Le crayon de nitrate d’argent Salva® est utilisé pour ses propriétés kératolytiques dans le traitement des verrues, des cors, des bourgeonnements cicatriciels chez l’adulte et le bourgeonnement suite à la chute du cordon ombilical. Sa composition a changé en septembre 2010 : la nouvelle concentration en nitrate d’argent est de 90 % (bouchon bleu). Pour rappel, l’ancienne concentration était de 63,3 % (bouchon vert). Six cas de brûlures (dont 4 cas graves), liés à ce changement de concentration en nitrate d’argent, ont été rapportés chez des nouveau-nés lors de l’application du crayon sur des bourgeons ombilicaux. Dans l’attente de la remise à disposition du crayon de nitrate d’argent ancienne formule, il faut rappeler qu’il est indispensable, afin d’éviter toute brûlure accidentelle, de protéger la peau en périphérie de la zone nitratée. Mots clés : kératolytiques, verrues [keratolytic agents; warts] concomitante d’agents érythropoïétiques ou d’autres agents tels qu’un traitement hormono-substitutif). C’est pourquoi, une thromboprophylaxie doit être administrée au moins pendant les 5 premiers mois de traitement, en particulier chez les patients présentant des facteurs de risques de thrombose supplémentaires à ceux dus à la pathologie sous-jacente. Mots clés : accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde [myocardial infarction; stroke] Référence : Afssaps : Thalidomide Celgene® (thalidomide) et effets indésirables thromboemboliques artériels et veineux. Pas de collyre à base de phényléphrine 10 % chez les enfants de moins de 12 ans La phényléphrine est un mydriatique puissant de durée d’action limitée et sans effet cycloplégique notable. Elle est indiquée pour obtenir une mydriase à visée diagnostique, thérapeutique ou pré-opératoire. Elle est commercialisée sous forme de collyres à la dose de 5 ou 10 % (Néosynéphrine®). Référence : Afssaps : Crayon au nitrate d’argent Salva® : précautions d’emploi – Lettre aux professionnels de santé. 11 février 2011. Thalidomide et accidents thromboemboliques En plus du risque établi de survenue d’accidents thromboemboliques veineux, les patients traités par thalidomide sont exposés à un risque accru d’événements thromboemboliques artériels (infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux). La survenue de ces accidents thromboemboliques est plus importante au cours des 5 premiers mois de traitement et plus fréquente chez les patients présentant des facteurs de risque thromboembolique (antécédents d’événements thromboemboliques, administration Bien qu’administrée par voie locale, la phényléphrine peut entraîner des effets systémiques tels que : élévation de la pression artérielle, troubles du rythme cardiaque, tremblements, pâleur, céphalées. Chez l’enfant, des effets indésirables cardiovasculaires graves (arythmie, hypertension sévère, œdème pulmonaire) ont été rapportés après l’administration de collyres dosés à 10 % de phényléphrine. Les collyres à 10 % ne doivent donc plus être administrés aux enfants de moins de 12 ans. Le résumé des caractéristiques du produit (RCP) de Néosynéphrine® va être modifié en ce sens. Pour rappel, les collyres à base de phényléphrine ne doivent pas être utilisés chez le nouveau-né. Afin de diminuer la résorption systémique, il est recommandé d’appliquer les mesures suivantes : DOI : 10.1684/med.2011.0719 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 05/06/2017. Crayon de nitrate d'argent : attention à la nouvelle concentration... THÉRAPEUTIQUES Brèves de pharmacovigilance MÉDECINE juin 2011 257 THÉRAPEUTIQUES Brèves de pharmacovigilance – appuyer sur l’angle interne de l’œil lors de l’application du collyre ; – fermer la paupière ; – essuyer proprement l’excédent, notamment sur la joue. Mot clé : mydriatiques [mydriatics] Référence : Collyre à base de phényléphrine 10 % : Risque d’effets indésirables graves chez l’enfant de moins de 12 ans (http://www.afssaps.fr). Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 05/06/2017. Pioglitazone et cancer de la vessie La pioglitazone est indiquée en deuxième intention (après échec ou intolérance à la metformine, en association avec la metformine et/ou les sulfonylurées, ou en association avec l’insuline) dans le contrôle de la glycémie chez les patients diabétiques. L’Afssaps a décidé le 9 juin 2011 de suspendre l’utilisation en France des médicaments contenant de la pioglitazone (Actos® et Competact®), sur avis de la Commission d’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) et de la Commission Nationale de Pharmacovigilance. Les données de pharmacovigilance disponibles ainsi que les nouveaux résultats de l’étude présentée aux membres de la Commission d’AMM de ce jour par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAMTS) confirment que l’utilisation de la pioglitazone entraîne un risque faible de survenue de cancer de la vessie. La commission d’AMM a jugé que le rapport bénéfice/risque de ce produit était désormais défavorable. L’Afssaps demande aux patients traités actuellement par un médicament contenant la pioglitazone de ne pas arrêter leur traitement et de consulter leur médecin afin d’adapter leur traitement antidiabétique. Les médecins ne doivent plus prescrire de médicaments contenant de la pioglitazone. Mots clés : cancérogènes, diabète de type 2, tumeurs de la vessie urinaire [carcinogens; diabetes mellitus, type 2; Urinary Bladder Neoplasms] Référence : Afssaps – Lettre aux professionnels de santé – Avril 2011. Sensibilité croisée entre pholcodine et curares ? La pholcodine, traitement de la toux sèche ou d’irritation, pourrait être un facteur de survenue d’accidents allergiques au cours des anesthésies utilisant des curares. Selon des données issues de la littérature, il existerait en effet un risque potentiel de sensibilité croisée entre la pholcodine et les curares. Les arguments en faveur de ce risque sont : 258 MÉDECINE juin 2011 – la mise en évidence d’une association significative entre la consommation de pholcodine et la prévalence d’IgE spécifiques (à la pholcodine, à la morphine et au suxaméthonium). Le rôle de facteurs environnementaux est également suspecté ; – la diminution du nombre de chocs anaphylactiques aux curares et de la prévalence d’IgE spécifiques (pholcodine, morphine, suxaméthonium) en Suède et en Norvège après arrêt de commercialisation des spécialités à base de pholcodine dans ces 2 pays ; – une augmentation entre 2003-2004 et 2008-2009 du nombre de cas de chocs anaphylactiques dus aux curares en France ; de façon concomitante à une augmentation des ventes de médicaments à base de pholcodine (données issues de la notification spontanée). De ce fait, dans l’attente de la réévaluation de leur rapport bénéfice/risque, les spécialités à base de pholcodine ne sont désormais délivrées que sur présentation d’une prescription médicale. Par ailleurs, il est recommandé de prescrire ces spécialités en l’absence d’alternative thérapeutique. Mots clés : allergènes, toux [allergens; cough] Référence : Rôle potentiel de la pholcodine dans la sensibilisation aux curares : Information importante de pharmacovigilance (http://www.afssaps.fr). AVK et DRESS Il a été notifié au CRPV de Rennes le cas d’une patiente de 44 ans traitée par Previscan® (35 mg/j) pour thrombose veineuse. À 3 semaines de traitement, elle a fait une éruption maculo-papuleuse cutanéomuqueuse associée à une néphropathie tubulointerstitielle, une cytolyse hépatique, une légère hyperéosinophilie et une fièvre faisant évoquer un DRESS (Drug Reaction with Eosinophilia and Systemic Symptoms) et conduisant à son hospitalisation. Les symptômes ont disparu rapidement après traitement symptomatique et arrêt du Previscan®. Le DRESS est une toxidermie associée à des signes systémiques survenant après une prise assez longue (2 à 6 semaines voire plus) de certains médicaments. Le Previscan® (fluindione), de la famille des indanediones, est connu pour entraîner des manifestations immunoallergiques. Les indanediones peuvent aussi entraîner des réactions d’hypersensibilité (fièvre, éruption cutanée accompagnées d’une atteinte hépatique, rénale). De rares cas de DRESS sont enregistrés dans la Base nationale de pharmacovigilance et imputables au Previscan®. Les indanediones sont donc contre-indiqués en cas d’antécédents allergiques de ce type et des molécules comme la warfarine ou l’acénocoumarol ont pu être utilisées sans apparition de réaction croisée. Mots clés : allergènes, anticoagulants [allergens; anticoagulants] Référence : Centre régional de pharmacovigilance, pharmaco-épidémiologie et information sur le médicament de Rennes. Lettre d’information ; 2011:1.