier sacré était retardée de 12 ou de 13 jours pour que les deux
calendriers démarrent en même temps. On peut se poser la question de
savoir quel était le premier signe rencontré dans un cycle de 52ans. Il
semble que ce soit celui du lapin comme le suggère le tableau cidessus. En effet le dernier feu nouveau fut célébré fin 1506 ou début
1507 selon les auteurs et Cortés débarqua au Mexique en 1519, année
authentifiée comme 1-roseau. Un compte à rebours à partir de 1roseau nous amène bien à 1-lapin pour 1506.
Calendrier solaire et Piedra del sol
Comme il a été dit au début de cette étude, la pierre appelée « Piedra
del sol » contient de
nombreuses références au
calendrier sacré et au
calendrier solaire. Cette pierre
comporte huit zones ou
cercles concentriques (Le
huitième cercle est sur le
rebord de la pierre, il n’est
pas visible de face).
Une analyse complète serait
trop longue, toutefois on peut
remarquer les détails
suivants :
- le troisième cercle à partir du
centre contient les vingt
glyphes correspondant aux
vingt jours du mois.
- le 4ème cercle
représente les 260 jours
du calendrier sacré, on y
trouve en effet 52 cases
contenant chacune 5
points ; chaque point
matérialisant un jour, on
a bien: 52 x 5 = 260
Détail d'une case
- sur le septième cercle
sont sculptés deux
serpents. Chacun d’eux a
le corps tronçonné en 13
morceaux représentant
chacun une année. Le
symbole (1) près de la
queue indique que ce
nombre doit être multiplié
par 4, ce qui redonne 52.
Le symbole (2) entre les
queues des serpents
représente une date, celle
de l’année13- roseau,
correspondant à 1479 date
de l’achèvement de cette
pierre.
(2)
(1)
Détails des deux symboles
- le serpent de gauche représente
Quetzalcoatl qui, ici, symbolise la planète
Vénus, étoile du matin.
La langue humaine était l'emblème de la
lumière dans la mythologie nahuatl : on peut
remarquer que les deux serpents face à face
se tirent la langue.
- le serpent de droite représente Tonatiuh (le
soleil maître et seigneur des cieux).
Sources bibliographiques et Internet
[1] Bernardino de Sahagún, Historia General de las Cosas de la Nueva
España
[2] Jacques Soustelle, Les Aztèques, puf, Collection Que sais-je
n°1391
[3] Museo Nacional de antropologia, México, Brochure « Los
Mexicas »
[4] Paul Couderc, Le calendrier, puf, collection Que sais-je n° 203
Sources Internet :
Les sites sont forts nombreux mais il y en a très peu de correctement
documentés en français . Pour lancer une recherche le mieux est de
faire appel à un logiciel du genre Copernic et de lancer la recherche
dans diverses langues.
La langue dans laquelle est formulée la requête est déterminante
quant au résultat. Les requêtes, Calendrier aztèque, Calendario azteca,
Aztec calendar, conduiront à des adresses de sites respectivement en
langue française, espagnole ou anglaise.
Les sites les plus riches sont les sites mexicains ainsi que certains
sites universitaires des USA.
http://azteca.culturnet.com.mx : site à la mémoire du professeur
Humberto Herrera Mártinez qui est l’auteur de la plupart des dessins qui
accompagnent le texte qui précède. Ce site comporte de nombreux
commentaires sur la Piedra del sol.
http://serpiente.dgsca.unam.mx : site sur les dieux aztèques hébergé par
l’UNAM ( Universidad Nacional Autónoma de México). Nombreuses
photos de sculptures et statuettes accompagnées de commentaires de
qualité.
www.bdl.com : site du bureau des longitudes. Renseignements sur les
calendriers en général (rien sur le calendrier aztèque).
www.puertasdebabel.freewire.co.uk/mesoamerica : Histoires et légendes
sur les Aztèques.
www.kinjo.com\www\xiuh\azteca2.html : description du fonctionnement
du calendrier aztèque.
http://www.yale.edu/ynhti : site du Yale New Haven Teachers Institute.
Plans et contenus de leçons portant sur le calendrier aztèque
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