Mines MP 2013 { Epreuve de Mathematiques 2 A. Produit scalaire de matrices La i-ieme composante d'un vecteur x de Rn dans une base orthonormee (e1 ; e2 ; : : : ; en ) est donnee par < x ; ei >. En particulier, < Aei ; ei > represente la i-ieme composante du vecteur f (ei ) ou f designe n P < Aei ; ei > est la somme des elements l'endomorphisme de Rn canoniquement associe a A. Par suite, i=1 diagonaux de la matrice de f dans la base (e1 ; e2 ; : : : ; en ); c'est-a-dire la trace de f; encore egale a tr (A) par invariance de la trace par changement de base. 2) { L'application < ; > est symetrique car 8A; B 2 Mn (R); tr (t AB ) = tr (t (t AB )) = tr (t BA). { Cette application etant clairement lineaire a droite par linearite de la trace, elle est bilineaire. n P { Soit (e1 ; e2 ; : : : ; en ) une base orthonormee de Rn . Pour tout A 2 Mn (R); on a < A ; A > = < tAAei ; ei > 1) n P n P i=1 2 k Aei k > 0 avec egalite si et seulement si 8i 2 [ 1; n] ; Aei = 0; soit < Aei ; Aei >; d'ou < A ; A > = i=1 i=1 c'est-a-dire ssi A est nulle. L'application < ; > denit donc un produit scalaire sur Mn (R). 3) On rappelle (propriete du cours ou denition selon le point de vue adopte) qu'une matrice symetrique reelle A est positive si et seulement si 8x 2 Rn ; < Ax ; x >> 0. Toute matrice symetrique reelle etant diagonalisable dans On (R) d'apres le theoreme spectral, il existe une base orthonormee (e1 ; e2 ; : : : ; en ) de Rn formee de vecteurs propres de B . En appelant i la valeur propre de B associee au vecteur ei ; il vient : < A ; B > = tr (tAB ) = n X i=1 < tABei ; ei > = n X i=1 i < Aei ; ei >; quantite qui est bien positive puisque 8x 2 Rn ; < Ax ; x >> 0 et 8i 2 [ 1; n] ; i > 0. B. Decomposition polaire 4) { La matrice tAA est symetrique reelle de maniere immediate. De plus, pour tout vecteur x 2 Rn ; on a <tAAx ; x > = k Ax k2 > 0 donc tAA est positive. { Soit 1 ; 2 ; : : : ; n les valeurs propres de tAA; avec 0 6 1 6 2 6 6 n ; et (e1 ; e2 ; : : : ; en ) une base n P orthonormee de vecteurs propres associes. Alors, pour tout vecteur unitaire X = xi ei de Rn ; on a p k AX k2 = n X i=1 i x2i 6 n k X k2 = n ; i=1 p p d'ou k A k2 6 n . Par ailleurs, le vecteur unitaire en realise l'egalite k Aen k = n ; d'ou au nal k A k2 = n . 5) f f etant autoadjoint positif (puisque sa matrice tAA dans une base orthonormee est symetrique positive), il se diagonalise danspune base orthonormee que l'on notera encore (e1 ; e2 ; : : : ; en ). L'endomorphisme deni par 8i 2 [ 1; n] ; h(ei ) = i ei est alors autoadjoint positif et, par construction, f f = h2 . 6) Si x 2 Ker h~ ; alors il existe y 2 E tel que x = h(y ) et h(x) = 0. Or, par construction de h; on a clairement rg (h) = rg (h2 ) et, comme Ker h Ker h2 ; il vient Ker h = Ker h2 d'apres le theoreme du rang. L'egalite h2 (y) = 0 entra^ne donc h(y) = 0, d'ou x = 0. L'endomorphisme h~ est donc injectif et comme Im h est un espace vectoriel de dimension nie, h~ denit bien un automorphisme de Im h. 7) { Pour tout x 2 Rn ; k f (x) k2 = < f f (x) ; x > = < h2 (x) ; x > = < h h(x) ; x > = k h(x) k2 ; d'ou k h(x) k=k f (x) k. { Il en ressort en particulier que Ker h = Ker f; d'ou dim Ker h = dim Ker f = dim(Im f )? . { N'importe quelle application lineaire v envoyant une base orthonormee de Ker h sur une base orthonormee de (Im f )? conserve alors la norme donc realise un isomorphisme de Ker h sur (Im f )? . 