interconnexions entre les institutions a été mis en évidence depuis la crise de 2008-2009.
Nous essayons de montrer dans la suite comment le risque systémique modifie la relation
d’équilibre du Modèle d'Evaluation Des Actifs Financiers (MEDAF, CAPM en anglais ; Cf.
Sharpe [1964]), et l’estimation des primes de risque liées à chaque facteur. Nous montrons
ainsi dans le cadre de ce modèle d'évaluation, qu’un portefeuille avec un risque systématique
élevé possède un risque systémique non négligeable. Plus précisément, notre méthodologie
procède en trois étapes.
Dans la première étape, nous retenons comme outil de construction de l’indice agrégé,
l’Analyse en Composantes Principales (ACP) dite « Sparse ». Cette méthode de réduction de
dimension, contrairement à l’ACP classique, a la particularité de sélectionner un nombre
prédéfini et exogène de composantes actives dans l’indice. Dans le cas présent, elle a
l’avantage de ne retenir, pour la construction de l’indice agrégé de risque, que les mesures qui
expliquent de manière significative l’hétérogénéité des données.
La deuxième étape est consacrée à l’endogénisation du paramètre du nombre de mesures
à retenir. La valeur optimale de ce paramètre est ici obtenue en retenant l’indice agrégé dont
les variations extrêmes causent (le plus) au sens de Granger les variations extrêmes de
l’activité économique. L’inférence est ici réalisée en utilisant le test non paramétrique de
causalité dans les risques extrêmes de Hong et al. [2009]. Cette approche présente l’avantage
de tester un nombre important de décalages temporels dans la relation causale, en escomptant
la contribution des décalages les plus élevés.
La troisième étape concerne l'évaluation des actifs financiers. Il s'agit alors de savoir si le
risque systémique, relatif dans une certaine mesure à chacun des titres, ne donne pas lieu à
l'existence d'une prime de risque systémique, qui serait ainsi oubliée dans la valorisation
traditionnelle des actions. Ainsi, le MEDAF, qui repose sur la définition de deux paramètres
(Cf. Sharpe [1964], Lintner [1965] et Mossin [1966]), est le modèle de référence pour
l’évaluation des actifs financiers et des primes liées aux facteurs de risque. Cependant,
l'expérience récente des crises financières a mis en exergue le risque systémique : le risque
que le système financier dans son ensemble ne s’effondre. Ce phénomène a conduit un certain
nombre d'économistes à s'interroger sur la validité d'un tel modèle, celui-ci ne prenant pas
explicitement compte l'existence du risque systémique. Intuitivement, il nous semble que
l'existence de chocs systémiques potentiels, particulièrement marqués pour les institutions
financières lors de la dernière crise, devrait avoir un impact sur les prix des actifs financiers et
devrait permettre de différencier les titres. Autrement dit, détenir en portefeuille des titres