1 { On observe pour commencer que Ker h = (Im h )? = (Im h)? . { Les sous-espaces Ker h et Im h d'une part, et Im f et (Im f )? d'autre part, etant supplementaires orthogonaux dans E , il existe un unique endomorphisme u de E qui concide avec f h~ 1 sur Im h et v sur Ker h. { De plus, l'application f h~ 1 conserve la norme : en eet, 8x 2 Im h; k f h~ 1 (x) k=k h h~ 1 (x) k=k x k. Comme v conserve egalement la norme des vecteurs de Ker h; le theoreme de Pythagore entra^ne que 8x 2 E; k u(x) k = k x k, ce qui montre que u appartient a O(E ). { Enn, les endomorphismes f et u h concident par construction sur les sous-espaces supplementaires Ker h et Im h; donc sont egaux. 9) Il s'agit de l'interpretation matricielle du resultat de la question 8) : si f est l'endomorphisme canoniquement associe a A; la relation f = u h se traduit matriciellement par A = US; avec U 2 On (R) et S symetrique positive (puisque la base canonique est orthonormee pour le produit scalaire usuel). 8) C. Projete sur un convexe compact { L'application dx : h 7 ! k x h k est 1-lipschitzienne donc continue de E dans R. Comme H est compact, dx est bornee et atteint sa borne inferieure sur H d'apres le theoreme des bornes, d'ou l'existence de h0 2 H tel que d(x; H ) =k x h0 k. { Si h1 6= h0 est un autre element de H tel que d(x; H ) =k x h1 k, alors d'apres le theoreme de la mediane, k x 21 (h0 + h1 ) k2 = 12 k x h0 k2 + 21 k x h1 k2 14 k h0 h1 k2 < d(x; H ) 2 : Or 21 (h0 + h1 ) 2 H vu que H est convexe, ce qui conduit a une contradiction avec la denition de la borne inferieure. 11) { Utilisons cette fois l'indication de l'enonce. Pour tout h1 2 H et tout t 2 [0; 1]; on a th0 + (1 t)h1 2 H par convexite de H; donc q(t) >k x h0 k2 . En ecrivant q(t) sous la forme k x h0 + (1 t)(h0 h1 ) k2 et en developpant le carre scalaire, il vient alors : 8t 2 [0; 1[; (1 t): < x h0 ; h0 h1 > + (1 t)2 k h0 h1 k2 > 0: En divisant par (1 t) > 0 et en faisant tendre t vers 1 par valeurs inferieures, on obtient alors 8h1 2 H; < x h0 ; h0 h1 >> 0; ce qui equivaut a la condition demandee. { Reciproquement, si on a 8h1 2 H; < x h0 ; h0 h1 >> 0; alors 8t 2 [0; 1]; q(t) >k x h0 k2 en remontant les calculs precedents. En particulier, q(0) > k x h0 k2 , ce qui signie que 8h1 2 H; k x h1 k > k x h0 k et h0 est bien (l'unique) point de H tel que d(x; H ) = k x h0 k. 10) Remarque : cette condition signie geometriquement que l'angle forme par les vecteurs x obtus. h0 et h h0 est D. Theoreme de Caratheodory et compacite 12) Soit CC (H ) l'ensemble des combinaisons convexes des elements de H . Toute partie convexe de E qui contient H contenant aussi les combinaisons convexes de leurs elements, on a deja l'inclusion immediate CC (H ) conv(H ). De plus, H est clairement inclus dans CC (H ) (tout x 2 H s'ecrit x = 1:x) et CC (H ) est convexe. En eet, p q p P P P si x = i xi 2 CC (H ) et y = j yj 2 CC (H ) (avec 8i 2 [ 1; p] ; i > 0; xi 2 H et i = 1, et de i=1 j =1 i=1 q P m^eme 8j 2 [ 1; q] ; j > 0; yj 2 H et j = 1) et si 2 [0; 1]; j =1 :x + (1 ):y = p X i=1 i xi + q X j =1 (1 )j yj p P q P donc :x + (1 ):y 2 H vu que les scalaires i et (1 )j sont positifs et que i + (1 )j = 1. i=1 j =1 CC (H ) est donc le plus petit convexe de E contenant H; d'ou l'egalite CC (H ) = conv(H ). 13) La famille (x2 x1 ; x3 x1 ; : : : ; xp x1 ) est liee car de cardinal p 1 > n + 1 dans un espace vectoriel de p P dimension n. Il existe donc des reels non tous nuls 2 ; 3 ; : : : ; p tels que i (xi x1 ) = 0. En posant 1 = p P i=2 i ; on a bien trouve p reels non tous nuls tels que 2 i=2 p X i=1 14) i xi = 0 et p X i=1 i = 0: Pour un indice i xe, l'ensemble des reels tels que i i > 0 est un intervalle ferme contenant 0, egal a R si i = 0; borne superieurement si i > 0 et borne inferieurement si i < 0. Comme l'un au moins des i est strictement positif et l'un au moins strictement negatif, l'ensemble f 2 R = 8i 2 [ 1; p] ; i i > 0g est un segment. Choisissons pour l'une de ses bornes : il existe alors un indice j 2 [ 1; p] tel que j j = 0 et, pour tout i 6= j; i i > 0. De plus, x = p X i=1 (i i )xi et p X i=1 (i i ) = 1: Il en ressort que x est combinaison convexe d'au plus p 1 elements de H . Si ce nombre d'elements est encore superieur ou egal a n + 2; on peut recommencer le raisonnement et, par une iteration nie, on se ramene a une combinaison convexe d'au plus n + 1 elements de H . 15) L'ensemble est bien un compact de Rn+1 : il est en eet ferme (comme intersection de demi-espaces fermes et d'un hyperplan ane) et borne (si (t1 ; t2 ; : : : ; tn+1 2 ; alors 8i 2 [ 1; n + 1]]; 0 6 ti 6 1). D'apres les questions 12) et 14), conv(H ) est precisement l'ensemble des combinaisons convexes d'au plus n + 1 points de H; donc l'image de H n+1 par l'application : (t1 ; t2 ; : : : ; tn+1 ); (x1 ; x2 ; : : : ; xn+1 ) 7! nX +1 i=1 ti xi : (A noter qu'une combinaison convexe de moins de n + 1 points s'obtient aussi de la sorte, en prenant certains ti nuls). L'application etant continue sur Rn+1 E n+1 (car par exemple bilineaire en dimension nie) et H n+1 etant compact en tant que produit de compacts, conv(H ) = H n+1 est donc un compact de E . On (R) On (R) est un ferme de Mn (R) comme image reciproque du ferme fIn g par l'application continue M 7 ! tMM . E. Enveloppe convexe de 16) Il est de plus borne car tout vecteur colonne d'une matrice orthogonale est de norme euclidienne egale a 1. On (R) est ainsi un compact de Mn (R) et, d'apres le resultat de la question 15), son enveloppe convexe conv(On (R)) est donc egalement un compact de Mn (R). 17) Soit M une matrice de On (R). Alors, pour tout vecteur unitaire X de Rn ; on a k MX k= 1; d'ou k M k2 = 1. L'ensemble On (R) est donc contenu dans la boule unite B de Mn (R); k : k2 et, comme la boule B est convexe, il vient conv(On (R)) B. 18) D'apres la question 11), le projete N de M sur conv(On (R)) est caracterise par 8V 2 conv(On (R)); < M N ; V N > 6 0; ce qui se traduit par l'inegalite tr (AV ) 6 tr (AM ). De plus, comme M 62 conv(On (R)), tr (AN ) tr (AM ) = < M N ; N > < M N ; M > = k M N k22 < 0: En ecrivant A sous la forme US avec U 2 On (R) et S symetrique positive, il vient 8V 2 conv(On (R)); tr (USV ) < tr (USM ). En particulier, pour V =t U; on obtient tr (US t U ) = tr (t UUS ) = tr (S ) < tr (USM ): 19) S etant symetrique reelle, il existe une base orthonormee (e1 ; e2 ; : : : ; en ) formee de vecteurs propres de S . En posant Sei = i ei (avec i > 0), l'inegalite de Cauchy-Schwarz donne alors : < MUSei ; ei > = i < MUei ; ei > 6 i k MUei k k ei k 6 i k Uei k k ei k = i k ei k2 = i : En appliquant la question 1), tr (MUS ) = 20) n X i=1 < MUSei ; ei > 6 n X i=1 i = tr (S ): Or tr (MUS ) = tr (USM ) : les inegalites des questions 18) et 19) conduisent alors a tr (S ) < tr (S ). L'hypothese M 62 conv(On (R)) amenant a une contradiction, on en deduit que B conv(On (R)), d'ou nalement conv(On (R)) = B d'apres le 16). 3 F. Points extremaux D'apres l'inegalite triangulaire, k X k = k UX k = 12 k V X + W X k 6 12 (k V X k + k W X k) = 12 (k X k + k X k) = k X k : La norme k : k etant euclidienne, les vecteurs V X et W X sont donc colineaires (et de m^eme sens). Il en resulte que t V V X = X et t V W X sont colineaires pour tout vecteur X 2 Rn ce qui entra^ne, par un resultat classique que nous admettrons a ce stade du probleme, que t V W est une matrice scalaire de la forme In . On obtient alors W = V mais, comme V et W sont orthogonales, on a necessairement = 1. Le cas = 1 est impossible (car on aurait U = 0). Il reste donc = 1; ce qui conduit a U = V = W; c'est-a-dire au fait que U soit extremal dans B. 22) En utilisant a nouveau la decomposition polaire, A s'ecrit sous la forme US avec U 2 On (R) et S symetrique positive. Or, d'apres le theoreme spectral, il existe Q 2 On (R) et D diagonale a coecients diagonaux positifs tels que S = Q 1 DQ. On obtient alors A = (UQ 1 )DQ et il sut de poser P = UQ 1 2 On (R) pour conclure. 23) { Soit X = Q 1 ei ; ou ei designe le i-ieme vecteur de la base canonique de Rn . On a alors k QX k=k X k= 1 et comme A appartient a B; il vient k AX k6 1. Or AX = P Dei = P (di ei ) donc, comme di est positif, k AX k = di k P ei k = di k ei k = di , ce qui conduit a di 6 1. { Si tous les coecients di valaient 1; D serait egale a la matrice identite In ; d'ou A = P Q 2 On (R) : impossible. Il existe donc un indice j 2 [ 1; n] tel que dj < 1. 24) Soit = 1 j avec les notations du 23). Appelons D , resp. D ; la matrice diagonale dont les coecients diagonaux sont les m^emes que ceux de D; a l'exception du j -ieme qui vaut dj + ; resp. dj . Posons enn A = P D Q et A = P D Q. Pour tout vecteur unitaire X de Rn ; k A X k = k P D QX k = k D QX k 6 k D k2 : k QX k = k D k2 : k X k = k D k2 : Or, d'apres le 4), k D k2 6 1 etant donne que D est symetrique positive et que ses valeurs propres sont majorees par 1. En observant que k D k2 = kjD jk2 ; ou jD j est la matrice diagonale dont les coecients sont les valeurs absolues de ceux de D ; on obtient de m^eme k D k2 6 1. On a ainsi construit deux matrices A et A de B telles que A = 21 A + A et A 6= A : la matrice A n'est donc pas extremale. Conclusion : les points extremaux de B sont exactement les matrices orthogonales A 2 On (R). 21) 4